
Quand le jeune Ram Mohammad Thomas devient le grand vainqueur de « Qui veut gagner un milliard de roupies ? » la production soupçonne immédiatement une tricherie. Comment un serveur de dix-huit ans, pauvre et inculte, serait-il assez malin pour répondre à treize questions pernicieuses ? Accusé d’escroquerie, sommé de s’expliquer, Thomas replonge alors dans l’histoire de sa vie. Mais ces réponses, il ne les a pas apprises dans les livres, mais au hasard de ses aventures mouvementées ! Du prêtre louche qui laisse trop volontiers venir à lui les petits enfants à la capricieuse diva de Bollywood, des jeunes mendiants des bidonvilles de Bombay aux touristes fortunés du Taj Mahal, au fil de ses rencontres, le jeune homme va apprendre que la fortune sourit aux audacieux.
Le Diable au corps
Le premier roman d’un écrivain mort à vingt ans et l’un des plus beaux rôles de Gérard Philipe. En 1918, un lycéen, François (prénom uniquement usité dans le film), s’éprend d’une jeune femme, Marthe, dont le fiancé, Jacques, est au front. L’amour fou, absolu, malgré tout et contre tous, voisins ricaneurs ou parents désemparés. Mais aussi, très vite, l’anxiété, la cruauté inconsciente, l’impossibilité pour un enfant de vivre une aventure d’homme. La guerre finit et ses « quatre ans de grandes vacances », Marthe meurt en mettant au monde l’enfant qu’elle a eu de François et qui sera la « seule de raison de vivre » de Jacques. » En voyant ce veuf si digne, je compris que l’ordre, à la longue, se met de lui-même autour des choses. Ne venais-je pas d’apprendre que Marthe était morte en m’appelant, et que mon fils aurait une existence raisonnable? »
Personne ne le saura
Alice et Morgane sont deux femmes aux destins marqués par le désespoir. L’une, professeur de musique par dépit, n’arrive pas à prendre sa vie en main et trouve son refuge dans les notes de son piano. L’autre, épouse d’un riche héritier, noie son ennui dans l’alcool et les médicaments. Au moment où elles allaient chavirer, un homme va transformer leur existence.
Single & Single
Un avocat d’affaires travaillant pour la maison londonienne Single et Single exécuté par un gang mafieux sur une colline turque après avoir été accusé de crimes dont il ignore tout, un magicien pour enfants convoqué nuitamment à sa banque dans le Devon pour expliquer l’arrivée sur le compte de sa fille d’une somme d’argent colossale, un cargo russe arraisonné dans la mer Noire, un baron de la finance qui disparaît dans la nature, un officier des douanes britanniques sur la piste de la corruption et du meurtre. Autant de personnages pittoresques et d’événements en apparence isolés qui s’entrecroisent dans une intrigue dont les fils se nouent progressivement pour tisser une formidable tapisserie romanesque avec pour thèmes centraux l’amour, la trahison, la famille et l’humanisme triomphant.
Ce roman d’un John le Carré au mieux de sa forme nous entraîne dans un voyage mouvementé au cœur des milieux de la haute finance et de l’internationale du crime, dont les ramifications s’étendent de la vénérable City aux calmes rives du Devon, de la Russie post-communiste déliquescente au mystérieux Bosphore en passant par les hauteurs paradisiaques du Caucase.
Le chant de la Mission
Fils naturel d’un missionnaire catholique irlandais et d’une villageoise congolaise, Bruno Salvador, alias Salvo, a gardé de son enfance africaine une passion immodérée pour les langues. Devenu interprète éminent, il est régulièrement sollicité par de grandes entreprises et des tribunaux, mais aussi par le Renseignement britannique. Envoyé sur une île perdue pour une mission d’interprétariat lors d’une conférence secrète entre des bailleurs de fonds occidentaux et des chefs de guerre rivaux dont l’objectif affiché est de rétablir l’ordre et la paix en République démocratique du Congo, il devient malgré lui le seul témoin des machinations cyniques qui s’ourdissent dans l’ombre pour dépouiller de ses richesses un pays déjà ravagé par la guerre. Or l’amour qu’il porte à Hannah, la belle infirmière congolaise, a rallumé en lui l’étincelle de la conscience africaine qui couvait sous l’éducation catholique rigide jadis reçue à l’école de la Mission. Le naïf Salvo saura-t-il s’affranchir des inhibitions qui le brident pour devenir le héros d’un noble et dangereux combat ?
