Ripley entre deux eaux
Belle Ombre, lieu de résidence et des plaisirs délicats de Tom Ripley dont l’existence dorée dissimule à merveille l’imposture : le meurtre de Dickie Greenleaf n’est plus qu’un songe, quant à celui de Murchison, c’était un cas de force majeure ! Aux côtés de sa délicieuse épouse Héloïse, Tom jouit désormais de son parc, de son standing et des prouesses culinaires de Mme Annette… Pourquoi fallait-il que ce David Pritchard et sa grotesque femme Janice s’installent sur son territoire ? Plus paranoïaque que jamais, Tom se sent épié, menacé, s’inquiétant de leur singulière connaissance d’un passé qu’il entend bien enterrer. » Ange noir dans un ciel en technicolor » (François Rivière), Tom Ripley survole un jeu de cache-cache où l’ombre fond bientôt sur la proie.
Un enfant de la balle
Le docteur Daruwalla consacre ses recherches à l’identification du gène du nanisme. Ses tribulations le conduisent dans les méandres de Bombay, depuis les villas de Malabar Hill jusqu’aux bouges de Kamathipura. Tour à tour, il rencontre de vénérables jésuites, des médecins de renom et des trapézistes en paillettes… Quand un homme est assassiné dans un club de golf sélect, l’inquiétude le gagne.
Deux veuves pour un testament
Le corps d’une vieille femme est retrouvé sans vie. Pour le médecin légiste, Constanza Altavilla a été terrassée par une crise cardiaque et sa tête a heurté dans sa chute le radiateur. Cependant, en interrogeant ses proches et notamment son fils et la responsable de la maison de retraite où Constanza se rendait bénévolement, le commissaire Brunetti est sûr qu’il s’agit d’un meurtre.
La dynastie Rothschild
Le nom des Rothschild est connu de tous au point d’être entré dans le vocabulaire courant. Rothschild est synonyme de richesse, symbole de puissance. Ce livre raconte comment les descendants d’un juif du ghetto de Francfort sont devenus les rothschild. A l’époque napoléonienne, Jacob, le plus jeune fils de Meyer Rothschild s’installe à Paris et prend le nom de James. Ses frères vont s’établir dans les autres places financières du continent : Londres, Vienne, Naples. L’aventure extraordinaire de James et de ses descendants, d’Alphonse à Guy et à David, parcourt deux siècles et traverse le monde de la finance, de la politique, de l’économie, malgré les reculs dus à la crise de 29, les spoliations de Vichy. Après la nationalisation de 1982, les Rothschild regroupés sur la branche londonienne amorcent un nouveau départ tandis que le cousin Edmond fonde une prometteuse dynastie. Pour retracer cette histoire d’une famille qui fait l’Histoire, Herbert R. Lottman a eu accès à des archives inédites et aux correspondances privées.
Marie Chaix, née à Lyon (Rhône) le 3 février 1942, est un écrivain français. Quatrième et dernière enfan d’Albert Beugras, bras droit de Jacques Doriot pendant l’Occupation à la tête du Parti populaire français, Marie Chaix est la sœur de la chanteuse Anne Sylvestre. Diplômée d’allemand, attachée de presse aux éditions du Seuil, elle devient la secrétaire de la chanteuse Barbara (de 1966 à 1970), à laquelle elle consacre une biographie éditée en avril 1986 aux éditions Calmann-Lévy. En 1968, elle épouse le journaliste Jean-Francois Chaix. Elle s’est remariée en 1992 avec l’écrivain américain Harry Mathews dont elle est également la traductrice. Elle a deux filles, Émilie et Léonore, elle vit aux États-Unis depuis son remariage. Son œuvre littéraire tourne autour du thème de la mémoire sur sa propre famille. Son premier roman Les Lauriers du lac de Constance écrit en 1974, est un récit de l’histoire de son père pendant l’Occupation allemande et les conséquences. Puis dans Les Silences ou la vie d’une femme (1976), elle raconte la vie et la mort de sa mère en 1971. Juliette chemin des Cerisiers en 1985 évoque le dévouement des domestiques restés au service de la famille pendant l’incarcération du chef de famille.
