Messieurs les enfants
« L’imagination ce n’est pas le mensonge, » tel est le leitmotiv que Crastaing assène inlassablement à ses élèves, qui ne l’écoutent guère. Si peu même que trois d’entre eux, les plus frondeurs, Igor Laforgue, Joseph Pritsky et Nourdine Kader vont écoper, en guise de punition, du devoir suivant: Vous vous réveillez un matin, et vous constatez que vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants. Racontez la suite. La suite prouvera que la réalité dépasse souvent la fiction puisque c’est ce qui va véritablement se produire à travers une série de catastrophes et de métamorphoses rocambolesques qui donnent à l’auteur de « Comme un roman, » l’occasion de réfléchir non seulement sur le pouvoir de la fiction mais sur l’enfance et l’éducation. Tout en se livrant sans restriction au « bonheur narratif », Daniel Pennac porte un jugement sévère sur une certaine attitude pédagogique qui produit des enfants « amputés de leur enfance, poussés prématurément dans le train des ambitions, programmés dès l’ovule » et invite chacun de ses lecteurs, quel que soit son âge à « ressentir l’enfance au moins une fois. » -Gérard Meudal
L’honorable société
Prenez un homicide, par exemple celui d’un employé du Commissariat à l’énergie atomique – et quel employé ! -, ajoutez un groupuscule éco-terroriste, des agents troubles, une femme trahie, un père inquiet pour sa fille unique, des policiers du Quai des Orfèvres, une grande patronne, des journalistes, des politiciens en campagne – tout cela se passe entre les deux tours de l’élection présidentielle. L’avenir stratégique et financier de l’industrie nucléaire française, Dominique Manotti et DOA, et vous obtenez une véritable affaire d’état… Ou presque. Comme toujours, toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé est évidemment fortuite.
Les cafards
Un somptueux couteau thaïlandais enduit de graisse norvégienne est retrouvé planté dans le dos d’un ambassadeur scandinave. L’homme est mort dans une chambre de passe à Bangkok. Près de lui, une valise au contenu sulfureux : de quoi nuire, de quoi faire très mal… À peine revenu d’Australie, Harry Hole repart pour l’Asie, ses usages millénaires, ses secrets et sa criminalité dont il ignore tout. Toujours aussi cynique, intimement blessé, l’inspecteur venu d’Oslo va se heurter de plein fouet à cette culture ancestrale en pleine mutation. Un tueur local monstrueux le traque sans relâche. L’affaire se complique au-delà de la raison. Bangkok reste une ville à part. Un mystère pour celui qui s’y arrête. Hole ira jusqu’au bout, au plus profond du cœur d’un homme, jusqu’à l’invraisemblable…
L’anomalie
« Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. » En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris – New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, ‘L’Anomalie’ explore cette part de nous-même qui nous échappe.
Paroles
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara…
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu’es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d’acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant…
La Reine morte
La Reine morte est une pièce de théâtre d'Henry de Montherlant écrite en 1942 et représentée pour la première fois le 8 décembre 1942 à la Comédie-Française dans une mise en scène de Pierre Dux avec Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud. C'est une des pièces les plus connues de l'auteur, qui développe le thème classique de l'amour contrarié par la raison d'État. Cette pièce est librement inspirée de l'histoire des rois de Portugal Alphonse IV et Pierre Ier et d'Inés de Castro, d'après le drame espagnol Reinar después de morir, Régner après sa mort, de Luis Velez de Guevara.
Cul-de-sac
« Remarquable ! » ; « Drôle et terrifiant » ; « Impeccablement construit, j’ai adoré »… Autant de propos de lecteurs entendus après la découverte de ce premier roman ou comment réussir du premier coup un véritable exploit et devenir du jour au lendemain le créateur de l’un des meilleurs romans noirs de l’histoire du genre. Ni plus, ni moins. Ce récit d’un voyage au paradis des grands espaces australiens qui vire au cauchemar éveillé est un petit bijou. Nick, héros bien malgré lui de ce thriller féroce, n’avait rien contre ce pays avant d’écraser un kangourou par une nuit sans lune. Sa rencontre avec la jeune et robuste Angie va le mener en plein coeur du bush. Au milieu de nulle part. Au sein d’un clan d’allumés, coupés du monde, sans aucune route pour quitter ce traquenard. Nick, désormais, n’aura qu’une seule obsession : comprendre ce qu’il fait là et sauver sa peau. Fuir alors que toute la communauté le surveille…
Texaco
« Une vieille femme câpresse, très grande, très maigre, avec un visage grave, solennel, et des yeux immmobiles. Je n’avais jamais perçu autant d’autorité profonde irradier de quelqu’un… Elle mélangeait le créole et le français, le mot vulgaire, le mot précieux, le mot oublié, le mot nouveau… » Et c’est ainsi que Marie-Sophie Laborieux raconte à l’auteur plus de cent cinquante ans d’histoire, d’épopée de la Martinique, depuis les sombres plantations esclavagistes jusqu’au drame contemporain de la conquête des villes. D’abord, les amours d’Esternome, le « nègre-chien » affranchi, avec la volage Ninon qui périt grillée dans l’explosion de la Montagne Pelée, puis avec Idoménée l’aveugle aux larmes de lumière, qui sera la mère de Marie-Sophie. Dans les temps modernes, Marie-So erre d’un maître à l’autre, au gré de mille et un « djobs » qui l’initient à l’implacable univers urbain. Ses amours sont sans lendemain. Devenue l’âme du quartier Texaco, elle mène la révolte contre les mulâtres de la ville, contre les békés qui veulent s’approprier les terres, contre les programmes de développement qui font le temps-béton. Patrick Chamoiseau a sans doute écrit, avec Texaco, le grand livre de l’espérance et de l’amertume du peuple antillais, depuis l’horreur des chaînes jusqu’au mensonge de la politique de développement moderne. Il brosse les scènes de la vie quotidienne, les moments historiques, les fables créoles, les poèmes incantatoires, les rêves, les récits satiriques. Monde en ébullition où la souffrance et la joie semblent naître au même instant.
