Danseur
Ange ou démon. Étoile… filante, peut-être, mais étoile qui brilla au plus haut par son génie et son ambition. C’était Noureev. Rudi. Rudik Rudolph. Prénom choisi par sa mère, Farida, en hommage à Rudolph Valentino. Et quel séducteur que ce jeune Tatar, un peu rustre, ayant grandi entre sa mère aimante, sa grande sœur et un père qui mettra des années à admettre le choix de son fils ! La force du roman de McCann réside dans son style narratif : raconter l’histoire de Noureev, par l’intermédiaire (imaginaire et romancé) de divers acteurs de sa vie : sa sœur, Serguei et Anna (qui le forma à Oufa et lui fit découvrir la danse et la musique), leur fille qui l’hébergea à Leningrad, ses amis, sa complice de scène et de coulisses la grande Margot Fonteyn, ses amants, sa gouvernante ou des anonymes fascinés par le talent du jeune garçon de l’époque…
Le Bonheur dans le mariage
Trois hommes, heureux en ménage, sont de la nouvelle génération qui « pousse le landau ». Ils trouvent normal de partager les tâches ménagères, le soin et l’éducation des enfants, les sorties, les loisirs, à parts parfaitement égales avec leurs épouses. Jusqu’au jour où Thierry, Octave et Cyril décident de se rencontrer une fois par semaine pour passer ensemble une «soirée mecs». Ils se réunissent dans l’appartement que leur prête Florian, célibataire et macho, afin de se retrouver « entre hommes ». Aussitôt, c’est l’effervescence chez leurs femmes : que leur conjoint s’échappe leur paraît pire qu’une tromperie amoureuse ! Elles décident de s’unir pour organiser la résistance. Les ménages vont-ils y résister ? Ce roman est l’histoire de quelques hommes et femmes qui cherchent à s’inventer une vie de couple sans concessions ni mutilations. Leur avenir en dépend. Peut-être aussi celui de la planète…
Le choix des Morrison
Crow Lake, au nord de l’Ontario, une terre magnifique et rude où vit une petite communauté de fermiers régie par une austérité toute presbytérienne qui n’a d’égale que la solidarité s’exerçant en cas de coup dur. Après le décès accidentel de leurs parents, Kate Morrison, sept ans, ses grands frères, Luke et Matt, et sa petite sœur Bo voient leur destin basculer. Si Luke, l’aîné rebelle, renonce à ses études pour s’occuper tant bien que mal de ses cadets, c’est Matt que la fillette idolâtre comme un héros. Matt, porteur de tous les espoirs d’une famille destinée à s’élever par l’instruction, mais avant tout un adolescent fragilisé par la tragédie. Une fois adulte, Kate, professeur de biologie à l’université de Toronto, appréhende son retour à Crow Lake et ses retrouvailles avec Matt. Devenue une étrangère parmi les siens, elle devra affronter les conséquences des choix douloureux faits vingt ans plus tôt…
Le dernier qui part ferme la porte
« L e Clos joli » et « La Pommeraye ». Deux maisons voisines dans un petit lieu-dit isolé de la campagne normande. Dans la première vit, solitaire, une vieille dame qui a pris sa retraite vingt ans plus tôt. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle fugue cependant que ses filles, deux quadragénaires que tout oppose, se disputent sur la meilleure façon de s’occuper d’elle. L’autre maison, résidence secondaire de Parisiens en instance de divorce, devient par hasard ce weekend-là le théâtre d’un chassé-croisé de couples illégitimes. Pendant deux jours, tous et toutes vont se poursuivre en une ronde qui ressemble à la vie, compliquée et pleine de surprises. C’est une comédie contemporaine autour du blues des quadras : familles décomposées, parents qui vieillissent mal, course à l’argent et à la réussite, poursuite illusoire de la jeunesse et de l’amour, malentendus et mensonges.
Délivrez-nous du Mal
Hiver 1288. Dans une paroisse isolée du Quercy, une troupe d’hommes en noir s’empare d’un enfant. Refusant d’admettre le pire, le prêtre du village, le père Aba, se lance à la poursuite des ravisseurs. Au même moment, à Rome, l’éminent enquêteur Bénédict Gui accepte une nouvelle mission : retrouver un jeune homme employé par l’administration du pape. Lui aussi a été enlevé par des hommes en noir. Disparitions d’enfants qui se multiplient, archives escamotées, cardinaux assassinés… Dans ce Moyen Age où le pouvoir de l’Eglise est plus fort que jamais, un drame se prépare.
Pour un jour de plus
Charley, la cinquantaine, veut mettre fin à ses jours après une vie qui l’a déçu. Au moment où il va s’abandonner, il revoit sa mère, morte huit ans auparavant, qui l’attend dans la maison de son enfance. La chance inouïe leur est offerte d’une dernière conversation, celle qu’ils n’ont jamais pu ou jamais osé entamer. Avec sa mère, Charley va pouvoir revenir sur le passé, se libérer du poids des secrets de famille, rechercher le pardon, et ainsi se retrouver.