La petite fille de Manchester
Moi, j’imaginais la vie avec le papier peint de Mamie, tous ces cubes orange et jaune, tantôt semblant sortir du mur, tantôt s’enfonçant. Un jour, je lui avais demandé : – Dis, Mamie, ces cubes sur le mur, ils rentrent ou ils sortent ? – Tout dépend de la perspective, avait-elle répondu. C’est quoi ça, la perspective ? Sa main avait pressé la mienne : – C’est la façon dont on décide de voir les choses. Le père d’Angela s’est noyé quand elle avait cinq ans. Sa sœur en avait trois, sa mère vingt-cinq. Elles vivaient dans la Manchester industrielle, où l’argent manquait. Mais les voisins et les amis étaient chaleureux dans ces années soixante-dix. Un nouveau père a fait son apparition, et un nouveau parfum a envahi la maison, un parfum de ragoût, d’oignon et de peur. Pendant que les coups et la vaisselle pleuvent au milieu des hurlements, Andrea s’enferme dans sa chambre et noie sa douleur dans les livres. L’écriture, l’instruction et le rêve d’un futur deviennent ses meilleurs alliés. Violence, sexe, claustrophobie, solitude. Pourtant, la narratrice en tire une évocation lumineuse, excellant à transcrire les gaucheries de l’adolescence, les cocasseries du dialecte local, la rudesse du langage des adultes. Ce récit autobiographique, marqué par la grâce d’une petite fille qui choisit de regarder le monde à sa façon, a la puissance des chroniques sociales anglo-saxonnes, de David Copperfield aux films de Ken Loach. Ces mémoires de violence, de maltraitance, de racisme et de pauvreté sont fascinantes et poétiques.
Une vie en rouge et bleu
Le secret du dernier des poilus Régis Féraz (on dit Féra, non point Féraz car Régis est d’origine savoyarde et le z ne se prononce pas), est le dernier de nos poilus, le der des ders. Ancien éclusier à Clos du May sur le Canal latéral à la Loire, il n’est Bourbonnais, certains disent Bourbonnichon, que d’adoption. Qu’il le veuille ou non Régis Féraz est devenu un héros. On voudrait d’ailleurs l’honorer, recueillir de sa bouche un ultime témoignage. Mais le centenaire passe pour un peu « bredin », pour un peu fou du cerveau, car depuis des années il ne veut plus entendre parler de la Grande Guerre. Seule Léone sait de quel souvenir indicible son grand-père veut se garder. Au journaliste venu pour le rencontrer elle est prête à le révéler. Mais pour ce faire, il faut commencer par le commencement. Sans jamais se départir de cette ironie tendre qui fait notre délice, Jean Anglade nous entraîne alors sur les pas d’un enfant de la Patrie, ballotté par l’histoire et emporté dans les cruautés d’un siècle meurtri par la folie des hommes. Vous avez raison. Tout le monde a un grain de folie. Parfois deux. Parfois trois.
Fille du destin
Abandonnée sur le port de Valparaiso en 1832, adoptée par la famille Sommers, Eliza va mener une existence de petite fille modèle, jusqu’au jour de ses 16 ans où elle s’éprend de Joaquin, un jeune homme pauvre et entreprenant qui la quitte bientôt pour gagner la Californie. Enceinte, Eliza s’embarque clandestinement sur un voilier afin de le retrouver. En Californie, c’est le temps de la ruée vers l’or. La jeune femme va découvrir un univers sans foi ni loi, peuplé d’aventuriers, de prostituées, de bandits. Un jeune médecin chinois, Tao Chien, la prend sous sa protection. Autour d’eux, San Francisco grandit, le commerce entre les deux Amériques est intense, un nouveau pays naît, brutal, ambitieux, bien éloigné des traditions de la vieille Europe, tellement plus libre aussi. Roman d’amour, roman d’aventures, roman historique avec ce nouveau livre, Isabel Allende égale son chef d’œuvre, La Maison aux esprits, best-seller international dès sa parution en 1982.