Les dons précieux de la nature
La nature est sans prix puisque sans elle nous ne serions pas. Elle nourrit, guérit et offre mille services gratuits dont nous n’avons même pas idée. Les sols cultivables s’épuisent. Les stocks de produits de la mer régressent et on pêche des poissons des profondeurs à 40 ans, alors qu’ils ne se reproduisent qu’à 50. Les populations d’abeilles s’effondrent, compromettant la pollinisation et donc la production de fruits et légumes. Partout les ressources se raréfient et ce qui était gratuit devient soudain payant. Face à notre gloutonnerie, la nature peine à suivre. Si tous les Terriens vivaient comme les Américains, il faudrait quatre planètes pour répondre à leurs besoins. Or nous n’en avons qu’une : la nôtre. Dans ce nouvel ouvrage riche de savoureuses anecdotes, Jean-Marie Pelt, en humaniste, et sans jamais sombrer dans le pessimisme ambiant, plaide pour la sauvegarde d’une biodiversité qui, par la palette des ressources qu’elle nous procure, est une véritable assurance vie pour l’humanité.
Les draps neufs
Je vais dans mon bureau écrire pendant que tu fais tes valises. Je décris les chemises empilées, les livres ficelés. Les mots sont des stigmates que je grave sur le bloc de papier jaune, pour qu’ils servent de témoins. Afin que notre vie ensemble ne s’évanouisse pas sans laisser de trace. Après presque vingt ans d’amour passionnel, deux enfants, une vie en commun, une femme est brutalement confrontée à la séparation. Entre mensonges et semi-vérités, l’homme prend peu à peu ses distances et annonce son départ. Mais comment l’accepter quand le désir est toujours aussi fort et que l’amour n’est pas mort ? Journal de la rupture, ce livre est aussi l’apprentissage du deuil, celui de l’être aimé, celui des toujours et des jamais qui conduisent à un autre apprentissage, plus essentiel celui-là, l’apprentissage de soi.
Le testament français
Je me souvenais qu’un jour, dans une plaisanterie sans gaîté, Charlotte m’avait dit qu’après tous ses voyages à travers l’immense Russie, venir à pied jusqu’en France n’aurait pour elle rien d’impossible […]. Au début, pendant de longs mois de misère et d’errances, mon rêve fou ressemblerait de près à cette bravade. J’imaginerais une femme vêtue de noir qui, aux toutes premières heures d’une matinée d’hiver sombre, entrerait dans une petite ville frontalière. […]. Elle pousserait la porte d’un café au coin d’une étroite place endormie, s’installerait près de la fenêtre, à côté d’un calorifère. La patronne lui apporterait une tasse de thé. Et en regardant, derrière la vitre, la face tranquille des maisons à colombages, la femme murmurerait tout bas : C’est la France… Je suis retournée en France. Après… après toute une vie.
Ce roman, superbement composé, a l’originalité de nous offrir de la France une vision mythique et lointaine, à travers les nombreux récits que Charlotte Lemonnier, «égarée dans l’immensité neigeuse de la Russie, raconte à son petit-fils et confident. Cette France, qu’explore à son tour le narrateur, apparaît comme un regard neuf et pénétrant sur le monde.
Petit crime et sac en main
Haley Randolph est une véritable droguée du sac à main. Elle pourrait tuer pour un griffé ! Alors quand le directeur-adjoint du magasin où elle travaille pour éponger ses dettes est retrouvé mort, elle est aussitôt désignée comme suspect numéro un. Mais Haley n’est pas prête à porter le chapeau. Pour laver sa réputation et éviter la tenue de prisonnier (pas du tout fashion !) elle décide de mettre la main sur le véritable meurtrier…
Quand Dieu était un lapin
Dans l’Essex en 1968, l’année où Paris est descendue dans la rue, où Martin Luther King a perdu la vie à cause d’un rêve et où Eleanor Maud Portman, surnommée Elly, est née. Ce livre raconte la vie de la jeune Elly avec ses parents, ses amis et son lapin baptisé Dieu. Une histoire de l’enfance, de l’excentricité, du pouvoir des liens familiaux, de l’amour… Premier roman.
Enquête
Ils sont trois quinquagénaires assez proches du pouvoir, soudés par d’anciens engagements politiques, forts des réseaux qu’ils ont constitués, mais aux prises avec l’érosion de leurs idéaux, dans un délétère climat de fin de règne. Face à eux, une jeune génération mordante, fascinée par l’imminence de leur chute. Très médiatique apôtre des causes humanitaires, Guy-André Schweitzer peut encore faire bonne figure. Pourtant le malaise s’insinue. Dans le refuge de sa vie privée. Dans son tête à tête avec les caméras. Ici même, des fils enquêtent sur des « pères », héros fatigués à la maturité amère. Les années quatre-vingt-dix veulent leur peau. Le mensonge va tous ses chemins; les documents sont falsifiés, les informations parcellaires. Et quand les héros « tombent », nul ne sait si c’est justice ou si une époque volatile en a décidé ainsi, en ses verdicts aveugles, pour une ultime mise à mort du sens de l’histoire, sur la scène contemporaine d’un « tout-média » qui dévore équitablement ses cteurs, ses spectateurs…
Philippe a tout pour être le plus heureux des hommes. Pourtant de sombres pensées le submergent… Il se bat contre lui-même pour dissimuler ses mensonges… Pourquoi décompte-t-il ainsi les jours ? Quelles peuvent être les contraintes qui le poussent à commettre froidement ces vagues meurtrières ? L’amour le sauvera-t-il quelles que soient les circonstances et les âpres journées qui s’annoncent ? Quel sera le destin de cet homme tiraillé entre adrénaline et sentiments ? S’échappera-t-il de cette inexorable dérive pour enfin accéder à la liberté totale de vivre et d’aimer ?
