Partage de midi
Partage de midi est un drame en trois actes de Paul Claudel, écrit pour trois puis quatre personnages en 1905, créé dans une version modifiée le 16 décembre 1948 au théâtre Marigny par la compagnie Renaud-Barrault sous la direction de Simone Volterra. Claudel en modifiera la fin en 1949.
Le drame est selon Claudel l’« histoire un peu arrangée de l’aventure amoureuse » qu’il a vécue de 1900 à 1905 avec Rosalie Vetch. L’auteur saisit l’occasion de récrire une des parties les plus intenses de sa vie1. Dans cette pièce parmi les plus célèbres de Claudel, un homme aime une femme improbable alors que celle-ci imagine quitter son mari pour un autre homme. Tous deux ont connu un échec et se rendent en Chine en espérant prendre un nouveau départ. L’ensemble de la pièce forge un tableau emblématique où la religion articule les personnages dans une quête d’absolu.
Le soulier de satin
Dona Prouhèze : Qu'ai-je voulu que te donner la joie ! Ne rien garder ! Etre entièrement cette suavité ! Cesser d'être moi-même pour que tu aies tout ! Là où il y a le plus de joie, comment croire que je suis absente ? Là où il y a le plus de joie, c'est là qu'il y a le plus Prouhèze ! Je veux être avec toi dans le principe ! Je veux épouser ta cause ! Je veux apprendre avec Dieu à ne rien réserver, à être cette chose toute bonne et toute donnée qui ne réserve rien et à qui l'on prend tout ! Prends, Rodrigue, prends mon cœur, prends, mon amour, prends ce Dieu qui me remplit ! Le Soulier de satin occupe une place à part dans l'histoire du théâtre au XXe siècle. Cette pièce, qui a pour scène le globe terrestre tout entier, et qui se passe à l'âge d'or espagnol, rejoue pour nous tous les drames intimes de Claudel, le déchirement que le désir et l'amour apportent dans la chair. Le style, lui, englobe tous les styles, du burlesque au mystique, du tragique au poétique. Tout Claudel s'y est accompli, ouvert, illuminé.
L’annonce faite à Marie
Après deux premières versions sous le titre La Jeune Fille Violaine, L'Annonce faite à Marie (1912) a encore été reprise par son auteur tard dans sa vie. Ce » Mystère en quatre actes et un prologue « , à l'action touffue, mystérieuse, raconte l'ascension vers la sainteté de Violaine, lépreuse par charité (c'est le baiser à l'architecte Pierre de Craon), persécutée par les siens, et notamment par sa soeur Mara, abandonnée par son fiancé, et qui accomplit un miracle, sauver l'enfant de sa soeur, sans échapper pour autant à sa haine. La jeune fille, imitation de la Vierge Marie, exprime le mystère de la souffrance et de la destinée. Claudel y a mis son expérience de l'amour impossible, de la foi, et du rythme à la fois poétique et théâtral.