Philippe a tout pour être le plus heureux des hommes. Pourtant de sombres pensées le submergent… Il se bat contre lui-même pour dissimuler ses mensonges… Pourquoi décompte-t-il ainsi les jours ? Quelles peuvent être les contraintes qui le poussent à commettre froidement ces vagues meurtrières ? L’amour le sauvera-t-il quelles que soient les circonstances et les âpres journées qui s’annoncent ? Quel sera le destin de cet homme tiraillé entre adrénaline et sentiments ? S’échappera-t-il de cette inexorable dérive pour enfin accéder à la liberté totale de vivre et d’aimer ?
Sous l’aile du corbeau
Sous l’aile protectrice du chef de la tribu des Corbeaux, deux hommes, hantés par le souvenir d’une jeune fille assassinée, se lancent dans une chasse à l’homme effrénée, mais se retrouvent bientôt traqués eux-mêmes par Morgan, l’homme à la balafre, prêt à tout, qui s’est déjà battu contre un tigre à main nue.Trevor Ferguson est un extraordinaire conteur. Son œuvre, éblouissante, foisonne de personnages excentriques et bizarres. C’est un conteur né, un maître du réalisme magique. Dans ce roman, son premier, paru en anglais en 1977, on reconnaît sa façon prodigieuse d’explorer les zones troubles de l’âme humaine où s’affrontent bien et mal, culpabilité et innocence. Les personnages sont plongés au cœur d’une nature sauvage qui les pousse dans leurs derniers retranchements, là où ils ne peuvent plus se dérober à leur vérité.
Un mal sans remède
Fils de bonne famille vivant des rentes de sa mère, résistant obstinément au désir d’enfant de sa compagne, sourd aux appels pressants de ses amis lénino-trotskistes qui l’exhortent à l’engagement, Ignacio n’a d’autre ambition que d’achever la grande oeuvre qu’il porte en lui, si possible sans avoir à se lever de son lit. Un soir, une dispute le force à quitter sa chambre et le précipite dans les rues de la ville.
La maison du pacifique
Alors qu’elle rêve de devenir mère, Sarah Moon découvre l’infidélité de Jack, son mari, avec qui elle pensait former un couple idéal. Bouleversée mais décidée à ne pas se laisser abattre, elle retourne vivre là où elle a grandi et, au bord du Pacifique, elle s’installe dans un petit cottage plein de charme pour se reconstruire. Peu après son installation, Sarah découvre qu’elle est enceinte. Comblée par cette nouvelle et n’envisageant pas un instant de retourner vivre avec un mari qui a trahi sa confiance, elle retrouve Will Bonner, un homme incroyablement séduisant qu’elle aimait en secret lorsqu’elle était adolescente, mais qui l’avait toujours ignorée… Partagée entre l’euphorie d’une future maternité et les ombres d’un passé dont elle voudrait s’affranchir, Sarah va tout faire pour donner un second souffle à sa vie et vivre pleinement ses rêves.
Ecoute-moi
Tandis qu’un de ses collègues chirurgiens opère sa fille Angela, victime d’un grave accident de la route, Timoteo, fou de douleur, lui raconte la trouble passion vécue des années auparavant et qui, enfouie en lui, a modelé ses relations avec les trois femmes de sa vie : Angela, sa fille ; Elsa, sa femme ; Italia, sa maîtresse. Peu avant la naissance d’Angela, Timoteo a eu une liaison avec cette femme passionnément aimée, malgré tout ce qui les séparait.
Le serpent majuscule
Avec Mathilde, jamais une balle plus haute que l’autre, du travail propre et sans bavures. Ce soir est une exception. Une fantaisie. Elle aurait pu agir de plus loin, faire moins de dégâts, et ne tirer qu’une seule balle, bien sûr. Dans ce réjouissant jeu de massacre où l’on tue tous les affreux, Pierre Lemaitre joue en virtuose de sa plume caustique. Avec cette œuvre de jeunesse inédite, il fait cadeau à ses lecteurs d’un roman noir et subversif qui marque ses adieux au genre. Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable : du pur Pierre Lemaitre.
La fiancée américaine
Un gâteau renversé à l’ananas peut-il changer le cours de l’histoire? Louis dit « le Cheval » Lamontagne est né en pleine messe de minuit alors que sa mère était figurante dans la crèche vivante. Son père, le plus bel homme de Rivière-du-Loup était follement amoureux de sa nouvelle femme Madeleine dite «l’Américaine» cuisinière hors pair dont le livre de recettes transformera la vie de toutes les femmes dans la famille sur quatre générations. Leur fils se trouvera mal marié mais les yeux sarcelle de sa mère continueront à se répandre dans la région tout comme en Europe où il est déployé et dans l’État de New York où il gagnera sa vie comme homme fort dans les foires. Dans ce village pentu encore sous l’emprise du curé qui annonce la fin du monde aux enfants pour le 10 novembre les racontars abondent. Éric Dupont nous offre un magnifique roman où les histoires d’un siècle de Madeleine s’entrelacent comme pour former une pelote de laine. L’expression «histoire d’amour» ne rend pas justice aux méandres de ce récit émaillé de rebondissements. Éric Dupont est né à Amqui (Gaspésie) en 1970. Il est l’auteur de Voleurs de sucre (2004, Prix Senghor de la francophonie), La logeuse (Lauréat du Combat des livres 2006) et Bestiaire (un des cinq meilleurs romans de l’année 2008 selon le journal La Presse). Il enseigne à l’Université McGill.
