Sonate au clair de lune
Un siècle se termine. Un homme meurt. Tandis que l’opium soulage les douleurs du malade, les gestes quotidiens, semblables à l’odeur de la drogue. masquent l’angoisse de cette double fin. Dans cette demeure du Midi où trois générations d’une même famille se retrouvent autour du lit de Laurent Kreutzer, autrefois célèbre pianiste, des énergies contraires s’affrontent. Comme les mouvements d’une musique lointaine, une dangereuse spirale s’enroule autour de ces êtres unis par les liens du sang et rapproche les deux adolescents, Nina et Geoffroy. Quelle force les pousse alors vers le lac ? Quelles secrètes vibrations y perçoivent-ils ? Un roman où la réalité la plus précise ouvre des brèches sur des régions inexplorées; où les nostalgies, rancunes et souffrances font entendre une célèbre sonate, dont les mouvements préparent à toute chose qui s’achève.
L’enfant au souffle coupé
Une ville au bord d’un fleuve. La Loire sinueuse et vertigineuse. Daniel Kônig, l’enfant-narrateur, y vit avec trois femmes, veuves de trois frères juifs déportés. Rachel, sa mère, et Fanny tiennent un atelier de couture qui périclite. Rebecca peint. C’est l’été. La chaleur est suffocante. Daniel, victime de l’asthme, son pire ennemi, s’abîme dans l’imaginaire, le culte des souvenirs et des morts, et dans son amour pour la jeune et sensuelle Fanny, qui veut échapper à l’atmosphère morbide de la maison. Elle tombe amoureuse de David, un antiquaire, sous les yeux de l’enfant au souffle coupé. Fou de jalousie et fou d’amour, né de la mort, il sera l’artisan de la mort.
Le sens de la nuit
« Depuis des années, la fin du jour condamnait Marge à une petite mort. Quand le soleil sombrait, elle se rendait compte combien son existence était vague, nuageuse, fragile, et son anxiété incommunicable. Pendant quelques instants, où qu’elle fût, Marge s’éclipsait. Pour certains esprits sensibles, c’est un passage qui révèle la dualité du clair et de l’obscur, du connu et de l’inconnu. Mais à d’autres, qui en sont franchement bouleversés, ce mystérieux passage dénonce un combat plus ambigu encore : le pur contre l’impur, le Bien contre le Mal. J’ai approché un assassin qui, dans la tradition des grands monstres du crime, devenait fou à la tombée du soir. « Le crépuscule excite les fous », écrit Baudelaire dans l’un de ses petits poèmes en prose ; puis il évoque la nuit comme un vrai moment d’espoir et d’apaisement. (Faut-il le croire ?…). On imagine plus volontiers Baudelaire, pris dans la fièvre nocturne de ses désirs, palper les ténèbres et se livrer à de sombres orgies. Mais revenons à mon assassin… »