
L’évasion (Les thèmes littéraires)
Cette collection se propose de partir d’un thème aux résonances actuelles et d’analyser la manière dont il fut perçu tout au long de l’histoire littéraire.
Chaque volume apparaît d’abord comme un recueil de textes les plus représentatifs du sujet traité.
Ces extraits sont pour la plupart choisis dans la littérature française, mais certains des passages les plus significatifs de telle ou telle oeuvre étrangère peuvent également figurer en traduction.
Antigone
• Le personnage d’Antigone est probablement l’un des plus célèbres du théâtre depuis près de vingt-cinq siècles. Plutôt que de le découvrir à travers la littérature française contemporaine, les hellénistes des classes de lycée peuvent lire la tragédie de Sophocle, grâce au Parcours conçu pour eux. À partir d’une lecture de la pièce en traduction permettant de saisir sa structure d’ensemble et de prendre en compte le public auquel elle est destinée, des lectures cursives (sur textes grecs accompagnés de leur traduction) ou méthodiques guident le lecteur de l’aspect humain et familial de la tragédie jusqu’à sa dimension politique, religieuse et philosophique.
• La littérature grecque, la civilisation, la prosodie, la morphosyntaxe, l’écriture théâtrale, tous ces champs de connaissances sont utilisés pour rendre formatrice la lecture d’un texte grec passionnant.
Le Fantastique (recueil thématique)
Maupassant, Mérimée, Hoffman, Gogol, Poe, ….
Il en va du fantastique comme du romantisme :le sens premier s’est perdu, qui faisait du mot un concept précis . et à recouvrir progressivement trop de choses les deux termes sont devenus flous, sinon vides ….
La reine Margot
1572. La France des guerres de religion est devenue le champ clos des grands seigneurs et des prétendants au trône. A Paris, le jeune roi protestant de Navarre, le futur Henri IV, vient d’épouser Marguerite de Valois, dite Margot ; mariage politique qui n’empêche pas les Guise et le roi Charles IX de fomenter les horreurs de la Saint-Barthélemy. Sur les pas du jeune comte de La Mole, dont s’éprend éperdument la belle Margot, et de son compagnon, le tonitruant Annibal de Coconnas, nous entrons dans ce labyrinthe d’intrigues, d’alliances, de trahisons. Les poignards luisent sous les pourpoints. René le Florentin fournit les poisons à l’implacable Catherine de Médicis. Le vieux Louvre avec ses fêtes brillantes, ses passages secrets, son peuple de soldats et de jolies femmes, est le théâtre où se déploient en mille péripéties les jeux de l’amour, de la politique, de la haine. Le père des Trois Mousquetaires nous en donne une passionnante chronique, où sa pétulante bonne humeur survit aux plus sanglants épisodes.
Les caractères
Sous la forme de maximes, de réflexions et de portraits, Les Caractères (1688) sont une véritable critique de la société du XVIIe siècle. L’écriture fragmentaire du moraliste reflète toute la diversité, les contradictions et l’inconstance même de son sujet: l’homme. Des ouvrages de l’esprit aux esprits forts, La Bruyère dresse un des portraits les plus acerbes des hommes de son temps et démêle les rapports entretenus entre la nature humaine, l’amour et l’argent, la société et la religion catholique. Le moraliste est devenu satiriste.
Le mort saisit le vif
Quel avenir avait Jacques Sorbier avant qu’il publie La Colère ? Aucun ? il végétait, englué dans les mesquineries d’une existence d’homme pauvre et médiocre, comme rédacteur en chef d’un journal pour enfants, auteur de feuilletons à tant la ligne. Or le livre a un succès fou : prix littéraire, accueil favorable de la critique, vente record. C’est la gloire et la fortune. Mais Sorbier n’est pas le créateur de La Colère. Il n’a fait que signer, à l’instigation de sa femme, le manuscrit qu’elle n’a pas détruit à la mort de son premier mari, Galard. Le châtiment ne tarde pas : tous réclament un autre roman. Quel moyen d’y parvenir sinon de « se mettre dans la peau de Galard » ? Jeu dangereux où Sorbier, faussaire malgré lui, risque son bonheur et sa raison et, vif saisi par un mort, n’a pour se sauver de cette emprise qu’un reste de fierté.