Là où les chemins nous mènent
À vingt-deux ans, réceptionniste aux Verreries Wright, la splendide Jewel est prête à tout pour échapper à la médiocrité de son existence. Le temps d’une soirée, dans la somptueuse demeure des Wright, elle sent que sa vie pourrait changer aux côtés de Jeff, un brillant homme d’affaires. Jeune héritière de la dynastie Wright, Gwen n’a elle que faire du luxe qui l’entoure et préfère passer ses journées dans les livres. Jusqu’à ce qu’elle tombe sous le charme de Stan, un simple électricien. C’est alors que sa rencontre avec Jewel et les terribles révélations de celle-ci vont tout faire basculer. Secrets de famille, jalousies sociales, rivalités amoureuses. Quand le destin frappe à nouveau, c’est pour plonger les deux femmes dans un tourbillon de désir, de vengeance et de trahison qui va les mener là où elles n’auraient jamais cru aller.
Mer agitée à très agitée
Après des années new-yorkaises aussi branchées que dangereuses, Maryline, ancien mannequin longiligne, et William Halloway, ex-rock star, échouent sur la côte bretonne, à Ker Annette, pour y mener une vie de paisibles hôteliers. Mais un beau matin de juillet, une jeune femme est retrouvée morte dans la crique. Chargé de l’enquête, Simon Schwartz va bouleverser la vie tranquille de Maryline et réveiller les fantômes de sa jeunesse, lui qui était autrefois son grand amour. En cette veille de saison estivale, Maryline devra jouer serré pour protéger son monde, tout en continuant à recevoir les clients de sa maison d’hôtes battue par les vents de la côte sauvage. Au fil de ce faux roman policier, l’amour et l’humour courent comme un furet entre les membres d’une famille hors norme, emportée avec quelques autres excentriques de passage dans une danse iodée et très rock and roll.
Les langues paternelles
» Des mots s’organisent lentement dans ma tête. Papa va mourir. Papa. Va. Mourir. Et les mots tournent à vide. Papa va mourir. Je devrais être à la hauteur de l’instant. Eprouver quelque chose. N’importe quoi pourvu que ce soit filial. Et ce type-là, au cœur de pierre, sourd à ce qui tourne dans sa tête, c’est moi. Papa va mourir et cette musique m’est étrangère. Rien d’autre que l’amère satisfaction familière d’avoir une fois de plus laissé passer le train. Une pierre en face de toi, un cœur de pierre. » David fut d’abord un fils, en révolte contre un père qui l’avait abandonné. Un jour, il est devenu père à son tour. Plongeant au plus profond de son enfance et de son histoire pour retrouver en lui la résonance de quelques mots paternels, David interroge inlassablement ce mystère : comment les mots du père font de nous, à notre insu, ce que nous sommes.
Pour venger la mort prématurée de sa soeur, Alain Nsona force les portes de la société secrète des ewusus qui régit la communauté depuis des millénaires selon un code aussi immuable qu’implacable. Enrôlé par Ada, puissant sorcier à la tête d’une académie de sages, il est contraint à un voyage dans le temps, avec pour mission de rapporter la formule de la dématérialisation des objets. Soucieux de mettre leurs connaissances occultes au service du progrès, ces ewusus projettent en effet de réaliser une révolution scientifique… Dans ce roman fantastique, à l’écriture maîtrisée, Mutt-Lon interroge le devenir de l’Afrique dans la confrontation de deux périodes – l’ère précoloniale et la modernité – reliées par l’empreinte permanente du surnaturel.
Seuls
Ouvrir un livre de Laurent Mauvignier, c’est se préparer à la traversée radicale des cœurs fatigués, malades, ou juste convalescents. Mais quelle traversée ! D’une écriture digne – une fois de plus – d’être directement rattachée au Nouveau Roman, l’auteur continue d’explorer ce que signifie être mort lorsqu’il faut rester vivant. Quatre personnages, le père et son fils, la femme aimée et son amant, se trouvent confrontés au même destin : celui de Tony (le fils) qui aime Pauline sans retour. De silences en désespoirs, Tony s’enferme et c’est le père qui prendra le relais, tentant de dire ce que le fils tait. Les voix se mêlent pour raconter les peines et, à mesure que la narration se déplie, on sent que le drame est inévitable. Comme toujours chez Laurent Mauvignier, il n’y a pas de faux-semblants, pas de concession. Le monde est là, à plat ventre. Et il crie. Meurt de ce que nous l’entendions si peu. Comment dire ? Sinon qu’il faut absolument oser cette traversée douloureuse, car on en ressort plein du meilleur de la littérature : une interrogation sur nos propres actes.
