
Le 12 septembre 1977, Steve Biko est assassiné par la police sud-africaine. Ce recueil d’articles écrits entre 1969 et 1977, dont certains clandestinement, témoigne des conditions de vie et des mouvements de résistance en Afrique du Sud pendant l’apartheid, tout en proposant une analyse fine des mécanismes d’oppression mis en place par le régime minoritaire blanc. Au fil de ces textes, on voit apparaître non seulement les contours d’une philosophie émancipatrice qui vient s’ajouter à celles d’auteurs comme Frantz Fanon, Aimé Césaire ou Amilcar Cabral, mais également une histoire de l’Afrique du Sud distincte de celle qu’imposera le nouveau gouvernement sud-africain de l’ANC.
Steve Biko n’avait encore jamais été traduit en français. Sa pensée a pourtant permis la création du Mouvement de la Conscience Noire, qui est devenu au cours des années 1980 l’une des plus importantes forces politiques d’opposition à l’apartheid. Ce livre n’est pas un simple hommage à l’histoire de ce mouvement et aux luttes que Steve Biko a menées, c’est aussi une première porte d’entrée vers une autre histoire, plurielle, de l’apartheid.
Des Francenabe aux Modou-modou
L’émigration sénégalaise contemporaine
Préface du Professeur Abdoulaye Bara DIOP
Depuis le début des années 1980, l’émigration sénégalaise occupe une place centrale dans les débats de société. Alors que la migration des Francenabe – pionniers de la migration de travail – était souhaitée et encouragée par les pays d’accueil, la nouvelle génération d’expatriés ou Modou-Modou doit recourir à des stratégies originales pour réaliser son dessein migratoire. En effet, le souhait de quitter le territoire national qui anime près de 75 % de la jeunesse est de plus en plus difficile à concrétiser du fait du protectionnisme des eldorados et du coût économique de l’opération.
Principalement centré sur la France et ses anciennes colonies d’Afrique, le champ migratoire sénégalais s’est, au prix de stratégies originales, progressivement étendu à des destinations naguère méconnues ou peu fréquentées comme les États-Unis d’Amérique, l’Italie, l’Espagne, l’Afrique du Sud, le Brésil, etc.
À côté des transferts financiers, matériels et immatériels, les équipements sociaux réalisés par les migrants font de ces derniers des acteurs incontournables du développement. Il s’avère donc plus
que jamais nécessaire de prendre en charge la variable migration dans les programmes et politiques de développement durable
Papa Demba FALL est Docteur d’État ès Lettres. Maître de Recherches à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal), il exerce les fonctions de Chef du Département des Sciences humaines de l’Institut fondamental d’Afrique noire Cheikh Anta Diop et de Directeur du Réseau d’étude des migrations internationales africaines.
Majhemout Diop est né le 30 septembre 1922 à Saint-Louis.
Le regard de l’aveugle
En fait dans ce récit, l’aveugle apparaîtra bien plus tard. Il s’agit surtout de la vie d’une jeune fille, mais d’abord de celle de sa tante toutes deux « victimes » de l’excision et de l’infibulation, de la mutilation d’une partie intime de leur anatomie. Suit alors pour les deux femmes, mais à des moments différents une série de déboires liés à l’injustice humaine et aux mauvais coups du sort. L’héroïne, confiée à sa tante à Bamako, est obligée d’arrêter ses études et de revenir au village après l’arrestation de cette dernière et de son mari pour des raisons politiques. Mais le village est déserté par ses habitants fuyant une malédiction : la cécité se répand dans toutes les maisons. Elle y retrouve, seul, son père également atteint, qu’elle décide alors de prendre en charge. Retour à Bamako pour mendier, puis exil à Dakar, toujours pour mendier. Une vie terrible donc, dans la misère et le danger permanent, dans la débrouillardise et la quête effrénée d’un bonheur incertain. Mais à force de tenacité, grâce aussi aux livres et au sens profond de l’Art, Oulimata s’en sort, heureusement… Ce roman est poignant par les thèmes abordés, notamment le problème crucial des mutilations génitales, la pauvreté, les castes, la ville et ses tracas, la prostitution, les enfants abandonnés, la violence, la perte des valeurs… Et l’auteur évoque tout cela avec un réalisme saisissant, avec un art consommé de la narration.
De l’art d’Afrique à l’art moderne
Francine NDiaye a été chargée du département de l’Afrique noire au musée de l’Homme de 1968 à 1994. En tant que commissaire scientifique, elle a organisé un grand nombre d’expositions en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique, notamment » African Masterpieces from the Musée de l’Homme « , Center for African Art, New York, 1985, » L’Art d’Afrique noire dans les collections d’artistes « , Arles, 1990 ; » L’Art dogon dans les collections du musée de l’Homme « , musée Rietberg, Zurich, 1997.
La Koldoise
Once upon a time… Pardon ! Il était une fois, comme dans un beau conte de fée. Aminata Diallo, une petite élève de Kolda qui, par son rôle important dans une campagne de vaccination, va se trouver propulsée vers un destin bien original. Pupille de la Nation, elle fréquente l’école d’excellence Mariama Bâ sur l’île de Gorèe. Toute jeune, elle se retrouve dans les bagages d’une délégation gouvernementale pour les besoins d’une conférence de l’ONU à New York, où elle est amenée à lire un discours, ce qui a pour but l’annulation ou l’allègement de la dette des pays du tiers-monde, comme le sien : le Sénégal.