Sept histoires qui reviennent de loin
Sept histoires fortes, drôles, émouvantes.
Sept petits romans avec chacun son intrigue, ses personnages, son dénouement inattendu.
Sept lieux du monde, Mozambique, Kirghizie, île Maurice … qui apportent leurs couleurs et leurs parfums.
Sept occasions de donner aux grandes questions contemporaines un visage humain.
Sept instants de vie.
Un même bonheur de lecture.
Sauver Ispahan
Ispahan, 1721. La capitale de la Perse est au faîte de sa splendeur et de son raffinement, mais de lourdes menaces s’accumulent autour d’elle. Jean-Baptiste Poncet a trouvé refuge dans cette ville heureuse où il exerce soit métier d’apothicaire, en compagnie de sa femme Alix et de leurs enfants. Vingt ans ont passé depuis les aventures contées dans L’Abyssin. L’arrivée en ville d’un mystérieux inconnu va rompre la vie paisible de Jean-Baptiste et le précipiter, à la recherche d’un ami menacé, dans un périple aventureux vers le Caucase, les steppes de l’Oural, jusqu’aux redoutables khanats de l’Asie centrale. Pendant ce temps, Ispahan assiégée tente de résister aux coups de ses ennemis afghans. Alix et sa fille Saba prennent une part décisive dans cet événement. Au cours de cet ultime assaut, vont se nouer tous les fils d’une intrigue foisonnante : on retrouve tout au long du livre la vivacité, la tendresse et l’humour qui ont fait le succès de l’Abyssin.
« – Et l’enfant? demanda Daragane. Vous avez eu des nouvelles de l’enfant? – Aucune. Je me suis souvent demandé ce qu’il était devenu… Quel drôle de départ dans la vie… – Ils l’avaient certainement inscrit à une école… – Oui. À l’école de la Forêt, rue de Beuvron. Je me souviens avoir écrit un mot pour justifier son absence à cause d’une grippe. – Et à l’école de la Forêt, on pourrait peut-être trouver une trace de son passage… – Non, malheureusement. Ils ont détruit l’école de la Forêt il y a deux ans. C’était une toute petite école, vous savez…»
La proie
Au Cap, Benny Griessel et Vaughn Cupido, de la brigade des Hawks, sont confrontés à un crime déconcertant : le corps d’un ancien membre de leurs services, devenu consultant en protection personnelle, a été balancé par une fenêtre du Rovos, le train le plus luxueux du monde. Le dossier est pourri, rien ne colle et pourtant, en haut lieu, on fait pression sur eux pour qu’ils lâchent l’enquête.À Bordeaux, Daniel Darret, ancien combattant de la branche militaire de l’ANC, mène une vie modeste et clandestine, hanté par la crainte que son passé ne le rattrape. Voeu pieux : par une belle journée d’août, un ancien camarade vient lui demander de reprendre du service. La situation déplorable du pays justifie un attentat. Darret, qui cède à contre coeur, est aussitôt embarqué, via Paris et Amsterdam, dans la mission la plus dangereuse qu’on lui ait jamais confiée. Traqué par les Russes comme par les services secrets sud-africains, il ne lâchera pas sa proie pour autant…
La femme au manteau bleu
Les treize passagères d’un taxi-minibus qui a fait halte au panorama du col de Sir Lowry, à l’ouest du Cap, découvrent avec horreur un corps nu de femme disposé sur un muret. Pas le moindre objet, ou vêtement, qui permette de l’identifier. Un détail intrigue Benny Griessel et Vaughn Cupido, le tandem de choc de la brigade des Hawks chargé de l’enquête : le cadavre a été soigneusement lavé à l’eau de Javel. Quand il est établi que la victime est une experte en peinture de l’Age d’or hollandais, le mystère s’épaissit. Quelle œuvre cachée est donc venue chercher dans un village perdu cette Américaine dont le travail consistait à localiser des tableaux disparus ? Deon Meyer explore un nouveau territoire, le monde de l’art, tout en évoquant les liens unissant l’Afrique du Sud contemporaine aux colons néerlandais au XVIIe siècle.