Je m’en vais
« Je m’en vais » annonce Félix Ferrer à la femme qui partage sa vie. Et le voici lancé dans une grande aventure. Sur la foi de son collaborateur Delahaye, ce galeriste parisien part pour le Pôle Nord. Quarante ans plus tôt, un navire a fait naufrage sur la banquise et à son bord se trouveraient des œuvres d’art inestimables : de l’art boréal, paléobaleinier. Le trésor trouvé, rapporté à Paris, entreposé, alors que Delahaye est mort, voici qu’il est dérobé. Ferrer est effondré, au bord de la faillite. A-t-il été manipulé, otage d’une sordide affaire combinée à son insu ? Les événements vont s’enchaîner, de plus en plus incroyables, insolites et fascinants…
Félix Ferrer, séducteur quinquagénaire au système cardiaque peu brillant et propriétaire d’une galerie d’art moderne sur le déclin, s’en va. Il quitte sa femme pour en rejoindre une autre. Il abandonne Paris six mois plus tard et embarque à bord d’un bateau pour une expédition dans le Grand Nord canadien, à la recherche d’objets d’art inuit, enfouis dans une épave échouée sur la banquise. En effet, sur les conseils en investissement de son informateur et assistant Delahaye, Ferrer se décide à aborder l’art ethnique, plus à la mode que la peinture moderne. Il rentre à Paris avec son trésor inuit qui vaut une petite fortune. Quelques jours après son retour, les antiquités disparaissent mystérieusement… Ferrer, de nouveau victime d’alertes cardiaques, se réveille un jour à l’hôpital. Son regard se pose sur une belle jeune femme. Cette fois-ci, de façon surprenante, elle ne l’attire pas… Par la magie d’une écriture pleine d’ironie et de légèreté, Je m’en vais, faux polar mais vrai roman, récompensé par le prix Goncourt 1999, conduit très progressivement son lecteur au dénouement des intrigues avec une sorte de désinvolture et un humour certain.
Le médecin de Cordoue
Lorsque Maïmonide naît, en 1135, dans le quartier juif de Cordoue, cette ville d’Andalousie offrait au monde un modèle de civilisation et de tolérance qui, 800 ans plus tard, demeure inégalé. Arabes, Chrétiens et Juifs, sans rien abdiquer de leur personnalité, y vivaient en harmonie. C’est ainsi qu’à 12 ans le jeune Moïse Maimon, que les scholastiques chrétiens surnommeront un jour « l’Aigle de la Synagogue », devint le disciple du grand penseur arabe Averroès, puis se passionna pour l’étude de la médecine. Contraint à l’exil par le fanatisme des nouveaux conquérants arabes, il commença un long voyage autour de la Méditerranée. Chassé de Palestine par les Croisés, et après une vie d’errance, il finit son existence au Caire comme médecin et ami du sultan Saladin. Il passa ses dernières années à combattre les épi démies et à soulager la misère des pauvres.
Un sac de billes
Un sac de billes est une autobiographie de Joseph Joffo couvrant les années 1941-1945 de sa vie. Il s’agit de son œuvre la plus connue : elle a été vendue à plusieurs millions d’exemplaires et traduite en 18 langues. L’auteur y raconte les péripéties qu’il a vécues avec son frère Maurice afin d’échapper aux Nazis sous le gouvernement de Vichy jusqu’à la fin de la guerre. Pendant ce voyage, des périodes heureuses et insouciantes alternent avec des moments plus délicats de danger et d’emprisonnement.
La nuit des enfans rois
Sélectionné parmi les meilleurs romans par toute la presse, La Nuit des enfants rois se déroule à toute allure, comme un merveilleux film, d’où l’on sort ébloui. Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l’horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un. Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l’a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. A moins qu’il ne soit de leur côté… Alors, s’ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, La Nuit des enfants rois.
Boy
Lorsque, à la suite d’un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun doute peu à peu de l’autre et le marivaudage prend peu à peu l’allure d’un affrontement sans merci. « Voilà la vie conjugale, une association de tueurs qui s’en prennent aux autres avant de s’en prendre à eux, un long chemin vers la mort qui laisse des cadavres sur la route. Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l’assassin. »
L’enfant qui voulait être muet
Julien a neuf ans. Il ne parle plus depuis cinq ans déjà, alors qu’il avait un don extraordinaire pour les langues. Enfant, ballotté de nourrice en nourrice, il a parlé une dizaine d’idiomes. Destiné à une vie de hasard et d’abandon de taudis en taudis, il vit parfois avec son grand-père, sympathique bon à rien, parfois avec sa mère, jolie, pauvre, indifférente et insouciante, qui monnaye ses charmes. Un célèbre philosophe germanopratin, égoïste, riche, charmeur, arrogant, rencontre cet enfant par hasard. Spécialiste du langage sur lequel il prépare « sa grande œuvre », il se met en tête de le faire parler. Le désir d’y parvenir devient obsessionnel, jusqu’à remettre en question son couple et son existence même. Au contact de cet enfant, il découvre qu’il est passé à côté de la vie. Le silence volontaire de Julien lui a donné une terrible leçon d’humilité. Peu à peu, il s’approche d’une victoire incertaine, qui devient sa défaite vis-à-vis des gens qu’il n’a pas su aimer : son épouse, sa mère mourante. Défaite vis-à-vis de cet enfant même, qui s’est pris d’amour pour lui. Le mythe éternel de Pygmalion revu à travers un petit prince des faubourgs parisiens qui fait penser à l’enfant du « Tambour » de Günther Grass.
La chambre
« Le tour de l’île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d’est en ouest, depuis la porte d’entrée jusqu’à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir – la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j’en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l’a composé ? Qui, surtout, a donné l’ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l’ignore… Et l’enfant ? Lorsqu’on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n’a-t-il pas crié ? Pourquoi s’est-il laissé couler ?
