Dixie
Le Sud… A Savannah comme à Charleston, ce sont les roses à Noël, les maisons à colonnes blanches, les élégantes qui se promènent sous les frondaisons de chênes géants ou les allées de magnolias éclatant de fleurs pâles, mais c’est aussi, cette fois, les soleils rouges sur les champs de bataille et les orages dans la nuit. En dépit de l’époque, 1862, et de la guerre, celle de Sécession, Elizabeth est une jeune femme de tous les temps, indépendante et amoureuse. Deux fois veuve, on pourrait même dire trois, elle rêve de bonheur, physique et sentimental. Pour les jeunes gens, elle représente l’éternel féminin. Autour d’elle la guerre devient plus sanglante. A vingt-huit ans, faisant fi des conventions et des préjugés, elle va redécouvrir l’amour dans un simple soldat. Bien d’autres personnages animent cette fresque où le rire de la vie se mêle aux larmes de l’Histoire, mais ce sont les enfants qui surgissent finalement au premier plan avec Miss Llewelyn, l’intendante galloise, la seule qui les comprenne et sache leur expliquer ce qu’ils pressentent: la victoire ne doit pas cacher l’avenir. Et Dixie, le chant du Sud, flotte sur ce monde comme un cri d’amour. » C’est pour retrouver ce que m’ont dit mon père et ma mère que j’ai écrit mes romans sur le Sud. Maman surtout. J’avais douze ans lorsqu’elle m’a avoué que, malgré toutes nos victoires, nous avions été battus. Le Sud avait perdu. Cela a marqué toute ma jeunesse, et je revois encore maman se cachant le visage. Curieusement, dans mon livre, les enfants ont neuf, dix, onze ans, l’âge où je croyais encore à mon pays vainqueur… » J.G.
La source
Ceci est un roman. Le roi David et Abisag la Sulamite, Hérode le Grand, le général Petrone, Vespasien et Titus, Flavius Josèphe et Maïmonidès ont vécu. Acre, Zefat et Tibériade sont toujours debout en Galilée. Les descriptions que nous en donnons sont exactes : mais Makor (la source en hébreu), son site, son histoire et ses fouilles sont purement imaginaires » (note de l’auteur). En 1964, grâce au financement d’un multimillionnaire américain, quatre archéologues entreprennent des fouilles sur le site de Makor en Israël. Ils mettent au jour des vestiges témoignant d’une présence humaine millénaire sur cette terre. Ces chercheurs sont les héros contemporains du roman, qui en compte bien davantage. En effet, à chacune de leurs découvertes, Michener nous entraîne à la suite des générations d’hommes et des femmes de Makor, depuis la préhistoire jusqu’à la création de l’État d’Israël, en 1948. Makor, ou « la source » en hébreu. Les fouilles nous rapprochent toujours plus de cette source d’origine et chaque strate du site mise au jour amène l’évocation des temps forts de l’histoire d’Israël : la vie des premiers Hébreux, l’émergence d’un sens de Dieu et l’apparition du monothéisme, la conquête de Canaan, la lutte contre les envahisseurs au temps du roi David, l’occupation romaine, l’avènement du christianisme, les croisades, l’arrivée des Arabes, la fondation de l’État juif. James A. Michener a conçu cette saga titanesque d’après ses minutieuses recherches sur le terrain. De cette somme considérable de connaissances, il tire un récit vivant, extrêmement réaliste et précis. Servi par une écriture poignante et exaltante, La Source est un roman haletant qui retrace dans un doux vertige un pan fondateur de l’histoire mondiale.
Je viens
« Je viens » est un roman comique. Il mouline les sujets qui fâchent, le racisme qui a la vie dure, la vieillesse qui est un naufrage, et les familles que l’on hait. Il illustre une fois de plus les lois ineptes de l’existence et leurs multiples variantes : l’amour n’est pas aimé, le bon sens est la chose du monde la moins partagée, les adultes sont plus immatures que les enfants, les riches se reproduisent entre eux et prospèrent sur le dos des pauvres, etc. Il vérifie aussi la grande leçon baudelairienne, à savoir que le monde ne marche que sur le malentendu. Charonne, personnage récurrent des romans d’Emmanuelle Bayamack-Tam et narratrice de la première partie est précisément celle qui vient chambouler cet ordre des choses, qui est aussi un crime contre l’humanité. Abandonnée deux fois (par ses parents biologiques puis par ses parents adoptifs), grosse, noire (ou perçue comme telle), Charonne est mal partie dans la vie mais elle va imposer sa vitalité irrépressible et la force agissante de son amour, quand bien même cet amour n’est ni reconnu ni apprécié (cf. les lois ineptes de l’existence). Mais pour accablante qu’elle soit, la réalité devrait pouvoir s’écrire sans acrimonie, dans une langue qui serait celle de la farce ou du vaudeville, avec lequel cette histoire a beaucoup à voir. « Je viens » est un roman fétichiste, investi par les objets, ceux que l’on achète, collectionne, inventorie, transmet. Ce livre est une maison, Bleak House dickensienne dans laquelle chaque narratrice (elles sont trois) s’aménage une chambre à soi. Certains éléments décoratifs ont été chinés virtuellement (l’ottomane, les papiers peints vintage…), d’autres encore appartiennent à l’espace du dedans, souvenirs fabriqués, malentendus et haines tenaces, tout aussi concrets que les autres.
