La rue est mon église
Avec La Rue est rnon église, Guy Gilbert nous fait plonger au coeur d’une société agressive et, inhumaine par mille histoires cocasses ou poignantes, mais l’affirmation chrétienne, implicite dans Un prêtre chez les loubards, éclate ici.
Cris de jeune
Fends le cœur de l’homme et tu y trouveras toujours un soleil. Ce proverbe arabe, Guy Gilbert s’en est fait une règle de conduite. Jamais sa confiance envers les jeunes ne s’est démentie. Qu’ils soient drogués, victimes de la société et de sa violence, délinquants des banlieues déjà incarcérés ou sauvageons en devenir, tous ces gosses méritent sauvetage. Car personne n’est perdu, personne n’est irrécupérable. Avant de leur apprendre à revivre dans un lieu de silence et de paix, la » Bergerie de Faucon, une ruine remise en état par ces jeunes en difficulté qu’il s’est toujours juré d’aider, Guy Gilbert a d’abord traîné dans la rue avec eux. Il les a écoutés. Et, de leurs cris, il a fait son combat. A son contact, chacun a eu sa part de rêve, chacun a trouvé sa raison de vivre.
Jusqu’au bout !
Dans ce nouveau livre, Guy Gilbert, avec la véhémence et le refus qu’on lui connaît de toutes les hypocrisies, interroge les situations extrêmes auxquelles son action le confronte. Qu’est-ce, pour lui, qu’aller jusqu’au bout ? Aller jusqu’au bout de l’échec – celui des autres, qui ressassent un « mon avenir, c’est de la merde », le sien parfois, quand on n’a pas réussi à empêcher un désastre – un emprisonnement, une mort.
Aller jusqu’au bout de ses propres contradictions – que dire, quand on est prêtre, à l’adolescente violée qui exige un avortement ? Aller jusqu’au bout de la dignité due à chacun en luttant pour humaniser la détention, en s’attachant à comprendre tous les « humiliés et offensés » qu’exclut si facilement notre société.