
Cockpit
Cockpit est le récit d’une longue et tortueuse mission. L’agent que nous connaissons sous le nom de Tarden a appartenu à une puissante agence de sécurité du gouvernement, à laquelle il se réfère désormais comme au « Service ». Depuis sa désertion, Tarden a réussi à effacer sa présence du monde des dossiers et des tables d’écoute et peut en toute liberté chercher l’aventure dans le paysage contemporain. Tarden est un homme aux déguisements contradictoires : millionnaire et mendiant, vengeur et sauveur, juge et escroc, pilote et passager d’un vol de nuit qui mène au lieu du suspense. Au cours de ses vagabondages, il intervient dans la vie des autres, les rendant par la force complices d’escapades aux actions dynamiques et à l’intrigue complexe. Dans l’arène de Tarden, ceux qui souffrent en silence sont discrètement récompensés et les injustes sont punis sans merci. Hommes et femmes miroitent dans le monde de l’immanence, et rien n’est prévisible, sauf le hasard. Ses pièges attirent amis et inconnus, de même son récit prend le lecteur au dépourvu. Avant que nous en ayons pris conscience, Tarden a fait tomber l’une après l’autre nos illusions de sécurité, nous laissant seuls dans une étendue lunaire jonchée des épaves de nos systèmes de protection essentiels : la famille, l’amitié, le sexe, l’amour, la carrière, les sports, l’art, la médecine, la propriété et la justice. Dépouillés de toutes nos défenses, nous percevons enfin la portée de son intervention : puisque nos fortifications ne sont que façades croulantes, notre force doit surgir du plus profond de nous. Voici un roman d’espionnage d’une puissance obsédante, dans lequel le lecteur devient son propre agent secret avec la difficile mission de se reconquérir.
Le partenaire inconnu
Jerzy N. Kosinski est né à Łódź en Pologne sous le nom de Józef Lewinkopf. Il a survécu avec sa famille à la Seconde Guerre mondiale sous une fausse identité (Jerzy Kosiński) caché chez des paysans polonais dans l’Est du pays. Un prêtre catholique lui a délivré un faux certificat de baptême. Après la guerre, il revient à Łódź et étudie à l’Université de Łódź les sciences politiques. Il travaille ensuite à l’Académie polonaise des sciences. Il émigre aux États-Unis en 1957. Il étudie à l’université Columbia, avec l’aide des fondations Guggenheim (1967) et Ford (1968), et de l’American Academy (1970). Ensuite il devient enseignant à Yale, Princeton, Davenport University, et Wesleyan. En 1965, il devient citoyen américain. Il a obtenu de nombreux prix littéraires : le National Book Award (1969), la distinction du National Institute of Arts and Letters (1970), le Prix du meilleur livre étranger (1966), entre autres. En 1973, il devient président de la section américaine du PEN club. Il a été également président de l’Institut des Études Polono-Juives à l’Université d’Oxford. L’Oiseau bariolé (1965), qui lui a apporté sa renommée internationale, est un livre très spécial, probablement écrit par plusieurs « rédacteurs »[réf. nécessaire] (à cette époque Kosinski ne maîtrisait pas encore suffisamment l’anglais), où se mélangent les impressions de la guerre, la description de l’état totalitaire et les éléments fantastiques. Après sa parution le texte a partagé les critiques entre ceux qui l’interprétaient (à tort) comme un document autobiographique sur la Shoah et ceux qui le lisaient comme une fiction littéraire. En Pologne surtout, l’interprétation documentaire a causé beaucoup d’émoi, la famille qui a hébergé durant l’occupation allemande Kosinski et les autres enfants juifs identifiables dans le livre par leurs prénoms (réels), s’insurgea dans la presse contre l’ingratitude de Jerzy, sauvé au péril de leurs vies, qui a décrit les paysans comme des criminels, violeurs d’enfants. Kosinski laissera longtemps planer le doute sur la véracité de l’histoire du petit Jurek (diminutif de Jerzy utilisé dans le texte) pour finalement à la fin de sa vie admettre que son récit était une fiction, une parabole surréaliste du destin humain (cf. Passing By, 1992).