Les dames de marsanges
Fin juillet 1789. Plateau de Millevaches, en Limousin. Drôle de gens que ces Marsanges. Ils vivent en dehors du temps, sur le haut plateau du limousin hanté par les loups et battu par les rudes vents d’Auvergne. À l’aube de la Révolution, ils ne perçoivent du séisme que les frémissements. Ambroise de Marsanges règne sur la famille, mais, féru de lectures philosophiques, il laisse à l’abandon ses vastes domaines. Ses trois fils, Hyacinthe, Louis-Amour et François mènent leur vie en marge de la communauté. Le seul » homme « , si l’on peut dire, de la famille, c’est Diane, l’une des quatre sœurs Marsanges, qui vit une aventure tourmentée avec le député Jacques Brival, ex-procureur du roi. Mais, bientôt, la tourmente révolutionnaire va amener dans les solitudes austères de Marsanges des personnages inspirés par la passion ou l’intérêt. Vient le temps des orages, des drames, des grandes espérances…
Les tambours sauvages
En 1635, Catherine et Denis, deux adolescents originaires du Périgord, embarquent pour la Nouvelle-France. A cette époque, le Canada est une contrée sauvage, mystérieuse et dangereuse. Si les Français ont pour amis les Hurons et les Algonquins, ils doivent parer les attaques incessantes des Iroquois, alliés aux Anglais … Mais Catherine et Denis n’ont peur de rien. Ils s’aiment et c’est là qu’ils veulent s’établir malgré les difficultés et le destin qui s’acharne à les séparer. Très vite Catherine tombe sous la coupe d’un aventurier sans scrupules et Denis devient « coureur des bois ». Bien des années plus tard, ils se retrouveront et avec d’autres colons bâtiront un emire au cœur des Laurentides.
Dans les années 1870, au temps des cerises, une gamine dessine sur le trottoir du boulevard Rochechouart. Un monsieur important remarque sa beauté et son talent. Il s’appelle Puvis de Chavannes et lui demande de poser pour lui.Dix ans plus tard, la jeune fille, qui a pris le nom de Suzanne Valadon, connaît déjà tous les peintres de la butte Montmartre, ce quartier encore champêtre où le génie semble courir les rues. Renoir, Degas, Toulouse-Lautrec, et même Erik Satie le musicien, entrent dans sa vie. Suzanne devient leur modèle, leur muse, leur maîtresse. En marge de cette vie d’art et d’amour, elle élève le petit Maurice, enfant d’une liaison passagère avec un Catalan nommé Utrillo.Et aussi, et surtout : elle continue à peindre, magnifiquement…
Le temps des ivresses – Suzanne Valadon
En 1900, quand s’ouvre le nouveau siècle, Suzanne Valadon a trente-cinq ans. Le temps des folies de jeunesse s’éloigne. Grâce à ses maîtres et amants – Renoir, Lautrec, Degas – l’ancienne gamine de la Butte qui dessinait sur les trottoirs est une artiste déjà célèbre. Elle se marie, s’installe en banlieue. Mais peut-on vivre et travailler loin de Montmartre et de ce « Bateau-Lavoir » où, autour de Picasso, on rivalise d’extravagance et de génie ? Là est sa vraie vie. Mais elle est aussi près de Maurice, son fils adolescent dont la postérité retiendra l’ivrognerie et le talent sous le nom d’Utrillo. Les années qui s’annoncent n’épargneront à Suzanne ni de nouveaux orages, ni de nouvelles passions.
Les grandes libertines
A la fin du règne de Louis XV et au début de celui de Louis XVI, montent au firmament de la célébrité parisienne deux étoiles de la scène : Sophie Arnould, la cantatrice lyrique et Françoise ou Fanny Raucourt, la tragédienne. Elles finissent par scandaliser plus par la liberté de leurs mœurs homosexuelles que par leur talent. De l’une à l’autre, passera la petite Virginie Durfort qui fut initiée aux pratiques saphiques pendant un long séjour au couvent des Bernardines. D’autres partenaires suivront quand Virginie sera menée injustement à la guillotine le dernier jour de la Terreur… Une très intéressante biographie de deux personnalités féminines un peu tombées dans l’oubli qui, après celle de Mme Tallien, « La reine de Paris » et celle d’Olympe de Gouges « L’ange de la paix », achève la trilogie que Michel Peyramaure a consacré à ces quatre destins d’exception. Les documents sérieux manquant, il a opté pour une version très romancée en introduisant le personnage de fiction de Virginie et en prenant quelques libertés avec les dates des événements.
Le printemps des pierres
Le temps de l’exaltation est venu. L’œuvre a jailli de terre et révélé ses structures. Les premiers murs, les premières colonnes ont surgi dans un printemps d’alléluias et de miracles. C’est le printemps des pierres. Il s’est installé partout en France. Dieu ne peut plus se perdre en ce pays : toutes ces églises, toutes ces cathédrales sont pour lui autant de repères. S’il était aveugle, il pourrait se guider en tâtant de ses grandes mains de nuage telle ou telle muraille qui sent encore le mortier frais, exhaussée au-dessus des toits des villes et des bourgs. Dieu est heureux ; il baigne dans ce printemps comme dans un lit de chaleur et de lumière et il écoute monter autour de lui ce silence des pierres qui n’est pas celui du désert, mais un tissu léger de cantiques. Ce temps exceptionnel où la France a pris son visage d’éternité, ces printemps ajoutés aux printemps où, en cette fin du XIIe siècle, la foi d’un peuple, et l’intelligence, et le savoir-faire de ses maîtres d’œuvre, de ses carriers, maçons, charpentiers, imagiers, verriers donnaient forme à la prière.