Comme un vol d’hirondelles
Bunny Morison a huit ans. Fragile, hypersensible, doué d’une imagination toujours en éveil, il voue à sa mère, Élisabeth, une passion sans limites. II ne respire, ne vit que par elle. D’ailleurs Élisabeth fait régner à la maison un climat aussi proche que possible du bonheur, même si les rapports entre Bunny et son frère aîné, Robert, sont parfois difficiles. Nous sommes en novembre 1918, à la veille de l’Armistice, l’épidémie de grippe espagnole venue d’Europe sévit en Amérique. Tous les membres de la famille Morison sont touchés ; alors que le monde va enfin retrouver la paix, la tragédie s’abat sur leur foyer…
Le Cornac
À travers les aventures d’un jeune diplômé sans emploi, cramponné à une vocation que les nouvelles techniques rendent inutile, l’auteur évoque avec humour et causticité ce qui, pour des milliers d’individus, représente une véritable tragédie : le chômage. Le héros de ce roman picaresque d’aujourd’hui devient tout à tour père Noël chez des banquiers, promeneur de teckels, conducteur de caninette, souffleur de feuilles, chauffeur de maître, sondeur pour une multinationale de la collanterie, figurant de parc d’attractions, laveur de carreaux, livreur de pizzas, baby-sitter, etc…
La souille
Il s’appelle Jésus et, tout compte fait, c’est un pauvre diable. Cet ouvrier agricole sait, depuis toujours, que la passion, la haine et la violence circulent comme le vent, entre le monde des humains et le monde des bêtes. Il sait aussi, sans s’en affliger, que la vie et la mort n’en finissent pas de se mêler dans cet univers où la hache détruit le hêtre, où la musaraigne avale le ver de terre, où les hommes fracassent, dans l’indifférence, la tête des chats et celle des femmes. Il sait tout cela, Jésus, et il n’en fait pas un drame. Autour de lui, il y a l’immense nature dont le mystère lui est familier ; il y a Épiphanie dont il capte les pensées et les frissons ; il y a un assassin et des enfants perdus ; il y a enfin ce sanglier qui se roule dans la souille et règne sur la forêt en seigneur nonchalant…
Quiz Show
Minsu, récemment diplômé, ne trouve pas de travail, comme une multitude de jeunes gens de sa génération. Il occupe tout son temps à surfer sur le Net ou à regarder des émissions de jeux à la télévision. Ce qu’il préfère, c’est participer au chat Espace Quiz, au cours duquel il tombe amoureux de Jiwon qui se fait appeler « Une fée dans le mur ». Un jeu en ligne qui devient plus qu’un passe-temps quand il décide d’accepter, dans un besoin désespéré d’argent, de participer à une surprenante expérience de jeu télévisé. Commence alors la plus bizarre des aventures : il découvre un autre univers, celui d’une société secrète qui s’adonne à de furieuses compétitions de quiz dans la vie réelle. Rejoignant ce monde parallèle, il s’entraîne dans un lieu dissimulé au commun des mortels, au sein d’une équipe de gens aussi étranges et égarés que lui. Un monde implacable autant que fascinant, celui du virtuel et de la solitude, dans lequel toutes les formes et toutes les significations s’effondrent autour de lui.
Gégé
Il y a dans la bourgeoisie de province un charme suranné, tout entier incarné dans cette maison de deux étages où le temps s’écoule selon un tempo plus doux et étouffé. C’est ce que Jean découvre à son arrivée à Bordeaux, pour son stage de fin d’études, en rencontrant sa grand-tante, cette femme aussi élégante et bien élevée que belle et espiègle. Et il y a Gégé, l’inénarrable gouvernante allemande au passé trouble. Sur laquelle Madame veille autant que celle-ci lui est dévouée. En vivant avec ces dames, Jean apprendra le passage à l’âge adulte et les deuils qui l’accompagnent. L’ironie de la vie qui veut que, parfois, les conditions sociales s’inversent. Et surtout l’amour et la tendre fidélité que l’on porte aux êtres chers.
Eureka Street
Dans un Belfast livré aux menaces terroristes, les habitants d’Eureka Street tentent de vivre vaille que vaille. Chuckie le gros protestant multiplie les combines pour faire fortune, tandis que Jake le catho, ancien dur au cœur d’artichaut, cumule les ruptures. Autour d’eux, la vie de quartier perdure, chacun se battant pour avancer sans jamais oublier la fraternité.