À l’origine du crime, qu’y avait-il ?
Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu’on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu’y avait-il « au commencement » ?»
Si on partait…
Souvenirs d’enfance et du croque-mitaine bien-aimé (la mère), dérive libertaire en auto-stop (cela va de soi) d’un tout jeune couple des années soixante-dix, rêves d’évasion d’un instituteur en rupture de ban… d’école ce bijou romanesque cache une grande subtilité de composition. Ses courts chapitres s’appellent, se télescopent, se renvoient une balle légère comme une bulle. Si ses nombreux personnages paraissent perdus, l’écrivain ne leur laisse pourtant jamais la bride .. sur le cou. Leur errance est organisée dans les moindres détails, et on arrive ainsi au terme du voyage… A moins que, grâce à une ultime Pirouette de l’auteur funambule, l’on s’aperçoive que l’on devrait reprendre le livre depuis la première ligne, tant les plaisirs qu’il offre sont divers et inattendus.
Les heures
Il s’agit d’un jeu de miroir entre trois personnages et trois époques : le fil directeur est « Mrs Dalloway », le roman phare de Virginia Woolf, et ses vingt-quatre heures dans la vie d’une femme. On suit donc les trajectoires de ces trois femmes en parallèle sous une plume toute woolfienne : sont contées les désillusions, espérances, petits plaisirs et vrais malheurs des protagonistes, comme si chacune d’entre elle était l’autre, plongée dans un temps différent. Leurs destins convergeront d’ailleurs dans une apothéose littéraire où l’on retrouve les trois figures de la création : l’écrivain, le lecteur et le personnage. Une magnifique méditation sur le temps, l’amour, la mort à travers le récit d’une journée dans la vie de trois femmes. Une œuvre événement unanimement acclamée : lauréate du Prix Pulitzer 1999, du Pen Faulkner 1999, citée au nombre des dix meilleurs romans publiés en 1998 par le New York Time, le Los Angeles Times, Publihsers Weekly, nominée pour le Prix du Cercle de la Critique : Les Heures confirment l’exceptionnel talent d’un auteur enfin reconnu comme l’une des figures majeures de la littérature américaine.
Max
Lyon. Janvier 43. Un homme vit entre ombre et lumière. Côté lumière, il se fait appeler Jacques Martel, marchand de peintures et bientôt galeriste à Nice. Côté ombre, on le désigne par un prénom, Max, depuis que de Gaulle l’a missionné pour unifier les mouvements de la Résistance. Qui de Max ou de Martel s’est épris d’Agathe, étudiante en histoire de 21 ans ? Nul ne le saura… Elle lui apparaît comme une fleur sur un terrain ravagé par la guerre ; il lui fait l’effet d’un provincial exilé de la politique, désormais incapable de s’engager dans la Résistance pour défendre une certaine idée de la France. Entre eux, des mots s’échangent, des émotions où Michel Quint donne à entendre un autre Moulin, lucide sur son destin, mais inquiet parce qu’il lui semble avoir déjà croisé cette jeune femme.
Orfenor – Tome 2 – Tristan
Dans la grande propriété de Blajan au charme intemporel, Natalène et Tristan s’aiment depuis l’enfance. Tristan, le musicien surdoué, est devenu célèbre. Natalène, sa mystérieuse cousine, garde encore le secret de ses origines gitanes, quand son père, tous les ans, la ramène au domaine, provocante et dépenaillée, après un séjour quelque part dans le nord. Quelle force pousse la jeune femme à toujours reprendre la route pour retrouver ceux de son clan, ces voyageurs qui ont choisi l’errance, la poésie et l’absolu ? Quelle destinée attend ces amoureux si différents et si complémentaires ? Quelle que soit l’aventure, le tourbillon de la vie les emportera vers un avenir incroyable…
Orfenor – Tome 1 – Natalène
Le jour où sa mère l’a abandonné dans la vaste maison de Blajan, Tristan s’est mis au piano et a joué six heures d’affilée. Il n’a plus jamais cessé. Tristan grandit avec sa musique à Blajan, sous l’aile de son grand-père, inflexible et extravagant chef de clan, avec ses cinq cousins, nichée turbulente semée là par la génération précédente. Parmi eux il y a Natalène. Elle a l’âme farouche et les yeux jaunes, elle est brune de peau et légère comme un oiseau. La même liberté, la même brûlure coulent dans leurs veines. Peu à peu la force qui les unit va devenir la plus secrète des histoires d’amour. Mais Natalène a un père bohémien qui chaque année l’arrache à Blajan et à Tristan sans jamais dire quand il la leur rendra. Et chaque automne la ramène à l’improviste. Obstinément muette sur cette autre vie, couverte de bleus, sale et provocante, chaque fois différente de celle qui était partie, donnant à leur amour des couleurs sombres, mystérieuses et ensorcelantes.