Sous l’aile du corbeau
Sous l’aile protectrice du chef de la tribu des Corbeaux, deux hommes, hantés par le souvenir d’une jeune fille assassinée, se lancent dans une chasse à l’homme effrénée, mais se retrouvent bientôt traqués eux-mêmes par Morgan, l’homme à la balafre, prêt à tout, qui s’est déjà battu contre un tigre à main nue.Trevor Ferguson est un extraordinaire conteur. Son œuvre, éblouissante, foisonne de personnages excentriques et bizarres. C’est un conteur né, un maître du réalisme magique. Dans ce roman, son premier, paru en anglais en 1977, on reconnaît sa façon prodigieuse d’explorer les zones troubles de l’âme humaine où s’affrontent bien et mal, culpabilité et innocence. Les personnages sont plongés au cœur d’une nature sauvage qui les pousse dans leurs derniers retranchements, là où ils ne peuvent plus se dérober à leur vérité.
Un mal sans remède
Fils de bonne famille vivant des rentes de sa mère, résistant obstinément au désir d’enfant de sa compagne, sourd aux appels pressants de ses amis lénino-trotskistes qui l’exhortent à l’engagement, Ignacio n’a d’autre ambition que d’achever la grande oeuvre qu’il porte en lui, si possible sans avoir à se lever de son lit. Un soir, une dispute le force à quitter sa chambre et le précipite dans les rues de la ville.
Ecoute-moi
Tandis qu’un de ses collègues chirurgiens opère sa fille Angela, victime d’un grave accident de la route, Timoteo, fou de douleur, lui raconte la trouble passion vécue des années auparavant et qui, enfouie en lui, a modelé ses relations avec les trois femmes de sa vie : Angela, sa fille ; Elsa, sa femme ; Italia, sa maîtresse. Peu avant la naissance d’Angela, Timoteo a eu une liaison avec cette femme passionnément aimée, malgré tout ce qui les séparait.
La fiancée américaine
Un gâteau renversé à l’ananas peut-il changer le cours de l’histoire? Louis dit « le Cheval » Lamontagne est né en pleine messe de minuit alors que sa mère était figurante dans la crèche vivante. Son père, le plus bel homme de Rivière-du-Loup était follement amoureux de sa nouvelle femme Madeleine dite «l’Américaine» cuisinière hors pair dont le livre de recettes transformera la vie de toutes les femmes dans la famille sur quatre générations. Leur fils se trouvera mal marié mais les yeux sarcelle de sa mère continueront à se répandre dans la région tout comme en Europe où il est déployé et dans l’État de New York où il gagnera sa vie comme homme fort dans les foires. Dans ce village pentu encore sous l’emprise du curé qui annonce la fin du monde aux enfants pour le 10 novembre les racontars abondent. Éric Dupont nous offre un magnifique roman où les histoires d’un siècle de Madeleine s’entrelacent comme pour former une pelote de laine. L’expression «histoire d’amour» ne rend pas justice aux méandres de ce récit émaillé de rebondissements. Éric Dupont est né à Amqui (Gaspésie) en 1970. Il est l’auteur de Voleurs de sucre (2004, Prix Senghor de la francophonie), La logeuse (Lauréat du Combat des livres 2006) et Bestiaire (un des cinq meilleurs romans de l’année 2008 selon le journal La Presse). Il enseigne à l’Université McGill.
Là où les chemins nous mènent
À vingt-deux ans, réceptionniste aux Verreries Wright, la splendide Jewel est prête à tout pour échapper à la médiocrité de son existence. Le temps d’une soirée, dans la somptueuse demeure des Wright, elle sent que sa vie pourrait changer aux côtés de Jeff, un brillant homme d’affaires. Jeune héritière de la dynastie Wright, Gwen n’a elle que faire du luxe qui l’entoure et préfère passer ses journées dans les livres. Jusqu’à ce qu’elle tombe sous le charme de Stan, un simple électricien. C’est alors que sa rencontre avec Jewel et les terribles révélations de celle-ci vont tout faire basculer. Secrets de famille, jalousies sociales, rivalités amoureuses. Quand le destin frappe à nouveau, c’est pour plonger les deux femmes dans un tourbillon de désir, de vengeance et de trahison qui va les mener là où elles n’auraient jamais cru aller.