Les garçons
Chez les Fisher, illustre famille de gens de théâtre, il y a deux George. L’un est un enfant de la balle qu’on envoie en 1973 dans un pensionnat pour parfaire son éducation. L’autre, un pantin de ventriloque, divertissait les troupes britanniques avec le grand-père de George pendant la Seconde Guerre mondiale. Les deux George ne savent rien l’un de l’autre. Jusqu’à ce que les événements les amènent à s’unir pour mettre au jour les secrets de famille les mieux gardés. Mêlant l’histoire de l’enfant et les » mémoires » du pantin, Les Garçons dresse sur trois générations le portrait d’une famille fascinante. Drôle, incisif et d’une grande tendresse, ce roman raconte l’inoubliable épopée de deux jeunes êtres guidés par le même désir : trouver une voix, être aimé.
Le Plan infini
Quittant le monde sud-américain qui lui est familier, la romancière de La Maison aux esprits nous entraîne ici dans la Californie des trente dernières années, sur les pas de deux familles d’errants: celle du prédicateur Reeves qui parcourt l’Ouest à bord d’un vétuste camion, prêchant la recherche du « plan infini » qui justifie nos existences; et celle des Morales, immigrés mexicains d’un quartier de Los Angeles hanté par la violence. Principal personnage du livre, le jeune Gregory Reeves verra mourir son père et parviendra à construire une carrière d’avocat, mais aussi et surtout à trouver la clef du plan infini qui n’est autre que l’amour. Guerre du Vietnam, mouvement hippie, avènement du féminisme, libération des mœurs, banalisation de la drogue, exclusion: c’est de notre temps que nous parle, au travers de personnages d’une merveilleuse humanité, une romancière décidément de stature mondiale.
En l’absence des hommes
Au début, il est sans doute un peu dérangeant cet amour entre ce vieil écrivain et ce très jeune homme. Mais très vite on se rend compte qu’il restera sur un plan purement platonique. Alors s’installe une véritable fascination pour chacun des mots qu’ils échangent, au cours de profondes et longues conversations, puis au fil de lettres admirables, lorsque Marcel doit quitter la ville. Car l’écrivain en question, c’est Proust bien sûr, même s’il n’est jamais nommé. Exactement au moment où naît cette passion (qui n’est pas sans évoquer un certain amour vénitien si bien conté par Thomas Mann), le jeune héros connaît l’amour, charnel celui-là, avec son beau soldat de voisin. En lieu et place des mots de la passion platonique, s’échangent ici les gestes, caresses, regards, silences de l’Amour… puis les mots aussi, lorsque le soldat regagne le front.
L’homme des hautes solitudes
Deux hommes, Rand et Cahot, unis par une forte amitié et la passion de la montagne. Ils se retrouvent dans les Alpes pour l’assouvir ensemble et chacun à sa manière. Pour Rand, la montagne – l’alpinisme – c’est à la fois une quête d’absolu et la fuite d’un monde qu’il n’accepte pas. Un jour, à l’occasion d’une escalade particulièrement périlleuse, Rand parvient à sauver Cabot d’une mort certaine. Leur aventure est largement médiatisée et Rand devient un héros. Ce qui sonne le filas de l’amitié entre les deux hommes. Ainsi, peu à peu, Rand sent sa volonté faiblir et ses mains lâcher prise. Cabot se blesse lors d’une escalade dans le Wyoming et Rand retourne retrouver une dernière l’ois son vieil ami. Ils s’interrogent sur leur vie, leurs conquêtes et leur destin. Peu d’écrivains ont réussi à décrire avec autant de force la pureté des grands espaces, l’amitié et ‘ambition qui lient les hommes au pus fort du danger et la déchirure qui les attend une rois retrouvée la réalité.
La dame au sari bleu
Agée de vingt ans, Zelda sait peu de chose sur sa mère, Ellen, disparue alors qu’elle n’était encore qu’un bébé. Danseuse étoile, véritable star en Amérique, Ellen avait tout quitté par amour pour James. Ensemble, ils s’étaient installés en Tasmanie, avaient fondé une famille et l’arrivée de Zelda les avait comblés. C’est alors que tout avait basculé… Après la mort de son père, Zelda trouve un article de presse révélant qu’Ellen est vivante, quelque part en Inde. Est-il encore possible de rattraper le temps perdu ? Comment nouer des liens avec une inconnue ? Afin de percer le mystère qui entoure sa petite enfance, Zelda n’a qu’une solution : se rendre en Inde pour affronter sa propre histoire.
Les perles noires de Jackie O.