Karim
Karim Gueye était un jeune homme de 22 ans, qui travaillait dans une maison de commerce après avoir eu son certificat d’étude à l’école française.
Un jour où il travaillait, il remarqua parmi un groupe de filles, Marième âgée de 18 ans, qu’il se décida de fréquenter assidûment en vrai « samba-linguère », en compagnie de ses amis Moussa, Alioune et Samba
Mais les dépenses de la jeune fille commençaient à les ruiner car Karim s’endettait pour être digne de sa noblesse.
Cependant, avec l’entrée en scène d’un cousin de Marième, Badara, karim ne put soutenir de telles dépenses et acheva la défaite de ce dernier, après pourtant une courte victoire.
Mais ce fut surtout la mère de Marième qui s’opposa à cette relation alors que le cœur de sa fille battait pour lui
Karim, blessé par sa défaite, démissionna de son poste et partit pour Dakar.
Ramata
Il ne faut pas grand-chose pour toucher à l’extraordinaire. Parce que ses pas l’on mené au petit matin non loin de Dakar dans un village de pêcheurs, un homme croise le destin de Ramata, femme d’entre les femmes, déesse vivante, merveille de la vie. Cela commence par des gyrophares dans les dunes. L’air est doux, la patronne d’un bar pleure doucement. On vient de trouver dans sa cour qui donne sur la plage le corps étonnamment digne d’une vieille clocharde. Tout en elle est mystère, jusqu’à la lourde chaîne en or qu’elle porte autour du cou. L’ambulance partie, l’homme s’installe, paie une bouteille de vin, demande le nom de la morte. Phrase après phrase, il découvre, fasciné, la tragédie d’une vie mêlée à l’histoire plus ancienne du Sénégal…
Rwanda, un génocide français
D’avril à juillet 1994, le Rwanda connaissait l’un des génocides les plus sanglants du siècle : près d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants massacrés en l’espace de quelques semaines parce qu’il étaient, soit des Tutsi, soit des Hutu considérés comme traîtres. La responsabilité de la France dans la mise en oeuvre de cette « solution finale » à l’africaine est incontestable. Pourtant, les autorités françaises ont constamment nié toute implication, se réfugiant derrière des faux-semblants humanitaires. De leur côté, les médias hexagonaux se sont, presque unanimement, prêté à une inquiétante opération de manipulation de l’information. A ce jour, aucune commission d’enquête n’a été constituée pour tenter de faire la lumière sur cette guerre secrète françafricaine.
Kaso – Le migrant perpétuel
L’histoire, pas si imaginaire, d’un sans-papiers venu d’Afrique de l’ouest. “Le monde est un petit village”, résume Mamadou Dia, vrai écrivain de l’immigration. Plus encore qu’un reportage dans l’univers de ceux qu’on appelait les clandestins, ce livre est un bijou de littérature populaire, le chant d’un griot, écrit dans une langue qui d’ordinaire ne s’écrit pas.
La chrysalide – Chroniques algériennes
– La Chrysalide constitue une remise en question du système féodal régissant la destinée de la femme algérienne. – ELLE
– La Chrysalide saisit et fixe; à travers l’histoire d’une famille comme mille autres, l’injustice et la douleur qui sont le lot quotidien de la femme. (…) Les droits du père, du mari, en terre arabe; sont sans limites. Aïcha Lemsine donne à voir et s’élève contre le mariage forcé, la répudiation, la polygamie. – LE MONDE
– La Chrysalide est un livre qui, de page en page, vous fera rire et vous fera pleurer. – LE NOUVEL OBSERVATEUR
– C’est la première saga maghrébine, un de ces romans populistes qui, à travers l’histoire d’une famille, révèle la condition féminine algérienne. De cette femme que l’on marie, que l’on répudie, que l’on bat ou que l’on méprise. Car l’islam a engendré l’une des civilisations les plus misogynes du globe. – L’EST RÉPUBLICAIN
Ces messieurs Afrique 2
Paru en 1992, Ces messieurs Afrique s’est imposé comme l’enquête de référence sur les relations franco-africaines. Mais, depuis sa parution, un changement majeur s’est produit sur ce continent : la privatisation des réseaux d’influence, qui accompagne le lent retrait de la France. Pour être efficaces, ces réseaux logés au coeur de l’Etat, longtemps la trame de la politique française en Afrique, doivent aujourd’hui se transformer en lobbies, c’est-à-dire en groupes de pression autonomes, à but lucratif et n’agitant plus le drapeau national qu’en fonction de leurs intérêts. C’est ce phénomène que décrit ce nouveau livre, nourri par des années d’enquête, rempli de témoignages inédits et de documents confidentiels. A l’heure où l’ancien Paris-Village du continent noir se meurt, une radioscopie très informée de ces hommes qui font désormais les affaires de la France en Afrique : Le réseau Foccart ; les généraux ; Elf-Africaine ; les patrons ; les consultants ; les franc-maçons ; les Corses ; le Vatican.