Globalia
Une démocratie compartimentée, régie par un calendrier où chaque jour a sa valeur, habillée de bulles de verre, assurant une température agréable et idéale toute l’année ; des indicateurs au service d’une protection sociale où dominent psychologues et officiers ; la volonté de faire perdurer les existences ; une prospérité ad vitam aeternam pour tous et tout le monde au pas. En somme, en apparence ça pourrait aller plus mal ! Seulement voilà, ce monde nouveau, calibré, mesuré, étudié, encadré est bien ennuyeux. On y bannit le passé, on y surveille la pensée, on contrôle les sorties du territoire, on montre du doigt les réfractaires. Tel est le prix et le revers de l’uniformisation. Un prix difficilement supportable pour Baïkal Smith qui tenterait bien l’aventure ailleurs, avec ses risques et périls. Globalia vaut donc bien Big Brother et 2004 revêt des allures de 1984. Sur les traces d’Orwell, mais pleinement inscrit dans son temps, Jean-Christophe Rufin épingle les travers de nos modernités, en proie aux totalitarismes.
Si tous les dieux nous abandonnent
Violence, cruauté, trahison : rien ne leur sera épargné.Céline est une jeune femme en fuite. Léopold, un vieux monsieur qui ne tient plus à la vie que par habitude. Quant à Josselin, il ne s’agit en fin de compte que d’un idiot qui se croit très malin.Le destin de ces trois personnages va se trouver lié de manière inattendue et impitoyable.Un dieu malfaisant aurait-il décidé de s’amuser avec leur existence, comme un fou qui jouerait aux dés ?Malgré leurs défauts, malgré leurs maladresses, Céline, Léopold et Josselin nous touchent comme nous toucheraient des amis, des semblables, des frères. Ce qui leur arrive pourrait tout aussi bien nous arriver. Si tous les dieux nous abandonnent, il nous faudra continuer à vivre seuls, pauvres humains.
Les enfants sont rois
« La première fois que Mélanie Claux et Clara Roussel se rencontrèrent, Mélanie s’étonna de l’autorité qui émanait d’une femme aussi petite et Clara remarqua les ongles de Mélanie, leur vernis rose à paillettes qui luisait dans l’obscurité. « On dirait une enfant » pensa la première, « elle ressemble à une poupée » songea la seconde. Même dans les drames les plus terribles, les apparences ont leur mot à dire. »
A travers l’histoire de deux femmes aux destins contraires, Les enfants sont rois explore les dérives d’une époque où l’on ne vit que pour être vu. Des années Loft aux années 2030, marquées par le sacre des réseaux sociaux, Delphine De Vigan offre une plongée glaçante dans un monde où tout s’expose et se vend, jusqu’au bonheur familial.
Ainsi va toute chair
Dans ce grand roman, chef-d’œuvre de la littérature anglaise du XIXe siècle, Samuel Butler retrace l’histoire d’une famille pendant plusieurs générations, en étudiant minutieusement les relations entre les pères et leurs fils : de John Pontifex, menuisier de village, à Ernest, obligé à devenir pasteur et qui connaîtra le malheur et la prison avant de trouver l’amour et la paix. Découvert et traduit par Valéry Larbaud, un livre qui a fait scandale en dénonçant la cruauté et la tyrannie des institutions familiales dans l’Angleterre puritaine.
Berta Isla
Ils étaient si jeunes, quand ils se sont rencontrés, qu’ils ne pouvaient imaginer leur destin. La Madrilène Berta Isla et l’Hispano-Britannique Tomás Nevinson pensaient que leur histoire serait celle de beaucoup de couples de leur époque et de leur condition. Mais il suffit parfois d’une journée – d’une journée quelconque – pour voir sa vie basculer et se retrouver ensuite dans une relation distante, condamnée au secret et à la dissimulation, au faux-semblant et aux conjectures. Ainsi qu’il l’avait fait dans Comme les amours (2013), Javier Marías donne ici la parole à un personnage féminin qui vit de ses souvenirs, aux prises avec l’impossibilité de connaître vraiment celui qu’elle aime. Quant à Tomás Nevinson, son récit est celui d’un Ulysse qui, progressivement, devient « personne » et dont l’existence, au service de l’Histoire, avec une majuscule, se transforme en une interminable fantasmagorie. Avec Berta Isla, ample roman en dix parties au titre aussi mélodieux qu’intrigant, Javier Marías creuse brillamment son sillon et offre au lecteur non seulement un formidable portrait de femme, mais également une nouvelle peinture du couple comme l’un des laboratoires les plus secrets de la vie contemporaine.
Milkman
Bien que se déroulant dans une ville anonyme, Milkman s’inspire de la période des Troubles dans les années soixante-dix, qui ensanglanta la province britannique durant trente années. Dans ce roman écrit à la première personne, une jeune fille, non nommée excepté par le qualificatif de « sœur du milieu » – grande lectrice qui lit en marchant, ce qui attise la méfiance -, fait tout ce qu’elle peut pour empêcher sa mère de découvrir celui qui est son « peut-être-petit-ami » ainsi que pour cacher à tous qu’elle a croisé le chemin de Milkman qui la poursuit de ses assiduités. Mais quand son beau-frère se rend compte avant tout le monde de tous les efforts qu’elle fait et que la rumeur se met à enfler, sœur du milieu devient « intéressante ». C’est bien la dernière chose qu’elle ait jamais désirée. Devenir intéressante c’est attirer les regards, et cela peut être dangereux. Car Milkman est un récit fait de commérages, d’indiscrétions et de cancans, de silence, du refus d’entendre, et du harcèlement.