Gaby, la soixantaine déprimée, est femme de ménage dans les beaux quartiers new-yorkais. Un matin, elle trouve par hasard la combinaison du coffre-fort d’un de ses employeurs, un vieux marchand d’art fortuné. Décidée à mettre la main sur son contenu – et notamment sur un collier ayant autrefois appartenu à Jackie Onassis –, elle imagine un plan particulièrement audacieux. Seulement, cambrioler un appartement huppé de l’Upper East Side, c’est un peu comme plier un drap sans se faire aider, ça demande un certain entraînement…
Les Baratineurs
Jason, Fran et Eileen sévissent dans les trains, entre Londres, Manchester et Cardiff. Par leurs beaux discours, ils endorment la méfiance de leurs proies, les détroussent, puis s’éclipsent. Lassés de plusieurs années d’escroqueries à la petite semaine, ils mettent au point la grande arnaque. Dans le monde irréel et fuyant qu’ils se sont créé, les baratineurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Mais qu’arrive-t-il quand un baratineur ne parvient plus à démêler la fiction de la réalité, qu’il se prend à son propre piège, pis : qu’il tombe amoureux de son pigeon ? Un sujet noir porté par l’humour grinçant et l’écriture pétillante d’Anna Davis.
Keetje
Bruxelles, fin du siècle dernier. Keetje, jeune adolescente, se prostitue pour nourrir sa famille, mais ce métier lui fait honte. Alors, parce qu’elle est belle, qu’elle pose pour des peintres, et qu’elle rencontre un homme qui l’aime et lui permet d’accéder à un autre monde, l’enfant de misère devient un grand écrivain. C’est ce parcours qui la conduit du peuple à la grande bourgeoisie, en passant par le milieu intellectuel et progressiste, que Neel Doff nous conte ici. Elle n’a pas oublié la Keetje qu’elle fut.
Lottie Biggs n’est presque pas cinglée
Littérature pour adolescents – Je m’appelle Lottie Biggs, et les autres, je m’en fiche pas mal. Ce que j’adore, c’est les teintures porte une nuance – actuellement je porte une nuance » Aubergine ardente « . J’ai aussi une passion pour ma copine Goose. Goose se définit comme une existentialiste absurdiste. En d’autres termes, elle trouve l’existence absurde. Mais toutes les deux – et ça, c’est pas absurde – on craque pour Neil. Et voilà que Goose a écrit une chanson pour lui. Avec un titre nul : Chanson pour Neil. Ils sortent ensemble maintenant. Et moi je deviens cinglée, mais alors, complètement cinglée.
Robert Mitchum ne revient pas
Au printemps 1992, les Serbes encerclent Sarajevo. Vahidin et Marija, deux athlètes de l’équipe de tir yougoslave, s’entraînent en prévision des jeux Olympiques de Barcelone. Tous deux sont bosniaques, et amants ; lui est musulman, elle est serbe. Ils vivent à Ilidza, une banlieue de Sarajevo, sans s’être jamais souciés de leurs origines. Pourtant, ils vont être brutalement séparés par le siège, puis au fil des mois enrôlés dans des camps opposés en raison de leurs exceptionnels dons pour le tir. Jean Hatzfeld reconstitue l’atmosphère de Sarajevo sous les bombardements, le basculement des mentalités, il pénètre dans l’univers des tireurs d’élite, il décrit leurs techniques, leur adaptation à la topographie urbaine. Mais c’est avec les armes du romancier qu’il nous permet de vivre une tragédie contemporaine, à travers la malédiction qui frappe deux amoureux pris malgré eux dans l’engrenage guerrier.
Dans la chambre obscure
Savitri la bien nommée – épouse modèle dans la mythologie indienne – veille patiemment sur son foyer. Elle a pourtant l’audace, quand elle est trop lasse des accès d’humeur de son mari, de se réfugier dans le silence de sa « chambre obscure » une pièce en retrait de la maison. Jusqu’au jour où il cède aux charmes d’une de ses employées. Savitri comprend alors qu’elle n’a rien à elle, pas même cette chambre à soi… Ce qui emporte et émeut tant chez Narayan tient à un talent très singulier qui nous met en immédiate et délicate intimité avec des personnages simples, puissants, inoubliables. Par-delà la chronique familiale dans l’Inde des années trente, « Dans la chambre obscure » est – tout simplement – le sublime portrait d’une femme qui se révolte.