Val Paradis
Un jeune marin à peine sorti d’une adolescence rêveuse fait escale à Valparaiso vers la fin des années 50. En une nuit, le jeune homme va faire, dans ce port mythique, l’épreuve physique, concrète, violente, de tous les clichés romanesques soudain concentrés là : les filles, la drogue, l’errance, et surtout l’alcool, absorbé jusqu’à l’anéantissement de la pensée. Une sorte d’épreuve initiatique à quoi va s’ajouter la découverte d’un étrange pouvoir, celui de rencontrer sans cesse des personnages bavards, d’attirer les récits, de combiner les mots… Voici le premier roman d’Alain Jaubert
La voie radieuse
Publié en 1987 (et l`année suivante en traduction française). La Voie radieuse est sans doute le roman le plus ambitieux de Margaret Drabble -celui en tout cas qui a conquis le plus large public. La descente aux enfers d’une femme à qui tout jusque-là semble avoir réussi. Un classique de la quête de soi et la démolition sans pitié de cette construction en trompe-l’œil qu’on appelle le succès.
La mort de Mathusalem
Voici Temerl, qui recherche de ville en village son jeune mari mystérieusement disparu ; Yossele, l’enfant prodige qui apprend tout seul les logarithmes – ce qui inquiète beaucoup sa mère. Et Max Stein, qui tombe toujours amoureux des femmes de ses meilleurs amis… Du shtetl polonais aux cafétérias américaines, de la Varsovie de jadis au New York d’aujourd’hui, Isaac Bashevis Singer convoque ici tous les personnages que nous avons aimés à travers ses précédents livres et illumine leurs vies par la magie de l’esprit.
L’esclave
(Réédition). Jeune juif rescapé d’un pogrom, Jacob est vendu comme esclave à un paysan dont la fille, Wanda, s’éprend de lui. Jacob lutte d’abord contre cet amour, mais la passion est finalement la plus forte. Quand il retrouve son village natal, le souvenir de Wanda le hante. Il retourne la chercher et en fait sa femme. Convertie au judaïsme, elle se fait passer pour sourde et muette, afin de cacher son origine. Jusqu’au jour où, mettant au monde un fils, elle se trahit et meurt.
La mariée des célibataires
Stephen Koch est un enseignant et un romancier. Il a été enseignant à l’Université Columbia de 1977 à 1998. Il a également enseigné à l’Université d’État de New York à Stony Brook, à l’Université de Princeton, et à l’École des arts à Columbia. Il est auteur, notamment, de The End of Innocence, The Free Press, New-York, 1994, La fin de l’innocence, les intellectuels d’Occident et la tentation stalinienne : 30 ans de guerre secrète, Grasset, Paris, 1995. Il vit à Manhattan, New York.
Ou sont les hommes ?
Quatre Vénus noires, version nineties. Savannah, trente-six ans et, ô calamité, toujours célibataire. Bernadine, un mari qui se prend pour J. R. Ewing et la trompe avec sa secrétaire, une Blanche ! Robin, entichée d’un petit ami volage, et enfin Gloria, super-maman qui berce dans les Kilos superflus ses blessures d’amour. Quatre amazones d’Arizona, lancées sur la carte du Tendre, aux abords de la funeste quarantaine. Une seule question ponctue leur course : Savannah, soeur Savannah, ne vois-tu rien venir ? Que faut-il faire pour séduire le bel Apollon ? Qui de la puritaine ou de la frivole trouvera l’homme idéal ? Mi-coeurs d’artichaut, mi-femmes fatales, les super-nanas génération McMillan n’en finissent pas d’effeuiller la marguerite à la recherche de Mr Right !
Mon père
Mon Père c’est, d’une certaine manière, l’éternelle histoire du père et du fils et donc du bien et du mal. Souvenons-nous d’Abraham. Je voulais depuis longtemps écrire le mal qu’on fait à un enfant, qui oblige le père à s’interroger sur sa propre éducation. Ainsi, lorsque Édouard découvre celui qui a violenté son fils et le retrouve, a-t-il le droit de franchir les frontières de cette justice qui fait peu de cas des enfants fracassés ? Et quand on sait que le violenteur est un prêtre et que nous sommes dans la tourmente de ces effroyables affaires, dans le silence coupable de l’Église, peut-on continuer de se taire ? Pardonner à un coupable peut-il réparer sa victime ? Mon Père est un huis clos où s’affrontent un prêtre et un père. Le premier a violé le fils du second. Un face à face qui dure presque trois jours, pendant lesquels les mensonges, les lâchetés et la violence s’affrontent. Où l’on remonte le temps d’avant, le couple des parents qui se délite, le gamin écartelé dont la solitude en fait une proie parfaite pour ces ogres-là. Où l’on assiste à l’histoire millénaire des Fils sacrifiés, qui commence avec celui d’Abraham. Mon Père est un roman de colère. Et donc d’amour.
