Lolita
» Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois, contre les dents. Lo. Lii. Ta. Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l’école. Elle était Dolores sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita. » Lolita a été porté à l’écran par Stanley Kubrick (1962), avec Peter Sellers, Shelley Winters et Sue Lyon, puis par Adrian Lyne (1997), avec Jeremy Irons, Melanie Griffith et Dominique Swain.
Enfance
Ce livre est écrit sous la forme d’un dialogue entre Nathalie Sarraute et son double qui, par ses mises en garde, ses scrupules, ses interrogations, son insistance, l’aide à faire surgir « quelques moments, quelques mouvements encore intacts, assez forts pour se dégager de cette couche protectrice qui les conserve, de ces épaisseurs (…) ouatées qui se défont et disparaissent avec l’enfance ».
Enfance passée entre Paris, Ivanovo, en Russie, la Suisse, Pétersbourg et de nouveau Paris. Un livre où l’on peut voir se dessiner déjà le futur grand écrivain qui donnera plus tard une œuvre dont la sonorité est unique à notre époque.
La cantatrice chauve
Monsieur et Madame Smith sont dans leur salon. Ils bavardent au coin du feu. Ils discutent de choses et d’autres, leurs propos sont très étranges voire même incompréhensibles. Ils parlent d’une famille dont tous les membres s’appellent Bobby Watson. Or, Bobby Watson est mort il y a deux ans, mais cela fait trois ans qu’ils parlent de sa mort. L’horloge n’arrête pas de sonner. Mary, la servante, fait patienter les invités, les Martin, dans le salon. Apparemment, bien qu’ils vivent sous le même toit, les Smith assurent qu’ils ne se connaissent pas. Ils découvrent sur scène qu’ils sont mari et femme. Mary revient sur scène et annonce que les Martin ne sont pas les Martin. Elle dit qu’elle est Sherlock Holmes. Les Smith et les Martin sont maintenant ensemble sur scène. Le capitaine des pompiers arrive pour comprendre qui sonne à la porte (à chaque fois il n’y a personne). Il raconte des choses incohérentes. Les personnages échangent des propos qui n’ont aucun sens. Avant de partir, le capitaine demande des nouvelles de la cantatrice chauve. Les autres personnages répondent qu’elle se coiffe toujours de la même façon. Les personnages continuent de parler. Bientôt ils répètent tous la même chose « C’est pas par là, c’est par ici ! ». Ils quittent la scène en hurlant, dans le noir.
La lumière revient. Monsieur et Madame Martin sont assis à la place des Smith, comme au début de la pièce, et ils disent exactement ce que disaient les Smith dans la première scène. Le rideau se ferme petit à petit.
1984
Année 1984 en Océanie. 1984 ? C’est en tout cas ce qu’il semble à Winston, qui ne saurait toutefois en jurer. Le passé a été oblitéré et réinventé, et les événements les plus récents sont susceptibles d’être modifiés. Winston est lui-même chargé de récrire les archives qui contredisent le présent et les promesses de Big Brother. Grâce à une technologie de pointe, ce dernier sait tout, voit tout. Il n’est pas une âme dont il ne puisse connaître les pensées. On ne peut se fier à personne et les enfants sont encore les meilleurs espions qui soient. Liberté est Servitude. Ignorance est Puissance. Telles sont les devises du régime de Big Brother. La plupart des Océaniens n’y voient guère à redire, surtout les plus jeunes qui n’ont pas connu l’époque de leurs grands-parents et le sens initial du mot « libre ». Winston refuse cependant de perdre espoir. Il entame une liaison secrète et hautement dangereuse avec l’insoumise Julia et tous deux vont tenter d’intégrer la Fraternité, une organisation ayant pour but de renverser Big Brother. Mais celui-ci veille…
Les trois dames de la Kasbah
Sous le soleil aveuglant d’Alger la blanche, Kadidja et ses deux filles vivent dans la Kasbah où elles vendent leurs charmes. Les jeunes matelots français en escale découvrent avec elles les plaisirs de l’Orient, mais aussi ses dangers… Homme de lettres, officier de marine et grand voyageur, Pierre Loti, dans une prose limpide, nous offre un tableau sensuel et cruel de l’Algérie française.