Le premier amour
« On n’oublie jamais son premier amour ». Mais quel est ce premier amour? Celui du jardin d’enfants, celui des premiers émois d’adolescent? Dans cet essai l’auteur aborde la question de l’amour qui nait et évolue en même temps que la vie et le fait que les rivalités,peurs,espoirs,joies qui ont nourri ces expériences précédentes peuvent aider dans la future vie amoureuse.
Le livre des jours
Dans le New York de l’ère industrielle, un jeune garçon croit entendre, dans le fracas des machines, la voix de son frère décédé.
De nos jours, à Manhattan, des adolescents commettent des attentats suicide en citant des poèmes de Walt Whitman. Dans un futur lointain, un androïde et une extraterrestre tentent d’échapper aux abords malsains de Central Park. Entre ces trois histoires d’amour et de fuite, de menace et d’espoir, se tisse un mince réseau d’indices et de correspondances qui esquissent la lente dérive d’une ville et d’un monde.
L’enfant-Roi
On retrouve le narrateur-témoin de la Volte des vertugadins, le chevalier de Siorac, « jeune, charmant, traînant tous les coeurs après soi ». Mais il y a loin de l’adolescent ébloui par l’amour des soubrettes au grave jeune homme qui voue à la comtesse palatine une passion exclusive. Les années l’ont mûri, et aussi ses fonctions : devenu premier gentilhomme de la Chambre, il sert le jeune Louis XIII, alors âgé de neuf ans, avec un dévouement sans limites. Le roman couvre les sept années qui s’écoulent entre l’assassinat d’Henri IV et le coup de force par lequel Louis, à quinze ans et demi, ressaisit le pouvoir qu’on lui disputait. Années terribles pour l’enfant-roi, odieusement brimé, humilié et rejeté, par une mère qui ne l’aime pas et qui, pour conserver son sceptre, affecte de le considérer comme un être puéril et incapable. Ni Louis XIII ni la reine-mère, ni les inquiétants favoris florentins, ne demeurent seuls en scène. Derrière eux, leur donnant couleur et relief, apparaît la société du temps : les Grands, avides de pécunes et de pouvoir, le clergé ultramontain, les bourgeois instruits accaparant les charges, et enfin le petit peuple de Paris, misérable, joyeux, insurrectionnel, mais plus que tout autre en ce royaume chérissant son roi. Appuyé sur une documentation sans failles, abondant en portraits et en dialogues, le récit, fortement charpenté, est mené tambour battant, tantôt avec humour, tantôt avec émotion, et écrit de bout en bout dans cette langue savoureuse qui assura dès le premier volume le succès de Fortune de France.
Le passage
Histoire d’une passion, de ses douleurs et de ses incertitudes, le récit incisif et subtil de ce moment où surgit l’imprévisible qui bouleverse la vie.
L’enfant des lumieres
Ruiné par des affairistes sans scrupules, abandonné de ses amis, déshonoré, le comte de Breyves s’est donné la mort : au XVIII ème siècle, plus qu’un malheur, un scandale ! Veuve à trente ans, sans parents, sans appuis, sans fortune, sa femme fuit Paris et la Cour pour se réfugier dans une campagne éloignée. Elle emporte dans son exil le seul bien qui lui reste de son bonheur passé : son fils Alexis, âgé de sept ans. Désormais, elle va consacrer sa vie à cet enfant. Avec une idée fixe : le rendre invulnérable, moins pour qu’il venge son père que pour le préserver d’un sort identique. Trop confiant, trop droit, le comte de Breyves a payé cher ces faiblesses. D’Alexis, si gai et charmeur, Madame de Breyves veut faire un homme apte à tous les combats, toutes les ruses : chasseur, braconnier, renard. Si la survie de son fils est à ce prix, elle sera, pour lui, un professeur d’immoralité mais d’abord une mère inquiète, tourmentée, émouvante, divisée, passionnée. Françoise Chandernagor a situé l’action de son roman à la fin du siècle des Lumières, quand l’Ancien Régime vacille sur ses bases ; mais les questions qu’elle pose sont également celles d’aujourd’hui : pour affronter un monde de plus en plus dur, faut-il endurcir nos enfants ? Et jusqu’à quel point ? Quelles valeurs transmettre encore, quand autour de nous la société se défait ? De la France à la veille de la Révolution la romancière nous donne un tableau saisissant : dans les salons comme dans les chaumières, sous le vernis des bonnes manières ou les couleurs champêtres, un monde de sang et d’argent spéculation, traite des noirs, corruption, jacqueries, contrebande. Mais L’Enfant des Lumières est aussi, et surtout, un grand roman d’amour : la tendresse inépuisable d’un fils pour sa mère, l’amour fou d’une mère pour son fils.