D’Artagnan
Grâce à Alexandre Dumas, d’Artagnan est devenu une des figures les plus populaires et les plus emblématiques de l’imaginaire français et mondial. Sa destinée est à la hauteur de la légende : du terroir gascon de Lupiac où il naquit au début du XVIIe siècle, à sa mort au combat, à Maastricht, en 1673, d’Artagnan connut un parcours d’exception : aux côtés de Mazarin et d’Anne d’Autriche pendant la Fronde, chargé de missions d’Etat par Louis XIV, il fut capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires du roi, gouverneur de Lille et maréchal de camp. Cet ouvrage retrace l’histoire du plus célèbre des mousquetaires et analyse, pour la première fois, la construction et le développement d’un mythe qui a traversé les siècles au point de faire du XXe, grâce au cinéma, le » siècle d’Artagnan « .
La conquête de plassans
«Il détachait son cheval, dont il avait noué les guides à une persienne, lorsque l’abbé Faujas, qui rentrait, passa au milieu du groupe, avec un léger salut. On eût dit une ombre noire filant sans bruit. Félicité se tourna lentement, le poursuivit du regard jusque dans l’escalier, n’ayant pas eu le temps de le dévisager. Macquart, muet de surprise, hochait la tête, murmurant : Comment, mon garçon, tu loges des curés chez toi, maintenant ? Et il a un oeil singulier, cet homme. Prends garde : les soutanes, ça porte malheur ! » La conquête de Plassans qui donne son titre au quatrième roman des Rougon-Macquart est l’ambition que précisément s’est fixée Faujas, prêtre bonapartiste ambitieux et sans scrupules, de s’assujettir la ville légitimiste, première étape de l’ascension à laquelle il aspire. Par son pouvoir croissant sur les esprits et sur les âmes, il met en oeuvre une stratégie satanique couronnée de succès – avant la catastrophe.
Un cœur simple
L’Histoire d’un cœur simple est tout bonnement le récit d’une vie obscure, celle d’une pauvre fille de campagne, dévote mais mystique, dévouée sans exaltation et tendre comme du pain frais. Elle aime successivement un homme, les enfants de sa maîtresse, un neveu, un vieillard qu’elle soigne, puis son perroquet ; quand le perroquet est mort, elle le fait empailler et, en mourant à son tour, elle confond le perroquet avec le Saint-Esprit. Cela n’est nullement ironique comme vous le supposez, mais au contraire très sérieux et très triste. Je veux apitoyer, faire pleurer les âmes sensibles, en étant une moi-même. Gustave Flaubert. Présentation et notes de Marie-France Azéma.
Le colonel Chabert
Chabert ! Un nom dur à porter pour cet homme foudroyé. Célèbre, certes, mais qui passe désormais pour un imposteur. Car Chabert, colonel, comte d’Empire, est mort à Eylau, et son décès, historique, est consigné dans les actes militaires. Enseveli vivant ! Tel fut le sort de Chabert. Jeté dans une fosse au milieu des cadavres, sortant de ce charnier par miracle pour rester pendant six mois entre la vie et la mort. Un espoir ultime reste à ce malheureux : retrouver son identité. Hélas! Enterré sous les morts, le voilà maintenant enterré sous des actes. On le croit fou. Il gêne. Même sa veuve, remariée et héritière de ses biens, souhaite le voir rentrer sous terre. Le colonel Chabert était un fier cavalier des armées de Napoléon… jusqu’au jour où un cosaque lui fendit le crâne d’un coup de sabre. L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais voilà que cet homme mort et enterré depuis des années reparaît soudain à Paris. La rue où il habitait a changé de nom, sa maison a été vendue et démolie, sa femme s’est remariée. Désespéré, Chabert demande à l’avocat Derville de l’aider à recouvrer son nom et sa fortune. Mais sa « veuve », devenue la comtesse Ferraud, ne l’entend pas de cette oreille. « Monsieur, lui dit Derville, à qui ai-je l’honneur de parler ? – Au Colonel Chabert. – Lequel ? – Celui qui est mort à Eylau », répondit le vieillard.
Gaspard de la nuit
En 1842, un an après la mort de son discret auteur, la première édition de Gaspard de la Nuit ne rencontre guère que le silence: vingt exemplaires à peine en sont vendus. Et il est vrai que les premiers lecteurs étaient sans doute mal préparés à la découverte de ce recueil de courtes « fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot » qui offraient à la fois l’apparence de la prose et la réalité d’une pure écriture poétique. Il faudra attendre Baudelaire pour que le poème en prose soit reconnu, et c’est justement l’auteur du Spleen de Paris qui fera découvrir à un public plus large ce « fameux Gaspard de la Nuit » grâce auquel l’idée lui est venue à son tour de » tenter quelque chose d’analogue ». D’analogue? Rien n’est moins sûr car si les pièces de Baudelaire s’attachent à la vie moderne, celles de Bertrand nous proposent la peinture de la vie ancienne. Et ce sont bien deux naissances successives du poème en prose.
