Joyeuses Pâques et bon Noel !
Cinq ans qu’elle n’a pas vu Barnabé, son petit-fils, alors pour rattraper le temps perdu, faire le plein de souvenirs et fêter ces retrouvailles, elle organise pêle-mêle Pâques, Noël et la chandeleur en plein mois de juillet. Éberlué par cette tornade, Barnabé se laisse conquérir par sa grand-mère fantasque. Ce texte plein de sensibilité et d’humanité nous présente les portraits d’ados et de grands-parents contemporains.
Mange tes pates !
Pourquoi le ciel est bleu ? Pourquoi le soleil se couche le soir ? Pourquoi il fait froid en hiver ? Emma est le genre d’enfant qui pose des questions à tort et à travers. C’est de son âge ! Sauf quand, après la disparition de son grand-père, elle demande à quoi ça sert, la mort. De quoi donner la migraine à ses parents !
L’Hotel New Hampshire
Rarement une voix avait su captiver l’imagination des lecteurs et des critiques comme celle de John Irving, dans le Monde selon Garp, son premier roman traduit en français. Une fois encore, avec son nouveau livre, l’Hôtel Nezv Hampshire, chacun se laisse envelopper et séduire par un univers tout aussi étrange et désarmant : celui de l’excentrique famille Berry. Car, comme l’explique John narrateur et troisième rejeton de cette famille qui comprenait cinq enfants, un ours et un chien nommé Sorrow : Notre histoire favorite concernait l’idylle entre mon père et ma mère : comment notre père avait fait l’acquisition de l’ours; comment notre père et notre mère s’étaient retrouvés amoureux et, coup sur coup, avaient engendré Frank, Franny et moi-même Pan, Pan, Pan! disait Franny puis, après un bref intermède, Lily et Egg Paff et Pschitt! disait Franny. C’est ainsi que la voix de John Berry, tour à tour nostalgique et passionnée, nous relate son enfance et celle de ses frères et sœurs dans trois hôtels et sur deux continents différents. La première des illusions de mon père était que les ours peuvent survivre à la vie que mènent les humains, et la seconde que les humains peuvent survivre à la vie que l’on mène dans les hôtels. Ce qu’il advint des rêves de Win Berry et comment ces rêves influèrent sur la destinée de ses enfants, tel est le sujet de ce roman grave et hilarant dû à l’humoriste américain le plus important de ces dix dernières années », selon les termes de Kurt Vonnegut.
Un mariage poids moyen
Séverin Winter, professeur d’allemand et entraîneur de lutte de l’équipe universitaire, n’est pas homme à prendre la vie à la légère. Ses ébats amoureux, tout comme ses prouesses sportives, sont à ranger dans la catégorie poids lourd. Ce qui n’est pas pour déplaire à Utch, la robuste Viennoise dont le mari narrateur de surcroît est littéralement conquis par Edith, l’épouse poids plume de Séverin. En résultera un irrésistible ménage à quatre.
La clé de l’abime
Puissant, immense, tout de verre et d’acier, le Grand Train de 7 h 45 vient de s’ébranler à destination de Hambourg, quand, à son bord, le modeste employé Daniel Kean distingue une flaque rouge Sang aux pieds d’un passager. Pour déjouer l’attentat imminent, le jeune homme amorce le dialogue avec le kamikaze agonisant qui lui Susurre quelques mots à l’oreille.
L’écume des jours
Dans un univers mêlant quotidien et onirisme, ce premier roman conte les aventures de Colin, de Chick, d’Alise et de la belle Chloé. Deux histoires d’amour s’entremêlent : Colin est un jeune homme élégant, rentier, qui met fin à son célibat en épousant Chloé, rencontrée à une fête, tandis que son ami Chick, fanatique transi du philosophe vedette Jean-Sol Partre, entretient une relation avec Alise. Tout irait pour le mieux sans les forces conjuguées de la maladie Chloé est victime d’un « nénuphar » qui lui dévore le poumon et du consumérisme Chick consume ses ressources dans sa passion pour Jean-Sol Partre qui s’acharnent sur les quatre amis. La plume alerte de Boris Vian, qui multiplie les néologismes poétiques et les jeux de mots le pianocktail, le biglemoi, les doublezons semble le faire par politesse, car sous ses dehors de roman d’amour pour éternels adolescents, l’Ecume des Jours est un piège qui étouffe petit à petit le lecteur et les personnages. A l’image de la maladie de Chloé qui s’étend, la légèreté et l’innocence qui ouvrent le roman sont progressivement contaminées par le drame. Un classique moderne, salué à sa sortie par Raymond Queneau comme le plus poignant des romans d’amour contemporains.
Marée rouge
Depuis deux ans, Thorn avait retrouvé la paix et l’équilibre. Son passé violent n’était plus qu’un souvenir. En compagnie de Darcy, la blonde aux yeux verts, il connaissait enfin l’harmonie d’une vie en accord avec la nature. Mais un beau jour d’été, lors d’une partie de pêche sous-marine au large de Key Largo, c’est le drame : Darcy se noie.Ou plutôt, on la noie. Travail de tueur professionnel.Qui pouvait en vouloir à la paisible Darcy ? Y aurait-il un lien entre la mort de la jeune femme, depuis peu assistante d’un détective, et les tipalias rouges, ces étranges poissons qui semblaient tant l’intéresser ?Thorn se lance à corps perdu dans une enquête périlleuse. Très rapidement, il aboutit chez Harden Winchester, un aquiculteur dont le passé au service de la CIA est plutôt trouble. Violent, cynique, dépravé, Winchester n’est-il pas le coupable idéal ? Trop idéal peut-être…Un époustouflant suspense pimenté d’humour noir, une plongée terrifiante dans les eaux sombres de l’âme humaine, une intrigue passionnante et complexe sur fond de catastrophe écologique : avec Marée rouge, James W. Hall, l’un des nouveaux maîtres du thriller, est au sommet de son art.