Les hommes et les femmes
Un homme, une femme, tous deux passionnément engagés dans les débats et les combats du temps : la romancière du Bon Plaisir, le philosophe des Aventures de la liberté. Entre eux, un magnéto-phone, et le plus vieux sujet du monde : l’amour et son cortège, la conquête, la séduc-tion, le désir, la jalousie, le couple, le désamour, la rupture. L’une est convaincue que le féminisme a radicalement modifié les relations amoureuses ; l’autre, sceptique, affirme l’irréductibilité des univers masculin et féminin. Mais si le débat est parfois vif, l’amitié, la complicité ne perdent jamais leurs droits, faisant de cet entretien d’un été une véritable fête pour l’intelligence. Et une authentique réflexion – aussi, sur ce que sont devenues les relations entre hommes et femmes, « en songeant à toutes celles et à tous ceux qui ne savent plus très bien ce qu’aimer veut dire.
Longtemps
Il était une fois Gabriel, un homme marié et fidèle. Pour fuir les tentations, il se consacrait exclusivement à son métier de paix et de racines: les jardins. Que Dieu soit maudit et tout autant célébré dans les siècles des siècles! Par jour de grand froid, une passion arrive à notre Gabriel.
Le miroir des idées
Il faut deux jambes pour marcher, et pour bien saisir on se sert des deux mains. Cette évidence a été le point de départ de ce petit traité où les idées s’éclairent en s’opposant deux à deux. La femme sert de révélateur à l’homme, la lune nous dit ce qu’elle est en plein soleil, la cuiller manifeste sa douceur maternelle grâce à la fourchette, l’encolure du taureau est mise en évidence par la croupe du cheval, etc..
La femme lapidée
Soraya avait été ensevelie jusqu’aux épaules, les bras à l’intérieur du trou, ses longs cheveux noirs déployés autour d’elle. Elle semblait totalement absente : elle regardait sans voir, écouter sans entendre les voix qui murmuraient près d’elle. En 1987, Soraya M., accusée d’adultère, subit le châtiment prévu par la loi islamique chaque fois qu’un mari se sent trompé ou bafoué : la lapidation.
Une veuve de papier
Eté 1958. Ted Cole, séducteur invétéré et auteur à succès de contes effrayants pour enfants, engage Edward O’Hare, seize ans, pour un travail saisonnier ; officiellement, il l’emploie comme assistant ; mais en fait, il cherche plutôt à le pousser dans les bras de sa femme, Marion, pour hâter un divorce devenu inévitable depuis la mort accidentelle de leurs deux fils. L’entreprise ne réussit que trop bien, puisque le jeune homme s’éprend violemment de la belle épouse ; mais, hantée par ses démons, Marion quitte brusquement la maison, laissant derrière elle un mari surpris, un amant passionné et une petite fille désorientée, Ruth Cole.
