The Law of Life, La loi de la vie ; Love of Life, La rage de vivre. To build a Fire, Construire un feu. La série bilingue propose : une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes ; une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les œuvres d’auteurs étrangers.
Un crime en Hollande
Livre en mauvais état. Quand Maigret arriva à Delfzijl, une après-midi de mai, il n’avait sur l’affaire qui l’appelait dans cette petite ville plantée à l’extrême nord de la Hollande que des notions élémentaires.
Un certain Jean Duclos, professeur à l’université de Nancy, faisait une tournée de conférences dans les pays du Nord. A Delfzijl, il était l’hôte d’un professeur à l’Ecole navale, M. Popinga. Or, M. Popinga était assassiné et, si l’on n’accusait pas formellement le professeur français, on le priait néanmoins de ne pas quitter la ville et de se tenir à la disposition des autorités néerlandaises.
4e de couverture
Quand Maigret arriva à Delfzijl, un après-midi de mai, il n’avait sur l’affaire qui l’appelait dans cette petite ville plantée à l’extrême nord de la Hollande que des notions élémentaires.
Un certain Jean Duclos, professeur à l’université de Nancy, faisait une tournée de conférences dans les pays du Nord. A Delfzijl, il était l’hôte d’un professeur à l’Ecole navale, M. Popinga. Or, M. Popinga était assassiné et, si l’on n’accusait pas formellement le professeur français, on le priait néanmoins de ne pas quitter la ville et de se tenir à la disposition des autorités néerlandaises.
Source : Pocket
C’était tout, ou à peu près. Jean Duclos avait alerté l’université de Nancy, qui avait obtenu qu’un membre de la Police Judiciaire fût envoyé en mission à Delfzijl. La tâche incombait à Maigret. Tâche plus officieuse qu’officielle et qu’il avait rendue moins officielle encore en omettant d’avertir ses collègues hollandais de son arrivée. Par les soins de Jean Duclos, il avait reçu un rapport assez confus, suivi d’une liste des noms de ceux qui étaient mêlés de près ou de loin à cette histoire. Ce fut cette liste qu’il consulta un peu avant d’arriver en gare de Delfzijl.
La joie de vivre
Près d’Arromanches, dans la maison du bord de mer où ils se sont retirés après avoir cédé leur commerce de bois, les Chanteau ont recueilli Pauline, leur petite cousine de dix ans qui vient de perdre son père. Sa présence est d’abord un surcroît de bonheur dans le foyer puis, autour de l’enfant qui grandit, les crises de goutte paralysent peu à peu l’oncle Chanteau, la santé mentale de son fils Lazare se dégrade, l’héritage de Pauline fond dans les mains de ses tuteurs, et le village lui-même est rongé par la mer.
En 1884, lorsqu’il fait paraître ce roman largement autobiographique, le douzième des Rougon-Macquart, c’est pour une part ironiquement que Zola l’intitule La Joie de vivre. Car en dépit de la bonté rayonnante de Pauline qui incarne cette joie, c’est l’émiettement des êtres et des choses que le livre raconte. Après Au Bonheur des Dames, grande fresque du commerce moderne, c’est un roman psychologique que l’écrivain propose à ses lecteurs, un roman de la douleur où les êtres sont taraudés par la peur de la mort face à une mer destructrice.
Les évasions célèbres
« En cherchant à s’évader, le prisonnier fait son, métier», a dit le ministre de la Police. Un rude métier, sil en fut, qui exige du courage, de l’imagination, de l’énergie, de la santé et de la chance. Quand toutes ces conditions sont réunies la réalité peut dépasser la fiction ainsi que le prou vent les évasions célèbres diffusées par la télévision et que nous conte Pierre Duchesne. Il s’agit d’une véritable anthologie des exploits que des hommes accomplirent en des temps et des lieux différents pour reconquérir leur liberté. Anthologie qui a pris une nouvelle dimension grâce à une remarquable série télévisée.
