Enquête sur trois secrets d’État
Si tous les présidents de la Ve République ont eu leurs émissaires secrets, jamais, comme sous le septennat de François Mitterrand, ils ne s’étaient entourés d’une garde de choc aussi directement engagée sur le terrain. En donnant parfois l’impression de prendre goût à manipuler les dossiers du contre-terrorisme ou du contre-espionnage, au risque d’exposer le pouvoir à tous les aléas de l’intox et de le compromettre. Les Français en eurent la première révélation d’importance avec les mésaventures, à la fois dramatiques et bouffonnes de la cellule élyséenne des gendarmes Prouteau et Barrit, mise en place en août 1982 pour coordonner l’action contre le terrorisme. Avivée par la guerre des clans et des chefs, la rivalité entre les services aboutit rapidement, avec l’affaire des Irlandais de Vincennes, à leur neutralisation réciproque, cependant que la cellule se transformait en cabinet noir de la présidence.
Enquête sur les ripoux de la côte
Derrière sa riante façade méditerranéenne, la paisible Provence, dont la culture, l’histoire, la population ne devraient inspirer que sympathie, dessine une sorte de triangle des Bermudes qui aspire les embrouilles dans un siphon maléfique où la corruption impose sa loi. Sommets du triangle maudit, trois pôles urbains paraissent rivaliser dans la course à l’enrichissement de multiples prévaricateurs: à l’ouest, Marseille, métropole enclavée, prisonnière de ses mythes, de sa mauvaise réputation; au sud, Toulon, avec sa ville basse dénommée le « petit Chicago », claquemurée entre rade et collines brûlées; à l’est, Nice la belle, ses vitrines et sa gestion latine à l’ancienne, dispensatrice de menus privilèges: son ex-maire héréditaire, Jacques Médecin, arrêté dans son asile urugayen, affronte en 1994 l’humiliation d’une extradition pour détournement de fonds publics.
Enquête sur un carrefour dangereux
Une histoire du temps présent où s’entrechoquent, dans un cocktail très Ve République, affaires africaines et vie privée, services spéciaux et trafic d’armes, financements occultes et moeurs politiciennes. Du roman noir contemporain, ce dossier-gigogne contient tous les ingrédients: le fric, le demi-monde, la diplomatie parallèle, les sociétés écrans. Son récit est le fruit d’une enquête à bout portant que Jacques Derogy et Jean-Marie Pontaut ont menée, durant cette drôle d’année, sans complaisance, en historiens de l’immédiat et sans autre parti pris que celui de traquer la vérité. Jacques Derogy, un des promoteurs en France du journalisme d’investigation, est le co-auteur, avec Jean-Marie Pontaut, chef de service au Point, d’Enquête sur les affaires d’un septennat, Enquête sur les mystères de Marseille, Enquête sur trois secrets d’Etat.