Britannicus
Tyran sanguinaire, empereur féroce, despote criminel : le seul nom de Néron provoque des frémissements d’horreur. C’est ce que Racine a bien compris : pour sa première tragédie romaine – terrain traditionnel de son vieux rival Corneille- Néron tombe à point nommé pour provoquer la crainte et la pitié. Il choisit donc d’en faire son héros maléfique, le double ignominieux de son frère Britannicus, innocent bientôt immolé à la formation machiavélique du jeune empereur. Car ce qui intéresse Racine, ce ne sont pas tant les crimes de Néron que les méandres de son âme. Il veut saisir et peindre sur le vif le moment où tout bascule, où l’élève de Sénèque choisit le crime contre la vertu, la ruse et la dissimulation contre la sincérité, le pouvoir par la force, sans la justice, dans l’abjection et dans la honte. Cela donne une des pièces les plus noires de Racine où même l’amour, dévasté par les poisons et les complots, n’a plus aucun avenir. Un théâtre de la cruauté qui s’inscrit dans la plus pure tradition de la tragédie. Plutôt que » Britannicus « , victime assez falote de Néron et d’Agrippine, Racine aurait dû donner à sa tragédie le nom de l’un ou l’autre des deux monstres qui s’affrontent à travers lui.Leur » ambition « , aujourd’hui nous l’appellerions plus volontiers » goût du pouvoir « . Un goût de mort et de sang dont les Romains, hélas ! n’ont pas emporté le secret avec eux.Chacun, ici, y reconnaîtra les siens.
La terre
«La Terre. C’est l’héroïne de mon livre. » Terre que le paysan pénètre et féconde de ses mains, terre généreuse ou ingrate, chèrement acquise ou convoitée. Jean,le frère de Gervaise , dans L’Assommoir, est valet de ferme en Beauce. Il aime et veut épouser une fière gamine, Françoise. Mais le beau-frère de celle-ci, le fruste Buteau, multiplie les obstacles. S’il y a mariage, il y aura partage. Après avoir dépouillé ses propres parents, il voudrait encore dépouiller la jeune fille. Ce quinzième volume des Rougon-Macquart est une terrible évocation de la terre et des paysans. Les crimes que cette terre suscite ne sont pas imaginaires, Zola a fouillé les gazettes de province. La terre est dure mais elle colle aux pieds du laboureur. Il se battra pour en avoir plus. Il se battra pour la protéger de l’ennemi. Il l’aimera plus qu’aucune femme.
Le Tartuffe
Un faux dévot s’installe dans la famille d’Orgon dont il fait sa dupe, y vit grassement et manifeste une assez vive sensualité pour courtiser la maîtresse de maison – avant d’être finalement démasqué. Le sujet de sa pièce, Molière dut longuement batailler pour finalement l’imposer en 1669, car, à sa première représentation à Versailles, la comédie avait été jugée dangereuse : s’il décriait les apparences de la vertu, Molière ne rendait-il pas également suspects les dévots authentiques ? Car tel est bien l’enjeu sérieux de la pièce : percer à jour l’hypocrisie tout en nous incitant à méditer sur le déguisement et la métamorphose. Mais Le Tartuffe est aussi une comédie de mœurs et de caractères où la farce peu à peu s’inßéchit vers le drame et cependant s’harmonise parfaitement avec lui. Molière fait preuve ici d’un métier admirable pour faire passer le spectateur du rire franc à la plus délicate émotion, de la gaieté la plus vive à la réflexion la plus grave, et parfois la plus sombre.
Le Horla et autres contes fantastiques
Par une belle journée de printemps, depuis son jardin, un homme salue un superbe trois-mâts qui passe sur la Seine. Mais, rentré chez lui, il est saisi d’un étrange malaise. Bientôt surviennent des événements mystérieux. Chaque soir, de l’eau disparaît sans raison de la carafe posée sur sa table de chevet et son sommeil est interrompu par un même cauchemar : il croit sentir une créature invisible se pencher sur son corps et aspirer sa vie. Confrontation avec l’invisible, expériences magnétiques, hallucinations : dans ce recueil qui réunit six chefs-d’œuvre de Maupassant, le cadre réaliste est sans cesse bouleversé par l’irruption du surnaturel et de la folie.