La cote sauvage
Après deux ans de service militaire, Olivier revient passer ses vacances dans la maison de famille bretonne, où l’attendent sa mère et ses deux sœurs. La plus jeune, Anne, à laquelle il est tendrement attaché depuis l’enfance, lui apprend qu’elle va épouser Pierre, le meilleur ami d’Olivier. Quand Pierre les rejoint en Bretagne, Olivier, sacrifiant leur amitié, va tenter d’empêcher le mariage ; il décourage sa sœur, inquiète et humilie Pierre. Pourquoi veut-il que sa sœur Anne reste auprès de lui ? Est-ce un amour qui n’ose pas dire son nom ? Olivier arrivera-t-il à changer comme la saison et à redécouvrir l’autre versant de sa vie ? Il est capable de tout, silencieusement, même de se tuer, et le paysage doux, de brume et de soleil voilé, ne sera peut-être plus que le cadre ultime de sa vie.
Une passion
» Je veux parler d’amour dans ces pages, toutes ces pages. Tout ce qui a été écrit sur terre, dit, murmuré, hurlé, crié, parle d’amour… Trois fois j’ai vécu dans ma vie de moniale les incursions du divin – ces instants de suffocation où le ravissement et la terreur se confondent. Chaque fois, oui, chacune de ces trois fois monta tout aussitôt en moi un cri : Ah, Seigneur, pas sans Abélard, pas sans lui ! » Pour dire la passion éprouvée au plus profond de l’âme et du corps, Christiane Singer revit celle d’Héloïse, quintessence de l’amante et de la mystique. Elle nous donne à travers cette confession tout à la fois païenne et spirituelle, ce bréviaire fou, cette exaltation unique du plaisir et de l’extase, un texte qui restera parmi les plus intenses jamais écrits sur l’amour.
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu de chance. Pas étonnant que ma famille m’ait surnommée » La Poisse « ! Avec moi, les catastrophes s’enchaînent ! Ma dernière tuile en date ? Un fou dangereux m’a forcée à quitter mon Iowa natal. Direction New York et la somptueuse demeure de mon oncle et ma tante. Le Paradis. Ou presque. Car ma cousine Tory s’est mis en tête qu’elle possédait des dons de sorcellerie, et elle compte bien s’en servir contre moi si je refuse de marcher dans ses combines. Et surtout si je continue à flirter avec Zach, son charmant voisin.
Victoria et le vaurien
Après une enfance passée sous le soleil de Jaipur, Victoria doit rentrer en Angleterre pour y trouver un mari. A seize ans, elle a déjà une idée fort précise de l’époux idéal… Et Lord Malfrey semble bien répondre à ses critères. Tout serait pour le mieux sans l’odieux capitaine Carstairs. Cet ignoble individu ne cesse de lui rabâcher que Malfrey est un vaurien ! Et s’il avait raison ? Et si la détestable attitude du capitaine envers Victoria cachait en fait un sentiment bien plus tendre ?
L’arbre à musique – Livre neuf
Adama, le vieux de Kwotu, s’affairait autour du repas qu’il servait à ses moutons, canards, pintades, ainsi qu’aux cent poussins parisiens achetés la veille à l’arrivage d’un jumbo jet. Tout se déroulait comme dans un rite quotidien : les animaux premiers servis, puis, assis ou accroupis sur des tabourets, des pierres, et des bidons d’essence, nous créions un grand cercle autour du bol dans lequel nous puisions de nos mains droites. Du riz et du poisson, quelques légumes : ce repas chaque jour nous revenait, de même qu’il revenait à quiconque ce jour là était présent parmi nous. Un roman composé des pastiches de rencontres de tous les types dans un petit village de pêcheurs translucides sous le soleil au cœur de la grande ville, un chef lieu enclavé, des bolongs lagunaires, un village devenu périphérie d’une capitale. Les voyages et la trompette du narrateur l’ont conduit à de multiples rencontres, réelles par l’envie de connaître, peut-être imaginées, par celle de faire connaître.
L’enfant multiple
Entre son père musulman d’Egypte, et sa mère, chrétienne libanaise, Omar-Jo est un enfant heureux ! Aussi souvent qu’il peut, il va dans les montagnes, retrouver son grand-père, troubadour. Il a douze ans. La vie est belle ! Mais il habite Beyrouth. En 1987, les hommes se font la guerre… Un beau dimanche ensoleillé, devant la porte de chez eux … » Papa ! Maman ! » L’explosion… Assourdissante, meurtrière, lui arrache plus que la vie… Ses parents… Son bras… L’exil. A Paris, le petit garçon aux prunelles d’Orient rencontre Maxime le forain… Son manège périclite ? Omar-Jo va le sauver ! Sur la piste, au milieu des chevaux et des enfants rieurs, il caracole, chante et danse comme son grand-père au village. Il veut vivre ! Et sous les doigts magiques de son unique main, tout se transforme en or…
Histoire du fils
Le fils, c’est André. La mère, c’est Gabrielle. Le père est inconnu. André est élevé par Hélène, la sœur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille. Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le c Avec ce nouveau roman, Marie-Hélène Lafon confirme la place si particulière qu’elle occupe aujourd’hui dans le paysage littéraire français. Marie-Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris. Tous ses romans sont publiés chez Buchet/Chastel.
