Veillées pour les mots
Cet ouvrage compare le discours du martyre chez Césaire, discours ayant pour horizon la mort du héros, à celui du deuil chez Condé et Chamoiseau, discours ayant la mort du héros pour point de départ et le renouvellement de la communauté qui porte son deuil comme dénouement. Il s’agit de lire ces oeuvres à la fois en tant qu’allégories de la Martinique et de l’écriture et en tant qu’intertextes, questions et réponses, les uns des autres.
L’Afrique est-elle soluble dans la démocratie et dans le processus de décentralisation ? L’auteur, ministre burkinabé, apporte des réponses documentées et vivantes à cette question qui s’inscrit dans le grand mouvement engagé par les Africains pour la conquête des libertés individuelles. Loin d’etre un ouvrage théorique, son livre est le résultat d’une grande réflexion et d’une expertise incontestée du fonctionnement des collectivités locales. Il s’adresse à tous ceux qui, loin des clichés, veulent vraiment comprendre les ressorts de la vie politique africaine.
L’épilepsie, dans sa forme aigüe, peut générer des réactions de dégoût, voire de peur pour l’entourage et une mise en danger physique et sociale pour le malade. L’aspect du malade après une crise suscite des représentations liées à la mort, et les craintes d’accidents font également de cette maladie un handicap au quotidien. Ces diverses représentations sont à l’origine d’un isolement social de la part de la société et du malade lui-même. Alors qu’en Europe, aujourd’hui, les malades participent plus facilement à une vie sociale en suivant un traitement approprié, dans certaines régions africaines, les malades ne bénéficient pas de médicament anticonvulsif. Il a par ailleurs été démontré, d’une part, que les modalités d’exclusion varient selon chaque époque, chaque société mais aussi chaque famille et, d’autre part, qu’elles ne doivent pas être envisagées sans prendre en compte les possibilités d’intégration sociale, y compris dans le cas d’absence de médicament. Ce constat permet de redonner de l’importance au rôle de la relation sociale dans l’intégration des malades épileptiques. Afin d’éclaircir ces divers aspects, ce travail anthropologique de terrain au Mali, en milieu rural bambara, repose sur des entretiens avec les malades, les familles, les divers soignants et la population. Il rend compte de la dimension sociale et culturelle à travers laquelle l’exclusion liée à la maladie est nuancée dans ses représentations et pratiques. Après avoir examiné les différentes significations sociales que cette maladie a suscitées en Europe à travers les époques, l’auteur étudie plus précisément la situation des malades et de leur famille au Mali où les savoirs ancestral, coranique et occidental guident les repères et les représentations des gens au quotidien. En outre, ces savoirs institués, relatifs à l’épilepsie, sont réinterprétés à travers des histoires de malades. Enfin, cet ouvrage permet de comprendre le rôle de l’anthropologie médicale dans un programme de prise en charge thérapeutique en milieu rural.
Les « événements » qui ont explosé en Nouvelle Calédonie entre 1984 et 1988 ont provoqué une remise en cause profonde du lien à la France. Ils ont engagé un processus d’autonomisation/décolonisation original et inédit dans l’histoire de la décolonisation, concrétisé par la signature des Accords de Matignon en 1988 et de l’Accord de Nouméa en 1998. En France comme à l’étranger, la Nouvelle-Calédonie fait ainsi figure de terrain d’expérimentation d’une « décolonisation réussie » sur la base d’un « pacte fondateur », nouveau garant d’un « destin commun » assumé et partagé.
Au regard de son histoire ancienne et récente particulièrement violente, ce nouveau pacte relève d’un formidable défi. Ce défi est au coeur des interrogations que soulève cet ouvrage. Plaçant l’enquête au coeur de leur travail, les recherche présentées ici témoignent de questions qui, aujourd’hui, traversent et travaillent la société néo-calédonienne dans son ensemble.
Sur des problèmes comme le concept d’ingérence, l’évolution démographique, l’avènement de la démocratie, l’aide française au développement, la pensée de Jean Audibert reste d’une grande actualité, comme le révèlent, pour l’Afrique au sud du Sahara, les textes rassemblés dans la première partie. En Algérie -seconde partie de l’ouvrage- Jean Audibert nous livre des contributions fortes et d’une grande finesse sur l’ouverture au multipartisme des années 1980, sur la montée de l’islamisme, sur les rapports complexes entre l’Algérie et la France. Jean Audibert (1927-1999) nous laisse l’image d’un véritable humaniste.
La guerre sainte d’al-Hajj Umar
Al-Hajj Umar Tal, connu dans la littérature sous le nom d’El Hadj Omar, est une des figures dominantes de l’histoire ouest-africaine au XIXe siècle.
Thomas Arbousset est né en 1810. En 1832, il quitte la France et commence en 1833 un ministère auprès des Sotho, crée la station missionnaire de Morija, qui abrite toujours le siège de l'Eglise évangélique du Lesotho. Son seul ouvrage connu en France est « La relation d'un voyage d'exploration au nord-est de la Colonie du Cap de Bonne-Espérance' », publié en 1842, qui a fait de lui le découvreur des sources de l'Orange et lui vaut une place dans les livres de géographie : Le Mont-aux-Sources porte encore le nom qu'il lui a donné. La présente édition comporte aussi la « Notice sur les Zoulas, chapitre xvi de la « Relation », où l'on trouve le « chant des louanges » de Dingan, roi des Zulu, successeur de Chaka. Ce texte a été recueilli sur le terrain en 1838, auprès de Zulu réfugiés au Lesotho, transcrit et traduit par Arbousset. Il est sans doute le premier chant de louanges bantou à bénéficier d'un tel traitement ethnographique.