Manon Lescaut
BAC 2023 Dossier pédagogique de Marc Stéphan. Dès que le chevalier Des Grieux aperçoit Manon Lescaut, il tombe immédiatement amoureux de la séduisante jeune femme et s’enfuit avec elle. Mais, très vite, la mystérieuse Manon trompe le sage chevalier et l’entraîne dans une lente descente aux enfers… Passion, trahisons, jeux, prostitution et emprisonnements jalonnent l’histoire devenue légendaire de ces deux amants. ? Parcours associé : Personnages en marge, plaisirs du romanesque.
Le Diable au corps
Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d’homme. La guerre finit et ses « quatre ans de grandes vacances », Marthe meurt en mettant au monde l’enfant qu’elle a eu de François et qui sera la « seule de raison de vivre » de Jacques. » En voyant ce veuf si digne, je compris que l’ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable? »
Contes de la bécasse
Des récits pour les soirées de chasse, après les longues marches, l’attente et la fatigue du jour.Histoires de la campagne, cette Normandie natale que l’auteur évoque avec une tendresse narquoise et la hantise du plaisir vif. Paysans rusés, fermiers misérables, chasseurs bons vivants, à travers cette galerie de personnages solidement campés, ces contes du terroir normand disent un réel saisissant d’humanité, en mêlant tous les registres, du comique au burlesque en passant par le drame et la tragédie. Et si Maupassant épingle au passage lâcheté, bêtise, cruauté ou avarice, c’est pour donner à voir tous les aspects de la vie, mais sans visée moralisatrice ou jugement de valeur.
Le lys dans la vallée
« Oui, la première femme que l’on rencontre avec les illusions de la jeunesse est quelque chose de saint et de sacré. » Balzac en fit l’expérience. Il imagine son roman comme une confession. Félix de Vandenesse raconte, avant de l’épouser, ses amours passées à la comtesse de Manerville. Très jeune, au cours d’un bal, il couvre de baisers les épaules – d’une belle inconnue assise à ses côtés. Mme de Mortsauf était douce et maternelle. Il l’aima, et ce lys dans une vallée de Touraine brûla d’amour pour lui. Son mari ne vivait que pour la défunte monarchie, et Félix quitta la vallée pour une brillante carrière politique et mondaine à Paris, au bras d’une sensuelle marquise anglaise. Mme de Mortsauf avait la beauté d’un ange, elle le devint. Le roman de Balzac est aussi « l’histoire des Cent Jours vue d’un château de la Loire ».
La joie de vivre
Près d’Arromanches, dans la maison du bord de mer où ils se sont retirés après avoir cédé leur commerce de bois, les Chanteau ont recueilli Pauline, leur petite cousine de dix ans qui vient de perdre son père. Sa présence est d’abord un surcroît de bonheur dans le foyer puis, autour de l’enfant qui grandit, les crises de goutte paralysent peu à peu l’oncle Chanteau, la santé mentale de son fils Lazare se dégrade, l’héritage de Pauline fond dans les mains de ses tuteurs, et le village lui-même est rongé par la mer.
En 1884, lorsqu’il fait paraître ce roman largement autobiographique, le douzième des Rougon-Macquart, c’est pour une part ironiquement que Zola l’intitule La Joie de vivre. Car en dépit de la bonté rayonnante de Pauline qui incarne cette joie, c’est l’émiettement des êtres et des choses que le livre raconte. Après Au Bonheur des Dames, grande fresque du commerce moderne, c’est un roman psychologique que l’écrivain propose à ses lecteurs, un roman de la douleur où les êtres sont taraudés par la peur de la mort face à une mer destructrice.
Les Thibault – Tome I
Les Thibault est une vaste suite romanesque de Roger Martin du Gard (1881-1958), composée de huit tomes d’inégale longueur dont la publication s’est étalée de 1922 à 1940. C’est tout particulièrement pour cette œuvre, et bien qu’il lui restât encore à en écrire l’Épilogue, que Roger Martin du Gard reçut, dès novembre 1937, le prix Nobel de littérature. Le cycle se compose de huit romans : Le Cahier gris (1922), Le Pénitencier (1922), La Belle Saison (1923), La Consultation (1928), La Sorellina (1928), La Mort du Père (1929), L’Été 1914 (1936) et Épilogue (1940).
Un chapeau de paille d’Italie
Quelques heures avant son mariage, la gourmandise de son cheval conduit Fadinard aux plus folles mésaventures : poursuivi par les invités de la noce, qui n’y comprennent rien, il lui faut sous la menace se précipiter dans la boutique d’un modiste, puis dans les salons d’une comtesse, ensuite dans l’appartement d’un cocu, pour se retrouver finalement chez lui, où il aurait mieux fait de rester, car c’est là que se trouvait la solution. Un chapeau de paille d’Italie est le premier chef-d’œuvre du vaudeville à couplets, comme Le Cid était celui de la tragédie. Sans cette pièce, nous n’aurions eu ni Le Dindon, ni Un fil à la patte, ni La Dame de chez Maxim. C’est tout dire.
