L’âge d’or
Fin des années 1960. Rock et pattes d’éph, insouciance et soleil sur la peau satinée des femmes. Ce sont les derniers jours de l’âge d’or du Liban, mais personne ne le sait encore. Certainement pas Georgina, jeune chrétienne à la beauté troublante. Ni Roland, son premier amour, qui la guette au bord d’une piscine, dans cette torpeur suave où s’agite leur groupe d’amis noceurs, à l’ombre des conversations d’adultes et des turbines d’avion – grondement de la terreur à venir. Pendant ce temps, Ali Hassan Salameh, fils d’un leader historique palestinien, s’apprête à prendre les armes. Il deviendra l’homme le plus beau et le plus dangereux du Moyen-Orient. En traçant les destinées de Georgina, devenue Miss Univers, idole chérie d’un peuple enfantin, et d’Ali Hassan, chef de guerre musulman recherché de tous et surtout du Mossad, Diane Mazloum signe une fresque vibrante qui nous emporte au cœur des années 70 et de la guerre civile libanaise. Georgina est l’histoire d’un amour, d’une famille, d’un pays, dans la fièvre d’une époque où l’on se déchire entre frères. La tragédie d’un peuple pour qui rien ne sera jamais plus comme avant.
Le syndrome de Beyrouth
Vendu sans bandeau – « Je n’ai pas fui, je me suis sauvée ». Confinée dans un hôtel à Saint-Malo, Amira Mitri, ancienne combattante devenue reporter au quotidien libanais An-Nahar, rescapée de l’explosion du port de Beyrouth, rassemble ses souvenirs, depuis son retour au Liban en l’an 2000, à l’orée d’un nouveau siècle, jusqu’’à la tragédie du 4 août 2020. Durant cet intervalle de vingt ans, les péripéties se sont succédé : bien des événements ont secoué le pays du cèdre, et sa vie amoureuse a connu de multiples rebondissements. Avec lucidité et franchise, elle vide son sac. Un livre foisonnant, dans la même veine que Le Roman de Beyrouth, où se mêlent habilement fiction et réalité, aventures et réflexions politiques, héros imaginaires et personnages célèbres, pour nous dévoiler l’âme d’une femme et celle d’une ville sans cesse malmenée, mais toujours debout.
Une vie de Pintade à Beyrouth
A Beyrouth, les pintades ont du vent dans les voiles, des talons vertigineux, des griffes manucurées en toute saison. Ici, être belle est un devoir. Jonglant habilement entre toutes les influences culturelles, elles chérissent leurs mezzés autant que leurs smoothies. Et quand elles ont fini de se demander qui elles sont exactement (chiites ou maronites, de la montagne ou de la plaine, du Nord ou du Sud), elles se retrouvent sur la Corniche, sur le front de mer, pour voir autant que pour être vues. Émancipées et pleines de tabous, féminines et militantes, superficielles et courageuses, les habitantes de Beyrouth sont pétries de contradictions. Femmes soumises, les Libanaises ? Sûrement pas ! Dans une ville sous tension qui risque de déraper à tout moment, être une pintade est une déclaration de guerre à la guerre. Ce livre est à la fois une étude de mœurs, une galerie de portraits, une mine de conseils et de bonne adresses.
De Niro’s Game
Liban, début des années 1980. Campé dans un Beyrouth dévasté par les bombes, De Niro’s Game est une odyssée chaotique, écorchée et haletante, une plongée vertigineuse au cœur de la guerre civile et de ses folies. A Beyrouth-Ouest, Bassani et Georges, deux amis d’enfance, tuent leur ennui et leur mal de vivre à coups de petits boulots minables, de maigres larcins et de soirées trop arrosées. Les jours se suivent et avec eux les alertes, les morts, les immeubles en ruine. Les filles sont inaccessibles, muselées par les traditions et les couvre-feux. Entre deux visites aux copains de lycée engagés dans la milice, les deux jeunes gens s’imaginent coulant des jours meilleurs : Bassam rêve de fuir à l’étranger, et Georges, lui, se sent de plus en plus attiré par les discours belliqueux de la milice chrétienne. Dans un ultime défi, les deux amis décident de détourner la recette de la salle de jeu où Georges travaille. Mais l’argent seul suffira-t-il à les éloigner de la guerre et à sauver leur amitié ? Porté par une écriture sans concessions, le premier – roman de Rawi Hage annonce, au-delà de la puissance du récit, l’avènement d’une nouvelle voix.