L’espagnol pour tous en 40 leçons
VOUS SOUHAITEZ APPRENDRE L’ESPAGNOL ? 40 leçons, la solution pour débuter ou retrouver des bases solides ! • Apprendre les bases de la langue de manière progressive • Assimiler un vocabulaire riche et varié • Acquérir des connaissances solides en grammaire • Tester ses progrès au fur et à mesure • Se familiariser avec la culture du pays. MAINTENANT, VOUS ÊTES » LISTO « , C’EST À VOUS DE JOUER !
Vidocq, forçat et chef de la sûreté
La vie de François Vidocq en témoigne : la réalité dépasse parfois la fiction.
Forçat puis chef de la sûreté, Vidocq possédait aux yeux de ses contemporains les dimensions du mythe.
Balzac en fit Vautrin, Alexandre Dumas l’appela Jackal, Victor Hugo s’en inspira en décrivant le Jean Valjean des « Misérables ». Eugène Sue, Frédéric Soulié et bien d’autres littérateurs n’échappèrent pas à la fascination qu’exerçait le personnage…Plus d’un siècle après sa mort, la télévision lui offre la possibilité d’une nouvelle incarnation.
François Vidocq adorait les déguisements, le mystère, le danger, le secret (pour lui) et l’indiscrétion (pour les autres).
Une fois encore, une fois de plus, il s’introduit chez autrui par la « lucarne » et y donne quelques folles représentations de la perpétuelle comédie que fut sa vie ; une vie ici romancée mais qui nous propose un Vidocq « plus vrai que le vrai ».
Alma Mahler ou l’art d’être aimée
Tu n’as désormais qu’une profession : me rendre heureux. Gustav Mahler demande à Alma Schindler de renoncer à toute ambition personnelle. Elle l’aime. Elle accepte. Elle épouse le grand compositeur. Peu douée pour l’abnégation, cette femme belle, jeune, talentueuse, promise à un brillant avenir de musicienne, se révolte. Frustrée, elle devient cruelle. Mahler lui vole sa vie. Il le paiera cher. Il mourra de l’avoir trop aimée. Après Mahler, d’autres grands créateurs viennent se jeter dans les filets de cette « sirène viennoise » qui exerce désormais sur les hommes l’empire qu’elle n’a pu exercer sur son art Oskar Kokoschka, le peintre expressionniste ; Walter Gropius, l’architecte fondateur du Bauhaus J écrivain Franz Werfel. Elle aime ces hommes, mais elle les brise. Elle cultive « l’art d’être aimée », le seul qu’elle puisse encore exercer.
Le livre d’or de la science-fiction
Bester fait partie des clowns de la S.F., comme Lafferty, mais d’une manière un peu différente : autant Lafferty noie tout dans les brumes de l’alcool, autant Bester prémédite ses effets et les monte soigneusement ; il y a chez lui une précision à la Buster Keaton. Une piste : il a déclaré que Terminus les étoiles, un de ses deux grands romans, est une variation sur le Comte de Monte-Cristo, et c’est vrai. On pourrait donc représenter Bester, ce personnage adipeux et fortement charpenté (avec une barbe en pointe assez satanique), en Monte-Cristo, c’est à dire en Dumas. Eventuellement, décor de cirque galactique ; il est alors Monsieur Loyal et fait défiler les monstres extraterrestres dressés. Autre piste : il a été scénariste de bandes dessinées (Superman, Batman, Green Lantern, etc.). Le fond serait alors un décor de comic book.
