Zazie dans le métro
– Zazie, déclare Gabriel en prenant un air majestueux trouvé sans peine dans son répertoire, si ça te plaît de voir vraiment les Invalides et le tombeau véritable du vrai Napoléon, je t’y conduirai. – Napoléon mon cul, réplique Zazie. Il m’intéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con. – Qu’est-ce qui t’intéresse alors ? Zazie répond pas. – Oui, dit Charles avec une gentillesse inattendue, qu’est-ce qui t’intéresse ? – Le métro.
Pierrot mon ami
(Reliure toile ornée de l’éditeur) – Ce silence, cette nuit, ces rues étroites, tout disposait Pierrot à ne penser à rien de précis. Il regardait à droite, à gauche, comme pour accrocher quelque part ses petites curiosités, mais ne trouvait rien – tout au plus les enseignes, et qui ne valaient pas les billes de l’avenue de Chaillot. Il songea un instant à visiter le bobinard de cette sous-préfecture, mais il ne rencontrait personne pour le renseigner. Finalement il se perdit. Il traversait maintenant une petite banlieue ouvrière, avec des manufactures ici et là. Plus loin, Pierrot atteignit une route assez large, avec un double liséré d’arbres, peut-être nationale ? peut-être départementale ? Il marcha encore quelques instants. Il entendit tout près de lui un grand cri, un cri de femme, un cri de peur.