Trente ans durant, de par la volonté de Louis XV et sous la direction du prince de Conti, puis du comte de Broglie, un service secret — le Secret du Roi – fonctionne à l’insu des ministres et de la cour. Son objectif? Asseoir Conti sur le trône de Pologne, seul trône électif en Europe. Dans un deuxième temps. après le désastreux traité de Paris qui conclut la guerre de Sept Ans, il s’agit d’organiser la revanche contre l’Angleterre, notamment en préparant un débarquement sur la côte anglaise. …..
La femme d’affaires
Belle, élégante, Claudia Monti dirige avec maestria la Société Mondiale de Communication dont les filiales, de New York à Saint-Pétersbourg, négocient contacts et contrats pour les magnats de ce monde. Une femme d’affaires dont l’autorité n’a d’égale que la séduction. Mais pourquoi, dans son ombre, ces personnages énigmatiques – Paolo Verazzi ou John Capitano – dont les activités occultes et les manipulations financières déploient sur un monde sans loi leur redoutable filet de fiduciaires douteuses et de sociétés-écrans ? Quels liens unissent la présidence de SMC et maître Thomas Carouge, ex-ministre des Transports et récent bailleur de fonds d’une étrange maison de repos où Claudia Monti fait de fréquentes visites ? Et pourquoi le commissaire Barget, qui mène, avec Mme la Juge Anne Quilacci, l’enquête sur les troubles activités de l’avocat, a-t-il très vite la bizarre sensation que la jeune femme ne lui est pas inconnue ? En filigrane de la guerre sans merci que se livrent les mafias internationales, La femme d’affaires, autant qu’un roman policier haletant, est aussi le récit dramatique du combat d’une femme à l’adolescence brisée par les chaos de l’Histoire pour forger, au risque de se perdre, son propre destin.
Les porteurs d’eau
L’action de ce nouveau roman d’Atiq Rahimi se concentre en une seule journée : le 11 mars 2001. Ce jour-là, les Talibans détruisent les deux Bouddhas de Bâmiyan, en Afghanistan… Un couple à Paris au petit matin. Tom se lève et s’apprête à partir pour Amsterdam. Il a décidé de quitter sa femme, Rina, qui dort près de lui. Tom est afghan, commis-voyageur, exilé en France. Il souffre de paramnésie, la sensation obsédante de déjà-vu ou déjà-vécu. À Amsterdam, il a rendez-vous avec sa maîtresse, une mystérieuse Nuria. Mais elle a disparu. Lui croit que sa vie bascule quand une vieille femme, Rospinoza, lui révèlera une toute autre histoire… Un couple à Kaboul au petit matin. Yûsef se lève pour remplir sa tâche quotidienne de porteur d’eau. Il risque sinon la colère des Talibans et 97 coups de fouet sur le dos. Il doit s’arracher à la contem- plation de Shirine, la femme de son frère, parti en exil. Candide et solitaire, il éprouve la naissance d’un sentiment étrange, que lui révèle son ami, un marchand sikh afghan, converti au bouddhisme. Et c’est lui, le petit porteur d’eau, qui alors fera basculer la vie des siens… Un roman où se mêlent les contes et la sagesse d’autrefois, avec la cruauté de l’histoire contempo- raine, et deux destins parallèles, tragiques et bouleversants, qui sans jamais se croiser livrent un grand récit poignant, polyphonique, sur l’exil, la mémoire, l’amour et la liberté.
Rhapsodie des concertants
Youcef Tounsi est l’auteur de plusieurs ouvrages. Entre théâtres, romans, récits et nouvelles, son œuvre puise sa respiration dans les détours des havres historiques de l’Algérie. Rhapsodie des concertants est son dernier roman paru chez les éditions APIC.
Miroir de nos peines
Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire, où la France tout entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches.
Les fleuves impassibles
Dans Au secours Morphée !, Akram El Kébir, journaliste et romancier, s’intéressait à un personnage qui passait le plus clair de son temps à dormir pour rêver sa vie. Dans son nouveau roman, Les Fleuves impassibles, les héros de l’histoire rêvent leur vie, aspirent à une meilleure existence mais, cette fois-ci, ils décident de passer à l’action ! Akram El Kébir continue d’explorer l’âme humaine et la société dans laquelle il vit, dans son roman Les Fleuves impassibles – qui revoie de par son titre au célèbre poème « Le Bateau ivre » du poète français du XIXe siècle Arthur Rimbaud, mis en musique un siècle plus tard par Léo Ferré –, et ce, à travers l’histoire d’un jeune homme, qui entreprend la plus folle des aventures pour une vie meilleure. Paru en octobre 2019 aux éditions APIC, le roman commence lorsque notre héros, Zaki, 24 ans, gérant du café « Les deux Mégots », tombe sur un article de journal annonçant que deux bateaux-taxis reliant la ville d’Oran à la commune balnéaire d’Ain El Turk sont mis en service.