Le tambour des sables
Jacqueline Sené est issue d’une famille d’artisans menuisiers-ébénistes installés depuis plusieurs siècles à Cervon, village de la Nièvre. Après des études secondaires au lycée d’Auxerre et une licence de lettres à Paris, elle se marie avec Serge Moussard et séjourne huit ans à Djibouti en Afrique orientale, où elle exerce divers métiers, journalisme, secrétariat ou enseignement. Revenue en France au milieu des années 1950, elle s’établit à Chagny en Bourgogne puis à Cervon, petit village du Morvan. Elle commence à écrire vers 1960, prenant comme pseudonyme le nom de son village natal. Elle publie alors régulièrement des livres inspirés par ses voyages : traversée du Sahara, Maroc, Turquie, Iran, Portugal, Grèce, Italie. Elle imagine des histoires qu’elle replace dans un contexte authentique. Les rencontres entre des enfants d’ethnies et de cultures différentes sont nombreuses dans ses romans. Elle n’a cessé de combattre les exclusions et le racisme en créant des histoires tournées vers la rencontre, l’échange, l’amitié et la fraternité.
Les chemins de traverse
Nicolas Hulot se raconte, se dévoile à son lecteur. S’il nous fait voyager au quatre coins du globe comme à son habitude, il nous transporte aussi à travers ses souvenirs et ses émotions les plus intimes, les drames qui ont marqués sa vie et l’ont entraîné à vouloir se surpasser, défier la solitude et la mort.
Charmants voisins
Vers 10 heures, le 18 juin au matin, Ken Mooney engagea sa voiture postale dans Madrone Way. Peu après, quelqu’un le tua net d’un coup de marteau. S’ensuivit la disparition incompréhensible du cadavre, du courrier, et de la voiture qui ne fut retrouvée que le lendemain matin au bout de la même Madrone Way présentant par ailleurs l’intéressante particularité d’être une impasse. Les sacs, dûment ficelés, n’avaient pas été ouverts. Aucune lettre ne manquait.
Histoires croustillantes
Fils d’Albert Charles, marchand de biens et de Marthe Mellerio1, après des études au lycée de Talence, au lycée Montaigne et à la faculté de lettres de Bordeaux où il obtient une licence de lettres, il est professeur, surveillant, speaker à la radio, employé de comptoir en Afrique Noire, commissaire de bord sur un bateau-usine, garçon de course à l’ONU (1942-51), journaliste (1952), puis écrivain », résumait-il dans le Who’s Who France.
Les brumes de Babylone
Les Larkin étaient les gens les plus sympathiques que vous puissiez rencontrer. De leur vivant. Mais depuis… Babylone : une petite ville du sud des Etats-Unis, endormie sous un soleil de plomb, perdue au coeur des marais de Floride. Au-delà des dernières fermes coule une rivière, le Styx. C’est la que fut retrouvé le corps de Margaret.
Ombre de soie
Au VI° siècle, sous le règne de Justinien et de Théodora, Byzance est riche, puissante et raffinée. Autant que l’or dont elle couvre ses palais et ses églises et qui attise jusqu’au meurtre toutes les convoitises, Byzance aime la soie qu’elle achète dans un Orient mystérieux-car, à Byzance, nul ne connait le secret de la soie. Eustathos, un riche tisserand, a tenté dans sa jeunesse de voler ce secret à l’ Empire du Milieu, en vain. Mais de son voyage, il avait ramené Anicia, sa fille, qui, à sa mort, fait le vœu de réaliser son rêve et de retrouver la terre de ses origines.
Les monstres sacrés
Acclamés par le public londonien, beaux, élégants, Félicia Lisle et Robert Vane forment le couple le plus célèbre des années 40. Des monstres sacrés, légendaires et magnifiques. Amants et partenaires, une passion incandescente semble les unir sur la scène comme à la ville. C’est pourtant avec » Roméo et Juliette « , monté à San Francisco, que le rêve se brise. Lassitude ? Jalousie ? Félicia vient de remporter l’oscar de la meilleure actrice… Face au public, le couple doit continuer à jouer le rôle d’amants éperdus, un pari de plus en plus difficile à tenir alors que la presse guette le moindre faux pas…
Le jardin des disparus
Dans le jardin de Penelope se dressent les silhouettes empaillées des animaux qu’autrefois elle a aimés.Pour elle, c’est une façon de conserver à ses côtés ses chers compagnons. Pour son époux, c’est une manie un peu ridicule, qu’il tolère tant bien que mal. Jusqu’au jour où les rancoeurs conjugales remontent à la surface et font d’un paisible jardin un piège mortel… Le Jardin des disparus est la première des neuf nouvelles réunies dans ce volume, qui se clôt sur une terrifiante vengeance mutuelle entre époux, dernière touche d’un recueil en forme de tableau de moeurs – et particulièrement de moeurs matrimoniales où la noirceur n’a d’égale que la subtilité. Comme toujours, Patricia Highsmith étudie jusqu’au vertige, d’une plume à la fois tendre et mordante, les éternels conflits de la psychologie humaine.