Dom Juan
« Épouseur du genre humain », « grand seigneur méchant homme », le Dom Juan de Molière fait de l’abuseur de Séville un mythe. Courtisant puis rejetant toutes les femmes, sourd aux prières de son père et de son épouse délaissée, le séducteur court à une mort certaine, prix de son libertinage.
La morte amoureuse
Après avoir fait valser les cafetières, parler les tapisseries, réveillé Pompéi, rêvé sur les traces d’Hoffmann et de Nerval dans des tavernes d’étudiants, suscité de séduisants succubes et d’adorables vampires, Théophile Gautier décide, en plein Second Empire, de traquer le fantastique dans la vie réelle. Le romantique au gilet rouge devient ainsi l’inventeur du « fantastique en habit noir » : « Un regard d’une rêverie féline, disait de lui Baudelaire, un écrivain d’un mérite à la fois nouveau et unique dont la muse aime à ressusciter les villes défuntes et à faire redire aux morts rajeunis leurs passions interrompues. »
Médée
» Ici vous trouverez le crime en son char de triomphe » (Corneille, Examen). Corneille met en scène en la personne de Médée une sorcière vindicative qui s’apprête à sacrifier ses enfants pour frapper l’homme qu’elle aime au plus intime de lui-même. Le génie et le souci de vérité de l’immense tragédien parviennent néanmoins à nous rendre humaine et quelquefois touchante cette » jalouse en fureur » inaccessible au remords. Injustement oubliée, cette magnifique réécriture du mythe antique de Médée, qui paraît pour la première fois en édition scolaire, est l’occasion d’aborder au lycée la tragédie et le tragique, de s’interroger sur la représentation du monstre au théâtre et de sensibiliser les élèves à la poésie de la tangue classique.
l’homme au sable
« Quelque chose d’épouvantable a pénétré dans ma vie ! » Voici ce que confie Nathanaël, aux premières lignes de cette époustouflante nouvelle. Et surgissent alors les terreurs enfantines qui s’ingénient à empoisonner encore la vie adulte: la peur de « l’homme au sable », qui punit les enfants indiscrets en leur arrachant les yeux, qui provoque la mort du père, qui pèse sur les années promises à l’amour. Ce personnage maléfique a-t-il réellement existé ou est-il la création d’un esprit abandonné à une angoisse maladive ? À vous de juger… L’accompagnement critique définit le genre du fantastique, notamment à partir de ses théoriciens (Roger Caillois et Tzvetan Todorov). Il s’attache également à mettre au jour l’écriture expérimentale d’Hoffmann : à genre nouveau nouvelle narration. À partir d’un corpus varié, les « Prolongements » invitent à réfléchir sur des thèmes propres au fantastique (l’automate, (enfance terrorisée, le double).
La Vénus d’Ille
Une beauté merveilleuse… Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage. Un visage où l’incroyable beauté le dispute au dédain, à l’ironie, à la froide cruauté. C’est Vénus sortie de terre, l’idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante. À quoi songeait l’impétueux jeune homme en lui passant l’anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c’est elle l’épousée. Elle qui viendra réclamer son dû le soir des noces ! Le sage se moque des visions et des apparitions surnaturelles. Le raisonneur fait fi des mises en garde, il se rit de prétendus fantômes et des récits à dresser les cheveux sur la tête. Quelle erreur ! Quelle redoutable erreur. Une Vénus en bronze a été découverte dans la petite ville d’Ille. Cette étonnante statue, d’une étrange beauté, hante les imaginations, déchaîne les passions, alors que se préparent les noces du jeune Alphonse et de Mlle de Puygarrig. Est-elle une bienveillante représentation de la déesse de l’Amour comme l’affirment les archéologues ? Est-elle maléfique comme le prétendent les habitants du village ? Les curieuses inscriptions gravées sur son socle apporteront-elles une réponse aux mystérieux événements qui bouleversent la région ?
Contes
Oui, Perrault civilise les monstres, transpose le folklore oriental à la cour de Louis XIV, et métamorphose la cruauté en grâce. Mais les mythes qu’il a apprivoisés nous touchent encore : nous oublions toujours d’inviter la fée Carabosse, nous devons quitter le bal avant minuit. Que ferait un psychanalyste d’un loup déguisé en grand-mère, des femmes mortes de Barbe bleue, de l’Ogresse mère du Roi ? Qu’en ferez-vous vous même ?
