Comment sauver (vraiment) la Sécu
Après s’être attaqué aux retraites, le gouvernement français a annoncé une réforme de l’assurance maladie, dont le déficit devient insupportable : les dépenses augmentent trop vite et le vieillissement de la population va aggraver la situation. Toutes les solutions proposées visent à transformer l’usager de soins en un consommateur de marchandises, sous prétexte de le responsabiliser. Le privé est toujours plus efficace que le public : voilà l’évidence. C’est en fait l’inverse qui est vrai, comme le montre, preuves à l’appui, Philippe Pignarre dans ce livre remarquablement documenté — notamment à partir du contre-exemple du système de santé privé américain, plus cher et moins efficace qu’en Europe. Le déficit de la « Sécu » est en effet bien plus le résultat d’une offre de soins toute-puissante, dont l’industrie pharmaceutique est le meilleur exemple, que d’un dérèglement des patients qui n’a jamais été sérieusement démontré. Pourquoi les nouveaux médicaments, dont on ne sait même pas s’ils sont plus efficaces, sont-ils jusqu’à cent fois plus chers que les médicaments de référence qui ne sont plus protégés par un brevet ?Pour Philippe Pignarre, il ne s’agit donc pas de défendre la Sécurité sociale telle qu’elle est, car elle est devenue une assurance tous risques pour des fournisseurs privés comme l’industrie pharmaceutique. Il faut la remettre au service des patients en s’intéressant à la manière dont ils peuvent jouer un rôle dans l’invention et la diffusion de nouvelles thérapeutiques. Face à l’offensive du « privé », il faut redonner toute sa dynamique au public.
La France gallo-romaine
La conquête de la Gaule par Rome a entraîné des transformations majeures. Une société originale va en découler, dite « gallo-romaine » au sens où elle mêle des traits propres à ces deux civilisations, et va évoluer entre le 1er siècle avant notre ère et le Ve siècle après. Elle nous a laissé nombre de monuments encore visibles sur le territoire français et emblématiques de la culture romaine (enceintes. théâtres et amphithéâtres. mausolées. etc.) mais les vestiges enfouis permettent d’en éclairer bien d’autres aspects. L’archéologie de la Gaule romaine a en effet depuis le début des années 1980 profondément renouvelé nos connaissances et conduit à réviser les apports des sources antiques.
Une amie d’Angleterre
« Il y avait Ivy Compton-Burnett et ses épatants bavardages, Barbara Pym avec ses pique-niques dominicaux. Il y avait Jane Austen, spécialiste des sentiments distingués et néanmoins tourmentés. Par quelle injustice la relève est-elle assurée ? Qu’est-ce que vous voulez, l’Angleterre exportera toujours du stilton, des imperméables Burberrys et des romancières hors du commun. ».
Bush contre Saddam
Pendant des mois, elle s’est préparée. Guerre peu banale, voulue par la première puissance militaire et économique du monde, contre un pays arabe, grand comme la France et moitié moins peuplé, riche de son seul pétrole. Il est tentant de ne voir dans cet événement si longtemps annoncé qu’une bataille pour des richesses naturelles, qu’une tentative de faire main basse sur les réserves pétrolières de l’Irak. En réalité, la compétition oppose surtout un président américain obnubilé par son projet impérial à un tyran sanguinaire, dont le pays demeure une clé de voûte du Moyen-Orient. À Bagdad, Saddam Hussein fait se succéder depuis plus de vingt ans agressions et provocations diverses. À Washington, George W. Bush, fils de son père, veut à tout prix en découdre. Il trouve dans les dissimulations et les rodomontades de l’adversaire qu’il s’est choisi le ressort d’une vindicte personnelle, nourrie des conseils d’une camarilla pousse-au-crime, ancrant ses propres convictions dans un bellicisme forcené. Avec pour ambition de recomposer le Moyen-Orient, et d’assurer à long terme la pérennité d’Israël.