Mer agitée à très agitée
Après des années new-yorkaises aussi branchées que dangereuses, Maryline, ancien mannequin longiligne, et William Halloway, ex-rock star, échouent sur la côte bretonne, à Ker Annette, pour y mener une vie de paisibles hôteliers. Mais un beau matin de juillet, une jeune femme est retrouvée morte dans la crique. Chargé de l’enquête, Simon Schwartz va bouleverser la vie tranquille de Maryline et réveiller les fantômes de sa jeunesse, lui qui était autrefois son grand amour. En cette veille de saison estivale, Maryline devra jouer serré pour protéger son monde, tout en continuant à recevoir les clients de sa maison d’hôtes battue par les vents de la côte sauvage. Au fil de ce faux roman policier, l’amour et l’humour courent comme un furet entre les membres d’une famille hors norme, emportée avec quelques autres excentriques de passage dans une danse iodée et très rock and roll.
Les langues paternelles
» Des mots s’organisent lentement dans ma tête. Papa va mourir. Papa. Va. Mourir. Et les mots tournent à vide. Papa va mourir. Je devrais être à la hauteur de l’instant. Eprouver quelque chose. N’importe quoi pourvu que ce soit filial. Et ce type-là, au cœur de pierre, sourd à ce qui tourne dans sa tête, c’est moi. Papa va mourir et cette musique m’est étrangère. Rien d’autre que l’amère satisfaction familière d’avoir une fois de plus laissé passer le train. Une pierre en face de toi, un cœur de pierre. » David fut d’abord un fils, en révolte contre un père qui l’avait abandonné. Un jour, il est devenu père à son tour. Plongeant au plus profond de son enfance et de son histoire pour retrouver en lui la résonance de quelques mots paternels, David interroge inlassablement ce mystère : comment les mots du père font de nous, à notre insu, ce que nous sommes.
Seuls
Ouvrir un livre de Laurent Mauvignier, c’est se préparer à la traversée radicale des cœurs fatigués, malades, ou juste convalescents. Mais quelle traversée ! D’une écriture digne – une fois de plus – d’être directement rattachée au Nouveau Roman, l’auteur continue d’explorer ce que signifie être mort lorsqu’il faut rester vivant. Quatre personnages, le père et son fils, la femme aimée et son amant, se trouvent confrontés au même destin : celui de Tony (le fils) qui aime Pauline sans retour. De silences en désespoirs, Tony s’enferme et c’est le père qui prendra le relais, tentant de dire ce que le fils tait. Les voix se mêlent pour raconter les peines et, à mesure que la narration se déplie, on sent que le drame est inévitable. Comme toujours chez Laurent Mauvignier, il n’y a pas de faux-semblants, pas de concession. Le monde est là, à plat ventre. Et il crie. Meurt de ce que nous l’entendions si peu. Comment dire ? Sinon qu’il faut absolument oser cette traversée douloureuse, car on en ressort plein du meilleur de la littérature : une interrogation sur nos propres actes.
Un sac de billes
Un sac de billes est une autobiographie de Joseph Joffo couvrant les années 1941-1945 de sa vie. Il s’agit de son œuvre la plus connue : elle a été vendue à plusieurs millions d’exemplaires et traduite en 18 langues. L’auteur y raconte les péripéties qu’il a vécues avec son frère Maurice afin d’échapper aux Nazis sous le gouvernement de Vichy jusqu’à la fin de la guerre. Pendant ce voyage, des périodes heureuses et insouciantes alternent avec des moments plus délicats de danger et d’emprisonnement.
La nuit des enfans rois
Sélectionné parmi les meilleurs romans par toute la presse, La Nuit des enfants rois se déroule à toute allure, comme un merveilleux film, d’où l’on sort ébloui. Cela se passe, une nuit, dans Central Park, à New York : sept adolescents sont sauvagement agressés, battus, certains violés. Mais ces sept-là ne sont pas comme les autres : ce sont des enfants-génies. De l’horreur, ils vont tirer contre le monde une haine froide, mathématique, éternelle. Avec leur intelligence, ils volent, ils accumulent les crimes parfaits. Car ces sept-là ne sont pas sept : ils sont un. Ils sont un seul esprit, une seule volonté. Celui qui l’a compris, Jimbo Farrar, lutte contre eux de toutes ses forces. A moins qu’il ne soit de leur côté… Alors, s’ils étaient huit, le monde serait à eux et ce serait la nuit, la longue nuit, La Nuit des enfants rois.