Le petit garçon
La Villa, à l’écart d’une petite ville du sud-ouest de la France, ressemble, avec son immense jardin, à un paradis où rien ne peut arriver. C’est bien ce qu’avait voulu le père, un homme juste et sage. Voyant approcher la guerre, il avait quitté Paris pour mettre sa jeune femme et leurs sept enfants à l’abri. Mais quand déferlent les années quarante, le malheur atteint les univers les plus protégés. Bientôt, la Villa se peuplera d’étranges jardiniers et cuisinières. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants traqués, en danger de mort. Puis les Allemands vont arriver et violer le sanctuaire.La paix revenue, le père sacrifie repos et confort ; il arrache ses enfants à leur paradis afin de mieux assurer leur avenir.Cette histoire est vue par un enfant. Il traverse des tragédies et rencontre des solitudes, il connaît l’enchantement de la découverte de la vie, la nature. Jamais le petit garçon n’oubliera l’imposante figure de ce père au passé mystérieux ; cette mère qui semble une grande soeur ; Dora la juive allemande qui feint d’être muette ; Sam, le jeune prof aux manières insolites ; et les jambes gainées de soie de la jolie Madame Blèze…Sur le même ton limpide de sincérité, l’auteur de L’étudiant étranger nous livre son portrait de la province, sa vision de la famille, le tableau nostalgique d’une enfance qui a peut-être été la sienne.
Le Rouge et le Noir
TEXTE INTEGRAL + DOSSIER – Dossier pédagogique d’Anaïs Trahand et François Vanoosthuyse. Fils d’un charpentier installé dans une petite ville de province, Julien Sorel rêve d’autres horizons. Tour à tour précepteur, séminariste et secrétaire, le jeune homme s’élève peu à peu dans la société et découvre l’ardeur de passions défendues. Parcouru d’élans contradictoires, il suit un itinéraire semé d’embûches, qui ne saurait le mener qu’au drame. En dotant son personnage ambitieux et rebelle d’une âme romanesque, Stendhal transforme un récit d’apprentissage en véritable tragédie moderne. Dans le volume, de nombreuses activités d’appropriation et d’étude de la langue, ainsi qu’un cahier photos et un groupement de textes en lien avec le parcours associé « Le personnage de roman, esthétiques et valeurs » (Nouveaux programmes, Bac 2020). Groupements de textes : 1. Le personnage de roman face à son destin 2. Un topos romanesque : la rencontre amoureuse
Les arabes ou le baptême des larmes
Le duel engagé depuis quatre mille ans autour de la Palestine entre l’homme de la steppe et celui de la cité est aussi un conflit culturel entre des valeurs divergentes, celles qui relèvent de la nature et celles acquises par l’Histoire. Dans leur revendication immémoriale de la Terre promise, les Arabes luttent pour en conquérir les biens dont elle est le symbole : lait et miel de l’ère nomade, biens messianiques des prophéties bibliques et technique des temps modernes. Saisir sous les dialectiques de l’Histoire le conflit des symboles et le dessein de l’Esprit, tel est le projet de cette enquête scientifique : animée par un feu intérieur, elle prend la forme d’une méditation sur la religion du désert que représente l’Islam et sur le destin des Arabes, témoins de l’enfance du monde.
The call of the wild
« The Call of the Wild » is a novel by Jack London originally published in 1903. The story is set in the Yukon during the 1890s Klondike Gold Rush—a period when strong sled dogs were in high demand. The novel’s central character is a dog named Buck, a domesticated dog living at a ranch in the Santa Clara Valley of California as the story opens. Stolen from his home and sold into the brutal existence of an Alaskan sled dog, he reverts to atavistic traits. Buck is forced to adjust to, and survive, cruel treatments and fight to dominate other dogs in a harsh climate.
Après L’amie prodigieuse et Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste est la suite de la formidable saga dans laquelle Elena Ferrante raconte cinquante ans d’histoire italienne et d’amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila. Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’École normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux sœurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix. Celle qui fuit et celle qui reste n’a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s’ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l’Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité.
Auprès de moi toujours
Vendu sans bandeau – Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s’autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n’a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d’adultes. Kazuo Ishiguro traite de sujets qui nous touchent de près aujourd’hui : la perte de l’innocence, l’importance de la mémoire, ce qu’une personne est prête à donner, la valeur qu’elle accorde à autrui, la marque qu’elle pourra laisser.
Manhattan Transfer
Ils durent changer de train à Manhattan Transfer. Ellen avait un gant neuf, en chevreau, dont le pouce avait craqué, et elle ne cessait de le frotter nerveusement avec l’index. John portait un imperméable à martingale et un chapeau mou gris rosâtre. Quand il se tourna vers elle, en souriant, elle ne put s’empêcher de détourner les yeux et de fixer la pluie qui miroitait sur les rails. – Voilà, chère Elaine. Oh, fille de prince, voyez, nous prenons le train qui vient de la gare de Penn… C’est drôle d’attendre ainsi dans la brousse de New Jersey.