Pompei
Baie de Naples, an 79. La chaleur se fait de plus en plus étouffante pour les Romains en cette dernière semaine d’août. Une fin d’été ordinaire en Campanie si ce n’est la disparition mystérieuse de l’aquarius chargé de contrôler l’alimentation des environs en eau potable, une anomalie détectée sur l’Aqua Augusta et une étrange odeur de soufre qui flotte dans l’air. Etrangement, personne ne semble prêter attention à ces événements inhabituels. Personne, sauf Attilius, le nouvel ingénieur chargé de l’entretien de l’aqueduc. Alors que Pompéi se prépare à vivre ses dernières heures et qu’il pressent une catastrophe imminente, Attilius va devoir faire face à des querelles politiques et affronter son ennemi juré, esclave affranchi influent et tyrannique, père de la belle Corelia.
La morale
Qu’est-ce que la morale ? La définition donnée par Wikipédia est la suivante : la morale du latin moralis relatif aux mœurs désigne l’ensemble des règles ou préceptes, obligations ou interdiction relatifs à la conformation de l’action humaine aux mœurs et aux usages d’une société donnée. A chaque époque, à chaque civilisation, à chaque pays mais aussi à chaque individu sa morale ce qui est juste pour moi ne l’est pas forcément pour mon voisin. Celle que nous avons aujourd’hui n’est pas la même que celle en vigueur du temps des Romains de César. Chaque époque réinvente sa morale en fonction des membres du groupe qui la compose, et des événements qui surgissent.
Maxime fait de la politique
De 8 à 11 ans – Quand peut-on commencer à faire de la politique ? Dès le CM2, répond Maxime, qui vient de créer un syndicat pour la défense des élèves faibles. C’est possible, mais il y a des jours où il faut être le plus courageux du monde.
La vie n’attend pas
Un village près de Philadelphie, dans les années 1920. Joan Richards, ses études achevées, retrouve la maison familiale. Elle est belle, ardente, impatiente de vivre, d’aimer, de donner. Faite pour le bonheur. Bientôt cependant les deuils et les départs se succèdent au foyer des Richards. Les parents de Joan meurent, sa soeur se marie et part au loin, Francis, le cadet, s’enfuit à l’aventure. A chaque coup qui la frappe, Joan fait front, encore et toujours confiante en la vie. Même lorsque naît de son mariage manqué avec Bart Pounder un enfant qui ne sera jamais normal. Elle veut fuir alors avec ce fils qu’elle sente peut aimer et protéger. Mais d’autres êtres ont besoin de sa chaleur, de sa force. Joan ne peut rester sourde à cet appel. La vie n’attend pas.
Belles galères
Dans un immeuble de la Plaine Monceau, un oisif richissime s’aperçoit que le vieux locataire qu’il avait pour tâche de déloger a découvert l’immortalité. Et aussi qu’il a une nièce ravissante, Cécilia. Dans un appartement du passage des Panoramas, André Berthold, nègre littéraire de son état, découvre des lettres d’amour oubliées, et part à la recherche de la femme mystérieuse, M., qui les a écrites. Deux arnaques énormes, monstrueuses. Mais aussi deux histoires d’amour, et deux femmes, de ces croqueuses de diamants et de cœurs qui savent emmener les hommes sur de merveilleuses galères. Ce sont deux entourloupes que nous conte Cauvin. Mais on a si bien marché qu’on ne lui en veut bas de nous avoir roulés dans la farine. Jean Contrucci, Le Provencal.
Le son des tambours sur la neige
Six nouvelles composent ce volume. Elles figuraient dans d’autres livres publiés de quinze à trente années auparavant et depuis lors introuvables. Ce sont des textes auxquels je tiens et certains me touchent de très près, comme Le tombeau du garde suisse, ou Athaulf le Wisigoth. Les relisant, je m’y suis retrouvé. Mes lecteurs, je le sais, forment une sorte de grande famille ; peut-être seront-ils heureux de me connaître de cette façon un peu mieux. Ma préférée est Le son des tambours sur la neige, où le prince Pierre de G. joue avec mes rêves d’enfant. Dans la neige de l’hiver russe, aussi, Les hussards de Katlinka : à cinquante ans de distance s’y rejoignent des soldats français perdus. Les deux dernières relèvent plutôt de la réflexion contemporaine. Je m’étais beaucoup amusé à écrire Une étrange exploration…, et la fiction est un merveilleux moyen d’aborder des sujets périlleux. Quant à La passation du pouvoir, ma modestie dût-elle en souffrir, c’est bien simple, j’en jubile encore.