Boy
Lorsque, à la suite d’un accident, Gilles perd la mémoire, il lui faut tout réapprendre, redécouvrir sa vie. Sa femme Lisa lui raconte leur intimité, son charme fou, leur complicité. Mais chacun doute peu à peu de l’autre et le marivaudage prend peu à peu l’allure d’un affrontement sans merci. « Voilà la vie conjugale, une association de tueurs qui s’en prennent aux autres avant de s’en prendre à eux, un long chemin vers la mort qui laisse des cadavres sur la route. Lorsque vous voyez une femme et un homme devant le maire, demandez-vous lequel des deux sera l’assassin. »
L’enfant qui voulait être muet
Julien a neuf ans. Il ne parle plus depuis cinq ans déjà, alors qu’il avait un don extraordinaire pour les langues. Enfant, ballotté de nourrice en nourrice, il a parlé une dizaine d’idiomes. Destiné à une vie de hasard et d’abandon de taudis en taudis, il vit parfois avec son grand-père, sympathique bon à rien, parfois avec sa mère, jolie, pauvre, indifférente et insouciante, qui monnaye ses charmes. Un célèbre philosophe germanopratin, égoïste, riche, charmeur, arrogant, rencontre cet enfant par hasard. Spécialiste du langage sur lequel il prépare « sa grande œuvre », il se met en tête de le faire parler. Le désir d’y parvenir devient obsessionnel, jusqu’à remettre en question son couple et son existence même. Au contact de cet enfant, il découvre qu’il est passé à côté de la vie. Le silence volontaire de Julien lui a donné une terrible leçon d’humilité. Peu à peu, il s’approche d’une victoire incertaine, qui devient sa défaite vis-à-vis des gens qu’il n’a pas su aimer : son épouse, sa mère mourante. Défaite vis-à-vis de cet enfant même, qui s’est pris d’amour pour lui. Le mythe éternel de Pygmalion revu à travers un petit prince des faubourgs parisiens qui fait penser à l’enfant du « Tambour » de Günther Grass.
La chambre
« Le tour de l’île : vingt-quatre pas. Six du nord au sud et d’est en ouest, depuis la porte d’entrée jusqu’à la fenêtre. Les cloisons de planches, la cheminée de marbre et, comme un lac suspendu, le grand miroir – la géographie de la chambre, ses rivages, ses déserts, sa faune, j’en sais tout. Mais le décor, cet étrange décor, acajou et pavé, brocart et chaises dépaillées, qui l’a composé ? Qui, surtout, a donné l’ordre de condamner les portes, puis la fenêtre, la cheminée, de poser des serrures, des verrous, je l’ignore… Et l’enfant ? Lorsqu’on a détaché sa chambre du continent, pourquoi n’a-t-il pas crié ? Pourquoi s’est-il laissé couler ?
À l’origine du crime, qu’y avait-il ?
Quand la foi soulève des montagnes, elle écrase des enfants. Est-ce la foi qu’on trouve au commencement de cette histoire ? Ou bien la peur, la bêtise, le hasard ? Qu’y avait-il « au commencement » ?»
Si on partait…
Souvenirs d’enfance et du croque-mitaine bien-aimé (la mère), dérive libertaire en auto-stop (cela va de soi) d’un tout jeune couple des années soixante-dix, rêves d’évasion d’un instituteur en rupture de ban… d’école ce bijou romanesque cache une grande subtilité de composition. Ses courts chapitres s’appellent, se télescopent, se renvoient une balle légère comme une bulle. Si ses nombreux personnages paraissent perdus, l’écrivain ne leur laisse pourtant jamais la bride .. sur le cou. Leur errance est organisée dans les moindres détails, et on arrive ainsi au terme du voyage… A moins que, grâce à une ultime Pirouette de l’auteur funambule, l’on s’aperçoive que l’on devrait reprendre le livre depuis la première ligne, tant les plaisirs qu’il offre sont divers et inattendus.
Les heures
Il s’agit d’un jeu de miroir entre trois personnages et trois époques : le fil directeur est « Mrs Dalloway », le roman phare de Virginia Woolf, et ses vingt-quatre heures dans la vie d’une femme. On suit donc les trajectoires de ces trois femmes en parallèle sous une plume toute woolfienne : sont contées les désillusions, espérances, petits plaisirs et vrais malheurs des protagonistes, comme si chacune d’entre elle était l’autre, plongée dans un temps différent. Leurs destins convergeront d’ailleurs dans une apothéose littéraire où l’on retrouve les trois figures de la création : l’écrivain, le lecteur et le personnage. Une magnifique méditation sur le temps, l’amour, la mort à travers le récit d’une journée dans la vie de trois femmes. Une œuvre événement unanimement acclamée : lauréate du Prix Pulitzer 1999, du Pen Faulkner 1999, citée au nombre des dix meilleurs romans publiés en 1998 par le New York Time, le Los Angeles Times, Publihsers Weekly, nominée pour le Prix du Cercle de la Critique : Les Heures confirment l’exceptionnel talent d’un auteur enfin reconnu comme l’une des figures majeures de la littérature américaine.
Max
Lyon. Janvier 43. Un homme vit entre ombre et lumière. Côté lumière, il se fait appeler Jacques Martel, marchand de peintures et bientôt galeriste à Nice. Côté ombre, on le désigne par un prénom, Max, depuis que de Gaulle l’a missionné pour unifier les mouvements de la Résistance. Qui de Max ou de Martel s’est épris d’Agathe, étudiante en histoire de 21 ans ? Nul ne le saura… Elle lui apparaît comme une fleur sur un terrain ravagé par la guerre ; il lui fait l’effet d’un provincial exilé de la politique, désormais incapable de s’engager dans la Résistance pour défendre une certaine idée de la France. Entre eux, des mots s’échangent, des émotions où Michel Quint donne à entendre un autre Moulin, lucide sur son destin, mais inquiet parce qu’il lui semble avoir déjà croisé cette jeune femme.