Et la force d’Aimer
Mona surgit un soir au bord du canal Saint-Martin, jolie fille seule, épuisée. Lorsqu’il la voit, Emmanuel, installé mais célibataire, séducteur mélancolique, lui offre l’hospitalité, sans vraiment savoir pourquoi. Quelle force l’amène à protéger et à cacher la criminelle en fuite, jugée pour le meurtre de Tom, son amant ? Quelle force habite Mona, capable après neuf ans de détention, après une évasion mystérieuse, de tenter l’impossible pour s’approcher d’Éveline, sa fille, jamais revue depuis sa naissance en prison ?
Les quatres saisons de Violetta
En 1719, dans un Paris obscurci par une éclipse, Flora Renosto contemple son nouveau-né, une petite fille issue de ses amours avec le comte Lorenzo une sorcier qui l’a trompée sur sa véritable nature. Elle l’ignore, mais cette exquise enfant aux yeux violets, qui attire de façon inexplicable les serpents, est l’enjeu d’un tournoi surnaturel. Décidé à récupérer le fruit de ses entrailles, Lorenzo le maléfique assassine Flora.
Encore une danse
Ils forment une bande d’amis: Clara, Joséphine, Lucille, Agnès, Philippe et Rapha. Ils ont grandi ensemble à Montrouge, banlieue parisienne. Ils ont habité le même immeuble, sont allés dans les mêmes écoles et ne se sont jamais quittés.
Journal d’un curé de campagne
(Reliure toile ornée de l’éditeur) – L’existence discrète d’un jeune prêtre catholique dans la petite paroisse d’Ambricourt, dans le nord de la France. Marqué par ses douleurs à l’estomac et son désespoir devant le manque de foi de la population du village, le curé se sent faible, inférieur, mais croit que la grâce de Dieu passe par son sacerdoce.
Menteur
« Dans la salle d’attente du docteur Pamphile, Antoine Berthier attend. Regardez-le : il n’a l’air de rien. Pas plus anonyme et passe-partout que lui. Qui peut se douter que sa vie est cascadeuse, dangereuse, vertigineuse, amoureuse, calamiteuse et merveilleuse, cela pour une raison unique : Antoine Berthier est un menteur. Un immense et incorrigible menteur, un aventurier du bobard, un pro du boniment, un spécialiste de l’artifice, bref, quelqu’un comme vous et moi. ».
Un soupçon d’interdit
Daphné est restée très attachée à sa belle-famille, qu’elle retrouve régulièrement le week-end au domaine de La Jouve, près de Montpellier, malgré les souvenirs douloureux que cet endroit fait naître en elle. C’est là que son mari Ivan, le fils cadet du clan Bréchignac, a trouvé la mort lors d’une violente dispute avec son père, un sculpteur de renom. Huit années ont passé, mais un mystère demeure quant aux circonstances de ce tragique accident, créant de lourdes tensions au sein de la famille. De son côté, Daphné doit faire face à de sérieux problèmes financiers. Elle se confie à Dimitri, le frère aîné d’Ivan, en qui elle a toujours trouvé un ami et confident. Ce dernier lui propose spontanément de l’aider, malgré son activité très prenante de créateur de parfums. Lorsqu’ils se découvrent une attirance l’un pour l’autre, Daphné est troublée. Peut-elle encore aimer ? Dimitri, lui, s’interroge toujours sur les non-dits qui planent autour de la mort de son frère. Pourquoi leur père déserte-t-il de plus en plus souvenu La Jouve ? Aurait-il des raisons de se sentir coupable ?
L’orgie, la neige
« Je retrouve la violence de mon adolescence. Je vois l’hiver. Je vois l’enfant. Je vois le monde intact et rayonnant de sauvagerie. Mais dès que la fatigue me fait lever la plume, c’est contre moi que je bute, ce vieux moi mort, orphelin de la foi et de la présence… Je sui sorti du grand hiver comme on sort de l’être, du cercle de l’éternité… Blanche est la neige aimée, ma belle amante morte. » Telle est la nostalgie du narrateur qui, la quarantaine venue, célèbre l’adolescent poursuivant renards, sangliers et pluviers dorés. Il dit sa fascination pour la forêt, la mer, la vie sauvage. C’était l’orgie, la neige, une saison pour découvrir le secret de sa naissance, les audaces et les timidités d’un premier amour. Ici, s’exalte ma mémoire d’un âge libre et troublé, avec ses fractures et ses métamorphoses, la révélation de l’amitié, du sexe et de la mort, du paroxysme d’un bonheur menacé: toutes ces crises qui tranchent dans le vif de l’adolescence et nous laissent mutilés, adultes.
