Le son des tambours sur la neige
Six nouvelles composent ce volume. Elles figuraient dans d’autres livres publiés de quinze à trente années auparavant et depuis lors introuvables. Ce sont des textes auxquels je tiens et certains me touchent de très près, comme Le tombeau du garde suisse, ou Athaulf le Wisigoth. Les relisant, je m’y suis retrouvé. Mes lecteurs, je le sais, forment une sorte de grande famille ; peut-être seront-ils heureux de me connaître de cette façon un peu mieux. Ma préférée est Le son des tambours sur la neige, où le prince Pierre de G. joue avec mes rêves d’enfant. Dans la neige de l’hiver russe, aussi, Les hussards de Katlinka : à cinquante ans de distance s’y rejoignent des soldats français perdus. Les deux dernières relèvent plutôt de la réflexion contemporaine. Je m’étais beaucoup amusé à écrire Une étrange exploration…, et la fiction est un merveilleux moyen d’aborder des sujets périlleux. Quant à La passation du pouvoir, ma modestie dût-elle en souffrir, c’est bien simple, j’en jubile encore.
Le roi au-delà de la mer
Sans doute ces causes perdues sont-elles les plus belles et les plus chères au cœur de Jean Raspail. En témoigne cet inclassable ouvrage, qui a la violence d’un pamphlet, l’irréalité d’une utopie, la poésie d’un roman d’aventures. Animé par son souffle étonnant, une authentique émotion. Le Roi au-delà de la mer ressuscite le Prince qui était le héros de son roman Sire. C’est à ce souverain fictif, roi désormais solitaire sans royaume, successeur à la fois de Clovis, Henri IV et Louis XVIII, que Jean Raspail adresse ce message. Un message hanté par l’ombre des derniers des Stuarts, exilé en France et à qui ses partisans rendaient discrètement hommage en levant leur verre au ‘’Roi au-delà de la mer.