
Histoire de ma vie (G. Sand)
1680 Pages –
À 42 ans, en avril 1847, George Sand commence Histoire de ma vie dont la rédaction prendra huit ans. Somme méconnue, cet incontestable chef-d’oeuvre raconte comment Aurore Dupin est devenue écrivain sous le nom de George Sand. Mais il se présente aussi comme une quête des origines d’une modernité exceptionnelle. Sand rappelle qu’elle est arrière-petite-fille du maréchal de Saxe par son père et fille du peuple par sa mère. Avec une rare lucidité, elle analyse le “devenir soi” d’un caractère, rappelle sa petite enfance à Nohant, les conflits familiaux qui la déchirent, les tensions qui habitent une famille brisée par la mort du père, la grande mélancolie qui s’ensuit jusqu’à sa tentative de suicide à 17 ans. Si elle évoque admirablement le passé, Sand sait aussi dire le présent et l’avenir : elle expose ses vues sur le devenir de la société, le rôle de la religion, la condition des femmes. Histoire de ma vie reste un modèle de vivacité et de courage, de franchise et de détermination. George Sand fonde un genre : l’autobiographie au féminin.
La Révolution française
1064 Pages –
Avec Penser la Révolution française (1978), François Furet, en désacralisant la Révolution, en contestant une historiographie qui admettait mal la prise de distance à l’égard de l’objet, faisait oeuvre révolutionnaire. Dix ans plus tard, dans La Révolution de Turgot à Jules Ferry (1988), il remplissait ce programme iconoclaste. Et au fil de nombreux articles autour du bicentenaire de 1789, il approfondissait encore sa réflexion sur le rapport de la Terreur et de la Révolution, sur la place de 1789 comme de 1793 dans l’imagination des Français, sur la relation complexe qu’ils entretiennent avec le grand événement de leur histoire. Il annonçait aussi, pour le futur, l’étude de la pérennité des passions révolutionnaires. Dans tout ce parcours, ponctué de saisissants portraits, il combinait l’énergie de l’investigation intellectuelle avec le bonheur de l’écriture. «Une oeuvre, avait-il écrit dans Penser la Révolution, c’est une question bien posée.» À condition d’ajouter qu’elle doit être portée aussi par la force et la grâce du talent, la définition convient assez bien à la sienne.