Les bonnes
TEXTE INTEGRAL + DOSSIER – Dossier pédagogique de Justine Francioli mis à jour par Marianne Hubac. Madame est bonne. Madame est riche. Madame est belle. Madame est généreuse. Serait-ce pour ces raisons que Solange et Claire, ses deux bonnes, décident de la tuer ? La tragédie, le drame et la comédie se nouent autour de ces trois personnages à la recherche de leur identité. Créées en 1947, Les Bonnes est aujourd’hui la pièce de Jean Genet la plus représentée dans le monde.
Lady Susan
Son ciel est un peu bas, un peu vide, mais quelle délicatesse dans la peinture des sentiments! Si nul démon majeur n’habite Jane Austen, en revanche une compréhension d’autrui jamais en défaut, jamais défaillante. La part de satire est excellente et des plus finement nuancées. Tout se joue en dialogues et ceux-ci sont aussi bons qu’il se puisse. Certains chapitres sont d’un art parfait…
Une veuve spirituelle et jolie, mais sans un sou, trouve refuge chez son beau-frère, un riche banquier. Est-elle dénuée de scrupules, prête à tout pour faire un beau mariage, ou juste une coquette qui veut s’amuser ? Le jeune Reginald risque de payer cher la réponse à cette question… Grande dame du roman anglais, Jane Austen trace le portrait très spirituel d’une aventurière, dans la lignée des personnages d' »Orgueil et préjugés » et de « Raison et sentiments ».
Thérèse raquin
À vingt-sept ans, en 1867, Émile Zola ne s’est pas encore attaqué aux Rougon-Macquart, son œuvre géante. Comment s’imposer « quand on a le malheur d’être né au confluent de Hugo et de Balzac » ? Comment récrire La Comédie humaine après ce dernier ? Les grands créateurs sont parfois gênants pour ceux qui viennent après eux. Mais ses tâtonnements sont brefs. Thérèse Raquin, son premier grand roman, obtient un vif succès. Thérèse a été élevée par sa tante dans le but d’épouser son fils, un homme au tempérament maladif. Bientôt, elle ne supporte plus cette vie cloîtrée, ni ce sinistre passage du Pont-Neuf où Mme Raquin installe sa mercerie. Toute sa sensualité refoulée s’éveille lorsqu’elle rencontre Laurent, un peintre raté dont elle devient la maîtresse. Les amants décident de noyer le mari. L’âpreté, la sexualité, le crime. Zola est déjà Zola dans ce mélange puissant de roman noir et de tragédie, dans cet implacable réalisme social et humain.
Eva dort
Mille trois cent quatre-vingt-dix-sept kilomètres. Eva voyage en train depuis son Tyrol du Sud natal jusqu’en Calabre pour rendre visite à Vito, disparu de sa vie trop tôt et depuis trop longtemps, que la maladie menace d’emporter. Durant ce trajet du nord au sud de l’Italie, de sa région frontalière et germanophone au Sud profond, c’est toute son enfance et l’histoire de sa mère Gerda qui défilent dans sa tête. Celle-ci est si belle, si libre, une fille-mère parvenue à mener une prestigieuse carrière de chef cuisinière dans un grand hôtel de montagne et qui rencontre Vito, sous-officier des carabiniers en garnison dans ce coin de la péninsule agité par un mouvement indépendantiste. Eva se remémore aussi le destin du Haut-Adige, passé en 1919 de l’Empire austro-hongrois défait à l’Italie, que Mussolini essaya d’italianiser de force et qui par la volonté d’un homme, Silvius Magnago, obtint de Rome un statut d’autonomie mettant fin aux actions terroristes et évitant une probable guerre civile. Si sa région a finalement connu la paix et la prospérité, Eva, héritière innocente d’un amour impossible, a dû grandir sans Vito qu’elle veut à présent retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Inoubliable fresque historique et familiale, Eva dort brosse le portrait d’une mère exceptionnelle et, à travers l’histoire du Tyrol du Sud, celui de toute la nation italienne à l’unité encore fragile. Kilomètre après kilomètre, le récit nous entraîne vers la rencontre du présent et du passé en un double voyage bouleversant.
Le cœur converti
Lorsque Stefan Hertmans apprend que Monieux, le petit village provençal où il a élu domicile, a été le théâtre d’un pogrom il y a mille ans et qu’un trésor y serait caché, il part à la recherche d’indices. Une lettre de recommandation découverte dans une synagogue du Caire le met sur la trace d’une jeune noble normande qui, à la fin du onzième siècle, convertie par amour pour un fils de rabbin, aurait trouvé refuge à Monieux. La belle Vigdis est tombée amoureuse de David, étudiant à la yeshiva de Rouen. Au péril de sa vie, elle le suit dans le Sud, commence à prier son dieu et devient Hamoutal. Son père ayant promis une forte somme à qui la ramènerait, des chevaliers se lancent à sa poursuite. Puis les croisés, de plus en plus nombreux sur le chemin de Jérusalem, semant mort et destruction dans leur sillage, s’intéressent à cette femme aux yeux bleus. C’est le début d’un conte passionnant et d’une reconstruction littéraire grandiose du Moyen Âge. S’appuyant sur des faits et des sources authentiques, cette histoire d’amour tragique, menée comme une enquête, entraîne le lecteur dans un univers chaotique, un monde en pleine mutation. Stefan Hertmans nous offre aussi un roman contemporain, celui d’une femme en exil que guide l’espoir.