Cruelles, morbides, parfois terrifiantes, ces nouvelles ne nous laissent jamais intacts. Comme un coureur de 100 mètres, Patricia Highsmith démarre en flèche et ne ralentit plus….
L’affaire Saint-Fiacre
Livre en mauvais état. Un grattement timide à la porte; le bruit d’un objet posé sur le plancher, une voix furtive: » Il est cinq heures et demie! Le premier coup de la messe vient de sonner…
» Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu’il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit: » Est-ce que vous communiez? » Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l’aide d’une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d’apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc.
Alors il ramassa le broc d’eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.
L’anglais économique et commercial
Un ouvrage de référence complet destiné tant aux étudiants (universités, instituts de gestion, écoles de commerce, IUT, etc) qu’aux professionnels et cadres de l’entreprise. Il intègre les grandes tendances de l’évolution économique actuelle : mondialisation des échanges, dérèglementation, etc , développement des nouvelles technologies et de nouveaux services. Il présente également les grandes subdivisions de l’activité économique commerciale : banque, bourse, transports, droit des sociétés, marketing, distribution, etc.
Tous les parfums d’Arabie
Trois enfants ont grandi ensemble aux Antilles ; trois enfants se sont aimés. Plus de vingt ans après, ils se rencontrent ; l’aînée, Marion, qui a épousé à seize ans un grand mutilé de guerre, est devenue en secondes noces la femme d’un milliardaire âgé, lord Chandler. Donat, l’orphelin qui rêvait d’elle, s’est fiancé à Bathilde, dont la famille n’a pas quitté la Trinidad. Oubliant Bathilde, Donat et Marion s’efforcent de retrouver « le vert paradis des amours enfantines ». Mais la jeune femme, à la fois coupable et victime, est traquée par le souvenir du meurtre qu’elle a commis. Tout au long du roman, elle évoquera avec le geste de lady Macbeth sa plainte célèbre : « Je respire encore l’odeur du sang ; tous les parfums d’Arabie ne purifieront pas cette petite main. » Qui, de Marion ou de Bathilde, franchira les portes de l’Eden que l’amour de Donat a ouvertes devant elles ?
Une peine à vivre
Face au peloton d’exécution, le dictateur attend la mort. Tandis que les soldats épaulent leurs fusils, l’homme se souvient…
De son enfance misérable; de son engagement dans l’armée; de son absence de scrupules et d’humanité; du putsch sanglant qui fit de lui le maître absolu… Il se souvient surtout de la seule femme qu’il ait aimée et qui a mystérieusement disparu.
Dans quelques instants, les balles traverseront sa poitrine et il sourit… Etrange itinéraire d’un dictateur amoureux qui courut à sa perte pour avoir été confronté à un dilemme terriblement humain : l’amour ou le pouvoir…
Les amandiers fleurissaient rouge
Juillet 1936. Les troupes nationalistes de Franco entreprennent de conquérir le pays dirigé par les républicains : le drame de la guerre civile espagnole commence.
Dans l’Aragonais républicain, Soledad et Miguel se donnent l’un à l’autre avant que Miguel, enrôlé de force malgré ses opinions, parte combattre dans les rangs nationalistes.
