Le Docteur Ibrahim – El Hakim
L'auteur de ce curieux roman biographique était un chirurgien connu. Je dis « étais » parce qu'il n'existe plus. Une grave maladie, qu'il rapporta en Egypte après avoir exercé sa profession en Angleterre pendant des années, l'a conduit au tombeau. Magnifique roman !
L’éternel abîme
La vie d’Abd el-Kader, le héros de L’Éternel Abîme, n’est pas sans faire songer à celle de son célèbre homonyme, le grand vaincu de 1847. Toutefois, cet Abd el-Kader, dit Le Roux, appartient à une autre génération, celle qui a vu l’instauration du protectorat français au Maroc, le soulèvement du Rif en 1924 et la défaite, deux ans plus tard, du chef de l’insurrection, Abd el-Krim. C’est justement la lutte des Marocains pour l’indépendance que décrit ici magistralement John Knittel. A travers l’âpre et grandiose existence d’un seigneur de l’Atlas marocain, il nous montre l’ » éternel abîme » qui sépare la civilisation française et celle des Berbères : qu’il s’agisse de la religion, des mœurs ou des épisodes d’une guerre cruelle. La capture du général de Sonloup et de sa fille Renée, qu’Abd el-Kader prend comme otages pour obtenir une rançon lui permettant de préparer la lutte, donne une coloration romanesque à ce récit d’événements impressionnants et dramatiques.
Tant que dure le jour
« Le pire, c’étaient les Stukas. Je les entendais à des kilomètres de distance, pareils à un gros essaim d’abeilles qui se dirigeait droit sur nous dans le ciel sans fin du désert. Tandis que le bourdonnement se rapprochait, mon coeur battait la chamade… » Originaire de Grande-Bretagne, Susan Travers a connu une destinée sans équivalent : une enfance dorée, la grande vie entre châteaux et hôtels chies d’Europe, avant d’être la première femme à s’engager dans la Légion étrangère. Le siège de Bir-Hakeim reste son fait d’armes le plus marquant ; pendant deux semaines, avec 2 000 soldats, elle résiste à l’offensive de Rommel et au feu de l’ennemi. Mais au-delà de son ralliement à la cause des Français libres en 1940, sa grande aventure fut son amour passionné pour le général Koenig. « Là où vous irez, j’irai aussi », lui avait-elle dit. Et rien, pour elle, n’eut autant le goût de la victoire.
L’élu
Directeur d’une fabrique d’explosifs, Siméon Bramberger appartient à cette race d’hommes énergiques à qui tout réussit : Pourtant, son bonheur est lentement miné par la maladie qui s’empare chaque jour davantage de son fils, Valère. A l’atmosphère de désespoir s’ajoute soudain la suspicion. Isabelle, la. jeune femme de Valère, trouve prétexte à s’absenter en même temps qu’un jeune ingénieur de l’usine. Valère a des doutes mais se refuse à les exprimer. Siméon, lui, obéit à l’indignation, il épie la jeune femme et découvrant la vérité provoqua le départ d’Isabelle et suscite chez Valére une haine que rien ne pourra désormais effacer: Alors commence pour Siméon le dur apprentissage de la solitude et du désarroi. Valère ne survit pas au départ d’Isabelle, et. Françoise son épouse, meurt de tristesse et d’ épuisement. Siméon tente d’obscurcir sa propre conscience et dans le long chemin de la perte de soi découvre le mystère de la foi.
A coeur ouvert, de Henry Denker
L’hiver du loup, de Clarc Francis
La malédiction des tours, de Catherine Cookson
Le vol de l’aigle, de Dan True
Blanche et Lucie
Les deux femmes du roman de Régine Deforges, pour bourgeoises ou rustiques qu’elles soient, et d’ailleurs d’une aristocratie naturelle, nourrissent elles aussi, avec simplicité, une passion amoureuse d’abord comblée, mais que la vie rend héroïque. Quant à la femme qui, à travers la petite fille, dit « Je », Éros, pour elle, est aussi la passion mortelle et la jalousie meurtrière. Éclairs avant-coureurs, bien entendu : nous n’en sommes qu’à l’enfance, première étape d’une autobiographie romanesque où celle qui écrit ne fait pas très bien elle-même la part de l’imaginaire. Par là, autant que par la vivacité de la sensation, le goût de chair et de fruit, la saveur terrienne et terrestre, Régine Deforges est la fille de Colette.
Pêcheurs d’Homme
Une étonnante aventure se joue, depuis plus de trente ans, parmi les jeunes catholiques ouvriers, une aventure où s’exaltent les passions les plus nobles : ils se sont faits » pécheurs d’hommes « . C’est cette aventure, celle de leurs espérances, celle de leurs combats, qu’évoque le saisissant roman de Maxence van der Meersch.