Au XIVᵉ siècle, dans un Japon médiéval mythique, le jeune Takeo grandit au sein d’une communauté paisible qui condamne la violence. Mais celle-ci est massacrée par les hommes d’Iida, chef du clan des Tohan. Takeo, sauvé par sire Shigeru, du Clan des Otori, se trouve plongé au cœur de luttes sanglantes entre les seigneurs de la guerre.Il doit suivre son destin. Mais qui est-il ?
La machine à explorer le temps
La Terre en l’an 802.701 avait pourtant toutes les apparences d’un paradis. Les apparences seulement. Car derrière ces jardins magnifiques, ces bosquets somptueux, cet éternel été où les hommes devenus oisifs n’ont à se préoccuper de rien, se cache un horrible secret. Ainsi témoigne l’explorateur du temps face à des auditeurs incrédules. Depuis la conception de son incroyable machine jusqu’à son voyage au bout de l’Histoire, là où l’humanité s’est scindée en deux. D’un côté les Éloïms, qui vivent en surface, petits êtres gracieux, doux et décérébrés. De l’autre les terribles Morlocks qui ont fui la lumière pour s’enterrer dans un gigantesque et inhospitalier monde souterrain. Un monde où l’Explorateur du Temps devra s’aventurer s’il souhaite répondre à ses questions, et surtout revenir à son époque. Inutile d’insister sur le fait qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre. Wells demeure avec Jules Verne le grand ancêtre de la science-fiction, celui qui lui a donné ses lettres de noblesse, avec des œuvres aussi importantes que « L’Île du Docteur Moreau », « L’Homme invisible » ou « La Guerre des mondes ». Un grand classique, précurseurs dans bien des domaines, qui reste indépassable. À lire ou à relire.
Les loups des étoiles
Morgan Chane est le seul Loup des étoiles d’origine terrienne, un pirate, un assassin doté d’une force physique et de réflexes hors du commun. Après avoir tué un de ses pairs, il se voit obligé de fuir pour sauver sa vie. Mais où peut se réfugier un homme pourchassé par les Loups des étoiles et qui, aux yeux de tous, restera à jamais l’un des leurs ? Désormais sa route est tracée. Morgan Chane, l’homme qui ne voulait pas mourir, partira à la recherche de l’arme de nulle part, affrontera les dangers des mondes interdits et retournera sur la planète des Loups. Le cycle des « Loups des étoiles », rythmé par le fracas d’immenses batailles spatiales, nous propulse à travers une myriade de planètes dangereuses, au contact d’incroyables races extraterrestres et de secrets astronomiques vieux de millions d’années.
Cap-Vert
Les sites et visites incontournables- Des itinéraires et des suggestions pour préparer votre séjour selon le temps dont vous disposez et… vos envies !- Toutes nos adresses coups de coeur- Les bons plans et conseils des habitants- Les infos utiles pour réussir votre voyage- 120 photos, des cartes, des plans et des infographies.
