» Un seul événement peut changer la manière dont on se représente soi-même et avec laquelle on s’engage dans l’existence. Alors, une boîte à mémoire peut modifier une évolution qui paraissait fatale mais qui plus tard peut devenir dans la mémoire un moment douloureux de l’histoire qui n’empêche pas une reprise de développement résilient. » (Boris Cyrulnik). L’importance du travail de mémoire n’a jamais semblé aussi décisive en Afrique qu’aujourd’hui pour surmonter les effets de décennies de discrimination, d’abus et de mauvaise gouvernance. L’épidémie du sida et les problèmes de pauvreté, de chômage et d’abus sexuels qui y sont associés assombrissent davantage encore le tableau. Mais il ne faudrait pas se décourager. Pour autant qu’elles reçoivent le soutien et les encouragements nécessaires, des personnes en situation de deuil, de traumatisme ou de vulnérabilité peuvent développer de la résilience, apprenant ainsi comment s’adapter plus harmonieusement à leur environnement. C’est le cas en particulier des enfants, qui sont les principaux bénéficiaires du Programme des boîtes de la mémoire établi depuis quelques années à l’université du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud. La méthodologie présentée dans ce livre propose un cadre dans lequel un travail de mémoire peut être réalisé dans un climat d’écoute et de respect au profit des personnes concernées. Les souvenirs des familles sont placés dans une boîte de la mémoire a qui contient le texte du récit familial raconté par les adultes en présence des enfants et d’autres objets rappelant les absents. D’autres formes de travail de mémoire sont menées lors de sessions pour enfants en deuil ou en situation de vulnérabilité.
2 800 CFA