La farce de Maitre Pathelin
Monsieur Jourdain prétend sortir de sa condition bourgeoise en singeant les manières d’un noble. Mais, avec une naïveté qui n’a d’égale que sa prétention, il se laisse duper par l’apparence d’un hôte qu’on lui présente comme le fils du Grand Turc et auquel il destine sa fille.Une comédie-ballet pleine d’entrain et la satire jubilatoire d’une bourgeoise qui rêve de noblesse.L’édition Oeuvres & thèmesType : Texte intégralL’appareil pédagogique comprend :- des repères sur le contexte et les genres,- un questionnaire pour chaque texte, avec des « petites leçons » sur les notions en jeu,- des textes échos, pour construire une culture littéraire.
Antigone
Après Sophocle, Jean Anouilh reprend le mythe d’Antigone. Fille d’Oedipe et de Jocaste, la jeune Antigone est en révolte contre la loi humaine qui interdit d’enterrer le corps de son frère Polynice. Présentée sous l’Occupation, en 1944, l’Antigone d’Anouilh met en scène l’absolu d’un personnage en révolte face au pouvoir, à l’injustice et à la médiocrité.
George Dandin
George Dandin, un riche paysan qui veut devenir gentilhomme, épouse la fille d’un couple d’aristocrates, Angélique de Sotenville. Insatisfaite de cette union imposée, cette dernière ne cesse de lui rappeler ses origines et de se jouer de lui.À travers cette pièce grinçante, Molière fait une peinture savoureuse du mariage et de la société de son temps.TOUT POUR COMPRENDRE- Notes lexicales- Biographie de l’auteur- Genre et contexte de l’oeuvre- Pour mieux interpréter- Rubrique BD : qui est qui ?- ChronologieTOUT POUR RÉUSSIR- Questions sur l’oeuvre- Les procédés comiques- Exercice de comparaison- Une mise en scèneCAHIER ICONOGRAPHIQUE.
Candide ou l’optimisme
« Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. » Ainsi se terminent les pérégrinations de notre héros. Chassé du château de Thunder-ten-tronckh, Candide passe de continent en continent, au prix de bien des mésaventures. Si ce conte a des allures de roman d’aventures, il est aussi un récit qui questionne le sens de la vie. Au dernier chapitre, une forme de sérénité a gagné les personnages : au diable l’enchaînement des causes, si cher à Pangloss, et vive les cédrats confits et les pistaches dégustés dans la métairie puisque, comme le dit Martin avec un pessimiste bon sens, « on est également mal partout ». + un dossier en quatre parties : Je découvre J’analyse Nous avons la parole Prolongements Classe de troisième.
Vendredi ou la vie sauvage
Robinson, parti faire fortune en Amérique du Sud échoue, au gré d’un naufrage, sur une île déserte, que nulle carte ne signale. Il s’aperçoit alors très vite qu’il ne doit s’en remettre qu’à lui-même et à son ingéniosité pour survivre, dans une nature pas toujours très accueillante. Comment parviendra-t-il à supporter sa solitude ? Arrivera-t-il à imposer ses règles d’homme civilisé à cette nature sauvage et à la domestiquer ou bien est-ce elle, finalement, qui aura le dernier mot ?
Michael, chien de cirque
En voyant pour la première fois Michael, un terrier irlandais, Dag Daughtry est convaincu : ce chien lui rapportera de l’or. Car ce marin a pour spécialité le vol et la revente d’animaux. Et Michael est beau, intelligent, et doué de talents inhabituels. Dag Daughtry embarque Michael sur son navire. Mais la traversée lui réserve quelques surprises. Tribulations dans les mers du Sud, puis à San Francisco et à New York, où les cirques font chapiteau comble d’un chien trop doué pour ne pas attirer les pires convoitises… Publié en 1917, ce roman qui n’a sûrement pas été écrit pour la jeunesse est sans doute l’un des plus terribles de London. Où l’on découvre que si l’homme est un loup pour l’homme, pour l’animal il n’est rien d’autre qu’un monstre. On raconte que l’Amérique en fut tellement secouée qu’en moins de dix ans la vie des animaux de cirque en fut changée du tout au tout. ce qui n’empêcha sûrement pas l’âme humaine de se défouler par d’autres moyens mais ceci est une autre histoire. Avec cet ouvrage, la collection. Libretto poursuit la publication dans des traductions nouvelles ou entièrement revues de l’essentiel de l’œuvre de Jack London : où l’on découvre enfin le vrai visage d’un écrivain qui reste, mieux que jamais à la source de notre modernité.