Mont Aigoual
La forêt ravagée par des incendies criminels, un homme qui déchire sa passion entre deux femmes, un père et un fils qui en viennent à s’affronter à coups de fusil de chasse : quand en 1875 Antoine Faure, qui vient d’être nommé garde national des Eaux et Forêts, entreprend de reboiser les pentes dénudées du Mont Aigoual, il ne sait pas encore que son noble dessein va déchaîner des passions et entraîner des drames. Après bien des péripéties, le reboisement se fera et les héros de cette épopée trouveront enfin la paix à l’ombre des premiers arbres qu’ils ont plantés. Inspiré de fait réels, ce roman restitue par son style à la fois rocailleux et charnu la réalité de la montagne cévenole, tour à tour sévère et voluptueuse. Mont Aigoual est le premier volet d’une trilogie qui réunit en une même saga les trois sommets emblématiques du Midi : le deuxième volume sera consacré au Mont Saint Clair (celui de Sète et du cimetière marin) et le troisième au Mont Ventoux.
Un retour, suivi de Scènes de mariage
Lycéenne heureuse dans l’épanouissement d’un premier amour, Kalyani a été contrainte par sa famille de quitter le Bangladesh pour l’Inde. Après trente années d’un mariage de raison, elle y revient avec son fils, pleine d’une vision idyllique du pays natal. Mais entre-temps les haines religieuses ont eu raison de l’ancienne douceur de vivre. Jhumur, héroïne du second récit de ce livre, a épousé Harun, jeune industriel, fiancé amoureux et évolué. Il n’a pas tardé à se muer en un mari brutal, odieusement dominateur. On retrouve dans ces deux histoires les convictions chères à l’auteur de Lajja, et qui lui ont valu de faire l’objet d’une fatwa islamique dans son pays : l’aspiration des femmes à l’égalité et à l’indépendance, le rejet de tous les dogmatismes. Convictions qu’elle défend en authentique romancière, donnant vie à des personnages qu’elle nous fait comprendre et aimer.
Sultana
Un document sur la condition de la femme musulmane, et la réalité de la vie cachée derrière la richesse. Ouvrage présenté par Betty Mahmoody. Protégée par un pseudonyme, une femme musulmane lève, pour la première fois, le voile sur les secrets de son pays, l’Arabie Saoudite. Sultana est née princesse, mais la vie qu’elle retrace dans ce témoignage bouleversant est celle de l’esclavage auquel sont soumises toutes les Saoudiennes. Enfance dominée, mariages forçés, lapidations, enfermement à vie, humiliations, soumission, exclusion… La liste est longue, tout aussi longue que les interdits qui pèsent sur ces femmes dépourvues de tout droit. Mais pour Sultanna, princesse féministe, ce livre est le commencement du changement, et un message d’espoir.
L’hypnotisme à la portée de tous
Le manuel abordait un sujet qui me laissa sans voix. Il s’agissait d’apprendre à endormir un canari. L’oiseau, par la seule puissance de mon fluide magnétique, devait tomber en état de rigidité cataleptique. A défaut de canari, je m’exerçai tout l’été sur mes parents, puis sur une perruche vert émeraude que je plaçai, selon les indications du traité, dans un bocal à cornichons. Je la fixai sans cligner des yeux. Elle tourna une dizaine de fois sur elle-même avant de s’immobiliser, le bec collé contre la paroi de verre. Forte de ce premier succès, je me mis à hypnotiser tout ce qui bougeait autour de moi. Le destin de la jeune Cora bascule le jour où elle découvre un traité d’hypnose. Son oncle qu’elle adore, son professeur de gymnastique, les clients du téléphone rose, un éditeur, un coureur cycliste et surtout Katz, le Roi de l’Hypnose, compléteront son éducation sentimentale.