Sous deux drapeaux
‘Le soldat doit avoir une capacité d’adaptation’. Et cela, le capitaine Mamadou Niang en a fait la preuve avec la publication de son premier ouvrage de 176 pages intitulé ‘Sous deux drapeaux’ présenté au public vendredi dernier à la Maison des écrivains Keur Birago. Après ‘Racine de fidélité’ du directeur du centre forestier de Diourbel, et deux essais sur le Sida du colonel Gnoucky, l’armée, ‘habituée à se taire’, continue son petit bout de chemin de parole à travers la plume de l’ancien parachutiste à la retraite depuis 1991. En plus d’être une autobiographie, ‘Sous deux drapeaux’ se particularise par le fait de sortir ‘la grande muette’ de son mutisme. Toutefois, c’est pour servir de référence de ‘courage et d’abnégation’ à la nouvelle génération quant à leur capacité d’adaptation à toutes les situations, souligne le professeur Saër Ndiaye qui a présenté l’ouvrage lors de la séance de dédicace à Keur Birago. ‘Je dois beaucoup à l’armée qui m’a éduqué dans le sens de l’honneur. Et quand on a une mission, on l’assume, car la vie importe peu dans certaines circonstances’, soutient le capitaine Mamadou Niang qui rappelle que, dans l’armée, ‘on nous tue, mais on ne nous déshonore pas’. N’ayant pas fait d’études universitaires, Mamadou Niang, qui a ainsi échangé son treillis pour venir à la maison des écrivains, avoue avoir usé de la Méthode de raisonnement tactique (Mrt) propre au langage militaire dans la rédaction de son livre. Il s’agit, explique-t-il, de se poser les questions : ‘De quoi s’agit-il ? Pourquoi ? Quand ? Comment ?
Le chemin des tourbillons
Raky, jeune citadine se rend à Sarrène, village de ses grands-parents, pour y passer ses vacances et se ressourcer. Dès son retour, elle apprend sa réussite avec brio à l’examen de passage au second cycle. Sa nouvelle vie prend vite un autre élan. Un fait inédit subit par un professeur va déclencher un procès. L’auteure profite de cet imbroglio pour démontrer comment les liens de parenté insoupçonnés surgissent dans la société. Elle nous plonge dans un monde assez particulier d’un tribunal correctionnel et met en exergue les valeurs culturelles de l’ethnie sérère. Une originalité qui donne une envie forte de finir ce roman plein de suspenses.
Le Sénégal au cœur
La profession de foi du Président de la République du Sénégal. Accablée par trois siècles d’esclavage, humiliée durant la longue nuit coloniale, bousculée par les drames de la décolonisation, l’Afrique est en passe de devenir un acteur majeur du XXIe siècle. Macky Sall est l’un de ceux qui incarnent et qui symbolisent le mieux cette renaissance. Il appartient à cette génération qui doit affronter les nouveaux défis du continent dans un contexte de changements politiques, sociaux, économiques et climatiques de très grande ampleur. Rien ne prédestinait cet enfant du Fouta et du Sine à accéder à cette charge suprême. Ingénieur géologue de formation, il a mis au service du Sénégal la même détermination que dans sa vie personnelle. Au terme de son premier mandat en sa qualité de président de la République, et à la veille d’une élection présidentielle, cet homme de conviction et de fidélité délivre, dans cet ouvrage, ses vérités sur sa foi, son engagement et son action en faveur du Sénégal.
Religion et ritualité
En ce temps où la religion est de plus en plus une option parmi celles qui s’offrent au libre choix de l’individu, elle se réduit souvent à une spiritualité dégagée de tout rituel, ne se soutenant que d’elle-même. Croisant ici diverses approches de la ritualité, ces essais proposent des réponses à cette notion moderne d’un religieux sans religion.
Religion et ritualité réunit des contributions présentées lors du quatrième congrès de la Société francophone de philosophie de la religion organisé à l’université Columbia (New York), en septembre 2019. En ce temps où, comme dit Charles Taylor, la religion est de plus en plus une option parmi celles qui s’offrent au libre choix de l’individu, il se manifeste chez beaucoup une attirance pour une spiritualité dégagée de tout rituel, ne se soutenant que d’elle-même. Croisant ici diverses approches de la ritualité, pensée comme rythme, gestualité, esthétique, performativité, ou encore exode, ces différents essais proposent des réponses à cette notion moderne d’un religieux sans religion. »
Même Ousmane Sow a été petit
Tissé d’anecdotes drôles, insolites, émouvantes et parfois dramatiques, ce livre retrace la vie du sculpteur Ousmane Sow, de son enfance à sa dernière création, en passant par le pont des Arts où son exposition attira plus de trois millions de visiteurs. Inscrit sur une page d’histoire entre le Sénégal et la France, voici le parcours atypique d’un enfant sénégalais devenu un homme et un artiste hors du commun grâce à la confiance d’un père qui n’a jamais cessé de le fasciner.