Orfenor – Tome 2 – Tristan
Dans la grande propriété de Blajan au charme intemporel, Natalène et Tristan s’aiment depuis l’enfance. Tristan, le musicien surdoué, est devenu célèbre. Natalène, sa mystérieuse cousine, garde encore le secret de ses origines gitanes, quand son père, tous les ans, la ramène au domaine, provocante et dépenaillée, après un séjour quelque part dans le nord. Quelle force pousse la jeune femme à toujours reprendre la route pour retrouver ceux de son clan, ces voyageurs qui ont choisi l’errance, la poésie et l’absolu ? Quelle destinée attend ces amoureux si différents et si complémentaires ? Quelle que soit l’aventure, le tourbillon de la vie les emportera vers un avenir incroyable…
Orfenor – Tome 1 – Natalène
Le jour où sa mère l’a abandonné dans la vaste maison de Blajan, Tristan s’est mis au piano et a joué six heures d’affilée. Il n’a plus jamais cessé. Tristan grandit avec sa musique à Blajan, sous l’aile de son grand-père, inflexible et extravagant chef de clan, avec ses cinq cousins, nichée turbulente semée là par la génération précédente. Parmi eux il y a Natalène. Elle a l’âme farouche et les yeux jaunes, elle est brune de peau et légère comme un oiseau. La même liberté, la même brûlure coulent dans leurs veines. Peu à peu la force qui les unit va devenir la plus secrète des histoires d’amour. Mais Natalène a un père bohémien qui chaque année l’arrache à Blajan et à Tristan sans jamais dire quand il la leur rendra. Et chaque automne la ramène à l’improviste. Obstinément muette sur cette autre vie, couverte de bleus, sale et provocante, chaque fois différente de celle qui était partie, donnant à leur amour des couleurs sombres, mystérieuses et ensorcelantes.
Scandales
La célébrité apporte son lot de désagréments, Angelo Manzini l’a appris à ses dépens. Depuis qu’il a quitté sa maîtresse, celle-ci menace de révéler leur liaison au reste du monde, risquant de lui faire perdre son titre et sa fortune. Alors, Angelo n’a pas le choix : il doit étouffer l’affaire par tous les moyens possibles… Six mois… Cela faisait six mois que Nate Evans, homme d’affaires réputé, était introuvable. Aussi, pour sa première apparition publique, les paparazzis se pressent autour de lui, déterminés à découvrir le secret entourant sa disparition. Mais Nate a assuré ses arrières : la presse aura droit à son scoop, simplement pas celui auquel elle s’attend… Dans quelques minutes, Santos Cordero sera rejoint au pied de l’autel par Natalie Montague, l’héritière d’une grande famille aristocratique d’Espagne, et le mariage le plus médiatisé de l’année sera célébré. Dans quelques minutes… ou jamais. Car Natalie s’est enfuie, et c’est à sa sœur, Alexa, que revient la lourde tâche de l’annoncer.
La théorie de la tartine
En 2006, lorsque Marianne découvre sur le net une sextape postée par son ex, elle ne trouve pour l’aider qu’un hacker immature et un journaliste visionnaire qui croit qu’Internet va transformer le monde. Dix ans et les chocs de la jeunesse (enfants, travail, amours) plus tard, que deviennent notre ex-étudiante blogueuse, le jeune pirate et l’homme de presse idéaliste ? Internet a tout bousculé…
Trente ans et des poussières
C’était à Manhattan, dans les années 80. Corrine était courtière en Bourse ; Russell éditeur. Ils avaient trente ans et des poussières. Leurs amis les trouvaient beaux et spirituels. Mais … Mais Corrine a voulu des enfants et Russell n’était pas prêt. Jeff s’est remis à prendre de la dope, Trina Cox est arrivée, et soudain, tout s’est mis à déraper. Ce n’est pas grave, ont-ils pensé. Juste une petite erreur de script. Ils n’avaient oublié qu’une seule chose : dans la vie, on ne tourne pas une deuxième fois les scènes ratées. Le 18 octobre 1987, les golden boys se jetaient du haut des immeubles, à Wall Street.
La première chose qu’on regarde
Le 15 septembre 2010, Arthur Dreyfuss, en marcel et caleçon Schtroumpfs, regarde un épisode des Soprano quand on frappe à sa porte.
Face à lui : Scarlett Johansson.
Il a vingt ans, il est garagiste.
Elle en a vingt-six, et quelque chose de cassé.
Cœur naufrage
Lyla, à l’aube de ses 34 ans, est célibataire, casanière, solitaire. Seuls son travail de traductrice et Zoé, sa meilleure amie fantasque, lui permettent d’échapper à la routine d’un quotidien bien huilé. Jusqu’au jour où un étrange message la renvoie brusquement dix-sept ans en arrière. Été 1998. Lyla a seize ans, une mère abusive et des envies d’ailleurs. En vacances sur la côte atlantique, elle rencontre Joris, un surfeur dont elle tombe amoureuse. Quand elle comprend qu’elle est enceinte, il est trop tard.