Notre-Dame d’Alice Bhatti
Au cœur de Karachi, ville tentaculaire et vénéneuse, Alice Bhatti s’enrôle comme infirmière à l’hôpital du Sacré-Cœur. Catholique pauvre mais pugnace, elle s’efforce de prodiguer ses remèdes aux milliers de patients délaissés. Contre le système des castes et des religions, contre les préjugés de son mari, gorille à tout faire de la police locale, et contre la corruption, Alice est prête à payer le prix fort pour survivre et répandre le salut…
Le facteur des Abruzzes
Helena, qui guette le retour du violeur de sa fille avec un fusil depuis trente ans pour le tuer et lui faire payer la dette de sang, accueille la veuve du docteur avec des youyous. Les femmes de la vallée affluent de toute part, échevelées, en babouches, et demandent d’une même voix des nouvelles de leur sang. « Le medico l’a-t-il regardé de près ? qu’a-t-il vu de déplaisant ? laquelle d’entre elles vivra centenaire ? laquelle s’enrichira, et a-t-il toujours sa grosse seringue qui traverse le bras d’un côté à l’autre ? » Assimilent-elles le sang au marc de café ? Partie sur les traces de son mari biologiste mort dix ans plus tôt, Laure découvre Malaterra, un village perdu des Abruzzes. D’abord considérée comme une intruse, elle va peu à peu se faire adopter par la population composée de personnages drôles ou émouvants aux destins singuliers : Helena, qui a pendu sa fille déshonorée au figuier de son jardin ; le bouquiniste kosovar à qui personne ne parle dans sa boutique poussiéreuse ; Mourad, le boulanger qui propose à Laure de l’épouser ; Yussuf, le facteur qui fait sa tournée même s’il n’a pas de courrier à distribuer… La présence de Laure bouleverse le cours des choses : les langues se délient et des secrets refont surface…
Une maison au bord des larmes
Dans le Beyrouth des années 1950, une jeune fille grandit entre ses sœurs, sa mère et son frère, sous la férule d’un père violent. Rebelle et exalté, le frère écrit des vers qui lui valent la fureur du père, ses coups, ses brimades, sa haine. Bientôt chassé du toit familial, le gracieux jeune homme aux rêves immenses s’enfonce dans une déchéance qui le brisera, terrassant chez lui toute volonté, puis toute raison. Spectatrice impuissante de son martyre, la jeune fille, qui deviendra l’auteur de ce livre, y puisera la soif et l’énergie d’écrire. Ce très beau texte autobiographique est pétri d’une fidélité bouleversante à l’égard du frère adoré qui a transmis sa plume. Mais admiration et reconnaissance ne s’expriment pas sans une culpabilité douloureuse, que ce » roman » tente d’adoucir par un hommage déchirant au frère sacrifié.
Londres mon amour
Un avion en provenance de Dubaï, dans les Emirats arabes unis, s’approche de l’aéroport de Heathrow. A son bord se trouvent Lamis, une jeune et belle Irakienne qui vient de divorcer, Amira, une prostituée marocaine qui se fait passer pour une princesse du Golfe, Samir, un travesti libanais qui cache un petit singe dans son bagage à main, et Nicholas, un expert en antiquités orientales qui travaille pour Sotheby’s. Dans un roman à la fois drôle, tendre et sensuel, Hanan El-Cheikh nous conte les aventures parallèles ou croisées de ces quatre personnages, avec pour toile de fond le paysage cosmopolite de Londres où se côtoient réfugiés politiques et hommes d’affaires, intellectuels désabusés et travailleurs mal intégrés, idéalistes et imposteurs. Qu’arrive-t-il lorsqu’une fausse princesse rencontre un vrai prince ? Lorsqu’un homosexuel qui rêve de beaux garçons blonds se voit harcelé par sa femme et ses enfants ? Qu’arrive-t-il, surtout, lorsqu’une Orientale obnubilée par l’Occident tombe amoureuse d’un Occidental que fascine l’Orient ?
Le Coffre des secrets
Comme dans les contes à tiroirs des Mille et Une Nuits, un narrateur incrédule cherche à restituer les destins croisés, entre réalité et fiction, entre la guerre civile de 1860 et celle de 1975, entre le Liban et la Colombie, de deux hommes et d’une femme, et de leurs familles respectives.
Trois histoires se croisent ainsi tout au long du roman, celles d’Ibrahim Nassâr, d’Hanna al-Salmân et de Norma ‘Abdel al-Massîh. Ibrahim Nassâr est le dernier rejeton d’une famille qui serait originaire du Hauran, en Syrie, et qui se serait installée par étapes dans un village du sud du Liban avant de se disperser entre Beyrouth et Bogota, en Colombie. Hanna al-Salmân est un cordonnier qui habite le même quartier qu’Ibrahim. Il a été condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis et c’est le jour même où il devait être pendu que la police est parvenue à arrêter l’assassin. Libéré, il ne reprend pas son ancien métier mais devient trafiquant de haschisch. Quant à Norma, dont la mère a travaillé comme domestique chez les Nassâr, on apprend qu’elle a couché aussi bien avec Ibrahim qu’avec Hanna et tenté de convaincre chacun d’eux qu’il l’a déflorée le premier …
Les Corbeaux d’Alep
Les souvenirs et les réflexions de la veuve de Michel Seurat, otage français assassiné au Liban, qui évoquent les jardins de l’enfance, les délires de la guerre à Beyrouth et la mort de l’époux.
Anti-Liban
« J’ai vu mes amours vieillir et réinventer leurs vies, faire du passé une histoire où je ne suis pas. » Anti-Liban est un roman méditatif et érudit, mais écrit à vif. Un roman chimérique et rêveur, mais lesté par la brutalité du vécu. Un roman délibérément érotique, mais par ellipse, contagion, absence. Un défi de style et d’architecture hors des communes fictions.