Soledad l’attendra… à moins que la guerre ne se charge de modifier les destins.
Malgré une vie envahie par la peur et peuplée de morts, Soledad trouve un peu de réconfort auprès de Luis, un milicien républicain. Mais, devant la menace franquiste, il faut fuir…
Histoires à vous couper le souffle
Déguster un gibier précieux accompagné d’un fameux bourgogne alors qu’on est assis sur un volcan, il y a de quoi perdre la tête !
Est-ce cela qui est arrivé à la folle du logis ?
Après tout, quand on tue son mari et que celui-ci se transforme en hanneton, ce sont les inconvénients du métier…
Un homme, un cri
Marek Halter échappa aux nazis et à la destruction du ghetto de Varsovie. Emmené par ses parents dans le lointain Ouzbekistan soviétique, sa course le conduisit jusqu’à Paris. Ce juif rescapé pouvait-il oublier ? Ce-fils d’Abraham devait-il se taire, renoncer à son histoire ?
Le Talmud dit : « Dieu a créé l’homme pour que l’homme lui raconte des histoires ». Marek Halter se souvient, reprend le récit que tant d’autres ont commencé avant lui.
II nous raconte notre monde. De la dictature argentine à Sakharov, de la guerre du Kippour à l’Intifada, ce livre est le cri d’un homme qui, inlassablement, poursuit un but : conserver intacte la mémoire, nous donner des clés pour comprendre la réalité d’aujourd’hui.
Louis XIV – L’envers du soleil
Le Roi-Soleil, sous son impassibilité et sa sévérité ostentatoire, dissimulait la faiblesse d’un être toujours sur la défensive. Derrière l’aisance du monarque était la fragilité de l’homme soucieux d’être rassuré. Michel de Grèce, descendant de Louis XIV, porte ici un regard révolutionnaire sur son illustre ancêtre sans craindre de révéler l’envers du mythe. Au fil de son pittoresque récit, il conte avec naturel les petits tracas du Grand Siècle et fait de son lecteur le confident ébahi de l’histoire.
La moisson du diable
Au Laos, sur la frontière chinoise, le procédé complexe qui permet de transformer des algues en des aliments nutritifs par une photosynthèse naturelle oblige deux savants relevant d’idéologies ennemies à se lancer un défi angoissant. Rappelé dans la vallée où il a passé sa jeunesse, le Dr John Merchant, un microbiologiste connu, se trouve ainsi entraîné dans une compétition acharnée contre son frère nourricier Chan Thornton – biologiste lui aussi – pour mettre au point une technique qui créerait assez d’algues pour nourrir le monde. Merchant consacrerait sa découverte à la cause de la paix et de l’abondance ; l’ambition de Thornton serait de voir le procédé devenir une arme pour les communistes chinois. Cette lutte de deux hommes, rivaux en science et en amour, pour cueillir les fruits qui nourriraient deux nations opposées idéologiquement et politiquement, est dune brûlante actualité.
Judas
Le personnage de Judas, c’est celui du traître dans la divine tragédie de la Révélation, dont le dernier acte est la Passion. En réalité que savons-nous de lui ? Les Evangiles n’en disent presque rien jusqu’au souper de Béthanie. Ce qui paraît certain, c’est qu’il était jeune, qu’il était beau, qu’il avait une famille, et que son père s’appelait Simon. On croit aussi qu’il était potier. C’est Jésus lui-même qui le choisit pour être l’un des douze apôtres, et qui lui confia la bourse de la communauté. Du point de vue spirituel, il reçut les mêmes pouvoirs que ses frères. Il enseigna les foules, il donna le baptême, chassa les démons, guérit les malades et suivit le Maître dans ses prédications errantes, dans les villes, les villages, à travers les montagnes et les déserts. Pourtant, c’est un fait historique qu’il conduisit les soldats jusqu’au campement de son Maître, qu’il le dénonça pour un baiser, et qu’il reçût, pour prix de ses services, trente deniers. Puis après la réussite de sa trahison, il jette le prix du sang, et va se pendre. Du point de vue policier, des spécialistes (dont un juge d’instruction) m’ont dit : » c’est une affaire qui ne tient pas debout, et il doit y avoir autre chose « .