La lionne
En Tanzanie, de nos jours. Avec sa fille Angel, sept ans, Laura, infirmière au grand cœur, sillonne la brousse tanzanienne pour porter secours aux malades. Un jour, la tragédie frappe : mordue par un serpent, Laura meurt sur le coup, laissant Angel seule dans le désert. Terrifiée, encerclée par les vautours et les hyènes, la petite fille est promise à une mort certaine. Quand surgit une lionne… Non loin de là, Emma Lindberg, biologiste australienne, est venue visiter la station où travaillait sa mère, virologue décédée vingt ans auparavant, dans l’espoir de faire son deuil. Mais, lorsque les chameaux de Laura et Angel débarquent à la station, la vie si bien organisée d’Emma bascule. Aidée de Daniel, séduisant docteur Masaï, la jeune biologiste se lance à la recherche de la petite fille. Mais où chercher ? Pourquoi Angel est-elle introuvable ? Et si George Lawrence, celui que chacun surnomme l’ « Homme aux lions », avait la réponse ? D’un campement où animaux et hommes vivent en harmonie, aux étendus sauvages et dangereuses de la savane tanzanienne, cette quête va emmener Emma bien plus loin qu’elle ne l’aurait cru. Et si le vieil adage était vrai ? Et si l’Afrique transformait à jamais ceux qui s’y aventurent ?
Léon et Louise
Le jour des obsèques du grand-père, la famille est en train d’attendre le prêtre dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lorsqu’une petite dame énergique, portant un foulard rouge, s’approche du cercueil, pose un baiser d’adieu sur le front du défunt et, en souriant malicieusement en direction de l’assis-tance, actionne une vieille sonnette de vélo. Dans les premières rangées, on chuchote. Est-ce vraiment cette Louise ? Elle a donc osé ? Léon et Louise n’ont pas vingt ans lorsqu’ils se rencontrent dans un petit village français vers la fin de la.Première Guerre mondiale. Connus, reconnus, perdus de vue, séparés par les hasards de l’Histoire, les deux jeunes gens ne s’oublieront jamais. Avec un sens délicat du détail et un souffle narratif puissant et élégant, Alex Capus explore les ressorts complexes de deux existences. Surgissent alors le décor et l’ambiance des différentes époques durant lesquelles nous suivons les péripéties des deux héros : la Normandie pendant la Première Guerre ; Paris sous l’Occupation ; le Quai des Orfèvres et la Banque de France ; l’action du préfet de police pour cacher les archives relatives à l’immigration ; l’opération de sauvetage de l’or de la République. En réinventant la vie secrète de son propre grand-père sur plus de quarante ans, Alex Capus signe le roman d’un amour plus fort que le tourbillon de la vie, une irrésistible épopée qui a déjà séduit un grand nombre de lecteurs à travers le monde.
Il était une ville
Ici, les maisons ne valent plus rien et les gens s’en vont, en les abandonnant purement et simplement ; la ville est en lambeaux. Nous sommes à Detroit en 2008 et une blague circule : que le dernier qui parte éteigne la lumière. On dirait que c’est arrivé. C’est dans cette ville menacée de faillite qu’Eugène, un jeune ingénieur français, débarque pour superviser un projet automobile. C’est dans un de ces quartiers désertés que grandit Charlie, Charlie qui vient, à l’instar de centaines d’enfants, de disparaître. Mais pour aller où, bon Dieu, se demande l’inspecteur Brown chargé de l’enquête. C’est là, aussi, qu’Eugène rencontrera Candice, la serveuse au sourire brillant et rouge. Et que Gloria, la grand-mère de Charlie, déploiera tout ce qui lui reste d’amour pour le retrouver. Thomas B. Reverdy nous emmène dans une ville mythique des États-Unis devenue fantôme et met en scène des vies d’aujourd’hui, dans un monde que la crise a voué à l’abandon. Avec une poésie et une sensibilité rares, il nous raconte ce qu’est l’amour au temps des catastrophes.
Ayez pitié du cœur des hommes
Un pari sur deux âmes. Un pied de nez au destin. A bord du bateau qui les déporte en Guyane, Côme des Prato, le fils de famille amoral, et Aimé Halloir, l’insurgé communard, jouent leur sort aux cartes. Sept ans de bagne, la chevalière comtale et les espérances de fortune contre l’exil politique. Au débarquement, troquant nom et matricule, chacun entre dans la peau de l’autre. La vie admet-elle les secondes donnes ? Côme à l’arraché regagne les splendeurs perdues; Aimé, que tout devrait abattre, éclot. Près d’eux, tissant la trame de leur histoire, trois femmes. Viviane, qu’ils épouseront tous les deux, Anna dont les femmes feront le salut et le meilleur, et l’énigmatique Lézarde. Autour, la Guyane. Celle des Indiens nus et des Nègres Bosch, des Créoles hautains, des colons ennuyés, terre d’eau croupie et de soleil assassin, languide, oppressante. Puis, au coeur de l’Amazonie, l’aberrante Manaus, où les rêves les plus fous s’offrent à portée de désir. Exubérant, foisonnant, le roman d’Eve de Castro ressemble à la jungle dévoreuse, au fleuve-roi. On s’y enfièvre. Eve de Castro a trente et un ans. Elle a écrit plusieurs ouvrages, dont Le bâtards du Soleil qui l’ont rendue célèbre.