Cœur-Naufrage, roman choral, raconte en alternance l’adolescence de Lyla et les conséquences de cet été-là : pour l’adulte qu’elle est devenue, qui porte le secret de son accouchement sous X, et pour Joris, qui découvre à contretemps ce qui s’est joué dix-sept ans auparavant. Les accidents de la vie, les non-dits, les malentendus façonnent nos existences – mais est-il jamais trop tard pour rattraper certains rendez-vous manqués ?
Enfant terrible
Qu’y a-t-il au bout d’une fuite en avant ? Los Angeles, 2013. Si Kennedy Marr possède de nombreux talents – pour l’écriture, pour l’ivresse, pour la pornographie –, il y a un domaine dans lequel il frôle le génie : celui d’ignorer tout ce qui le dérange. Son éditeur, par exemple, qui attend depuis des années son nouveau roman ; son redressement fiscal, qui porte sur près de 1 million de dollars ; ou encore sa mère, gravement malade en Europe. À force d’ignorer les réalités pour s’abandonner à ses seuls plaisirs, il est aujourd’hui dans l’impasse. Seul un miracle pourrait le sauver de la faillite financière et spirituelle. Et ce miracle a lieu.
Deux petits pas sur le sable mouillé
L’histoire commence sur une plage, quand Anne-Dauphine remarque que sa petite fille marche d’un pas un peu hésitant, son pied pointant vers l’extérieur. Après une série d’examens, les médecins découvrent que Thaïs est atteinte d’une maladie génétique orpheline. Elle vient de fêter ses deux ans et il ne lui reste plus que quelques mois à vivre. Alors l’auteur fait une promesse à sa fille : « Tu vas avoir une belle vie. Pas une vie comme les autres petites filles, mais une vie dont tu pourras être fière. Et où tu ne manqueras jamais d’amour « . Ce livre raconte l’histoire de cette promesse et la beauté de cet amour. Tout ce qu’un couple, une famille, des amis, une nounou sont capables de mobiliser et de donner. Il faut ajouter de la vie aux jours, lorsqu’on ne peut plus ajouter de jours à la vie.
La cote sauvage
Après deux ans de service militaire, Olivier revient passer ses vacances dans la maison de famille bretonne, où l’attendent sa mère et ses deux sœurs. La plus jeune, Anne, à laquelle il est tendrement attaché depuis l’enfance, lui apprend qu’elle va épouser Pierre, le meilleur ami d’Olivier. Quand Pierre les rejoint en Bretagne, Olivier, sacrifiant leur amitié, va tenter d’empêcher le mariage ; il décourage sa sœur, inquiète et humilie Pierre. Pourquoi veut-il que sa sœur Anne reste auprès de lui ? Est-ce un amour qui n’ose pas dire son nom ? Olivier arrivera-t-il à changer comme la saison et à redécouvrir l’autre versant de sa vie ? Il est capable de tout, silencieusement, même de se tuer, et le paysage doux, de brume et de soleil voilé, ne sera peut-être plus que le cadre ultime de sa vie.
Une passion
» Je veux parler d’amour dans ces pages, toutes ces pages. Tout ce qui a été écrit sur terre, dit, murmuré, hurlé, crié, parle d’amour… Trois fois j’ai vécu dans ma vie de moniale les incursions du divin – ces instants de suffocation où le ravissement et la terreur se confondent. Chaque fois, oui, chacune de ces trois fois monta tout aussitôt en moi un cri : Ah, Seigneur, pas sans Abélard, pas sans lui ! » Pour dire la passion éprouvée au plus profond de l’âme et du corps, Christiane Singer revit celle d’Héloïse, quintessence de l’amante et de la mystique. Elle nous donne à travers cette confession tout à la fois païenne et spirituelle, ce bréviaire fou, cette exaltation unique du plaisir et de l’extase, un texte qui restera parmi les plus intenses jamais écrits sur l’amour.
D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu de chance. Pas étonnant que ma famille m’ait surnommée » La Poisse « ! Avec moi, les catastrophes s’enchaînent ! Ma dernière tuile en date ? Un fou dangereux m’a forcée à quitter mon Iowa natal. Direction New York et la somptueuse demeure de mon oncle et ma tante. Le Paradis. Ou presque. Car ma cousine Tory s’est mis en tête qu’elle possédait des dons de sorcellerie, et elle compte bien s’en servir contre moi si je refuse de marcher dans ses combines. Et surtout si je continue à flirter avec Zach, son charmant voisin.