Nouvelles sous ecstasy
Certains territoires du cervelet et d’autres champs de la conscience sont restés inexplorés avant les années quatre-vingt et la découverte d’une nouvelle drogue, la MDMA, plus connue sous le nom d’ecstasy. Drogue dure, cette « pilule de l’amour » à effet rapide « avec une montée et une descente comme dans les montagnes russes » rend la vie des personnages de ce recueil de nouvelles parfois difficile : jouissive avant d’être sombre, heureuse avant d’être déprimante. On s’aime, on se déchire, on fait des choses folles comme voir le monde au bord du gouffre, oublier ses inhibitions et ses tabous… et puis… passer les bornes. Oui sans doute, sans doute, car voilà tout le talent de Beigbeder. Avec beaucoup d’humour et d’invention, il nous propose une réflexion sur l’amour et sur la folie, deux concepts aux multiples ramifications. Et avec toute l’affection dont il est capable, il partage le « trip » de ses personnages, nous offrant la possibilité d’hésiter : est-ce l’auteur qui écrit sous ecstasy ou le récit de la vie d’individus en plein envol ? Peut-être bien les deux, ce qui ne gâche en rien le plaisir de la lecture.
2084 – La fin du monde
L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion… Boualem Sansal s’est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.
Un artiste du monde flottant
L’artiste, c’est Masugi Ono, vieux maître de l’art officiel nippon, narrateur de ce livre, et le monde flottant, c’est le quartier des plaisirs de la vie nocturne qu’il a beaucoup fréquenté au temps de sa jeunesse. Aujourd’hui, il tente de donner un sens à sa vie il dialogue avec ses contemporains, dans le Japon de l’immédiat après-guerre et interroge son passé. Grâce au ton insidieux et indéfinissable du narrateur, ce livre exerce un charme envoûtant sur le lecteur. Discret comme un film d’Ozu, ce roman ressemble à du Proust revu et corrigé par Kawabata, la modernité en plus.
Reine de cœur
En 1939, Jun est étudiant au Conservatoire de Paris. Mais le conflit sino-japonais le contraint à rentrer au Japon. En quittant la France, il laisse derrière lui son grand amour, sa « reine de coeur », la jeune Anna. L’épreuve de la guerre sera d’une violence monstrueuse. Des années plus tard, Mizuné, une jeune altiste parisienne, découvre un roman qui lui rappelle étrangement le parcours de ses grands-parents, Jun et Anna, qu’elle n’a jamais connus. Bouleversée par la guerre et la folie des hommes, leur histoire d’amour, si intimement liée à la musique, pourrait bien trouver un prolongement inattendu. Le passé récent du Japon et les atrocités commises au nom de la grandeur nationale, la musique vécue comme ce que l’humanité porte en elle de meilleur, la transmission du passé malgré les silences familiaux, l’amour de la langue française : dans ce roman à la fois émouvant et captivant, Akira Mizubayashi continue d’explorer les thèmes qui lui sont chers.
Qui sait
« J’attends que quelque chose se passe. Je crains, à tout moment, que ça ne fonctionne pas, qu’il y ait un problème, un chaînon manquant. Je ne vois pas comment cette opération pourrait se dérouler sans encombre. J’ai pris un numéro à l’entrée du service état civil, j’ai pris aussi mon air le plus désinvolte, comme si cela m’arrivait tous les mardis, d’aller me faire faire une identité. »
Avant d’être enceinte, Pauline ne s’était jamais posé la question de ses origines. Et puis cela devient crucial. Elle sonde alors le sens des mystérieux prénoms secondaires qui figurent sur sa carte d’identité : Jeanne, Jérôme, Ysé. Fantaisie et drame, fantasme et réalité se mêlent dans ce récit envoûtant, qui nous conduit tour à tour sur les traces d’une aïeule aliénée, d’un ami de la famille disparu et d’une héroïne de fiction. Avec Qui sait, Pauline Delabroy-Allard signe un deuxième roman virtuose, ode à la toute-puissance de l’imagination et de la littérature.
Les amies
« Séductrices, elles souhaitent faire tomber les barrières. Passer leur vie bourgeoise au napalm. Faire éclater la norme. Elles veulent vivre mille vies et ont du mal à considérer que la nourriture bio et les objets connectés suffisent au bonheur. Elles refusent la limitation de l’amour à la tendresse conjugale. En fait, ces femmes sont des grands hommes, selon la formule consacrée. »
Voici l’histoire d’un trio amical flamboyant saisi à deux moments de son existence. Dans un premier tableau, à Djerba, Armelle, Rim et Anna, mères épuisées approchant de la quarantaine, partent à l’assaut de leur jeunesse perdue. Au bord de la piscine de leur hôtel, elles rêvent ensemble d’amour et d’aventure. Lorsqu’elles se retrouvent trois ans plus tard sur une île au large de Morlaix, elles ne parlent plus la même langue. Leurs désirs sont désaccordés, et les tensions montent sous la lumière blanche du grand phare. Que reste-t-il de nos amitiés ? Avec ce roman tour à tour hilarant et grave, Nolwenn Le Blevennec dessine les contours de ce lien si précieux.