Cigalon
Ah ! Le voilà, le grand reproche ! Un cuisinier qui mange ! Parce que, pour ces messieurs et dames, un cuisinier, ça n’a pas le droit de manger. Pendant trente-cinq ans, sur le coup de midi, je me suis coupé l’appétit à goûter la mangeaille des autres. Pendant trente-cinq ans, j’ai préparé le régal des clients ; je me suis servi de mon goût, de mon odorat de mon coup d’œil, au profit des mangeurs qui se faisaient
la belle panse… Et moi, je grignotais n’importe quoi, n’importe quand, au coin d’une table pleine d’épluchures : un morceau de la daube d’hier, une côtelette refusée, un bout de fromage et un verre d’eau… Eh bien maintenant, je ne marche plus ! Maintenant, je m’assois à la meilleure table, et je mange le meilleur plat, un plat fait pour moi spécialement ! Tout à l’heure, vous m’avez dit : « Pourquoi avez-vous pris un restaurant ? » Eh bien, monsieur, c’est pour manger : et je mange.
Merlusse
Quelques malheureux élèves, qui n’ont personne chez qui passer les fêtes, restent, la veille de Noël, dans le grand lycée où ils sont pensionnaires. Et il leur arrive le pire qu’ils puissent imaginer : ils seront surveillés par Merlusse, le méchant répétiteur borgne à la grosse barbe noire. Mais la nuit de Noël n’est-elle pas celle de tous les miracles ? Avec Merlusse, moyen métrage de 1935, Pagnol choisit de s’adapter lui-même :il reprend l’infâme Truc, un récit publié en 1922 dans la revue Fortunio, et en tire le plus beau conte de Noël de l’histoire du cinéma. Le dialogue du film est une de ses grandes réussites, et ses adolescents parlent avec un naturel admirable. Quant au personnage de Merlusse, il offre à Henri Poupon, qu’on a souvent vu en père outragé, son rôle le plis nuancé. Un chef d’œuvre trop souvent sous-estimé.
Regain
Depuis le départ du forgeron, le vieux Gaubert, Panturle reste le seul habitant d’Aubignane, dans les collines : s’il ne trouve pas de femme , le village va mourir. Mais voilà qu’arrivent deux étranges voyageurs : le rémouleur Gédémus, et Arsule, qui tire son attelage. Avec Regain (1937) Pagnol revient à Giono, et donne une de ses plus mémorables réussites, le poème de la Terre, comme Manon des Sources sera le poème de l’Eau. On retrouve Fernandel dans un de ses pus grands rôles, Blavette, Delmont, Orane Demazis et, personnage d’anthologie, Marguerite Moreno en sorcière provençale. C’est aussi la seule fois que Pagnol aura pour interprète Le Vigan, en inquiétant gendarme plus vrai que nature
Naïs
Un jour, un voisin, qui était très gentil, m'a dit : « Oh, le joli petit bossu ! » J'ai demandé à ma grand-mère : « Qu'est-ce que c'est, un bossu ? » Alors elle m'a chanté une vieille chanson. Je me rappelle pas la musique, mais les paroles, ça disait comme ça : « Un rêve m'a dit une chose étrange, Un secret de Dieu qu'on n'a jamais su, Les petits bossus sont de petits anges, Qui cachent leurs ailes sous leurs pardessus. Voilà le secret des petits bossus… » Les grand-mères, madame Rostaing, c'est comme le mimosa, c'est doux et c'est frais, mais c'est fragile. Un matin, elle n'était plus là. Une bosse et une grand-mère, ça va très bien, on peut chanter. Mai, un petit bossu qui a perdu sa grand-mère, c'est un bossu tout court.