Tout est illuminé
Une histoire pleine d’accidents banals et d’incroyables résurrections, de bébés sauvés des eaux, d’étudiants égocentriques, de vieillard malheureux, de rabbins pernicieux. De moments graves aussi. Une histoire donc. Alex, un jeune Ukrainien, vivant aux crochets de sa famille, collectionnant selon ses dires, filles et succès, est entraîné par son père dans un voyage improbable à travers le pays : guider un écrivain juif américain, Jonathan Safran Foer lui-même à la recherche de ses origines et d’un village détruit en 1941 par les nazis…
Le nom de l’arbre
Dans l’enfance, entre un grand-père tout-puissant et une mère possessive, Louis Quien a tenté de se frayer un chemin. Mais de quels souvenirs, de quels mensonges, de quels imaginaires a-t-il finalement hérité pour construire le présent si fragile qu’il interpelle aujourd’hui ? Comme s’il était étranger à lui-même, Louis Quien se traque, se dévoile et, dans le maquis de sa mémoire, il cherche les grands absents de sa vie : son père prisonnier et Juliette, l’absolu féminin, déportée, et si vite effacée. Ainsi s’impose à lui, au-delà des misères de l’Occupation, des espérances et des vengeances de l’après-guerre, la recherche de l’arbre dont les racines descendent si profond et dont nous aimerions tant retrouver le nom. Tout en traversant l’histoire tourmentée de la Belgique des années trente aux années soixante, ce foisonnant roman révèle le pouvoir des mots et de la fiction dans la remémoration. A travers un jeu de miroirs, où le moi s’éparpille et se reconstruit sans fin, Hubert Nyssen mettait déjà en place, dans ce premier roman, les éléments constitutifs de son œuvre : cette ample quête du passé, et surtout cette fête de l’imaginaire que sans cesse célèbre la multitude de poupées gigognes que chacun porte en soi.
Le Dragon de Cracovie
Il est des gens pour lesquels donner la mort n’est rien et la recevoir pas grand chose. À Naples, on les appelle des « Camorristes » et, comme on les craint, on les respecte. Ils ont souvent le cœur sur la main, ce qui ne les empêche pas de garder le doigt sur la gâchette ! C’est dans cet univers impitoyable de passion et de sang que va débarquer un frêle Autrichien, doué pour le meurtre et la peinture. Il a de drôles de mœurs, un drôle de nom et une façon terrifiante d’affronter la vie. De Vienne à Munich, de Naples à Cracovie, il va nous entraîner sur la route sanglante et désespérée qu’il s’est tracée.
Tome 2 de la série « Leçons de ténèbres » – Voici la suite de La Sans Pareille, second- volet de la trilogie Leçons de ténèbres. A trente ans, Christine Valbray connaît une fulgurante réussite dans les sphères du pouvoir. Elle a lié son sort à celui du ministre Charles de Fervacques, « (archange de la politique ». On la croit ambitieuse. Qui pourrait deviner que cette spectaculaire ascension dans un monde de faux-semblants revêt pour elle, de plus en plus, le caractère d’une descente aux enfers ? Françoise Chandernagor s’offre tous les luxes du romancier, c’est-à-dire le plaisir d’explorer les ambassades et les banlieues, l’érotisme et l’espionnage, la jet set et le gratin, le grand fric et la petite combine, les allées du pouvoir et ses cagibis.
Tome 3 de la série « Leçons de ténèbres » – Un scandale politique, un procès sensationnel, une coupable qui s’effondre : tout, dans la chute de Christine Valbray, n’est-il pas parfaitement clair ? Ce troisième volet de la biographie romanesque de la « Sans Pareille » nous montre qu’il n’en est rien : il arrive que ce soit la victime elle-même qui décide de gravir les marches menant au supplice. L’Archange de Vienne était l’histoire d’une trahison voici l’histoire d’une vengeance. L’éblouissante Christine, intelligente, séduisante, hier entourée d’amis, est à présent seule. Même Françoise, la narratrice, n’éprouve que lassitude et dégoût au spectacle d’une société à ce point infiltrée par le mensonge, l’égoïsme et l’intérêt. C’est elle pourtant qui, réfugiée avec ses trois enfants dans la lagune de Venise, va finalement répondre à la question: comment, au nom de quoi revenir à ce monde-là et se battre ? Et si le secret pour affronter les loups, c’était à un enfant que nous devions le demander ?
En avant, calme et droit
Hector Vachaud, dit Vachaud d’Arcole, n’est pas un grand cavalier, un « dieu » de Saumur ni une vedette des concours hippiques. Il est seulement un « homme de cheval », on a envie de dire : un « prof de cheval », comme il y en a de maths ou de lettres. Mais sa discipline à lui, choisie par passion, sinon par peur des réalités, va le faire vivre, des années trente à nos jours, dans une société singulière, archaïque, mal connue, et dans les principes, superbes mais désuets, qui la corsètent et l’exaltent. C’est à travers elle que Vachaud découvrira la comédie sociale, l’élégance, l’amitié, le bonheur d’enseigner et même, sur le tard, l’amour. Un étrange amour. C’est à travers le prisme de la morale cavalière qu’il verra les passions politiques, la guerre, les illusions d’après la défaite, les courages et les lâchetés, enfin la métamorphose immense de la France.