Le Horla et six contes fantastiques
Un être invisible hante un personnage qui ne peut lui échapper. Une jeune morte réapparait dans un château gardé par un étrange jardinier. Une main s’anime et tue l’homme qui la gardait chez lui comme un trophée. Voici le sujet de trois des sept nouvelles de ce recueil, sept nouvelles fascinantes où le lecteur, confronté à des faits insolites et captivé par l’art du conteur, sent parfois vaciller sa raison.
Les misérables – Tome 1 – Jean Valjean
Une planche pour dormir, la chiourme, les coups, les boulets au pied, dix-neuf ans de cet implacable bagne ont fait du forçat Jean Valjean un homme meurtri, brisé. Tout ça pour avoir cassé un carreau et pris un pain. Pourtant, lorsqu’il est enfin libéré en 1815, l’espoir renaît lorsque l’ancien bagnard croise sur sa route Fantine et Cosette.
Lucile aime Valère et en est aimée. Mais son père veut la marier à un autre. La jeune femme joue la malade, espérant trouver un docteur complaisant qui lui conseille de s’installer au grand air ; là, son amant pourra la rejoindre. C’est Sganarelle, serviteur de Valère, qui devient médecin malgré lui. Un homme croit son épouse volage et lui ferme sa porte. Rusée, la jeune femme parvient à inverser la situation. Mari cocufié, valet fripon, médecin pédant… Voici deux courtes pièces qui mettent en scène les plus grands rôles du théâtre de Molière.
Le mariage de Figaro
La Folle Journée, ou le Mariage de Figaro est une comédie en cinq actes de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais écrite à 46 ans en 1778, lue à la Comédie-Française en 1781, donnée en privé le 23 septembre 1783 dans la maison de campagne du comte de Vaudreil à Gennevilliers (dite château de Gennevilliers)1, mais dont la première représentation officielle publique n’eut lieu que le 27 avril 1784 au théâtre François (aujourd’hui théâtre de l’Odéon), après plusieurs années de censure2 : ce fut un triomphe, un événement, et l’occasion de polémiques. 68 représentations suivirent en huit mois.
La Princesse de Clèves
Madame de Clèves, jeune beauté parfaite en tout point, fait des débuts remarqués à la cour de la reine dauphine, belle-fille d’Henri II. Pour ce modèle de vertu, l’image de Diane de Poitiers plane tout au long du roman comme le contre-exemple absolu. Mais sous des dehors innocents, la Princesse de Clèves, par sa faculté à analyser et à maîtriser ses sentiments, fait preuve d’une personnalité étonnante et rarement exposée avec tant de justesse auparavant. Car, si l’amour courtois trouve ici d’indéniables échos, cet ouvrage paru en 1678, souvent considéré comme le premier roman de la littérature française, est indéniablement un pas énorme vers le roman tel qu’on le connaît aujourd’hui. La galerie de portraits dressée par Madame de Lafayette peut s’avérer un peu rébarbative pour le lecteur moderne, de même que sa langue est un peu austère. Néanmoins, l’analyse psychologique est d’une vraisemblance résolument novatrice et rachète l’invraisemblance de certaines scènes.
Candide
Que signifie ce nom « Candide » : innocence de celui qui ne connaît pas le mal ou illusion du naïf qui n’a pas fait l’expérience du monde ? Voltaire joue en 1759, après le tremblement de terre de Lisbonne, sur ce double sens. Il nous fait partager les épreuves fictives d’un jeune homme simple, confronté aux leurres de l’optimisme, mais qui n’entend pas désespérer et qui en vient à une sagesse finale, mesurée et mystérieuse. Candide n’en a pas fini de nous inviter au gai savoir et à la réflexion.
Les Fourberies de Scapin
Scapin, le valet italien, est fourbe. Il est menteur, voleur, hypocrite et perfide. Mais, à sa façon, il est aussi fidèle et courageux. Il lutte en permanence contre les injustices de son temps, celle par exemple qui empêche les amoureux de se marier librement. Voilà pourquoi ses jeunes maîtres lui confient leurs amours, voilà pourquoi il s’engage à les aider. Et quand Scapin donne sa parole, l’action se précipite. Toutes les ruses et toutes les inventions burlesques sont permises !