Trente ans et des poussières
C’était à Manhattan, dans les années 80. Corrine était courtière en Bourse ; Russell éditeur. Ils avaient trente ans et des poussières. Leurs amis les trouvaient beaux et spirituels. Mais Corrine a voulu des enfants et Russell n’était pas prêt. Jeff s’est remis à prendre de la dope, Trina Cox est arrivée, et soudain, tout s’est mis à déraper. Ce n’est pas grave, ont-ils pensé. Juste une petite erreur de script. Ils n’avaient oublié qu’une seule chose : dans la vie, on ne tourne pas une deuxième fois les scènes ratées. Le 18 octobre 1987, les golden boys se jetaient du haut des immeubles, à Wall Street.
La quarantaine
Sault-en-Labourd n’est pas une ville du Béarn si grande que l’on puisse s’y perdre totalement de vue. André Comarieu et Bruno Marcillac ont encore l’occasion de rencontrer leur ancien camarade de lycée, Jean Lagarde, ils se tutoient toujours mais leurs relations s’arrêtent là, au dépit secret de Jean, envieux de ces résidents de la rue de Navailles, le quartier chic des bourgeois fortunés. Lui habite le faubourg. Marié à l’ambitieuse Lucie, il devient riche sans pour autant entrer dans leur cercle et cherche à se venger de leur dédain, de celui de Bruno surtout qu’il avait admiré. Vengeance, plaisir des dieux… et des faibles. A vrai dire, sous l’apparente cuirasse d’invulnérabilité que leur a donnée au départ leur situation sociale, Bruno et André ne sont plus aussi forts qu’il y paraît. Un ennemi les attaque qui n’a jamais connu de défaite : le Temps. André, puis Bruno auront chacun à sa manière la révélation de son travail sournois que jean lui-même subit sans l’analyser. C’est dans le cadre des années cinquante à soixante, res-suscitées à merveille, que Jean-Louis Curtis a situé cette chronique douce-amère de l’homme de quarante ans.
Le Vicaire
Lors des représentations qui furent données partout en Europe, à Berlin, Londres, Amsterdam, Paris – où la pièce fut jouée en 1963 à l’Athénée dans une adaptation de Jorge Semprun. Le Vicaire déclencha scandales et violentes polémiques. Car l’oeuvre de Rolf Hochhuth pose un problème historique et moral sur lequel pèse la mort de six millions de juifs et où est mis en cause le silence de Pie XII. En se taisant, Pie XII n’a-t-il pas failli à sa mission de Vicaire du Christ ? Et l’église elle-même n’a-t-elle pas manqué à sa mission de charité ? Mais, au-delà de la problématique chrétienne, le drame de Rolf Hochhuth, dans sa complexité vivante, soulève une question universelle : celle du conflit entre un appareil de pouvoir spirituel et politique et l’engagement humain total.
En attendant Babylone
Eté 2004 : Orchid Street est en train de changer. Ariel May et son mari juste arrivés du Minnesota essaient de prendre la mesure de leur nouvelle ville. Depuis sa véranda, Philomenia Beauregard observe ses nouveaux voisins, les Gupta, originaires d’Inde, qui emménagent dans l’une des plus grandes maisons. De l’autre côté de la rue, un adolescent noir vient de sortir de maison de correction. Plus loin, Cerise Brown espère juste finir ses jours tranquillement. Mais un incident va venir perturber le calme apparent de ce quartier et tandis que l’ouragan destructeur s’annonce au loin, de nouvelles tensions apparaissent, des relations évoluent et le destin de ces familles bascule, pour le meilleur ou pour le pire. A travers cinq voix, En attendant Babylone raconte une année dans Orchid Street, mais c’est avant tout le portrait d’une Amérique fissurée par les différences de races et de classes, une Amérique qui nous ressemble étrangement.
Le roman vécu
Alain Jouffroy est né le 11 septembre 1928. Durant la guerre, réfugié avec sa mère dans un village du Jura, il lit beaucoup et commence à peindre. Mais sa carrière littéraire sera surtout profondément influencée par la lecture des œuvres d’André Breton. Devenu, à l’instigation de celui-ci, membre du mouvement surréaliste, il y rencontre le peintre Victor Brauner et les poètes Stanislas Rodanski, Sarane Alexandrian, Jean-Dominique Rey et Claude Tarnaud De cette expérience douloureuse, dont Henri Michaux et Francis Picabia, qu’il rencontre alors, lui font mesurer le caractère précieux pour sa propre indépendance, se dégagera une trajectoire originale.
Sarà perché ti amo
Cela fait dix ans que je rêve de lire ces mots. Bien sûr, ils arrivent trop tard. Beaucoup trop tard. Parce que la vie, ce n’est pas une meuf ponctuelle. Juillet 2021. Deux couples d’amis se retrouvent à Procida, dans le sud de l’Italie. Alba, Valentin et leur bébé semblent former une famille heureuse. Mais, en plein post-partum, minée par ses nuits trop courtes, Alba ne sait plus bien qui elle est, ni ce qu’elle désire. D’autant que son ex choisit ce moment pour réapparaître sur l’île. Gabrielle et Nino passent leurs premières vacances ensemble. Gabrielle croit avoir enfin trouvé le prince charmant : italien, charismatique, même si un brin autoritaire, Nino est celui qui devrait lui apporter la confiance dont elle manque cruellement. Et si ce séjour agissait comme un déclic ? Et si chacun d’entre eux venait à douter de ses sentiments ? Serena Giuliano est l’autrice de Ciao Bella, de Mamma Marie et de Luna qui ont déjà conquis plus de 300 000 lecteurs.
La passion selon Juette
Juette est née en 1158 à Huy, une petite ville de l’actuelle Belgique. Mariée à treize ans, elle est veuve cinq ans plus tard.