Depuis 1994, les Rencontres photographiques de Bamako sont le principal rendez-vous de cette discipline sur le continent africain et l’une des plus importantes manifestations culturelles. Elles sont le reflet de tout ce que compte la création photographique africaine contemporaine et la presse internationale lui offre un rayonnement d’une importance capitale. Le livre présentera l’ensemble des manifestations.
Les soleils des Indépendances
Quel sera le sort de Fama, authentique prince malinké, aux temps de l’indépendance et du parti unique ? L’ancien et le nouveau s’affrontent en un duel tout à la fois tragique et dérisoire tandis que passe l’histoire, avec son cortège de joies et de souffrances.
Au-delà de la fable politique, Ahmadou Kourouma restitue comme nul autre toute la profondeur de la vie africaine, mêlant le quotidien et le mythe dans une langue réinventée au plus près de la condition humaine. Dès sa parution en 1970, ce livre s’est imposé comme un des grands classiques de la littéraure africaine.
Soundjata ou l’épopée mandingue
Djibril Tamsir Niane s’est mis ici à l’écoute de l’Afrique traditionnelle. Les paroles qu’il nous propose sont paroles de griots.
Nous apprenons l’histoire de l’ancêtre du grand Manding, celui qui par ses exploits, surpassa l’histoire du fils du Buffle, du fils du Lion :
Soundjata, « l’homme aux noms multiples contre qui les sortilèges n’ont rien pu ».
Gorée – Six Siècles d’Histoire
Tandis que « La Turbulente Hisoire de Gorée » met en scène Portugais, Hollandais, français et Anglais luttant pour la possession de l’île, « Gorée, Six Siècles d’Histoire » voit naître et vivre ces signares « à l’existence peut-être unique dans l’univers », donnant naissance « à une bourgeoisie sénégalaise qui commença à être métisse ». On assiste à la prospérité et au déclin de l’île, et, en particulière, aux démêlés des Compagnies Commerciales avec les Damels et les Mbours, à la traite des esclaves, à la belle période de « Gorée la Joyeuse », à l’essor des Anciennes familles goréennes. Depuis 6 siècles, Gorée vit dans l’Histoire du monde.
Sen Njaxas
Conscients des tares qui entravent l’évolutuion de leur continent et particulièrement celle de leur pays, huit jeunes intellectuels sénégalais (G8), libèrent leur parole et prennent leurs responsabilités en touchant là ou ça fait vraiment mal dans une société protéiforme et indécise. Y allant de leur propre feeling iconoclaste et innovant, leur capacité d’indignation donne ceci: un patchwork fait d’étoffes colorées et de gammes différentes. Des textes hétéroclites rivalisant de rigueur et de frivolité.
La geste de Bréké
Diplômé de l’École normale supérieure, Macaire Etty commence sa carrière d’enseignant de lettres modernes en 1992 au lycée moderne de Bouna. En 1995, il est muté au lycée municipal de Tanda et en 2005 au lycée moderne de Divo. En 2004, il est détaché à la direction de la vie scolaire du ministère de l’Éducation nationale de son pays. Agent administratif, il exerce dans cette direction en tant que chargé d’étude avant d’être nommé chef du service détection et suivi des talents.
Congo, une histoire
De la préhistoire aux premiers chasseurs d’esclaves, du voyage de Stanley missionné par Léopold II à la décolonisation, de l’arrivée de Mobutu puis de Kabila à l’implantation industrielle d’une importante communauté chinoise, ce livre retrace, analyse, conte et raconte quatre-vingt-dix mille ans d’histoire : celle du Congo, cet immense territoire africain au destin violenté. Pour comprendre ce pays, un écrivain voyageur, historien, journaliste, est allé à la rencontre du peuple du Congo. Au fil de multiples séjours, son regard s’est aiguisé, son empathie s’est affirmée, son incessante curiosité lui a permis de saisir, de consigner dans ses carnets souvenirs et propos inédits au rythme d’une enquête basée sur plus de cinq mille documents. Ainsi a-t-il composé ce livre événement traduit dans le monde entier, cet essai total devenu un véritable best-seller de l’histoire contemporaine. Né à Bruges en 1971, David Van Reybrouck a étudié l’archéologie et la philosophe. Écrivain, romancier, homme de théâtre, il est aussi journaliste. Pour Congo. Une histoire (Actes Sud, 2012), il a reçu en France le prix Médicis essai, le prix du Meilleur livre étranger, le prix Mahogany et le prix Aujourd’hui.
L’unité culturelle de l’Afrique noire
Seule une véritable connaissance du passé peut entretenir dans la conscience le sentiment d’une continuité historique, indispensable à la consolidation d’un Etat multinational. (…) Il n’est pas indifférent pour un peuple de se livrer à une telle investigation, à une pareille reconnaissance de soi ; car, ce faisant, le peuple en question s’aperçoit de ce qui est solide et valable dans ses propres structures culturelles et sociales, dans sa pensée en général, il s’aperçoit aussi de ce qu’il y a de faible dans celles-ci et qui par conséquent n’a pas résisté au temps. Il découvre l’ampleur réelle de ses emprunts, il peut maintenant se définir de façon positive à partir de critères indigènes non imaginés, mais réels. Il a une nouvelle conscience de ses valeurs et peut définir maintenant sa mission culturelle, non passionnément, mais d’une façon objective, car il voit mieux les valeurs culturelles qu’il est le plus apte, compte tenu de son état d’évolution, à développer et à apporter aux autres peuples.