Misérable Miranda
Un doberman dépressif? Un ouistiti somnambule? Un iguane irritable? Une seule solution: Miranda! Tout Londres ne parle que des miracles de cette jeunes et jolie psy pour animaux. Dommage que son don pour décrypter les névroses de ses patients à poils et à plumes s’évapore dés qu’elle rencontre un homme. Car la vie amoureuse de Miranda est une véritable catastrophe. La preuve : elle était sur le point de se marier avec Alexander quand elle a brutalement découvert sa vraie nature. Et ce n’est pas la réapparition de son premier amour, James – avec qui elle a commis l’irréparable- qui va l’aider à inverser la tendance. Quoique…
Alaska
Dès l’enfance, ici, on est rompu à la survie. Dans cette famille de pionniers en Alaska, on ne pleurniche pas, trois générations s’entrecroisent pour le prouver. Pêcheuses, pêcheurs, trappeurs, trappeuses, chasseurs ou chassées, la force des liens se mesure au courage, à la capacité de tenir la bouteille, d’encaisser les coups et au don pour raconter des histoires. Tous ont appris très tôt que les bananes portent la poisse sur les bateaux, c’est l’oncle qui le dit. On sait que les hameçons vont se ficher partout quand on les lance, un mannequin à l’hôpital peut en témoigner. Même les poissons dans ces récits semblent parler tant ils sont en vie, tant ils se battent, eux aussi, contre les éléments. Dans chaque histoire de ce premier ouvrage magistral, Melinda Moustakis donne à voir des paysages d’une rudesse que seule la beauté de l’Alaska peut atténuer, des personnages que seuls le rire, la famille et les histoires peuvent apaiser.
Eugène et moi
Vendu sans bandeau – Katherine, la blonde et Eugène, la rousse n’ont rien en commun sauf leur vingt ans et un mot d’ordre : « sans risque la vie est trop triste ». À l’affût des moindres surprises de la vie, Eugène initie Katherine à la liberté la plus radicale. On tremble, on rit, on court derrière elles de Mexico à Paris et de Paris à Saint-Tropez en plein cœur des années 70. Dans ce feuilleton illustré aussi trépidant que la cavale de Thelma et Louise, Katherine Pancol distille des souvenirs très personnels de sa jeunesse. À travers la folle énergie de ses personnages, s’affirment les convictions de cette grande romancière du féminin.
Nous
Paris, Amsterdam, Munich, Vérone, Venise, Florence, Rome, Naples. Le Louvre, le musée Van-Gogh, la place Saint-Marc. Terrasses ensoleillées, trattorias bondées : l’été s’annonce chargé pour les Petersen. Douglas, le père, est extatique. Connie, la mère, est plus mesurée. Pour Albie, leur fils de dix-sept ans, c’est carrément l’enfer. Et pour tous, c’est peut-être l’occasion d’un nouveau départ. Douglas le sait, c’est sa dernière chance de prouver que derrière le biochimiste coincé se cache un mari attentionné et un père superfun. Connie, elle, va devoir affronter le souvenir de celle qu’elle était, cette étudiante en art qui sillonnait l’Europe en quête de folles expériences. Et celle qu’elle est devenue, une épouse rangée qui voudrait bien passer à autre chose. Quant à Albie, grand photographe en herbe, entre fugues et passion amoureuse, arrivera-t-il à renouer avec son père et à voler enfin de ses propres ailes ? Crise de la cinquantaine, crise de couple, crise d’adolescence : Nous, c’est vous.
Sous le soleil de tes cheveux blonds
L’une est blonde, secrète et bourgeoise. Au lycée, on la surnomme Brigitte. L’autre, extravertie et instable, répond au nom de Brune. Toutes deux sont encore des jeunes filles pleines d’avenir. Ensemble, elles se le promettent, elles pourront tout vivre. Traversant les années folles de la jeunesse, elles découvrent la joie d’aimer, de danser, de rire et de boire jusqu’au petit matin en rêvant à leurs destins de femmes. Mais un étrange jour d’été, tout s’arrête brusquement. Sans donner aucune explication, Brigitte rompt leur amitié et disparaît. Les années passent mais n’effacent pas la douleur de l’absence. Lorsque Brune tombe enceinte, le moment est venu de comprendre ce qui s’est joué entre elles, ce qui les a unies puis séparées. D’autant que Brigitte, dont elle n’avait plus la moindre nouvelle, revient la hanter : dans ses rêves, elle aussi attend un enfant. Avec brio, Agathe Ruga explore une tranche de vie aussi enivrante que violente, celle des premières fois, de l’éveil de la féminité, du passage à l’âge adulte et des désillusions, jusqu’à la délivrance.
Les sortilèges du cap Cod
Professeur dans une université du Connecticut, Jack Griffin est invité au cap Cod avec sa femme Joy, le temps d’un mariage. Le week-end, qui s’annonçait enchanteur, se révèle dévastateur. Il sonne le glas du couple, réveille les espoirs déçus, les conflits jamais résolus. Joy regagne le Connecticut, tandis que Jack part pour Los Angeles. Un an plus tard, le mariage de leur propre fille scelle leurs retrouvailles. Elles sont d’autant plus mouvementées que, cette fois, Jack transporte non seulement les cendres de son père, dans le coffre de sa voiture depuis un an et demi, mais aussi celles de sa mère, décédée six mois plus tôt, et dont l’esprit sarcastique ne le lâche pas une seconde. Dans Les Sortilèges du cap Cod, Richard Russo déploie subtilement ses thèmes de prédilection la famille, la transmission ou encore le couple et ses compromis avec un humour grinçant qui sait faire place à l’émotion pure.