Namibie
Ce guide répond à trois objectifs : informer, illustrer et guider. Plus de vingt auteurs, photographes, grands voyageurs, universitaires ou journalistes, ont collaboré à ce volume pour vous offrir le guide le plus exhaustif, un récit vivant où anecdotes historiques, tableaux pittoresques et renseignements pratiques se succèdent et se complètent. HISTOIRE ET SOCIETE. Terre mère de l’Otavipithecus namibiensis, des San et des Herero, découverte en 1485 par le Portugais Diego Cào, oubliée des Occidentaux jusqu’au XIXe siècle, colonisée par les Allemands, dominée par les Sud-Africains, libérée par Sam Nujoma… la Namibie, dernier État africain à accéder à l’indépendance, vous dévoilera avec pudeur une jeune et dynamique nation, tournée vers l’avenir.ITINÉRAIRES. Émerveillez-vous devant les colonies d’otaries à fourrure du Skeleton Coast National Park; découvrez la faune du Caprivi d’un poste d’observation flottant dans les Linyati Swamps; surfez les majestueuses dunes de Swakopmund; osez le trek dans le spectaculaire canyon de la Fish River; escaladez les monts Spitzkoppe ou Erongo pour atteindre les peintures rupestres; plongez dans les profondeurs des lacs de Dragon’s Breath ou d’Otjikoto… La diversité des richesses naturelles du pays fascinera tous les amoureux de la nature, les sportifs de l’extrême et les férus d’aventure. INFORMATIONS PRATIQUES. Trente pages pour tout savoir sur les formalités.
La carapace de la tortue
« Oui, … je suis venue sur terre comme une tortue, encombrée d’une carapace. Qui rentre la tête quand le monde extérieur est trop douloureux. J’ai essayé de leur faire comprendre qu’ils n’y pouvaient rien. Que j’étais maladroite et disgracieuse malgré eux. Malgré moi. […] Étonnant d’imaginer que les personnes disgracieuses n’ont pas conscience de leur laideur. Je l’ai toujours su, évidemment. Même si j’ai préféré considérer cela avec indulgence. Comment survivre sinon ? »
Lorsque Clotilde décide de venir s’installer à Bordeaux, sa ville natale, elle ne sait pas encore que sa vie va en être bouleversée : d’abord la découverte de voisines drôles et fantaisistes, puis l’amour d’un enfant et qui sait, celui d’un homme ? La recherche d’un travail va la conduire par le plus heureux des hasards à pénétrer un cercle bien fermé, celui de l’art contemporain. C’est dans un musée en quête de création et d’esthétisme que Clotilde va s’épanouir.
Un hymne à l’amitié, à la culture et à la différence ! Une écriture décomplexée et vive qui fait exploser les idées préconçues sur l’apparence physique !
L’étranger
«Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s’est ouverte, c’est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j’ai eue lorsque j’ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n’ai pas regardé du côté de Marie. Je n’en ai pas eu le temps parce que le président m’a dit dans une forme bizarre que j’aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français…»
Aya de Yopougon – Tomes 1 à 6
6 Albums – L’histoire se déroule à la fin des années soixante-dix, à Yopougon, quartier populaire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, quartier rebaptisé Yop City « pour faire comme dans les films américains ». On y rencontre trois jeunes femmes de dix-neuf ans : Aya, et ses deux amies Adjoua et Bintou. Aya souhaite devenir médecin, tandis que les deux autres préfèrent les soirées au maquis et la chasse au mari. Autour de ce trio gravitent des personnages aux destins divers.
Le deuxième sexe
De plus, l’œuvre parle du piège que représentent pour elles le mariage et les enfants. Le mariage et les enfants sont des responsabilités beaucoup plus lourdes pour elles que pour les hommes et c’est en partie à cause de leur rôle à la maison qu’elles ne se réalisent pas comme individus hors de la maison. La plupart du temps la femme sacrifie sa carrière pour celle de son mari. Simone de Beauvoir parle de la situation globale des femmes et se rend compte que l’homme et la femme sont tous les deux responsables de cette situation. La femme ne devrait pas abandonner sa carrière pour son mari et ses enfants et l’homme ne devrait pas l’encourager à le faire. De plus, Simone de Beauvoir explique que, dans un monde où les deux sexes seraient égaux, les deux seraient plus libres. Elle explique que si l’homme donne la possibilité aux femmes d’avoir une carrière significative, elle va moins se focaliser sur lui et elle pourra être un peu plus indépendante.