Mgr. Hyacinthe Thiandoum, à force de foi
La vie et le ministère du cardinal Thiandoum méritent d’être perpétués dans les mémoires, parce qu’ils révèlent le destin d’un témoin privilégié et d’un acteur de premier rang dans une période déterminante de la vie du Sénégal et des autres nations africaines, de la vie de l’Eglise au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Ordonné prêtre en 1949 et évêque en 1962, décédé en 2004, il aura exercé son ministère sacerdotal et épiscopal, durant cette seconde moitié du XXè siècle qui a été pour l’Afrique une période de mutations importantes.
Ce livre introduit et commente succinctement la vie et l’oeuvre de Cheikh Anta Diop, auteur de « Nations nègres et culture » considéré comme un texte majeur dans la renaissance du monde noir. A travers ses ouvrages, il réinvente, au coeur des luttes de l’après Seconde Guerre mondiale, l’antiquité négro-pharaonique à la suite du jamaïcain Edward Wilmot Blyden et de Marcus Garvey. Une référence pour tous ceux qui désirent étudier son oeuvre et sa vie.
Alerte sous les tropiques
Parallèlement à ses livres, Cheikh Anta Diop a publié de nombreux articles. Les textes qu’il a écrits entre 1946 et 1960, dans diverses revues, ont été réunis dans ce volume. Le lecteur y trouvera en particulier : Sa première publication de linguistique, ayant pour sujet l’origine de la langue valaf et celle de ses locuteurs ; Quand pourra-t-on parler d’une renaissance africaine en partie consacré à la question de l’utilisation et du développement des langues nationales et dans lequel Cheikh Anta Diop propose de bâtir les humanités africaines à partir du socle égyptien ancien ; Vers une idéologie politique africaine où il pose, pour la première fois en Afrique francophone, simultanément le principe de l’indépendance nationale et celui d’une Fédération d’États démocratiques africains, à l’échelle continentale ; Alerte sous les Tropiques qui traite des problèmes du développement technique et industriel du continent africain et dont le titre a été choisi pour l’intitulé de ce recueil. Histoire, langues nationales, devenir politique, culturel, scientifique, technique et industriel du continent africain, tels sont les thèmes fondamentaux que Cheikh Anta Diop aborde tour à tour. Ceux-ci constituent la trame du combat permanent qu’il a mené pour la Culture et le développement en Afrique noire.
Bel abîme – Livre neuf
Je revenais du collège quand j’ai rencontré Bella. Une après-midi de novembre, morose. Un garçon triste, chétif, une tête-à-claques, la tête baissée, la peur qui habite ses tripes, et parfois, l’envie d’en finir. On n’imagine pas ce que ressent un enfant quand il faut qu’il se fasse encore plus petit qu’il n’est, quand il n’a pas droit a` l’erreur, quand chaque faux pas prend un air de fin du monde. Mais en l’entendant, ce jour-là, j’ai redresse´ le menton. Yamen Manai nous conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté par les injustices. Heureusement, il a Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat « pour que la rage ne se propage pas dans le peuple ». Mais la rage est déjà là.
840 pages – Dans le cadre de ses travaux sur le totalitarisme, Hannah Arendt avait associé l’impérialisme colonial au nazisme et au communisme. Cet ouvrage fait de cette parenté son point de départ pour retracer l’histoire du colonialisme sous ses dimensions et ses figures multiples. Il s’agit aussi bien de rendre compte des pages sanglantes de la colonisation (exterminations, déportations, esclavage…) que d’analyser l’idéologie légitimant l’entreprise coloniale, le « colonialisme » à proprement parler.
Une vingtaine de spécialistes, historiens pour la plupart, ont donc travaillé sous la direction de Marc Ferro pour traiter ces questions sous l’angle géographique (Amériques, Afrique, Asie…) et thématique (le sort des femmes, l’anticolonialisme, le colonialisme à travers la chanson française…).
Cet ouvrage collectif et volumineux constitue une véritable somme sur le colonialisme à l’échelle du globe, du XVIe au XXIe siècle. Ses analyses détaillées, sa diversité d’approches, ses nombreux documents, sans oublier son ancrage dans l’actualité récente, feront le bonheur de tous ceux qui s’intéressent à ce sujet.
Si l’on peut contester certains partis pris initiaux ou l’unilatéralisme de certains développements, l’ouvrage a le mérite d’être engagé et toujours solidement argumenté : il donne donc matière à débattre… —
Deux ans après le génocide et les massacres politiques qui ont provoqué la mort denviron un million dhommes, de femmes et denfants au Rwanda, les auteurs décrivent et analysent létat des poursuites judiciaires engagées au Rwanda et devant le Tribunal pénal international, mais également devant les justices belge, française, canadienne et helvétique.