C’est bel et bien un guide touristique que devait initialement composer, pour un éditeur spécialisé, l’auteur de L’Ecume des jours. En 1950, il remania son texte, lui donnant un ton plus personnel, fait de sérieux et de bouffonnerie, de fantaisie et de poésie indissolublement mêlés.
Le Saint-Germain-des-Prés des années cinquante y apparaît tel qu’en lui-même, présenté et décrit avec brio et légèreté par celui qui en fut l’une des plus étincelantes figures. Le Flore, Le Tabou, La Rhumerie et autres lieux illustres ; les personnalités, de Jean-Paul Sartre à Claude Luter, de Simone Signoret à Mireille ; le bouillonnement artistique et intellectuel, les courants novateurs de la littérature, de la chanson, du théâtre, du jazz bien sûr. Suivez le guide ! Il sait tout, devine tout, s’amuse de tout. et nous laisse, sans en avoir l’air, un document de premier ordre sur une époque qui n’a pas fini de susciter des nostalgies.
Ce coffret comprend le livre ainsi qu’un livret à part composé de documents inédits ayant appartenu à Jean Suyeux : dessins, manuscrits, notes ainsi que quelques photos, et un CD de trois chansons.
Windows on the world
Vous connaissez la fin: tout le monde meurt. Certes la mort arrive à pas mal de gens, un jour ou l’autre. L’originalité de cette histoire, c’est que tous ses personnages vont mourir en même temps et au même endroit. Est-ce que la mort crée des liens entre les êtres ?
Les marches de sable
« Depuis des années, le pouvoir change de mains. Les croyances soudain s’emportent et c’est l’enchaînement des tueries, des représailles, des vengeances. »
Non, ce n’est pas le Moyen-Orient d’aujourd’hui: nous sommes en Egypte, au IVe siècle. Pour fuir ce monde déchiré, pour échapper à leur passé – ou à leur destin -, trois femmes se réfugient, seules, dans le désert.
Athanasia, la femme usée; Marie, la courtisane; Cyre, la fillette… Au sein de cette terre de soif et de poussière, trois générations se rencontrent, figures intemporelles de l’espérance humaine. Mais où mènent les marches de sable ? Vers le mirage ou l’oasis ?
Un cri surgi de la nuit
Yaya est un jeune étudiant de vingt-trois ans. Ployant sous le fardeau de sa condition d’enfant illégitime, abandonné dès la naissance par une mère au destin tragique, brouillé avec un grand-père qui l’a élevé seul, mais, surtout, l’âme ruinée par le viol d’une amie auquel il a assisté, impuissant, à treize ans, il se réfugie dans la solitude et une foi solide. L’auteur nous entraîne dans une histoire sombre, dans laquelle le lecteur assiste à la destruction d’un homme par les non-dits et l’hypocrisie d’une société encore plus sombre.
Tworki
Jurek, un jeune rêveur passionné de poésie, s’installe à Tworki, un hôpital psychiatrique à quelques kilomètres de Varsovie où il vient d’être embauché. De lui, de son histoire, nous ne savons rien ou presque : tout juste partage-t-il avec nous son goût des lettres, tout juste apprenons-nous qu’il aime éperdument Sonia, une de ses collègues. Tout juste savons-nous que Sonia aime Olek, l’ami de Jurek, et que celui-ci se console auprès de Janka, elle aussi employée à l’asile. Ces jeunes gens se croisent, s’aiment, parlent d’amour et de littérature, partagent le quotidien des patients. Puis peu à peu l’opacité du texte laisse place au doute. Les indices se multiplient et le lecteur comprend page après page, sans que rien ne soit explicitement nommé, que le monde extérieur est en train de sombrer dans une folie bien plus noire que celle qui règne entre les murs de l’asile. C’est ce monde indicible, ce monde de crime et de perte que l’auteur laisse subtilement filtrer au travers de la narration, jusqu’à la fin tragique.
L’anomalie
Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris – New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, ‘L’Anomalie’ explore cette part de nous-même qui nous échappe.
Anatomie d’un soldat
Le jeune capitaine britannique Tom Barnes est envoyé en mission dans une zone de conflit. Au retour d’une patrouille nocturne, il marche sur un engin explosif improvisé et est immédiatement rapatrié en Angleterre.
Débute alors un autre combat tant psychologique que physique durant lequel le héros va parvenir à surmonter ce à quoi l’on ne pouvait survivre grâce à l’aide non seulement des médecins, mais aussi de sa famille ainsi que de l’être aimé. Raconté tour à tour par quarante-cinq objets garrot, sac à main, gilet pare-balles, verre de bière, prothèse, miroir, sac d’engrais, vélo, pile électrique, basket blanche conçus pour assister, observer ou nuire, ce récit est un tour de force qui nous fait découvrir de manière inédite le destin et les pensées profondes des acteurs du conflit et de leurs proches, qu’ils soient patriotes ou fanatiques, cyniques ou manipulés, bienveillants ou éblouis par l’idéalisme de la jeunesse. Chronique singulière et néanmoins réaliste, Anatomie d’un soldat est en outre un témoignage saisissant et chargé d’émotion : celui de la reconquête de soi-même, de cette dignité et de cette force qui sont le propre de l’Humain.