L’avare
Harpagon, riche vieillard, fait subir à toute sa maisonnée sa passion aveugle et tyrannique pour l’argent. Son avarice fait obstacle aux projets amoureux de ses enfants, le pousse à soupçonner ses proches et donne envie à ses serviteurs de le tromper. Quand il apprend que son fils est son rival auprès de la belle Mariane et qu’une cassette pleine d’or lui a été dérobée, sa fureur est à son comble et frappe de stupeur tout son entourage.
Les Fourberies de Scapin
TEXTE INTEGRAL – Scapin, le valet italien, est fourbe. Il est menteur, voleur, hypocrite et perfide. Mais, à sa façon, il est aussi fidèle et courageux. Il lutte en permanence contre les injustices de son temps, celle par exemple qui empêche les amoureux de se marier librement. Voilà pourquoi ses jeunes maîtres lui confient leurs amours, voilà pourquoi il s’engage à les aider. Et quand Scapin donne sa parole, l’action se précipite. Toutes les ruses et toutes les inventions burlesques sont permises !
Edition annotée, commentée et illustrée. Dossiers sur l’auteur et l’oeuvre. Dictionnaire pour le commentaire. Regroupement de textes : « La farce à travers les âges »
La farce de Maître Pathelin
Pathelin, un avocat véreux, a un pressant besoin de tissu. Mais comment faire quand on n’a pas le sou ? À moins de rencontrer un marchand, certes tout aussi malhonnête, mais moins rusé…
Par quel stratagème Pathelin réussira-t-il à emporter le tissu, et à échapper aux poursuites du drapier Guillaume ? Et face au juge, comment fera-t-il pour défendre le berger Thibaud contre Guillaume ?
Des tromperies en série, des ruses inédites, un procès fou, et une fin à laquelle personne ne s’attendait : voilà une farce comme on n’en voit plus !
Bibliocollège propose :
• le texte intégral annoté,
• des questionnaires au fil du texte,
• des documents iconographiques exploités,
• une présentation des auteurs de théâtre au Moyen Âge,
• un aperçu du genre de la farce et de la comédie,
• un groupement de textes : « Les métamorphoses de la farce ».
La divine comedie
Peut-on encore aujourd’hui aimer Francesca, être troublé par Ugolino, trembler aux tourments des damnés de la Comédie ? L’Enfer de Dante, poétique et médiéval, n’a-t-il pas pâli irréparablement auprès des Enfers tout proches, et actifs, que notre époque n’a pas encore fini, semble-t-il, de susciter ? L’imagination créatrice de Dante est si puissante, et si précise, qu’elle semble décrire par avance, parfois, l’inimaginable horreur moderne. Le gigantesque entonnoir de l’Enfer, qui se creuse jusqu’au centre de la terre, est dépeint comme le réceptacle de tout le mal de l’univers, comme une sorte de sac où viennent s’engouffrer tous les noyaux, tous les atomes de mal épars sur la planète. Mais nous lisons aussi autre chose dans L’Enfer plus que le catalogue effrayant des péchés et des châtiments possibles, il correspond pour nous au départ de l’exploration, à la première étape du grand roman initiatique d’une civilisation qui est la racine de la nôtre.
Candide ou l’optimiste (Texte intégral)
TEXTE INTEGRAL
Voltaire promène Candide, son personnage naïf, à la surface du globe. Sous sa plume incisive, Candide se fait des amis mais aussi des ennemis, retrouve Cunégonde puis la perd, devient riche et se fait voler…. Autant de déconvenues qui vont réveiller sa conscience, aiguiser son jugement et nourrir notre propre réflexion.
– Le texte intégral annoté
– Un questionnaire bilan de première lecture
– Des questionnaires d’analyse de l’œuvre
– 5 corpus accompagnés de questions d’observation, de travaux d’écriture et de lectures d’images
– Un présentation de Voltaire et de son époque
– Un aperçu du genre de l’œuvre et de sa place dans l’histoire littéraire
Contes
TEXTE INTEGRAL
Qui n’a tremblé pour la femme de Barbe bleue ou ri de l’astuce du Chat botté ? Qui n’a rêvé d’embrasser la Belle au bois dormant ou d’aider le petit Poucet ? Merveilleux, alertes et souvent pleins d’humour, les contes en prose de Perrault nous enchantent. Prisonniers de leur charme, nous les dévorons avec un appétit d’ogre ! L’édition réunit de nombreuses gravures de Gustave Doré. Le dossier offre de larges extraits de « Peau d’Âne », le plus célèbre des contes en vers écrits par Perrault, et souligne la modernité de récits qui inspirent encore aujourd’hui les écrivains (Pierre Gripari et Joël Pommerat) et auteurs de bandes dessinées (René Goscinny et Gotlib).