Youssou N’dour – Le griot planétaire
Parmi les rares musiciens africains qui ont émergé sur la scène internationale, le Sénégalais Youssou N’dour occupe une place à part. D abord il est le seul qui a su devenir une star mondiale sans émigrer. «You», comme l appellent familièrement tous ses compatriotes, vit à Dakar, sa ville chérie, où il est né. Youssou N’dour, avant tout un chanteur traditionnel, est l héritier par sa mère d une fameuse dynastie de «griots» et profondément enraciné dans plusieurs cultures du Sénégal : peule, toucouleure, wolofe… Célébré dès son enfance pour ses qualités vocales, Youssou est devenu l un des chanteurs favoris des grands orchestres dakarois dans les clubs luxueux fréquentés par les élites locales. Puis il s est distingué en délaissant leurs genres favoris jazz et salsa pour faire la promotion d un style sénégalais : le Mbalax des Wolofs. Avec son orchestre «Super Étoile», Youssou a fait le tour du monde, gagné des disques d or, côtoyé des rock stars comme Peter Gabriel, Higelin ou Paul Simon, mais sans jamais s éloigner de ses racines. Au lieu de capitaliser individuellement son succès, Youssou N’dour a fait de sa musique une véritable entreprise nationale au service de nombreuses initiatives humanitaires panafricaines. Ce livre raconte une histoire exceptionnelle : celle d un grand artiste du Tiers-Monde, d un illettré devenu par son seul génie musical l un des principaux porte-parole de l Afrique contemporaine.
Kalidou Kassé, surnommé le pinceau du sahel, est l’artiste peintre sénégalais d’origine peuhle qui évoque l’univers paisible et romantique du quotidien des sociétés africaines du Sahel. Formé à la Manufacture Sénégalaise des arts décoratifs de Thiès, Kassé se démarque de « l’École de Dakar », initiée par le poète-président Léopold Senghor, sous l’influence de l’art abstrait occidental. Son style unique aux personnages filiformes et aux couleurs vives et chatoyantes décrit un monde poétique et enchanteur peint avec un souci constant pour les formes, les détails et les couleurs. D’un point de vue historique, il est celui (à travers sa vie et son œuvre) qui a subtilement su marier et harmoniser l’art pictural occidental avec l’esthétique africaine qu’il a hérité de sa famille de tisserands. En refusant la représentation imposée par l’art occidental, il réaffirme ses formes propres et uniques, une authenticité qui annonce l’art d’un monde naissant qui n’abandonne pas son passé.
Livre en anglais – Kofi Awoonor, one of Ghana’s most accomplished poets, has for almost half a century committed himself to teaching, political engagement, and the literary arts. The one constant that has guided and shaped his many occupations and roles in life has been poetry. The Promise of Hope is a beautifully edited collection of some of Awoonor’s most arresting work spanning almost fifty years. Selected and edited by Awoonor’s friend and colleague Kofi Anyidoho, himself a prominent poet and academic in Ghana, The Promise of Hope contains much of Awoonor’s most recent unpublished poetry, along with many of his anthologized and classic poems. This engaging volume serves as a fitting contribution to the inaugural cohort of books in the African Poetry Book Series.
Notes d’Afrique relate l’essor de la musique populaire sur le continent. Le livre couvre les évènements et les styles musicaux qui se sont développés depuis les années 60, jusqu’aux années 80 lorsque que le terme « World Music » a été inventé comme label marketing et que des musiciens africains, notamment Youssou N’Dour et ses contemporains, sont apparus sur la scène internationale, et la dominance d’Afrobeats de la période contemporaine. Jenny Cathcart nous offre, à travers son expérience personnelle et son travail aux côtés de Youssou N’Dour, des portraits et des histoires de la vie de tous les jours et leur influence sur la musique en Afrique. Il en résulte de nouvelles perspectives pour la culture contemporaine, la religion et la politique, aussi bien pour le développement que pour de futures collaborations sur le continent et dans sa diaspora.
Devant le mal – Rwanda
SEn cette année 1994, cinquantième anniversaire de l’écrasement de la barbarie nazie, une partie de l’humanité aura donc été anéantie sous nos yeux. Il ne s’agissait pas de luttes tribales, ni d’affrontements » interethniques « , mais de l’extermination délibérée d’hommes, de femmes et d’enfants coupables seulement d’être ce qu’ils étaient. Ce qui resurgissait ainsi de l’Histoire n’était pas un malheur de plus, venant grossir l’océan des souffrances sur lequel naviguerait notre humanité fatiguée d’elle-même. C’était, au sens strict du terme, un génocide : le Mal absolu. Qu’avons-nous fait devant le mal? En le nommant » catastrophe humanitaire « , en dépêchant des secours et des soldats-infirmiers dont le dévouement n’est pas en cause, le sentimentalisme contemporain sera parvenu à ce résultat inimaginable : le monde aura pu se proclamer neutre devant un génocide.
Cet ouvrage consacré aux multiples facettes de l’oeuvre de l’écrivain congolais Pius Ngandu Nkashama est la radioscopie d’un parcours littéraire et philosophique dense, la trajectoire d’une conscience politique unique, le dépouillement d’une pensée cohérente toujours en mouvement et l’investigation d’une écriture poétique qui s’est imposée depuis la parution de La délivrance d’Ilunga (1977) comme une des plus puissantes balises de l’univers intellectuel africain.