Un chemin de tables
Brasserie parisienne, restaurant étoilé, auberge gourmande, bistrot gastronomique, taverne mondialisée, cantine branchée, Mauro, jeune cuisinier autodidacte, traverse Paris à vélo, de place en place, de table en table. Un parcours dans les coulisses d’un monde méconnu, sondé à la fois comme haut-lieu du patrimoine national et comme expérience d’un travail, de ses gestes, de ses violences, de ses solidarités et de sa fatigue. Au cours de ce chemin de tables, Mauro fait l’apprentissage de la création collective, tout en élaborant une culture spécifique du goût, des aliments, de la commensalité. A la fois jeune chef en vogue et gardien d’une certaine idée de la cuisine, celle que l’on crée pour les autres, celle que l’on invente et que l’on partage.
Alcools
TEXTE INTEGRAL
«Moi qui sais des lais pour les reines
Les complaintes de mes années
Des hymnes d’esclave aux murènes
La romance du mal aimé
Et des chansons pour les sirènes»
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Cent ans après sa publication, Alcools demeure une référence incontournable de la poésie mondiale. La présente édition en propose une approche intime et témoigne de son influence toujours présente.
L’accompagnement pédagogique insiste sur l’aspect novateur du recueil et sur l’influence qu’il exerça sur la vie culturelle. Deux regroupements de textes, l’un sur la littérature sans ponctuation, l’autre sur le poète en prison, inspireront des travaux originaux.
La définition du bonheur
Pour Clarisse, le bonheur n’existait pas dans la durée et la continuité cela, c’était le mien, mais dans le fragment, sous forme de pépite qui brillait d’un éclat singulier, même si cet éclat précédait la chute. Deux femmes : Clarisse, ogre de vie, grande amoureuse et passionnée de l’Asie, porte en elle depuis l’origine une faille qui annonce le désastre ; Ève balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari une relation profonde et stable. L’une habite Paris, l’autre New York. À leur insu, un lien mystérieux les unit.
À travers l’entrelacement de leurs destinées, ce roman intense dresse la fresque d’une époque, des années quatre-vingt à nos jours, et interroge le rapport des femmes au corps et au désir, à l’amour, à la maternité, au vieillissement et au bonheur.
Cannibale
Paris, 1931, l’Exposition coloniale. Quelques jours avant l’inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d’une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d’un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l’intérêt du public allemand, veut bien prêter les siens, mais en échange d’autant de Kanak. Qu’à cela ne tienne! Les « cannibales » seront expédiés. Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l’intrigue avec, en arrière-plan, le Paris des années trente – ses mentalités, l’univers étrange de l’Exposition – tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie. Cent onze Kanak sont envoyés à Paris pour représenter la Nouvelle Calédonie lors de l’Exposition coloniale de 1931. Exhibés comme des animaux au jardin d’Acclimatation, ils doivent jouer les » cannibales » dans un enclos pour divertir les visiteurs. Et les organisateurs n’hésitent pas à échanger la moitié des Kanak contre des crocodiles au cours d’une transaction avec un cirque allemand. De cette histoire authentique, Didier Daeninckx tire un court roman d’une redoutable efficacité.
Enfance
Ce livre est écrit sous la forme d’un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double qui, par ses mises en garde, ses scrupules, ses interrogations, son insistance, l’aide à faire surgir « quelques moments, quelques mouvements encore intacts, assez forts pour se dégager de cette couche protectrice qui les conserve, de ces épaisseurs (…) ouatées qui se défont et disparaissent avec l’enfance ».
Enfance passée entre Paris, Ivanovo, en Russie, la Suisse, Pétersbourg et de nouveau Paris. Un livre où l’on peut voir se dessiner déjà le futur grand écrivain qui donnera plus tard une œuvre dont la sonorité est unique à notre époque.
Un roi sans divertissement
Qui donc a profité des neiges pour égrainer un chapelet de cadavres? Dans ce village du Dauphiné, l’arrivée du printemps rejette ses secrets et ses morts : au bout de trois victimes, on finira par faire appel à un spécialiste, le commandant Langlois, qui découvrira bien vite la vérité. Mais pourra-t-il y survivre ? Étranges personnages que ceux de ce récit; étrange roman, qui tient du théâtre de l’absurde, du conte séculaire et de la parabole. Parabole laïque sur un seul thème, dont la pensée de Pascal « Un roi sans divertissement est un roi plein de misère » donne la clef : l’ennui existentiel guette les hommes, s’ils ne s’inventent pas des divertissements efficaces, consistants. C’est ce qu’avait bien compris l’assassin des neiges ; c’est ce que finira par comprendre Langlois, à son corps défendant. Avec ce drame d’une vie en trois actes, Giono inaugurait une série romanesque très noire, centrée sur l’analyse du mal et de la misère humaine, bien loin du cycle provençal de « Regain ». –Karla Manuele
Les loups des étoiles
Morgan Chane est le seul Loup des étoiles d’origine terrienne, un pirate, un assassin doté d’une force physique et de réflexes hors du commun. Après avoir tué un de ses pairs, il se voit obligé de fuir pour sauver sa vie. Mais où peut se réfugier un homme pourchassé par les Loups des étoiles et qui, aux yeux de tous, restera à jamais l’un des leurs ? Désormais sa route est tracée. Morgan Chane, l’homme qui ne voulait pas mourir, partira à la recherche de l’arme de nulle part, affrontera les dangers des mondes interdits et retournera sur la planète des Loups. Le cycle des « Loups des étoiles », rythmé par le fracas d’immenses batailles spatiales, nous propulse à travers une myriade de planètes dangereuses, au contact d’incroyables races extraterrestres et de secrets astronomiques vieux de millions d’années.