Querelle de Roberval
Une grève éclate dans une scierie du Lac St Jean, dans le nord canadien. Derrière une apparente solidarité ouvrière, l’ennui et la dureté de la lutte, que seules rompent les nuits dans les bowlings et karaokés, révèlent les intérêts plus personnels de chacun. Parmi ces ouvriers, il y a Querelle, magnifique colosse venu de la capitale, et Jézabel, issue d’une lignée rebelle de mère en fille. Doux et charnels, ces héros incarnent la liberté, la jouissance et la joie sauvages, hors des lois du marché et de l’aliénation familiale ou sexuelle. Au gré des sabotages, des duels et des ivresses, la colère s’empare des grévistes et les événements se conjuguent dans un conflit généralisé aux allures de vengeance sociale.
San perdido
Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ? Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent qu’une force singulière dans les mains. Il va pourtant survivre et devenir une légende.
Oona & Salinger
Il arrive toujours un moment où les hommes semblent attendre la catastrophe qui réglera leurs problèmes. Ces périodes sont généralement nommées : avant-guerres. Elles sont assez mal choisies pour tomber amoureux.
En 1940, à New York, un écrivain débutant nommé Jerry Salinger, 21 ans, rencontre Oona O’Neill, 15 ans, la fille du plus grand dramaturge américain.
Le bonheur coté pile
Depuis trois ans, Ella mène une existence heureuse en Californie avec son mari, Joe, père de deux enfants d’une précédente union qu’elle élève comme s’il s’agissait des siens. Pour rien au monde, Ella ne changerait de vie. Mais ce bonheur parfait connaît une fin abrupte lorsque Joe meurt dans un accident. Un malheur n’arrivant jamais seul, la mère biologique des enfants, qui les a abandonnés pendant des années, réapparaît le jour des funérailles pour réclamer leur garde.
Le blanc d’Espagne
Le blanc d’Espagne, ou blanc de Meudon, est un produit extrêmement pur (carbonate de calcium naturel) dont on se sert pour nettoyer les surfaces fragiles : argenterie, vitres, miroirs. Avec son troisième roman, Félicie Dubois nous invite au Cercle des Souvenirs. Dans un univers fantastique et poétique, le narrateur ne manque pas de retrouver des figures familières qui, chacune, le conduiront sur les chemins de sa mémoire. Jusqu’à ce qu’un clown bleu se mette en quête de tuer la Reine Noire et le conduise aux frontières de son destin.
Avenida B.
Quand une histoire d’amour vire au psychodrame, autant tirer un trait. Ras le bol de Cob et de sa jalousie ! Betty est pour les solutions radicales : elle boucle son sac et part pour le bout du monde. Direction Tijuana, Mexique, côté Pacifique. Un paradis tropical. En fait de paradis, Tijuana est un trou pourri. Une vraie poubelle ! Electricité, transports, courrier… rien ne marche. Dès qu’il pleut, on patauge dans un bourbier. Des grappes de cafards dégringolent des plafonds. Betty n’est pas bégueule, mais tout de même ! Reste son boulot à l’Alliance française. Ah oui ?
L’Humeur Vagabonde – Un Singe en Hiver
Livre en état quasi-neuf. 378 pages – Hormis les deux romans, Symbad de Lassus nous donnent des repères biograhiques de l’auteur – Beaucoup de photos. Magnifique ouvrage
Dans L’Humeur vagabonde, Benoît Laborie quitte femme et enfants pour tenter fortune à Paris. Rastignac triste, il s’égare dans le cimetière du Père-Lachaise. Quand il retourne au pays, sa mère le prend pour un amant de sa femme et tue l’épouse supposée infidèle. Maintenant Benoît peut revenir à Paris. Parce qu’on flaire sur lui l’odeur du crime, la capitale s’offre à lui. Pas pour
longtemps. Un nouveau caprice du tout-Paris, et il est rejeté. Une fable comique et triste, une petite musique aigre-douce au ton inimitable.
Un singe en hiver, lui, a pour cadre un hôtel de la côte normande tenu par Albert Quentin,
ancien fusilier marin en Extrême-Orient, et sa femme Suzanne. Le jeune publicitaire Gabriel Fouquet y débarque pour rendre visite à sa fille Marie, pensionnaire dans le village, mais aussi pour oublier l’échec de sa vie sentimentale avec Claire, partie vivre à Madrid. Gabriel et Albert n’ont pas «le vin petit ni la cuite mesquine» : grâce à l’ivresse, ils vont s’offrir, l’un en Espagne et l’autre en Chine, deux glorieuses journées d’évasion.
Des papillons dans le cœur
Fille perdue, cœur à prendre
La vie de Lena est à son image : nette et rangée. Jusqu’au jour où, à la veille de ses 30 ans, alors qu’elle s’apprête à se marier, son fiancé Simon lui annonce qu’il est tombé amoureux d’une autre. Comme si ça ne suffisait pas, elle est virée de son travail suite à une étourderie.
Mais il en faut plus pour abattre la jeune femme. Pourtant, ses espoirs sont battus en brèche : elle qui espérait s’épanouir dans une agence de relations publiques, trouve un poste dans la petite librairie de son quartier, tenue par Otto, un vieil homme bougon.