Victoria et le vaurien
Après une enfance passée sous le soleil de Jaipur, Victoria doit rentrer en Angleterre pour y trouver un mari. A seize ans, elle a déjà une idée fort précise de l’époux idéal… Et Lord Malfrey semble bien répondre à ses critères. Tout serait pour le mieux sans l’odieux capitaine Carstairs. Cet ignoble individu ne cesse de lui rabâcher que Malfrey est un vaurien ! Et s’il avait raison ? Et si la détestable attitude du capitaine envers Victoria cachait en fait un sentiment bien plus tendre ?
L’arbre à musique – Livre neuf
Adama, le vieux de Kwotu, s’affairait autour du repas qu’il servait à ses moutons, canards, pintades, ainsi qu’aux cent poussins parisiens achetés la veille à l’arrivage d’un jumbo jet. Tout se déroulait comme dans un rite quotidien : les animaux premiers servis, puis, assis ou accroupis sur des tabourets, des pierres, et des bidons d’essence, nous créions un grand cercle autour du bol dans lequel nous puisions de nos mains droites. Du riz et du poisson, quelques légumes : ce repas chaque jour nous revenait, de même qu’il revenait à quiconque ce jour là était présent parmi nous. Un roman composé des pastiches de rencontres de tous les types dans un petit village de pêcheurs translucides sous le soleil au cœur de la grande ville, un chef lieu enclavé, des bolongs lagunaires, un village devenu périphérie d’une capitale. Les voyages et la trompette du narrateur l’ont conduit à de multiples rencontres, réelles par l’envie de connaître, peut-être imaginées, par celle de faire connaître.
L’enfant multiple
Entre son père musulman d’Egypte, et sa mère, chrétienne libanaise, Omar-Jo est un enfant heureux ! Aussi souvent qu’il peut, il va dans les montagnes, retrouver son grand-père, troubadour. Il a douze ans. La vie est belle ! Mais il habite Beyrouth. En 1987, les hommes se font la guerre… Un beau dimanche ensoleillé, devant la porte de chez eux … » Papa ! Maman ! » L’explosion… Assourdissante, meurtrière, lui arrache plus que la vie… Ses parents… Son bras… L’exil. A Paris, le petit garçon aux prunelles d’Orient rencontre Maxime le forain… Son manège périclite ? Omar-Jo va le sauver ! Sur la piste, au milieu des chevaux et des enfants rieurs, il caracole, chante et danse comme son grand-père au village. Il veut vivre ! Et sous les doigts magiques de son unique main, tout se transforme en or…
Histoire du fils
Le fils, c’est André. La mère, c’est Gabrielle. Le père est inconnu. André est élevé par Hélène, la sœur de Gabrielle, et son mari. Il grandit au milieu de ses cousines. Chaque été, il retrouve Gabrielle qui vient passer ses vacances en famille. Entre Figeac, dans le Lot, Chanterelle ou Aurillac, dans le Cantal, et Paris, Histoire du fils sonde le c Avec ce nouveau roman, Marie-Hélène Lafon confirme la place si particulière qu’elle occupe aujourd’hui dans le paysage littéraire français. Marie-Hélène Lafon est professeur de lettres classiques à Paris. Tous ses romans sont publiés chez Buchet/Chastel.
Les Jeudis de Charles et de Lula
Charles et Lula furent amants, autrefois, et ils ne le sont plus… Une complicité profonde, tenace, miraculeuse, les lie toujours l’un à l’autre ; comme s’ils n’avaient pas encore échangé tous les mots, tous les sentiments, toutes les idées qui tissent leur longue intimité… Ce vieux couple, cet ancien couple, décide donc, à l’initiative de Lula au début, de se retrouver de temps à autre, juste pour parler. Pour se dire tout ce qui, entre eux, n’a pas encore été dit… Ils se rencontrent alors, en général le jeudi. De quoi parlent-ils ? Des hommes, des femmes, de l’amour, de l’histoire, de la vérité, du mensonge. Le passé, leur passé, fait parfois retour dans leur conversation. Avec son lot de malentendus et d’espérances. Que sont-ils devenus ? Est-ce que le crépuscule de leur vie aura tenu les promesses de l’aube ?
Étoile errante
Pendant l’été 1943, dans un petit village de l’arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu’alors sereine, elle va connaître la peur, l’humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Une fois la guerre terminée, Esther décide avec sa mère de rejoindre le jeune État d’Israël. Au cours du voyage, sur un bateau surpeuplé, secoué par les tempêtes, harcelé par les autorités, elle découvrira la force de la prière et de la religion. Mais la Terre promise ne lui apportera pas la paix : c’est en arrivant qu’elle fait la rencontre, fugitive et brûlante comme un rêve, de Nejma, qui quitte son pays avec les colonnes de Palestiniens en direction des camps de réfugiés. Esther et Nejma, la Juive et la Palestinienne, ne se rencontreront plus. Elles n’auront échangé qu’un regard, et leurs noms. Mais, dans leurs exils respectifs, elles ne cesseront plus de penser l’une à l’autre. Séparées par la guerre, elles crient ensemble contre la guerre. Comme dans Onitsha, avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans Étoile errante le récit d’un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d’être captifs de la guerre, tant que l’idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.