Mais la perçoit-il vraiment, cette métamorphose ? Ou ne préfère-t-il pas l’ignorer ? En d’autres temps, sans doute, Vachaud fût-il devenu prêtre ou officier. Il eût choisi – séminaire, collège ou caserne – de vouer sa vie à un ordre qui se serait fait gloire de maintenir au milieu du déferlement de tout ce qui change ou s’affadit. Cela a-t-il encore un sens ?… Ecuyers, cavaliers, ascèse et luxe, parfums du passé, amazones gourmandes de chair fraîche, anciens combattants abusifs, abbés musclés, manitous de Vichy, juifs traqués, gagne-petit du marché noir, pétarades de 44 et de 68, jeunes filles en fleur : une peinture moqueuse et féroce d’un demi-siècle de vie française sert de décor à la vie d’Hector Vachaud. Les « belles âmes » n’y sont pas toujours limpides ! Heureusement, les chevaux aux yeux fous, les aubes en forêt, le silence religieux des manèges servent d’antidote aux poisons et aux impostures de la nostalgie.
Le rivage des adieux
La plus grande histoire d’amour de tous les temps « Voulez-vous que je vous dise une belle histoire d’amour et de mort ? » C’est par ces mots que commençait la plus éblouissante, la plus tendre et cruelle légende jamais racontée par les bardes dans les royaumes celtiques, celle de Tristan et Iseult. Depuis son adolescence, Catherine Hermary-Vieille rêvait de cette œuvre magique dont le thème fut si souvent repris, mais dont l’audace, la violence, les multiples péripéties restent curieusement méconnues. Respectant la trame primitive de l’intrigue classique, Le Rivage des adieux ressuscite passionnément la liaison adultère et tragique d’une très jeune reine, l’indestructible fidélité de son amant, les atermoiements pathétiques d’un roi trahi par son épouse et son neveu, harcelé par des barons perfides derrière les murailles d’une vieille forteresse battue par les flots de la mer d’Irlande. Si, depuis l’aube des temps, l’amour reste une énigme, ne faut-il pas s’il survient, le recevoir avec bonheur, l’accepter comme le plus précieux des dons, même s’il s’avère parfois si difficile à vivre ?
Cœur d’artichaut
A trente-cinq ans, apprenti-écrivain, sans grande conviction. Emmanuel Onéguine n’a qu’une passion : les femmes. Toutes les femmes. A commencer par la dame aux chats, un peu mûre, qu’on a expulsée d’un vieil immeuble parisien. Et puis cette enseignante rencontrée au café. Et puis ses provocantes élèves. Toutes… Cependant qu’il joue les « nègres » pour un vrai-faux romancier à succès, Emmanuel poursuit l’authenticité dans l’amour. L’amour tendre, l’amour passion, l’amour au lit : pour lui pas de barrière, pas de différence. Il n’y a que l’amour. Et la femme, sans qui le monde serait sinistre…
Urbain IX
Nous voilà aux environs de 1990. Le pape Marx 1er disparait dans un accident d’avion alors qu’il partait en voyage apostolique pour la Pologne. Son succésseur élu est le cardinal Spyers. L’intention du nouveau papa, qui prend le nom d’Urbain IX, est de restaurer l’Eglise et de la rendre à l’orthodoxie traditionnelle que beaucoup d’excès lui ont fait quitter depuis un certain temps. …….. Dans ce roman, les rebondissements tragi-comiques tiennent le lecteur en suspens …
L’espace d’un amour
J’ai appris que tu enseignais dans le Maine. J’espère que nos chemins se croiseront ce week-end. Lily fut bouleversée par le son de la voix de Jonathan. Elle écouta deux fois ces quelques mots, chercha d’abord à les effacer – comme elle avait cherché à l’effacer lui, pendant douze années – mais, à la troisième écoute, elle songea à l’intérêt passionnant d’un tel face à face : le revoir, ce serait montrer son courage, ce serait la preuve qu’elle avait définitivement renoncé à se regarder, à regarder Jonathan Parrish, avec les yeux du passé. « L’espace d’un amour est sans doute, depuis Love Story, l’un des plus beaux romans d’amour qu’il nous ait été donné de lire… »
Dès le premier soir
Pas de compromis, pas d’engagement, la liberté totale. Delphine et Elise n’ont pas renoncé à s’amuser. Pourtant, elles songent sérieusement à se caser. À 35 ans, il serait peut être temps d’avoir une vie normale. Mais c’est quoi au juste une « vie normale » ? Un fiancé ? Des projets (avec le fiancé) ? Un foyer (encore avec lui) ? L’amour avec un grand A ? Ou l’ennui avec un grand E ? La question mérite réflexion. Et si c’était le début de la fin ? Entre Sex and the City et Bridget Jones, le portrait tendre et désopilant de deux futures ex-célibataires, une irrésistible comédie sur la trentaine et l’amour.