Malgré ses efforts, elle n’est pas non plus du genre à faire tourner la tête des hommes… ce qui ne l’empêche pas d’éprouver un sentiment incompréhensible à l’égard de son colocataire Ben, véritable tombeur doté d’un ego surdimensionné. Luttant contre cette passion qui la dépasse, elle entame une relation avec Jan, un écrivain, qui remplit tous les critères qu’elle attend chez un homme. En apparence, du moins…
Décidément, pas facile d’avoir trente ans.
Poney Flottant
Sweetie Horn, autrice à succès, reprend conscience dans le coma. Incapable de communiquer avec le monde extérieur, elle entreprend d’écrire mentalement le récit de ses premières années. Elle se souvient, elle a 10 ans et vit en Angleterre dans la ferme familiale. Très imbue de sa petite personne, elle exige un cheval pour son anniversaire. Mais soudain, voilà que son corps décide de ne plus grandir. On la surnomme Poney. Et ça, ça lui tape sur les nerfs ! Elle fomente sa revanche… Poney flottant est un conte initiatique, un roman audacieux et captivant à l’image de son héroïne. « Funambule des déséquilibres, Isabelle Wéry crève le mur du son, réveille les lettres somnolentes, inoculant aux belles endormies un chant bouillonnant d’énergie, audacieux tant dans la forme que dans le fond. Un alcool fort qui décapite « toutes les Margriet Tatcher ». » Véronique Bergen – Un coup de coeur Carnet et les Instants « On s’y est plongé et on a aimé, happé, le verbe haut et flamboyant » Tropismes Librairie Isabelle Wéry est actrice, metteuse en scène et autrice belge. Née à Liège, elle a étudié le théâtre à l’INSAS à Bruxelles. Parallèlement à son travail d’actrice, elle écrit et crée ses propres spectacles. Son écriture singulière et novatrice s’affirme dans son second roman Marilyn Désossée, publié en 2013 (Maelström). Finaliste du Prix Rossel et lauréat de l’European Union Prize for Literature, son livre est traduit dans de nombreux pays. ONLIT Editions publie aujourd’hui son nouveau roman, Poney flottant. Photo de couverture par Stefanie Schneider Portrait de l’auteur : Laetitia Bica Couverture et design graphique : Studio Alvin
Crocodile-Ville
Abdoulaye Élimane Kane signe son septième roman en poursuivant la saga à multiples rebondissements d’un groupe de vieux amis. Il met en scène les éléments d’un puzzle : six jeunes cadres portant le même prénom, leur parrain, ingénieur aux idées avant-gardistes, incompris, dont ils partagent le rêve, un logiciel égaré, l’énigme d’un « fils caché », la nostalgie d’un lieu de vie perdu entretenant le rêve d’un monde meilleur. Trois hommes d’action qui ne se connaissent pas tentent, sur fond d’un drame sentimental, de résoudre les énigmes, condition essentielle pour entretenir le projet et honorer la mémoire du parrain emporté par une maladie mystérieuse.
Autour d’Anita
L’amitié tendre et passionnée n’existe qu’entre femmes », écrivait Tolstoï. Autour d’Anita magnifie cette amitié, celle d’Élise et d’Anita, celle de Saly devenue solidaire d’une cause et naviguant entre la fidélité et ladite amitié. Meurtries par la lâcheté de l’aimé, des femmes interrogent leurs conditions depuis le péché originel et nous plongent dans des réflexions déniant certaines croyances, déconstruisant même certains clichés.
Un monstre est là, dérrière la porte
Tout commença un soir de 1981 lorsque dans la ville de Sainte Marie, au Nord de l’île, deux jeunes gens eurent le malheur de se rencontrer. Tandis qu’au-dehors la fête battait son plein, à l’arrière d’un restaurant un cuisinier retirait sa veste et la toque blanche qu’il portait depuis le matin. Les Dessaintes forment l’une des familles les plus célèbres de La Réunion. Ils sont ambitieux, courageux et un brin fantaisistes. Mais, de l’avis du voisinage, des psychiatres et de la police, ils sont juste cinglés. Tout aussi barjos qu’ils soient, ils mettent au monde une fille. Une petite teigne qui compte bien devenir quelqu’un. C’est cette histoire familiale poignante au coeur de La Réunion des années 1980 qui est ici racontée. La lectrice, le lecteur y trouveront du rythme, un ton vif, décalé, et, surtout, un humour décapant. Ils sont priés d’ouvrir la porte pour voir bondir le monstre. Des surprises, sans nul regret !