Juette est une femme qui dit non. Non au mariage. Non aux hommes avides. Non au clergé corrompu. Elle n’a qu’un ami et confident, Hugues de Floreffe, un prêtre. À quelles extrémités arrivera-t-elle pour se perdre et se sauver ? Car l’Église n’aime pas les âmes fortes. De ce Moyen Âge traversé de courants mystiques et d’anges guerriers, qui voit naître les premières hérésies cathares, Clara Dupont-Monod a gardé ici une figure singulière de sainte laïque. Le récit, passionnant, s’accompagne d’une prose sobre et élégante, d’une écriture épurée qui ne consent qu’à la subtilité de l’émotion. Jeanne Garcin, Elle. Un roman à l’écriture concise et élégante, admirable, bouleversant, insolite, révolutionnaire. Une œuvre qui fera date.
Vous m’adorez, ne dites pas le contraire
Bienvenue à New York dans l’Upper East Side, où mes amis et moi vivons dans d’immenses et fabuleux appartements, où nous fréquentons les écoles privées les plus sélectes. Nous ne sommes pas toujours des modèles d’amabilité, mais nous avons le physique et la classe, ça compense. C’est aussi la période où nous devons remplir nos dossiers pour l’université. Nous venons de ce genre de familles et d’écoles, où il n’est même pas envisageable de ne pas postuler aux meilleures universités ; s’y voir refuser l’entrée serait la honte absolue. La pression est là, mais je refuse de la subir. C’est notre dernière année au lycée, nous allons faire la fête, faire nos preuves et entrer dans les universités de notre choix. Nous sommes issues des plus prestigieuses familles de la côte Est – je suis certaine que pour nous, ça sera du gâteau, comme toujours. J’en connais quelques-unes qui ne se laisseront pas abattre.
Chant d’adieu
Sur l’un des quatre cents navires qui font voile vers l’Égypte, en 1798, se trouve Vivant Brunet, âgé de 15 ans. Il vient d’être sauvé in extremis des griffes révolutionnaires et accompagne son oncle, Dominique Vivant Denon, parmi les hommes de science qui escortent Bonaparte. Le jeune général prétend apporter les Lumières de la République française aux peuples asservis par la tyrannie. De simple observateur, Vivant est vite promu secrétaire du chef de l’état-major, le général Berthier. Le voici plongé au cœur de l’armée, entraîné dans un tourbillon d’épreuves épuisantes, de batailles et de combats aussi sanglants qu’effroyables. Car tant chez les Français que chez les Mamelouks et les Turcs, la sauvagerie fait rage. Mais à côté de la guerre, du dépaysement et des maladies, le jeune garçon découvre aussi l’amour auprès de la très jolie Pauline. Mariée à un brave lieutenant, celle-ci, avec sa blondeur étincelante, fait figure de déesse parmi les soldats expatriés. Elle devient bientôt, au grand désespoir de Vivant, la maîtresse en titre de Bonaparte. A travers cette magnifique fresque haute en couleur, c’est toute la campagne d’Égypte, à la fois glorieuse et pitoyable, que fait revivre G. Y. Dryansky. Sa scrupuleuse reconstitution historique se mêle à de superbes moments romanesques où l’on suit pas à pas les innombrables tribulations du jeune héros, mordant la vie à pleines dents et prêt à en découdre à tout instant.
La jeune Orchidée, issue d’une famille ruinée de la petite noblesse, se présente au palais de la Cité interdite dans l’espoir de devenir concubine de l’empereur, et sortir ainsi sa famille de la misère. Ayant apprivoisé l’empereur, elle lui devient indispensable après lui avoir donné un fils. Dans le monde clos du palais, à force d’intrigues, Orchidée devient une toute-puissante impératrice.
Dieu est en retard
Dieu est en retard, le premier roman de Christine Arnothy, paru chez Gallimard en 1955, est réédité par Le Livre de Poche. Roman à clef, roman historique, il porte un éclairage cru et saisissant sur l’Europe centrale, en l’occurrence Budapest sous l’occupation russe. Ce document sous forme de fiction est peuplé de personnages attachants. L’action rebondit à chaque page. Après le succès mondial de J’ai quinze ans et je ne veux pas mourir, l’autobiographie de Christine Arnothy, Dieu est en retard confirme la révélation d’un écrivain déjà à l’époque internationalement reconnu.
Les charmes discrets de la vie conjugale
Le destin d’une femme à travers les mutations de son temps, les mystères de l’union conjugale, l’électrique confrontation entre aspirations progressistes et valeurs conservatrices. Et l’exceptionnel talent de Douglas Kennedy. Pour ses intellectuels de parents, Hannah Buchan est une vraie déception. A vingt ans, au lieu de grimper sur les barricades et de se fondre dans l’ébullition sociale des années soixante-dix, elle n’a d’autre ambition que d’épouser son petit ami médecin et de fonder une famille. Installée dans une petite ville du Maine, Hannah goûte aux charmes très, très discrets de la vie conjugale. C’est alors que le hasard lui offre l’occasion de sortir du morne train-train de son quotidien : malgré elle, Hannah va se rendre complice d’un grave délit. Trente ans plus tard survient le 11-Septembre, et avec lui le temps du doutes de la remise en question, de la suspicion. Le passé de Hannah va resurgir inopinément. Et du jour au lendemain son petit monde soigneusement protégé va s’écrouler.