Les Jeudis de Charles et de Lula
Charles et Lula furent amants, autrefois, et ils ne le sont plus… Une complicité profonde, tenace, miraculeuse, les lie toujours l’un à l’autre ; comme s’ils n’avaient pas encore échangé tous les mots, tous les sentiments, toutes les idées qui tissent leur longue intimité… Ce vieux couple, cet ancien couple, décide donc, à l’initiative de Lula au début, de se retrouver de temps à autre, juste pour parler. Pour se dire tout ce qui, entre eux, n’a pas encore été dit… Ils se rencontrent alors, en général le jeudi. De quoi parlent-ils ? Des hommes, des femmes, de l’amour, de l’histoire, de la vérité, du mensonge. Le passé, leur passé, fait parfois retour dans leur conversation. Avec son lot de malentendus et d’espérances. Que sont-ils devenus ? Est-ce que le crépuscule de leur vie aura tenu les promesses de l’aube ?
Étoile errante
Pendant l’été 1943, dans un petit village de l’arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu’alors sereine, elle va connaître la peur, l’humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Une fois la guerre terminée, Esther décide avec sa mère de rejoindre le jeune État d’Israël. Au cours du voyage, sur un bateau surpeuplé, secoué par les tempêtes, harcelé par les autorités, elle découvrira la force de la prière et de la religion. Mais la Terre promise ne lui apportera pas la paix : c’est en arrivant qu’elle fait la rencontre, fugitive et brûlante comme un rêve, de Nejma, qui quitte son pays avec les colonnes de Palestiniens en direction des camps de réfugiés. Esther et Nejma, la Juive et la Palestinienne, ne se rencontreront plus. Elles n’auront échangé qu’un regard, et leurs noms. Mais, dans leurs exils respectifs, elles ne cesseront plus de penser l’une à l’autre. Séparées par la guerre, elles crient ensemble contre la guerre. Comme dans Onitsha, avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans Étoile errante le récit d’un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d’être captifs de la guerre, tant que l’idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.
Grand bal du printemps
Grand Bal de printemps est une célébration de Paris, chantée en duo par un poète (Prévert) et un photographe (Izis). Un chant d’amour pour une ville. « Paris est tout petit / c’est là sa vraie grandeur ». Le Paris de Prévert est celui des quartiers populaires, celui des musiques de rue, celui des fêtes et de la misère, celui des enfants en liberté et des « étranges étrangers ». Le Paris de Prévert est une ville humaine, une ville au quotidien, avec ses grands malheurs et ses petits bonheurs. Les photographies d’Izis donnent des visages à cette humanité.
Amants
Un homme et une femme se rencontrent et se reconnaissent. Tout pourrait être simple, tout est complique. Car ils ne sont pas libres. Elle aime son mari, il aime sa femme. Ils gravissent doucement les marches des commencements. Ils deviennent amants. La violence de leur désir les porte hors de leur vie. Les jardins, les hôtels, les restaurants les recueillent avec leur amour. Paris les cache. Ils sont heureux. Mais que devient une passion lorsqu’elle reste secrète ? Commence pour eux le temps du mensonge et du déchirement. Ce roman qui parle d’infidélité dit aussi, de façon inattendue, le poids de la fidélité. Comment mieux parler du couple qu’en s’installant à l’extérieur de lui ? Une histoire d’amants qui est aussi une histoire de couple, une histoire d’amour – ou plutôt d’amours.
Les noisettes sauvages
« Olivier, le petit garçon des Allumettes suédoises et de Trois sucettes à la menthe, arrive à Saugues, porte du Gévaudan. Là, il rejoint les siens: le pépé « , maréchal-ferrant ; la « mémé » ; leur fils Victor. Dans ce pays grandiose, chaque instant d’Olivier lui apporte une découverte, un émerveillement. Qui sont-ils, ces paysans farouches, ces artisans appliqués, ces pâtres pleins de mystérieuses connaissances? Olivier les découvre dans leur existence réelle. Et il y a les originaux, les innocents, les joyeux drilles. Et surtout le grand-père. Dans Les Noisettes sauvages, Robert Sabatier a mis toute la tendresse qu’il porte en lui. Rarement nature et enfance sont apparues dans une telle luminosité. Tantôt drôle, joyeux, tantôt émouvant, poignant, pathétique, ce roman si riche de faits vrais offre une rare fraîcheur, une délicieuse poésie. «
Le patient anglais
Quelque part en Italie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans une villa transformée en hôpital militaire, Hana, une jeune infirmière, veille sur son unique patient : un aviateur anglais atrocement brûlé lors d’un accident d’avion dans le Sahara. Deux hommes font irruption dans la villa éventrée par les obus, et chacun tour à tour doit dévoiler son secret. Le plus énigmatique reste celui de ce patient anglais, ivre de morphine, amoureux du désert, qui raconte dans les marges des livres ses propres histoires chimériques.
Le Patient anglais a obtenu le Booker Prize en 1992 et a été adapté à l’écran par Anthony Minghella.
