De l’autre coté du fleuve
C’est en Arizona que Lawrence Clark Powell a situé l’action de ce roman. Dans le sud-ouest américain, creuset où se sont heurtées plusieurs civilisations, passions et haines s’affrontent intensément, à l’image du paysage rude et sauvage qui leur fournit une grandiose toile de fond. Carl Graham, universitaire d’un certain âge, est amené à confier à Claudia, jeune étudiante qui termine sa thèse, la trouble et surprenante histoire d’amour qu’il vécut jadis avec la fille d’une vielle Indienne, initiée aux pratiques de sorcellerie. Ce récit, tour à tour émouvant, dramatique et sous-tendu d’une sensualité envoûtante, permettra à Graham et Claudia de se retrouver face à face au seuil d’une autre histoire d’amour. Parviendront-ils à la vivre, sauront-ils s’engager vers la tendresse et la clarté ? Au-delà des personnages que l’auteur nous dépeint, le Colorado est peut-être le véritable héros, omniprésent, de ce roman. La ligne de partage que trace le fleuve entre l’Arizona et la Californie renvoie à la frontière qui sépare la culture de l’Indien de celle de l’homme blanc, la civilisation du progrès et du projet s’opposant aux valeurs tribales et ancestrales.