Une amie d’Angleterre
« Il y avait Ivy Compton-Burnett et ses épatants bavardages, Barbara Pym avec ses pique-niques dominicaux. Il y avait Jane Austen, spécialiste des sentiments distingués et néanmoins tourmentés. Par quelle injustice la relève est-elle assurée ? Qu’est-ce que vous voulez, l’Angleterre exportera toujours du stilton, des imperméables Burberrys et des romancières hors du commun. ».
Ave Caesar
Il était une fois un homme, une femme… Ayant vécu ensemble, ils ont beaucoup parlé et pensent se connaître. Un jour, ils décident de « s’écrire », de se raconter l’un à l’autre leur enfance, leurs amours, leurs échecs. Ils croyaient se lancer dans une entreprise facile mais les mots qui se heurtent dans leurs lettres alternées remettent leur vie en question. Ils s’interrogent, mais, s’exposant totalement au jeu de la vérité, le duo devient duel. L’aventure épistolaire frôle le drame. Est-ce l’apothéose saignante d’une rupture qui s’annonce ? Ils ne se sépareront pas. Au contraire, ils se rapprocheront l’un de l’autre parce que, poussé, contredit, aidé par une femme, un homme acceptera d’accoucher du petit César qui vit en lui, ni plus ni moins fragile et solide que tous les autres hommes. Cette parole d’homme qui jaillit pour la première fois, les femmes l’espèrent depuis toujours et beaucoup d’hommes, aujourd’hui, tentent de l’exprimer. Elle est dans ce livre et prouve qu’on ne meurt pas d’elle. Elle aide à respirer les hommes comme les femmes.
Une paix royale
Moi, Pierre Raymond, guide assermenté, je jure que ceci m’est réellement arrivé, qu’encore enfant, et juché sur mon vélo, j’ai été renversé par la voiture d’un roi – et même de deux: Léopold ILI et Baudouin de Belgique. Un épisode au moins de ce livre est donc vrai, et restera dans l’Histoire. Quant au reste, comme c’est moi qui le raconte, il est permis de douter de tout : des circonstances de ma naissance ou de celles dans lesquelles le premier des deux rois a forgé son destin: éducation (à Eton), mariage, veuvage, capitulation, secondes noces, éloignement, abdication, explorations diverses… Cela s’est donc passé dans un petit pays mais où on trouvait encore tout ce qu’il faut pour faire un monde : un monarque qui aurait perdu le pays et gagné le monde; des ministres en exil et passant par des états d’âme; des champions, cyclistes qui pensent tout haut sur les faux plats des Flandres; une grand-mère, la mienne, envahie, dans sa roulotte, par une douce misanthropie. N’y aurait-il pas en chacun de nous un roi découronné ? Et pouvons-nous y consentir ? A la fin, par une légère anticipation qui nous mène au-delà de ce siècle, le pays devient plus petit encore. Au point qu’on pourra se demander s’il a jamais existé.
Les sept plumes de l’aigle
Luis A. n’est pas un personnage de roman mais un homme bien vivant, même s’il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine aux événements qui l’ont conduit aux portes de la France, où il demeure aujourd’hui. II a quitté très tôt la maison de son père, à Côrdoba, au pied de la Sierra Grande. Sa mère venait de mourir, loin de lui, une nuit d’orage. C’était une Indienne Quechua, et le seul être aimé de sa jeune existence. II a refusé l’insupportable. II a préféré imaginer qu’elle avait fui la ville, qu’elle était allée rejoindre son peuple, dans la montagne. II est donc parti à sa recherche. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé sur le chemin de l’impossible, le seul qui vaille aux yeux des fous de vie…
A l’heure où dorment les fauves
En Afrique du Sud, en 1880, une fabuleuse course à la poursuite d’un diamant très convoité… A Kimberley, près du Big Hole, la mine la plus profonde que l’homme ait jamais creusée, un vieux mineur noir découvre un diamant d’exception qui portera son nom : le Kalawi. Aussitôt, le magnat britannique Alun Forbes et son rival boer, Pieter Van Nuys, en revendiquent la propriété. Une décision de justice donne raison à l’Anglais. Quelques jours plus tard, le Kalawi disparaît. Paul Adams, jeune courtier à la Lloyd’s, est alors envoyé en Afrique du Sud pour indemniser le magnat. Mais il doit au préalable mener une enquête. Il découvre avec stupeur que l’auteur du vol n’est autre que Patsy, la propre fille de Forbes, dont il s’est épris…
Un cri d’amour au centre du monde
Sakutaro et Aki tombent amoureux alors qu’ils sont adolescents. Aki meurt d’une leucémie et le jeune homme doit faire face au deuil, à l’absence de l’être aimé. Avec les parents de la jeune fille, il part en Australie pour éparpiller ses cendres selon la volonté de son amie. Durant cette épreuve, le jeune homme sera soutenu par son grand-père qui a connu une expérience similaire.