Mangeclous
Mangeclous, un des sommets de la littérature contemporaine. Mangeclous, livre plein d’une verve triomphale, livre d’une liberté extraordinaire (nous sommes à l’époque des livres contraints), livre riche (nous sommes à l’époque des livres pauvres), livre gras (nous sommes à l’époque des livres maigres), grand livre enfin. Mangeclous est pour moi l’exemple à peu près unique, dans la littérature contemporaine, d’une épopée comique, c’est-à-dire d’un comique grand. Une épopée, et pourtant on ne cesse pas de hurler de rire. Félicien Marceau, de l’Académie française. Un héros comme Mangeclous atteint à l’épique. Il y a là, à mon sens, quelque chose sans aucune espèce de comparaison. Il y a du souffle de Rabelais. C’est comme dans Rabelais: on accepte tout. On accepte tout parce qu’il y a encore un amour du personnage, parce qu’il y a une manière démesurée de le traiter qui fait que simplement on est ébloui. Joseph Kessel, de l’Académie française. L’admirable Mangeclous, un grand héros comique d’une drôlerie extraordinaire. Le comique de Mangeclous est juif par sa subtilité, par les récifs de mélancolie qui affleurent soudain, par l’observation féroce et tendre qui le nourrit. Mais ce roman acquiert une portée générale par son humanité, son grand rire salubre, sa verve populaire. Sa fraîcheur, sa fruste saveur, sa robuste simplicité le font accéder à la majesté des légendes populaires et des grandes épopées.
Argentine, Buenos Aires, années trente. Le fortuné Ricardo Vacarezza a un problème de taille : depuis peu, des rêves récurrents l’assaillent, où il s’exprime avec la voix d’un autre homme dans une langue inconnue et fait l’amour avec une femme mystérieuse… La rencontre de l’indien Yanpa le désignant comme chaman malgré lui n’arrange rien à l’affaire ; et voilà notre héros condamné à se confronter à une psychanalyste d’obédience jungienne afin d’interpréter propos oniriques et visions impromptues ! En est-il des songes de Ricardo comme des remous politiques qui secouent l’Argentine d’alors ? De fait, à la tête de l’État comme dans les interstices du psychisme, « il y a des remises en ordre plus assassines que les plus grands désordres ». Pour redevenir « maître dans la maison », Ricardo doit entamer un voyage jusqu’en Grèce où l’attend selon lui l’élue de son cœur, dont il est séparé depuis rien moins que trois mille ans… Gilbert Sinoué surprend par ce récit plus « moderne », sinon moins enlevé, que ses précédents opus, l’inoubliable Livre de Saphir et L’Enfant de Bruges. Chacun jugera sur pièces cette histoire qui mêle, jusqu’au vertige, temporel et existentiel, réincarnation et amour absolu. En gardant à l’esprit une phrase dont la passion humaine vient ici sublimer la facture anodine : « Nous rêvons tous. Combien sommes-nous à réaliser nos rêves ? Frédéric Grolleau
La traversée
La maladie qui m’a conduit à la réanimation m’a emmené plus loin que la réa, bien au-delà du Cap Horn, dans ce qu’il convient d’appeler une expérience de mort approchée. Au cours de cette traversée, j’ai vu et entendu toutes sortes de choses. Des monstres, des anges, des paysages et des visages, du vide et du trop-plein, de la compassion, de l’horreur et de l’amour. Aux prises avec un bouleversement constant du temps et de la durée ; quand les jours et les nuits n’avaient plus aucun sens, aucune construction ; lorsque je perdais tout repère : lorsque deux Moi-même s’affrontaient en un dialogue permanent, quand l’un de ces deux Moi disait : – Tu vas mourir, laisse aller, c’est foutu, tandis que l’autre Moi répliquait : -Non, bats-toi, il faut vivre.
Les fillettes chantantes
Olivier, le petit garçon des Allumettes suédoises, de Trois sucettes à la menthe, des Noisettes sauvages, au début des ces Fillettes chantantes a seize ans. Sa vie se partage entre son travail d’apprenti-imprimeur, ses courses dans un Paris émerveillé, des vacances en Touraine, à Montrichard, où l’on boit le vin rosé dans des fillettes chantantes, d’autres, à la veille d’une guerre, dans un Saugues retrouvé. Il ne cesse pas d’être amoureux : de sa cousine, la belle Ji, de Vivy, épouse d’un industriel, de la comédienne Junie Astor, et d’autres le troublent, comme Louise, la petite bonne rousse, des jumelles entrevues dans un train ou ces belles Parisiennes qu’il croise dans les rues. On le verra jouer à l’étudiant au Quartier latin, au noctambule à Montparnasse, au chevalier servant à la gare de l’Est au flâneur dans l’île Saint-Louis, au quartier juif de la rue des Rosiers, à Montmartre ou sur les grands boulevards. Il lit beaucoup, se cultive sans le savoir, écrit même des vers. Sa grande affaire, plus que les amours déçues, sera la rencontre de Samuel Bernard, étudiant en chimie, qui lui ouvre, en même temps que les portes de l’amitié, des horizons neufs : ceux d’un enthousiasme scientifique qui rejoint son enthousiasme littéraire. Ensemble, l’apprenti Olivier et l’étudiant Samuel vont fréquenter les cinémas, les théâtres, les musées. Les scènes émouvantes ou cocasses abondent. On retrouve des personnages déjà rencontrés: Jean et Elodie, l’oncle Henri et la tante Victoria, Marceau et Jami, la mémé de Saugues et l’oncle Victor, le personnel de l’imprimerie, car le monde ouvrier est sans cesse présent dans ce roman qui fait revivre, par la sensibilité d’Olivier, par son regard pur sur les êtres et les choses, un monde difficile situé à un tournant de l’histoire. Les Fillettes chantantes se présente comme une fête, une fête de l’adolescence avec ses inquiétudes, ses contradictions, ses exaltations et sa joie. Le jeune Olivier, de plus en plus attachant, par sa présence.