Paradis, clef en main
Antoinette voulait mourir. Mais dans ce monde au futur proche, il faut encore être malade ou fou pour que l’État prenne votre mort en main. Antoinette a donc demandé l’aide de Paradis, Clef en Main, une organisation parallèle qui fournit ses services à ceux qui n’ont aucune tare, aucune maladie, et qui, simplement, ne veulent plus vivre. Antoinette n’est pas morte. Elle est paraplégique, branchée à des machines qui lui pompent ses liquides organiques. Et elle raconte. Sa vie, son désir de non-vivre. Elle parle de son oncle qui aura été un exemple pour elle en étant un des premiers à utiliser les services de Paradis, Clef en Main. Elle raconte sa mère, aussi, dont elle pourrait être la copie conforme. Et elle raconte la compagnie de monsieur Paradis, son processus de sélection, les tests et les épreuves qu’elle a du subir. Et elle raconte sa mort ratée. Le dernier livre de Nelly Arcan, qui s’aventure ici, et avec brio, dans la fiction la plus complète. Roman d’anticipation, roman sur le désir de vivre, sur celui de mourir. Roman sur la responsabilité, sur le rapport à l’Autre, sur le rapport au corps, à la vie. Roman fabuleux écrit d’une plume acérée.
Lève-toi et marche
Non, je ne suis pas, je ne serai pas une infirme ordinaire, que mon orgueil bouleverse mes défaillances ! Ordinaire, la vie de Constance, vingt ans, ne le sera pas. Paralysée, elle aura une influence décisive sur les êtres qu’elle a choisis pour agir à sa place. Mais le mal dont elle est atteinte empirera et, malgré sa volonté farouche, il ne lui sera même pas accordé de vivre par personnes interposées. Contre une morale formelle et consacrée, Constance est le champion de la sincérité et de la générosité constructive. Elle incarne le courage personnel, et se raillant elle-même avec un désespoir discret, elle remplit ce premier devoir humain : dominer les servitudes du destin. Courageux, poignant, tendre et sensible, Lève-toi et marche est un des grands romans d’Hervé Bazin. Sur l’édition Livre de Poche 1963 pas préface, pas de résumé éditeur. Sur la 4e de Couverture il y a juste: Hervé Bazin vient sans doute d’écrire son meilleur roman. Roger Nimier
La famille dispersée
Afin que son fils Yuan puisse, après lui, conduire ses hommes à la victoire, M’ang le Tigre l’a envoyé dans une école de guerre où l’on apprend les méthodes importées d’occident. Là-bas, Yuan apprend aussi les idées nouvelles. A bas les traditions et la tyrannie familiale, vive la liberté c’est le mot d’ordre de la jeunesse. Par deux fois, Yuan s’enfuit pour se soustraire à la volonté de son père. Sa seconde fugue le met en contact avec les révolutionnaires, mais ce fils de guerrier a hérité de son grand-père Wang Lung l’amour de la terre. Cette cause dont tous parlent, est-ce bien la sienne ? Dans un pays en pleine métamorphose, un jeune homme cherche sa voie, perdu entre un monde qu’il refuse et un monde qu’il n’accepte pas encore, celui de la Chine moderne, dont Pearl Buck décrit magistralement les premiers pas au milieu des ruines des structures anciennes. La famille dispersée est le dernier volet de la célèbre trilogie où est dépeinte la « Terre chinoise ».
Mandala
C’est dans le cadre de l’Inde moderne que Pearl Buck a situé ce roman ; l’histoire d’une famille princière, dépouillée d’une grande partie de sa fortune par les évènements politiques, et qui s’efforce de s’adapter aux conditions nouvelles, malgré le poids de ses traditions sociales et religieuses. L’évolution de l’Inde actuelle, la guerre la Chine, la confrontation permanente avec l’occident et les problèmes religieux s’associent pour faire de ce roman un document dans lequel convergent les problèmes de notre temps.
Pavillon de femmes
Dans la Chine d’autrefois, le seul rôle dévolu aux femmes de riches était celui d’épouse et de mère. Ce rôle, la fine et intelligente Ailien Wu ne le supporte plus. Pour y échapper, elle se servira très adroitement des traditions, celles-là mêmes qui l’avaient liée pendant si longtemps. Pavillon de femmes » est le roman de Pearl Buck qui fait le mieux comprendre ce qu’était l’ancestrale Chine des grandes familles, mais c’est aussi tout le drame des rapports de l’homme et de la femme à chaque âge de la vie.
Eaux-fortes
J’ai baisé avec le Mort. Pourquoi dire du vieux qu’il est mort alors qu’il ne l’est pas tout à fait ? Pas tout à fait encore. Je veux qu’il crève. Parce que je ne veux plus de lui. Plus ses doigts dans mon sexe, plus ses pleurs quand je jouis. Après s’être perdue dans l’exploration de la chair, une jeune femme entreprend de tuer ses démons. Le Mort, grand D. : deux charognards prêts à tuer, pour le plaisir de leur sexe réjoui par cette image d’un corps capable de souffrir sans fin. Après l’enfer, elle leur assène à présent les mots de sa renaissance, non pour se venger, mais pour sauver sa peau. Cette peau trop longtemps anesthésiée par la douleur, et à qui même la douceur de petit a., le petit dernier, ne suffit plus. Après la démesure de la violence et l’humiliation, Marie, enfin déculpabilisée, revient à la vie. C’en est fini de la baise sociale. Timidement, je refuse. L’homme se reprend, c’est de l’amour que je veux te donner, de l’amour, petite fille. » Dans une écriture incisive, directe et efficace, sans compromission ni pour soi ni pour l’autre, Marie L. met à jour la part d’ombre de ses bourreaux pour s’arracher à eux.