Le prince Razaka
Radama I fut le premier roi malgache à s’éprendre des valeurs de la société occidentale. Il imposa des réformes hardies et novatrices. Elles lui valurent la haine du clan fanatique des conservateurs. Ce récit tente de ressusciter la péripétie de ce destin tragique et de contribuer à arracher de l’oubli un épisode méconnu, quasi mythique de l’histoire malgache du XIXe siècle.
Contes africains/African Tales
ALEXANDER McCALL SMITH NE EN 1948 CONTES AFRICAINS AFRICAN TALES Traduction, présentation et notes par Michel Marcheteau – Guinea-Fowl Child L’enfant pintadeau – A Bad Way to Treat Friends Une mauvaise façon de traiter ses amis – The Girl Who Lived in a Cave La jeune fille qui vivait dans un caveau – Hare Fools the Baboons Un lièvre dupe les babouins – Pumpkin Le potiron – Sister of Bones Soeur des os – Milk Bird L’oiseau qui donnait du lait – Beware of Friends You cannot Trust Méfiez-vous des amis auxquels vous ne pouvez pas faire confiance La série BILINGUE propose : – une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes, – une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les oeuvres d’auteurs étrangers.
Le juge Babacar Sèye est assassiné le 15 mai 1993, vingt-quatre heures après la proclamation des résultats des élections législatives du 9 mai, qui donne une large victoire au Parti socialiste, au détriment du PDS que dirige Me Abdoulaye Wade. Alors que chaque citoyen croyait enterrée « l’affaire Babacar Sèye », Abdoulaye Wade, élu président en 2000, gracie les assassins du juge et tente par une loi d’amnistie d’effacer ce crime de la mémoire collective. L’auteur livre des informations inédites qui rétablissent la piste du PDS et la culpabilité de ces principaux responsables, éclairant d’un jour nouveau « l’affaire Sèye ».
Le racisme expliqué à ma fille
Un petit livre d’initiation à l’antiracisme, réellement adressé aux enfants, par l’intermédiaire de la fille de l’auteur. On verra que les questions sont simples mais qu’elles permettent, de fil en aiguille, d’aller au fond des choses. Qu’est-ce que le racisme ? Qu’est-ce qu’un étranger ? Pourquoi n’accepte-t-on pas facilement la «différence» ? Le raciste a-t-il peur, et de quoi ? Etc. En définitive – et c’est le propre de ces petits livres d’initiation – les réponses de Tahar Ben Jelloun s’adressent tout autant aux adultes qui liront ce livre sous couvert d’apprentissage pédagogique ; comme ils ont lu Le Monde de Sophie sous couvert de révisions philosophiques.
26 ans de pouvoir absolu en Guinée. 26 longues années au cours desquelles ‘l’homme du NON au Général de Gaulle », immensément populaire en Afrique, est petit à petit devenu « l’homme du Camp Boiro », du nom de cette prison où l’on torturait à mort opposants ou simples suspects dans la banlieue de Conakry. Après la disparition de Sékou Touré et l’élimination de son entourage, au printemps 1984, les langues se sont déliées, les documents ont été « libérés », les jugements sont devenus plus assurés. Alors qui fut vraiment Sékou Touré ? Comment fonctionnait effectivement son régime ? Dans quel état a-t-il finalement laissé la Guinée le jour de sa mort ? Pour répondre à ces questions et à tant d’autres, tous les journalistes du Groupe Jeune Afrique, rejoints par quelques uns des meilleures spécialistes de la Guinée, ont participé à la rédaction de cet ouvrage. Un bilan complet, détaillé, sans complaisance, d’une dictature sanglante? Mais aussi le portrait d’un homme qui a marqué profondément, pour le meilleur et pour le pire, l’histoire de l’Afrique.
Quatrième de couverture – Comment sortir de son isolement une littérature qui a le destin paradoxal d’être dynamique et féconde, mais méconnue à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières nationales ? Pour corriger une telle anomalie, Moussa Mahamadou et Issoufou Rayalhouna sont partis à la découverte de 36 écrivains et de 81 textes dont la plupart sont aujourd’hui oubliés. Ces données chiffrées montrent certes l’ampleur de leur tâche, mais elles ne révèlent pas toute la densité de leur anthologie. Regroupés autour de douze thèmes à la fois variés et profonds, les textes retenus se présentent comme un miroir de la vie et de l’âme nigériennes. Ils invitent le lecteur à s’ouvrir au monde pour réfléchir à l’humaine condition.
Sur 290 pages illustrées par 330 photos, l’ancien footballeur sénégalais Daour Gaye couche le Tome 1 de son livre intitulé « Histoire du football sénégalais » publié à la nouvelle maison d’édition Akila. Cet ouvrage sous-titré « De l’AOF aux indépendances » est l’aboutissement d’un long travail initié il y a plus de 20 ans par Daour Gaye. Il y relate la naissance et l’évolution du football au Sénégal, depuis les débuts de ce sport à Saint-Louis, en 1915, à l’époque coloniale, jusqu’à la fin des années 1960.