Trois sucettes à la menthe
Olivier, le petit garçon des Allumettes suédoises, a quitté sa chère rue Labat pour aller vivre chez son oncle. Autant dire, pour l’enfant, changer de planète. L’univers bourgeois, l’appartement cossu, la vie mondaine des Des rousseaux le surprennent et le déconcertent. Olivier s’intègre difficilement. Mais ainsi va la vie, et bientôt il s’apercevra que sa curiosité est sans cesse mise en éveil. Qui est vraiment l’oncle Henri ? Et la tante Victoria ? Il y a aussi les cousins, les deux bonnes, et, comme on reçoit beaucoup, toute une foule de personnages cocasses, grandioses ou ridicules. Et puis, et surtout les rues de Paris, le canal Saint-Martin, les étonnants Grands Boulevards, leurs passages mystérieux, leurs théâtres, leurs cinémas, leurs music-halls. Trois sucettes à la menthe, merveilleuse suite des Allumettes suédoises, ressuscite une manière de vivre, mille faits oubliés, toute une fête de la vie qui apparaît, de page en page, dans un univers de vérité et de poésie.
À la fin de son périple autour du monde, qu’elle a relaté dans Mange, prie, aime, Elizabeth Gilbert s’éprenait de Felipe, un citoyen australien né au Brésil. Ils se sont juré fidélité, mais, échaudés par des séparations douloureuses, se promettent de ne jamais convoler en justes noces. Le Ciel, ou plutôt l’Immigration américaine, en décide autrement : le couple doit se marier pour que Felipe obtienne un visa. « Condamnée » au mariage, Elizabeth Gilbert décide de juguler sa peur de l’institution en s’y intéressant de plus près, tout en parcourant l’Asie du Sud-Est avec son compagnon. Écrit avec l’intelligence et la sensibilité qui ont fait sa renommée, Elizabeth Gilbert s’attache à envisager le mariage sous tous les angles, dans toutes les cultures, sans éluder les sujets qui fâchent : l’argent, le désir, la fidélité, les traditions familiales, le risque de divorce…
Entre mes doigts coule le sable
Pas facile de concilier médecine et vie privée quand on est internes à l’hôpital ! Marie-Lou, qui a quitté sa Savoie natale pour Brest, et Matthieu, le ténébreux surfeur, sont tombés amoureux au premier regard. Mais entre leurs stages en psychiatrie et en neurochirurgie, les nombreuses gardes à effectuer, les apéros au « Gobe-mouches » et les fêtes carabines, leur histoire d’amour n’est pas un long fleuve tranquille. C’est plutôt la valse des sentiments… Surtout quand leurs proches deviennent leurs patients.
Matthieu parviendra-t-il à vaincre ses peurs et à laisser Marie-Lou entrer dans sa vie ? Marie-Lou apprendra-t-elle à laisser glisser le sable entre ses doigts ?
Jeune fille
Printemps 1965. Anne, la narratrice, a dix-huit ans quand elle rencontre le cinéaste Robert Bresson. Cette entrevue a été organisée par son amie Florence, laquelle tenait le premier rôle dans Le procès de Jeanne d’Arc. Persuadée que Anne est l’actrice idéale pour interpréter Marie dans Au hasard Balthazar, le prochain film du maître, Florence la pousse à auditionner malgré sa complète inexpérience. Au fil des séances d’essai, la présence d’Anne, son attitude, sa voix convainquent Robert Bresson de la nécessité de ce choix. Mais Anne est encore mineure, et il s’agit de faire accepter le projet à son grand-père, François Mauriac. Heureusement pour elle, ce dernier mesure toute l’importance de cette opportunité. Pendant plus d’un mois, Anne va faire l’expérience d’un plateau de cinéma. Robert Bresson, lui, instaure un jeu ambigu, entre séduction et domination. Bien que repoussant ses avances, Anne subit son emprise psychologique et le magnétisme de son génie artistique…
Tout ce que j’aimais
Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d’artistes ont partagé les rêves de liberté de l’époque. De l’art et de la création, ils ont fait le ciment d’une amitié qu’ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n’a pu les préparer aux coups dont le destin va les frapper et qui vont infléchir radicalement le cours de leur vie. Siri Hustvedt convie ici à un voyage à travers les régions inquiétantes de l’âme : bouleversant, ambigu, vertigineux. « Tout ce que j’aimais » est le roman d’une génération coupable d’innocence qui se retrouve vingt ans plus tard au bord de son beau rêve.
Mini-accro du shopping
Une vocation précoce. Deux ans et pas toutes ses dents, Minnie a déjà l’oeil pour la sape chic et le jouet choc. « Papa, Maman, Visa » : un vocabulaire minimum pour le shopping, à renfort de hurlements et de caprices. Il faut dire que la charmante enfant a de qui tenir – et Becky, en bonne fashion mummy, n’hésite pas à chauffer la carte Bleue. Pas évident quand on habite chez ses parents et que la crise financière impose la rigueur.
Un pont sur l’infini
Richard gagne sa vie en faisant partager aux autres ses acrobaties aériennes. Mais son plaisir toujours renouvelé de s’élever vers les cieux cache une grande solitude. Car à chaque nouveau vol, l’aviateur espère que, dans la foule pressée à terre pour l’admirer, se trouve celle qui saura l’aimer et combler le vide affectif de son quotidien.