Profanes
Ils sont quatre, ils ne se connaissent pas mais ils vont rythmer la vie du docteur Octave Lassalle qui les a soigneusement choisis comme on compose une équipe comme avant autour de la table d’opération, mais cette fois-ci, c’est sa propre peau qu’il sauve, sa propre sortie qu’il prépare. Ensemble, cette improbable communauté progressivement tissée de liens aussi puissants qu’inattendus, franchira un seuil, celui des blessures secrètes. Un hymne à la vie et un plaidoyer pour la seule foi qui vaille : celle de l’homme en l’homme.
Le secret des abeilles
Nous vivions pour le miel. Nous en avalions une cuillerée le matin pour nous réveiller et une autre le soir pour nous aider à dormir. Nous en prenions à chaque repas pour apaiser notre esprit, nous donner du tonus et prévenir les maladies mortelles. »
En 1964, Lily a quatorze ans et vit en Caroline du Sud avec son père, un homme brutal, et Rosaleen, sa nourrice noire. Le décès de sa mère dans d’obscures conditions la hante. Lorsque Rosaleen se fait molester par les Blancs, Lily décide de fuir avec elle cette vie de douleurs et de mensonges. Elles trouvent refuge chez les soeurs Boatwright, trois apicultrices tendres et généreuses dont l’emblème est une Vierge noire. A leurs côtés, Lily va être initiée à la pratique quasi mystique de l’apiculture, à l’affection, à l’amour et à la tolérance. Sue Monk Kidd signe ici un roman touchant sur une époque où le racisme faisait force de loi, sur la magie de la nature et de la vie, et la puissance de l’amour maternel.
L’or de la terre
Après « Harricana », le deuxième volume de la série « Le Royaume du Nord » nous entraîne plus loin encore, au cœur du Grand Nord canadien, le pays des glaces et des lacs où seuls les chercheurs d’or comme Maxime Jordan osent s’aventurer. C’est sur une île du lac Ouanaka que Jordan a décidé de prospecter. L’endroit est inviolé, et son instinct lui dit que le métal est là, à quelques pieds sous terre. Alors il va creuser, et prouver qu’il avait raison. Bientôt, des hommes sont embauchés et la vie s’organise, rude et souvent violente, car la mine est riche et excite les convoitises. Dans la région, des routes se construisent, des villes surgissent en quelques mois, attirant aventuriers, escrocs et prostituées. Même Jordan a changé. Et peu à peu, lui aussi va se laisser prendre au piège mortel qu’est « l’Or de la terre »… Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Le dernier rhum…
Au carrefour de l ‘intrigue policière, de l’essai et d’une approche inspirée des sciences sociales, ce livre traite des douloureux problèmes de la maltraitance et des violences dont les femmes sont l’objet, dans notre société jamais sortie de ses fonctionnements patriarcaux et machistes. Inutile d’y chercher la trame classique des péripéties du récit policier. Hommes et femmes y agissent et réagissent. Une réalité cruelle et banale, pleine de tendresse et de fureur.
Au pays de l’eau
Du côté de Rido, vers où le soleil se couche, le pays de l’eau plonge vers les bois de Mahavel. Dans les pentes inaccessibles, quelques caps durs et noirs exhibent leurs fronts nus au soleil. J’aime cette terre comme on aime quelqu’un. J’aime ses arbres, ses paysages, ses gens. J’étais étendue sur le dos. Le plafond blanc trônait en silence dans le champ de mes yeux vides. Ni les voix de la cour, ni celles de la rue, ni les chuchotements des murs, rien n’arrivait à remuer mon esprit. Un cri immense s’était lové au plus profond de moi. Sous la plume de Marie, la narratrice, les événements, les êtres et les choses deviennent fascinants. Un récit de vie qui effleure l’Histoire, un témoignage bouleversant.
Code zéro
Gare de Washington, le 29 janvier 1958, cinq heures du matin. Affolé, Luke se réveille, habillé comme un clochard… Que fait-il là ? Il ne se souvient plus de rien. Deux hommes le filent. Pourquoi ? Son amnésie est-elle d’accidentelle ? Traqué, désemparé, il découvre qu’il travaillait sur la base de Cap Canaveral, au lancement d’Explorer I, prévu pour le lendemain soir… Il lui reste quarante-huit heures pour retrouver son identité, empêcher le sabotage de la fusée et sauver sa peau… Code zéro se fonde sur des faits réel : en pleine guerre froide, le lancement d’Explorer I fut ajourné pour d’obscure raisons. Ken Follett a imaginé le déroulement de cette affaire classée top secret par les autorités américaines. Un compte à rebours d’une efficacité redoutable.