L’Afrique en Kimono
Loin de la nippophobie galopante actuelle. Loin de l’afro-pessimisme fonctionnel au nom de la proximité culturelle avec les pays frères de l’Europe de l’Est. Loin de cette africanophobie utilitaire qui proclame : le Kosovo plutôt que le Togo ou le Congo, l’Azerbaïdjan plutôt qu’Abidjan, le Kurdistan plutôt que le Soudan, la Roumanie ou l’Albanie plutôt que la Tanzanie, la Bulgarie plutôt que l’Algérie, L’Afrique en kimono sonne le glas des mystifications confortables et séculaires sur le développement et des discours convenus sur la faillite du Continent africain. À l’heure des bilans du siècle, le moment est venu de remettre certaines idées à l’endroit. Alors banzaï : l’Afrique à la japonaise et Madagascar, la Grande Ile de l’Océan Indien à l’ère du sabre ! Thèse iconoclaste qui n’est qu’un retour au feu des origines. Ce livre original et brillant exhume les articles prophétiques de Ravelojoana, le fondateur du nationalisme moderne malgache faisant l’éloge dès 1913 de la Révolution Meiji de 1868, de l’empire du Soleil Levant et du modèle japonais de développement. Ces documents troublants et fascinants d’une valeur historique exceptionnelle pulvérisent les idées reçues. Sortir de la dictature ? Sortir du communisme ? Vaut mieux par le haut que par le bas : par le sommet du mont Fuji-Yama, par le Japon ! Et peu importe que le Japon soit la grande blessure narcissique de l’Occident. Car ce qui compte, c’est l’universalisme intégral. Adieu la Modernité Polaroid !… Livre manifeste de la première génération post-coloniale, document d’intervention, bref essai de réflexion stratégique et peut-être même un livre prophétique pour l’an 2000 : L’Afrique en kimono. Mais comment dit-on L’Afrique en kimono en japonais : Afrika o kita kimono. La fin du protocole compassionnel.
Les abolitions de l’esclavage
Des abolitions très limitées eurent lieu dans l’Antiquité, puis de façon plus durable, sur le sol de pays européens au Moyen Âge, notamment en France. Au xviiie siècle, après que les principaux pays d’Europe ont participé à l’une des trois principales traites de l’Histoire, les abolitions se suivent dans le monde parfois de manière progressive (notamment en Angleterre). Les premières abolitions eurent lieu aux États-Unis, dans le nord-est du pays dès les années 1770-1780. La France est aussi l’un des premiers pays à abolir l’esclavage dans toutes ses colonies en 1794, lors de la Révolution française, notamment sous la pression de la Révolution haïtienne et les félicitations de 653 communes et sociétés populaires, et de presque tous les départements1, mais Napoléon le rétablit en 1802-1803. Il va cependant abolir officiellement la traite des Noirs en 1815 (mais pas l’esclavage en soi, face à la pression des lobbies esclavagistes). Il faudra attendre la Deuxième République, sous l’impulsion de Victor Schœlcher, pour que soit aboli définitivement l’esclavage sur tous les territoires français, par le décret du 27 avril 1848.
Restituer le patrimoine africain
Les guerres ont toujours entraîné des spoliations d’objets et de trésors au détriment des pays vaincus. La France quant à elle a été particulièrement active au cours de ses conquêtes coloniales au XIXe siècle. On compte actuellement dans les collections publiques françaises au moins 88 000 objets provenant de l’Afrique subsaharienne. Malgré de nombreuses réclamations de pays africains depuis les indépendances, l’État français n’a pas jugé bon d’évoluer sur cette question, arguant de l’inaliénabilité du patrimoine national. Jusqu’au discours du 28 novembre 2017 du président Emmanuel Macron à Ouagadougou, qui annonça la mise en œuvre dans un délai de cinq ans de « restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique ». Il confia alors à Felwine Sarr et Bénédicte Savoy la mission de consulter les spécialistes en Afrique et en France, et de mener une large réflexion sur ce sujet. Le fruit de cette mission est le présent ouvrage.
La Fête au Togo et autres histoires
Deux hommes jouent au jacquet dans une grande salle fraîche, quelque part en Amérique du Sud. Et soudain une rumeur monte de la rue. Est-ce le vent, la mer ou la révolution ? Presque en même temps, au sud de l’Afrique, une énorme rotative se révolte contre ses constructeurs. Pourquoi ? Et pourquoi une nuit de Noël, dans un petit village d’Espagne, un octogénaire invente-t-il l’amour ? Sept nouvelles, sept contes que Georges Suffert est sans doute allé pêcher dans les corridors de la planète. Un univers étrange apparaît au fil des pages ; à première vue, il ressemble au nôtre. Mais pour ceux qui regardent un peu plus attentivement, le décor tombe en morceaux et, à travers les vides, surgissent les morceaux d’un autre monde : énigmatique, tendre, peut-être en passe de se réconcilier avec lui-même. Georges Suffert, journaliste depuis un quart de siècle, franchit pour la première fois avec {la Fête au Togo et autres histoires}, la frêle barrière qui sépare le journaliste du conteur. A moins qu’il ne sache plus distinguer le réel de l’imaginaire.