Les impressionnistes – Cézanne
Paul Cézanne naît le 19 janvier 1839, à Aix-en-Provence. Son père, Louis Auguste Cézanne, venant de Saint-Zacharie (Var), descendant de petits artisans (drapiers, ferronniers, etc. ) repérés à Marseille depuis la fin du XVIe siècle, possède une chapellerie sur le cours Mirabeau. La famille est assez aisée et le père crée une banque, le 1er juin 1848, 24, rue des Cordeliers[1], établissement qu’il transfère en 1856 13, rue Boulegon[2], ainsi qu’à laquelle il donnera le nom de «Banque Cézanne et Cabassol», de son nom propre et de celui de son associé. Paul Cézanne fréquente le collège Bourbon (devenu lycée Mignet), où il se lie d’amitié avec Émile Zola. Il entreprend sans enthousiasme des études de droit à l’Université d’Aix. Il suit des cours à l’École de Dessin et aménage un atelier au Jas de Bouffan, résidence que son père a acquise. Il se rend une première fois à Paris en avril 1861, poussé par son ami Zola, mais n’y reste que quelques mois et retourne dans le domaine familial à l’automne, inaugurant ainsi une série d’allers-retours entre la ville-lumière et la Provence.
Charles le Téméraire
Charles le Téméraire (1433-1477) est longtemps passé pour un homme de guerre brutal, un peu borné, rêvant de plier l’Europe entière à sa loi. Ce fut, en réalité, un être attachant, homme d’Etat au plein sens du terme, parfait chevalier et, sans doute, le plus « moral » des princes de son temps. Comte de Charolais puis, en 1467, duc de Bourgogne, il sut pendant des années contrer les menées de son redoutable adversaire Louis XI, « l’universelle araigne ». On put même croire, au début des années 1470, que Charles ferait des Etats bourguignons un ensemble territorial cohérent, situé au coeur de l’Europe occidentale, et d’un Saint Empire romain germanique dont le téméraire recevrait la couronne. Mais cet attardé de l’âge féodal vivait dans des chimères, à une époque où les banquiers et les marchands commençaient à tenir le haut du pavé, où les réalités de la diplomatie prenaient le pas sur l’idéal chevaleresque. Charles se voulait nouvel Alexandre, il ne connut, en fait d’épopée, que deux déroutes humiliantes face aux Suisses, an fait de gloire, qu’une mort anonyme, de la main d’un simple chevalier, aux portes de Nancy. Dans cette oeuvre, Marcel Brion allie la précision et l’érudition de l’historien à la connaissance des passions humaines qu’il devait à sa vocation d’homme de lettres.