La femme aux cheveux roux
Alors qu’il passe quelques semaines auprès d’un maître puisatier pour gagner un peu d’argent avant d’entrer à l’université, le jeune Cem rencontre une troupe de comédiens ambulants et, parmi eux, une femme à la belle chevelure rousse. Il s’en éprend immédiatement, et, malgré leur différence d’âge, se noue entre eux l’esquisse d’une histoire d’amour. Mais les promesses de cet été sont soudainement balayées lorsque survient un accident sur le chantier du puits. Cem rentre à Istanbul le coeur gros de souvenirs, et n’aura de cesse de tenter d’oublier ce qui s’est passé. C’est sans compter sur la force du destin qui finit toujours par s’imposer aux hommes, et leur rappeler ce qu’ils ont voulu enfouir au plus profond d’eux mêmes. Dans ce roman de formation aux allures de fable sociale, Orhan Pamuk tisse à merveille un récit personnel avec l’histoire d’un pays en pleine évolution, et fait magistralement résonner la force des mythes anciens dans la Turquie contemporaine. Avec tendresse et érudition, La femme aux cheveux roux nous interroge sur les choix de l’existence et la place véritable de la liberté.
Debout-payé
Debout-Payé est le roman familial d’Ossiri, étudiant ivoirien sans papier atterri en France dans les années 1990 pour démarrer une carrière de vigile. C’est l’histoire d’un immigré, de l’enfer qu’il vit pour se loger et pour travailler, et du regard qu’il pose sur notre pays. C’est aussi un chant en l’honneur d’une famille où, de père en fils, on devient vigile à Paris, et plus globalement en l’honneur de la communauté africaine, avec ses travers et sa générosité. Gauz distingue trois époques mythiques du métier de vigile, et aussi des relations entre la France et l’Afrique : l’âge de bronze dans les années 1960 la Françafrique triomphante, l’âge d’or dans les années 1990, et l’âge de plomb, après les événements du 11-Septembre. Cette épopée est ponctuée par des interludes : les choses vues, entendues et pensées lorsque Gauz travaillait comme vigile au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-élysées. L’auteur est caustique, tant à l’endroit des patrons que des client(e)s, avec une fibre sociale et un regard très aigu sur les dérives du monde marchand contemporain, saisies dans ce qu’elles ont de plus anodin; mais aussi de plus universel. Un portrait saisissant de la société française, drôle, riche, sans concession, et un témoignage inédit de ce que voient vraiment les vigiles sous leur carapace.
Tous les hommes désirent naturellement savoir est l’histoire des nuits de ma jeunesse, de ses errances, de ses alliances et de ses déchirements. C’est l’histoire de mon désir qui est devenu une identité et un combat. http://alter1fo.com/claire-chazal-prete-sa-voix-a-nina-bouraoui-121311. Tous les Hommes désirent naturellement savoir, est un chant qui s’est écrit à Rennes, sous la plume de Nina Bouraoui, puis en Algérie, trouvant un écho dans son enfance algérienne. Le chant de Nina s’est disloqué dans les rues de Paris. A Vannes le 23 Mars dans le cadre du Festival Les Émancipéés, Claire Chazal prête sa voix à Nina, à ce chant, entre deux mondes parfois si proches mais séparés par une mer, séparés par l’exil. Un récit émouvant comme un chant qui oscille entre l’intime et l’universel.
Les amants désunis
Une vieille dame erre dans le cimetière d’Alger. Elle cherche avec avidité deux prénoms : Mehdi et Myriem, ceux de ses enfants égorgés autrefois par des combattants du FLN persuadés que leur père, Nassreddine, avait trahi. De cet époux algérien, Anna, la Suissesse, n’a gardé qu’un anneau de mariage, et le souvenir d’un grand amour fauché trop tôt. Après quarante ans d’absence, elle revient à Alger et envoie un télégramme à Nassreddine : rendez-vous sur la tombe de leurs enfants, dans son village natal. Mais Anna, l’étrangère, doit d’abord se trouver un petit allié dans l’Algérie d’aujourd’hui. Ce sera Jallal, un gamin rencontré place des Martyrs et qui pleure en vendant des cacahuètes. Il accepte de servir de guide à Anna, déguisée en musulmane. La grand-mère et le petit-fils tombent aux mains d’un groupe de combattants d’Allah. Nassreddine parviendra-t-il à la rejoindre avant que son destin ne soit tranché par la lame d’un couteau ?
Un parfum d’herbe coupée
« Le jour où mon père a débarqué avec son sourire conquérant et la GTS, j’ai fait la gueule. Mais j’ai ravalé ma grimace comme on cache à ses parents l’odeur de sa première clope. J’ai dit “ouais”, j’ai dit “super”, la mort dans l’âme, même si j’avais compris que la GTS pour la GTX, c’était déjà le sixième grand renoncement, après la petite souris, les cloches de Pâques, le père Noël, Mathilde, la plus jolie fille de la maternelle, et ma carrière de footballeur professionnel. »
Par petites touches qui sont autant d’instantanés de vie, Kolia convoque les figures, les mots, les paysages qui ont compté : la route des vacances, les filles, Totor le paysan aux cèpes et la maison de famille, des livres, quelques sauterelles, Raspoutine le berger allemand… Des petits riens qui seront tout.
Un premier roman remarquable, plein d’émotion, d’humour, de poésie, de profondeur, où la petite musique singulière de l’enfance ouvre sur une partition universelle.
Le gouverneur de Diorbivol
Le gouverneur de Diorbivol a comme trame l’histoire d’un homme, qui, à force de croire aux vertus fondatrices de l’humanitude et au culte de l’excellence, a fini par n’avoir comme seuls compagnons que le silence, la solitude et l’incompréhension.