Tous, sauf moi
Par un tissage subtil, documenté et superbement écrit, Francesca Melandri rapproche l’Histoire Italienne de celle du patriarche Attilio Profeti. A 95 ans, Attilio se souvient d’une vieille promesse. Tous mourront, sauf lui… Et effectivement, même avec sa mémoire et sa raison en berne, il est là, porteur d’un passé foisonnant. Bigame, trigame, intelligent, attachant, mais aussi fasciste et raciste patenté, cet homme hors norme a traversé le 20è siècle avec nonchalance et intelligence. Librement inspiré de son propre père (qui n’était pas fasciste dans les années 30 en Italie?), l’auteure réveille un passé totalement enfoui, bien que très documenté historiquement. Il était une fois l’Abyssinie, une terre éloignée, que le Duce voulu dompter. Aujourd’hui Éthiopie, cette terre se souvient encore des exactions terribles qui ont décimé une grande partie de sa population. Mais quand le racisme se fonde sur des mesures anthropomorphiques et scientifiques, est-il nécessaire de parler de population ? Ces sauvages ne sont pas tout à ait hommes, surtout les mâles. L’histoire montrera que les femelles ont eu un sort particulier. Ainsi, Ilaria, enseignante engagée dans des combats humanistes, voit-elle un jour débarqué sur son palier Shimeta Ietmgeta Attilaprofeti, qui dit être son neveu. Patiemment, intégrant courageusement les découvertes nauséabondes qui auréolent son père, elle va détricoter tous les fils qui remontent à ce passé colonial. La situation des réfugiés à Lampedusa en sera le triste pendant. Un livre fort, courageux, intelligent et humain. Accompagner Ilaria est une tâche difficile, parfois à la limite du supportable, qu’il est important de mener à son terme. Pour, face à tous ces visages échoués sur nos plages européennes, ne jamais pouvoir dire : « je ne savais pas. »
Au bonheur des ogres
Benjamin Malaussène a un drôle de métier : bouc émissaire au service réclamations d’un grand magasin parisien où il est chargé d’apitoyer les clients grincheux.
Une bombe, puis deux, explosent dans le magasin. Benjamin est le suspect numéro un de cette vague d’attentats aveugles. Attentats ? Aveugles ? Et s’il n’y avait que ça !
Quand on est l’aîné, il faut aussi survivre aux tribulations de sa tumultueuse famille : la douce Clara qui photographie comme elle respire, Thérèse l’extralucide, Louna l’amoureuse, Jérémy le curieux, le Petit rêveur, la maman et ses amants…
Le tout sous les yeux de Julius, le chien épileptique, et de Tante Julia, journaliste volcanique.
Quel cirque ! Avec ce premier tome des aventures de Malaussène, on plonge avec bonheur dans un univers baroque.
Pennac multiplie les personnages secondaires, les digressions. Ça grouille comme dans une fourmilière. Le rire n’est jamais loin des larmes, le sordide côtoie le sublime.
Lumière d’août
La main allait, lente et calme, le long du flanc invisible. Il ne répondit pas tout de suite. Non qu’il essayât de l’intriguer. Il avait l’air de ne pas se rappeler qu’il devait en dire davantage. Elle répéta la question. Alors, il lui dit: – J’ai du sang noir. Elle resta étendue, parfaitement immobile, mais d’une immobilité différente. Mais il ne parut point s’en apercevoir. Il était couché, calme aussi et, de sa main, doucement lui caressait le flanc.
La Salamandre
Catherine, dont la vie s’organisait autour du travail avec la haine des dimanches, le secours de la télévision, l’affection d’un chat et l’usage fréquent de somnifères, tourne le dos à la France pour s’installer au Brésil. Dépassant sa condition de touriste, elle quitte l’univers des agences de voyages pour celui des favelas. La violence avec laquelle les gens se traitent entre eux ne lui est alors plus épargnée. Dans ce récit d’un parcours absolu, Jean-Christophe Rufin livre une tragédie moderne, où l’héroïne semble soudain obéir à une loi profonde qui la pousse à se détruire et à s’accomplir en même temps. À travers ce portrait d’une femme qui se perd et se découvre, l’auteur reprend aussi un thème qui lui est cher, celui de la rencontre entre les Occidentaux et leur tiers-monde fantasmé. Loin de la vitrine exotique et du mythe révolutionnaire, il va au-delà de la vision idéalisée, tout au moins » idéologisée « , du tiers-monde, vers un monde ambivalent, fait à la fois de richesse et de violence, repoussant et attirant.