Le livre des secrets
En 1953, quand s’ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme la sorcière de Waipu, elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d’une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur l’autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l’Écosse en 1817, elle a tout le temps de se pencher sur le passé. Après plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues étapes, en Nouvelle-Écosse et dans l’île de Cap-Breton, sur les côtes d’Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l’Homme, décida, en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard. L’Homme qui guida là son peuple, convaincu de le conduire sur le droit chemin, reposait depuis vingt ans déjà dans le cimetière près de l’océan. Le journal tenu par sa grand-mère tout au long de sa vie aventureuse, et sur lequel Maria met la main, lui révèle pourtant l’envers du décor : s’y dessine non le portrait d’une diablesse dont elle aurait hérité les penchants pervers et indociles, comme sa propre mère tentait de l’en convaincre, mais celui de l’héroïne indépendante et téméraire que fut Isabella. Il fallait bien du courage en effet pour s’imposer face à un McLeod peu enclin à accepter chez ses ouailles des opinions individuelles, surtout quand celles-ci étaient des femmes. Et l’on comprend, au fil de cette formidable saga, que le Livre des secrets est celui de ces femmes qui, pour exister dans une communauté masculine et rétrograde, n’avaient d’autre choix que d’en contourner les préceptes.
Corps et âme
À New York, dans les années quarante, un enfant enfermé dans un sous-sol regarde les chaussures des passants. Pauvre, sans autre protection que celle d’une mère excentrique, Claude Rawlings semble destiné à demeurer spectateur d’un monde inaccessible. Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude va se découvrir lui-même : il est musicien. Ce livre est l’histoire d’un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, jalonné de mille rencontres, amitiés, amours, le conduira dans les salons des puissants, et jusqu’à Carnegie Hall. La musique, évidemment, est au centre du livre musique classique, grave et morale, mais aussi la pulsation irrésistible du jazz. Autour d’elle, en une vaste fresque foisonnante de personnages, Frank Conroy brosse le tableau fascinant, drôle, pittoresque et parfois cruel d’un New York en pleine mutation.
Les nuits de Shanghai
Shanghai se trouve à Barcelone. Et à Shanghai-Barcelone vit un héros nommé Kim ou Joaquim, c’est selon. Il a connu la guerre civile. Il a dû fuir. Il ne peut revenir, pur l’instant au chevet de sa fille Susana une si jolie fille, pourtant, qui meurt des poumons dans une maison triste. Alors l’un des compagnons de Joaquim raconte à Susana les aventures magnifiques du Héros. A Shanghai, Kim protège une troublante Asiatique des menées obscènes d’un ex-nazi. Souvent pessimiste, spécialiste des héros manqués et des personnages déglingués, l’écrivain catalan né en 1933 signe ici l’un de ses livres les plus émouvants, porté par un romantisme qui n’exclut ni l’humour ni la véhémence.
Avant que naisse la foret
Marié à une jolie rousse, père d’une petite fille, Albert vit paisiblement au bout du RER parisien. Un jour qu’il traîne au lit avec sa femme, il laisse le téléphone sonner. Le répondeur se déclenche : sa mère est morte. Démuni, Albert décide de faire le point et s’enferme seul avec l’urne maternelle dans la propriété familiale de Mayenne, une grande maison cerclée de plusieurs hectares de bois. Une idée l’obsède : trouver une chanson pour la cérémonie funèbre – une chanson qui dira à tous, et mieux que n’importe quel discours, qui était cette femme sensible et indépendante. Mais une nuit, il est réveillé par des bruits étranges. Dans l’aile ancienne du bâtiment, les murs chantent… Les échos font revenir le passé. Et puis, il y a cette légende familiale qui dit qu’un ermite erre dans la forêt. Commence alors la lente remontée des souvenirs, et avec elle, celle des secrets d’une mère que seul un fils pouvait entendre.
Le néant quotidien
Zoé Valdés raconte l’histoire d’une jeune femme qui lui ressemble à s’y méprendre, depuis sa naissance très patriotique à Cuba, le 2 mai 1959, au lendemain d’un glorieux défilé de travailleurs, jusqu’à cette soirée ultime où, trente ans plus tard, en pleine \ »période spéciale\ » (privations, pénurie, liberté si précaire), les deux hommes de sa vie vont jouer aux échecs le privilège de finir la nuit avec elle. Dehors – dernier terme de cette éducation sentimentale et politique à la cubaine – semble l’attendre la mer immense, par où se sont déjà enfuis les amis chers.
Lais
La poétesse connue sous le nom Marie de France est, vers la fin du XIIe siècle, le premier grand auteur féminin de la littérature française. Ses Lais sont des récits d’aventure et d’amour dont la matière est tirée du folklore et des mythes bretons. Ce sont des contes de fées: un chevalier se transforme en loup-garou, un autre en oiseau pour voler jusqu’à celle qu’il aime, un autre rencontre une biche qui parle, un autre encore devient l’amant d’une fée. Ce sont aussi des contes poétiques, à la simplicité mystérieuse et envoûtante, qui disent la force et la mélancolie de l’amour.
Dialogues de betes
TOBY-CHIEN : Elle me saisit par la peau du dos, comme une petite valise carrée, et de froides injures tombèrent sur ma tête innocente : « Mal élevé. Chien hystérique. Saucisson larmoyeur. Crapaud à cœur de veau. Phoque obtus… » Tu sais le reste. Tu as entendu la porte, le tisonnier qu’elle a jeté dans la corbeille à papier, et le seau à charbon qui a roulé béant, et tout. KIKI-LA-DOUCETTE : J’ai entendu. J’ai même entendu, ô Chien, ce qui n’est pas parvenu à ton entendement de bull simplet. Ne cherche pas. Elle et moi, nous dédaignons le plus souvent de nous expliquer.