Notre siècle, c’est en son adolescence, dans le premier quart de sa course, qu’il nous aura donné, à nous Français, le meilleur de la récolte. Et le meilleur témoin en est cette Nouvelle Revue Française où Gide et Valéry, Proust et Claudel, Martin du Gard et Malraux manifestaient une multiple fécondité culturelle. A cet extraordinaire orchestre de grands solistes, il fallait un chef. C’est le plus jeune qui fut choisi. A trente-trois ans, à peine revenu de la guerre, Jacques Rivière fut chargé non seulement de faire jouer à l’unisson Claudel et Gide, Debussy, Stravinski et Cézanne, mais d’ouvrir les voies nouvelles vers le surréalisme, le cubisme et la paix. Jean Lacouture qui, avec le talent que l’on sait, s’était attaché jusqu’ici à l’évocation biographique de gloires consacrées rend cette fois justice à l’un des grands oubliés de la littérature contemporaine, à un pionnier qui fut l’ami, le confident, le conseiller de Proust et de Gide, de Claudel, de Mauriac et de Saint-John Perse, l’un des « accoucheurs » de notre culture vivante.
Ouest
On a du mal à croire que deux images, aussi bien que deux personnes, pourraient se rencontrer et produire un drôle de mélange, peut-être même une explosion. Vous recevez un jour de votre famille quelques photos vraiment anciennes, de ce noir et blanc pâli, plutôt floues. Vous y jetez un oeil négligent ou amusé, vos petits ancêtres, rien de plus. L’une d’entre elles, tout de même, vous intrigue un peu, pas longtemps : une scène champêtre, un type imposant armé d’un fusil, accompagné d’un chien noir tout en muscles, dressé sur ses pattes. Vous vous dites : c’est curieux que trois ou quatre générations aient tenu à conserver et à transmettre une photo si manifestement ratée ; personnage mal centré ; en déséquilibre : son chien l’a empêché de prendre la pose attendue. Et c’est tout.
Texaco
«Une vieille femme câpresse, très grande, très maigre, avec un visage grave, solennel, et des yeux immmobiles. Je n’avais jamais perçu autant d’autorité profonde irradier de quelqu’un… Elle mélangeait le créole et le français, le mot vulgaire, le mot précieux, le mot oublié, le mot nouveau…» Et c’est ainsi que Marie-Sophie Laborieux raconte à l’auteur plus de cent cinquante ans d’histoire, d’épopée de la Martinique, depuis les sombres plantations esclavagistes jusqu’au drame contemporain de la conquête des villes. D’abord, les amours d’Esternome, le «nègre-chien» affranchi, avec la volage Ninon qui périt grillée dans l’explosion de la Montagne Pelée, puis avec Idoménée l’aveugle aux larmes de lumière, qui sera la mère de Marie-Sophie. Dans les temps modernes, Marie-So erre d’un maître à l’autre, au gré de mille et un «djobs» qui l’initient à l’implacable univers urbain. Ses amours sont sans lendemain. Devenue l’âme du quartier Texaco, elle mène la révolte contre les mulâtres de la ville, contre les békés qui veulent s’approprier les terres, contre les programmes de développement qui font le temps-béton. Patrick Chamoiseau a sans doute écrit, avec Texaco, le grand livre de l’espérance et de l’amertume du peuple antillais, depuis l’horreur des chaînes jusqu’au mensonge de la politique de développement moderne. Il brosse les scènes de la vie quotidienne, les moments historiques, les fables créoles, les poèmes incantatoires, les rêves, les récits satiriques. Monde en ébullition où la souffrance et la joie semblent naître au même instant.
Les 2000 dates qui ont fait la France
Date par date et de manière chronologique, toutes les dates qui ont marqué la France. De 987 à 1987, soit 1000 ans d'évènements historiques, politiques, culturels …. Index de tous les noms cités.