Ma fugue chez moi
Quelques jours avant Noël, suite à une séance d’humiliation au collège, et à l’annonce que sa mère, une fois de plus, ne sera pas là pour les fêtes, Anouk décide de fuguer. Mais après une demi-journée dehors, elle rentre… et va se cacher dans le grenier. Clandestine chez elle pendant deux semaines, elle va finir par renouer avec les siens, le temps que chacun dise son inquiétude et son amour. Un roman au sujet original, pour les jeunes adolescents.
Fortune de France 01 – Fortune de France
De la mort de François Ier en 1547 à l'édit de Nantes en 1599, la France s'enlise dans l'épreuve des guerres de religion. C'est dans ce pays dévasté, en proie à la misère, au brigandage, à la peste, à la haine, que grandit le jeune Pierre de Siorac, rejeton d'une noble famille périgourdine et huguenote, héros et narrateur du roman. Dès ce premier volume d'une saga qui nous conduira jusqu'à la fin du siècle, c'est toute une époque qui revit à travers l'histoire des Siorac, avec ses paysans, ses princes, ses hommes d'épée ou d'Église, ses truculences et ses cruautés; sa langue, aussi, savoureuse, colorée, merveilleusement restituée au lecteur d'aujourd'hui. Époque où peu à peu va naître une exigence de tolérance et de paix, en écho au cri d'indignation et d'espoir de Michel de l'Hospital : « Ne verra-t-on la Fortune de France relevée ? »
On ferme
A travers des personnages et une intrigue simples (il cherche des aventures sans lendemain, elle veut des lendemains sans aventure), ce roman explore dans son ensemble ce que tous les menteurs à gages, tous les charlatans de l’approbation du monde contemporain annoncent comme une civilisation nouvelle, et même vivable, alors qu’un mot suffit à la qualifier : désastre.
La passion d’Emma
Le destin d’Emma semblait tout tracé. Jeune fille d’une grande beauté appartenant à la haute société de Bristol, elle est promise au riche propriétaire de filatures Geoffrey Alcott. Mais dans la Nouvelle-Angleterre de la fin du XIXe siècle, elle semble la seule à être touchée par le sort misérable des ouvriers. A travers les barreaux de sa cage dorée, c’est vers ces hommes et ces femmes à la vie rude et aux mœurs simples que sa sensibilité et sa générosité la portent. L’humble immigré irlandais Seamus McKenna n’a rien d’autre à lui offrir que son grand cœur, ses mains rugueuses et ses yeux de braise. Et pourtant Emma se sent de plus en plus proche de lui, jusqu’à braver les convenances et renoncer à son rang social. Pour s’extirper du carcan qui l’enserre, vivre sa révolte jusqu’au bout et changer définitivement de clan, une seule force est capable de porter Emma, celle de l’amour.
Avec nos mains de chèvre
Cahier du retour au pays natal d’un artiste tchadien exilé dans la France profonde. Grave, drôle, réel quand on l’imagine burlesque, fantasmé quand on le voit réel, le livre de Kaar Kaas Sonn est pétri d’une culture double : franco-tchadienne, écrite/orale, artificielle/existentielle, tradition/modernité, compréhension/incompréhension… Un truculent « je t’aime, moi non plus » mâtiné d’une culture et d’une conscience à la fois politique et poétique. Je ne sépare pas politique et poétique. Chez Kaar Kaas Sonn, me semble-t-il, ils sont intimement liés. À lire pour sa plume unique et déstabilisante, parfois ; à lire pour découvrir le Tchad et ses moeurs sur fond d’Arche de Zoé et de réminiscences plus ou moins douteuses de France-Afrique. À lire aussi pour le plaisir et pour son humour ravageur, qui sait frapper juste sans verser dans le cynisme froid ou la méchanceté gratuite.
Tome IV – Un enfant de la terre – Laura Ingalls raconte la jeunesse de son mari, Almanzo Wilder, pendant l’hiver 1866. Fils de fermier, Almanzo aime avant tout s’occuper des vaches et des chevaux. Sa vie se partage entre l’école, les travaux des champs et les fêtes en ville avec sa famille…
La vie et moi
Un jour, en rentrant du travail, Lucy Silchester trouve une enveloppe dorée par terre sur le tapis. À l’intérieur, une invitation… pour un rendez-vous avec la Vie. Sa Vie. Une vie qu’elle a perdu de vue depuis longtemps et va rencontrer… en personne. Cette Vie en question prend les traits d’un vieil homme malheureux, reflet de l’existence chaotique et désespérée de Lucy qui déteste son travail, délaisse ses amis et fuit sa famille. Mais qu’elle le veuille ou non, Lucy Silchester a un rendez-vous qu’elle va bien devoir honorer. Émouvant et chaleureux, drôle et magique, le dernier roman de Cecelia Ahern nous montre ce qui peut arriver lorsqu’on commence à négliger son existence.