Sur la route de la soie en Chine
« Les déplacements sur l’espace terrestre n’ont de vraie profondeur que s’ils s’accompagnent de voyages dans le temps. Kashgar, de ce point de vue, est le voyage idéal. Je ne suis plus nulle part. Je suis ailleurs. Un ailleurs encore plus lointain que celui des paysages les plus désolés et les plus vides que j’aie traversés sur ces terres, rien ne permettant de mesurer le temps qui passe. Ici, j’ai une horloge qui compte par siècles. Les caravanes d’hier sont toujours là. je vois les commerçants pakistanais charger des ballots de textiles et des caisses d’instruments aratoires sur des plate-formes de camions, tandis que leurs ancêtres fixaient leurs bagages aux bâts des chameaux. Ce sont les mêmes gestes, les mêmes interpellations, le même chemin sur le Toit du Monde. Comment imaginer cadre plus fécond pour saisir la permanence de le Route de la Soie ? »