Namibie
Ce guide répond à trois objectifs : informer, illustrer et guider. Plus de vingt auteurs, photographes, grands voyageurs, universitaires ou journalistes, ont collaboré à ce volume pour vous offrir le guide le plus exhaustif, un récit vivant où anecdotes historiques, tableaux pittoresques et renseignements pratiques se succèdent et se complètent. HISTOIRE ET SOCIETE. Terre mère de l’Otavipithecus namibiensis, des San et des Herero, découverte en 1485 par le Portugais Diego Cào, oubliée des Occidentaux jusqu’au XIXe siècle, colonisée par les Allemands, dominée par les Sud-Africains, libérée par Sam Nujoma… la Namibie, dernier État africain à accéder à l’indépendance, vous dévoilera avec pudeur une jeune et dynamique nation, tournée vers l’avenir.ITINÉRAIRES. Émerveillez-vous devant les colonies d’otaries à fourrure du Skeleton Coast National Park; découvrez la faune du Caprivi d’un poste d’observation flottant dans les Linyati Swamps; surfez les majestueuses dunes de Swakopmund; osez le trek dans le spectaculaire canyon de la Fish River; escaladez les monts Spitzkoppe ou Erongo pour atteindre les peintures rupestres; plongez dans les profondeurs des lacs de Dragon’s Breath ou d’Otjikoto… La diversité des richesses naturelles du pays fascinera tous les amoureux de la nature, les sportifs de l’extrême et les férus d’aventure. INFORMATIONS PRATIQUES. Trente pages pour tout savoir sur les formalités.
La carapace de la tortue
« Oui, … je suis venue sur terre comme une tortue, encombrée d’une carapace. Qui rentre la tête quand le monde extérieur est trop douloureux. J’ai essayé de leur faire comprendre qu’ils n’y pouvaient rien. Que j’étais maladroite et disgracieuse malgré eux. Malgré moi. […] Étonnant d’imaginer que les personnes disgracieuses n’ont pas conscience de leur laideur. Je l’ai toujours su, évidemment. Même si j’ai préféré considérer cela avec indulgence. Comment survivre sinon ? »
Lorsque Clotilde décide de venir s’installer à Bordeaux, sa ville natale, elle ne sait pas encore que sa vie va en être bouleversée : d’abord la découverte de voisines drôles et fantaisistes, puis l’amour d’un enfant et qui sait, celui d’un homme ? La recherche d’un travail va la conduire par le plus heureux des hasards à pénétrer un cercle bien fermé, celui de l’art contemporain. C’est dans un musée en quête de création et d’esthétisme que Clotilde va s’épanouir.
Un hymne à l’amitié, à la culture et à la différence ! Une écriture décomplexée et vive qui fait exploser les idées préconçues sur l’apparence physique !
Tous, sauf moi
Par un tissage subtil, documenté et superbement écrit, Francesca Melandri rapproche l’Histoire Italienne de celle du patriarche Attilio Profeti. A 95 ans, Attilio se souvient d’une vieille promesse. Tous mourront, sauf lui… Et effectivement, même avec sa mémoire et sa raison en berne, il est là, porteur d’un passé foisonnant. Bigame, trigame, intelligent, attachant, mais aussi fasciste et raciste patenté, cet homme hors norme a traversé le 20è siècle avec nonchalance et intelligence. Librement inspiré de son propre père (qui n’était pas fasciste dans les années 30 en Italie?), l’auteure réveille un passé totalement enfoui, bien que très documenté historiquement. Il était une fois l’Abyssinie, une terre éloignée, que le Duce voulu dompter. Aujourd’hui Éthiopie, cette terre se souvient encore des exactions terribles qui ont décimé une grande partie de sa population. Mais quand le racisme se fonde sur des mesures anthropomorphiques et scientifiques, est-il nécessaire de parler de population ? Ces sauvages ne sont pas tout à ait hommes, surtout les mâles. L’histoire montrera que les femelles ont eu un sort particulier. Ainsi, Ilaria, enseignante engagée dans des combats humanistes, voit-elle un jour débarqué sur son palier Shimeta Ietmgeta Attilaprofeti, qui dit être son neveu. Patiemment, intégrant courageusement les découvertes nauséabondes qui auréolent son père, elle va détricoter tous les fils qui remontent à ce passé colonial. La situation des réfugiés à Lampedusa en sera le triste pendant. Un livre fort, courageux, intelligent et humain. Accompagner Ilaria est une tâche difficile, parfois à la limite du supportable, qu’il est important de mener à son terme. Pour, face à tous ces visages échoués sur nos plages européennes, ne jamais pouvoir dire : « je ne savais pas. »