Au début du XVI? siècle, humanistes et théologiens s’élèvent contre les abus du clergé et entrent en rébellion contre l’Église, prônant un retour à une religion plus simple. À leur tête, Luther et, quelques années plus tard, Calvin, dont les idées de Réforme se propagent dans presque toute l’Europe, avant de la diviser profondément. L’Église réagit, puis persécute. Les massacres de la Saint-Barthélemy signent en lettres de sang l’ère des guerres de Religion, qui ne prendront fin qu’avec l’édit de Nantes, en 1598. Mais le temps de la tolérance est encore loin.Olivier Christin nous fait traverser cette Europe déchirée par la Réforme.
Harry Potter et l’Odre du Phénix (5)
A quinze ans, Harry entre en cinquième année à Poudlard, mais il n’a jamais été si anxieux. L’adolescence, la perspective des examens et ces étranges cauchemars… Car Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom est de retour. Le ministère de la Magie semble ne pas prendre cette menace au sérieux, contrairement à Dumbledore. La résistance s’organise alors autour de Harry qui va devoir compter sur le courage et la fidélité de ses amis de toujours…
Au plaisir de Dieu
En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s’éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d’une vieille famille française enfermée dans l’image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s’effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu’à nos jours, l’histoire du monde, du pays, du clan de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s’est peu à peu effrité. Un mariage d’amour et d’argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L’histoire du XXe siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d’une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme.
Et toi mon cœur pourquoi bats-tu
Fait des proses et des poèmes que je connais ? ou connaissais ? par coeur, ce livre n’aspire à rien d’autre qu’à donner un peu de plaisir, et peut-être d’émotion, à ceux qui le liront. Voilà des mots qui ne sont pas de moi et qui valent mieux que moi, mais qui, à force de familiarité, d’admiration, d’une répétition intérieure proche de la rumination, ont fini par se confondre avec moi : il m’arrive de les dire au soir quand il tombe sur la ville, sur la campagne, sur la neige ou au matin qui se lève sur la mer. Ils tournent, pour la plupart, autour de ces passions qui nous donnent à tous tant de bonheur et tant de souffrance. Et toi mon coeur pourquoi bats-tu. Renonçant à la fois à l’ordre chronologique ou alphabétique et au classement par thèmes, j’ai choisi de présenter en désordre, en vrac, comme ils me venaient à l’esprit et au coeur, ces mots ailés aux lecteurs. Avec pourtant un dessein nonchalant ? changements de lumière, passage du temps, résonances, contrepoints ? qu’au fil des pages chacun découvrira. Plaisir. Émotion. Jusque dans les vers et les proses les plus simples de ce livre, il y a encore autre chose : une élévation, une hauteur, une sorte d’appel vers ailleurs. » La littérature, écrit Pessoa, est la preuve que la vie ne suffi t pas. » Les textes ici réunis ont le pouvoir mystérieux de rendre la vie plus belle et de transformer notre existence. J.O.
C’était bien
On éprouve un sentiment curieux, presque un étonnement, une stupéfaction, à débuter la lecture du dernier livre de Jean d’Ormesson en se demandant comment diable il fait pour parler de lui à l’imparfait, temps du passé qui a duré et qui est définitivement révolu.
Comment parvient-il à conserver cette distance souveraine face à la mort et au passé? Rien qui pèse ou qui pose dans ce nouvel opus: le testament de Jean d’Ormesson tient en 250 pages, les chapitres sont nombreux, courts et enlevés. Mais miracle, tout est dit, tout se tient. Les souvenirs y sont délicatement égrenés: l’enfance, bien sûr, le côté du père, de la mère, la société des hommes, brutale et injuste, la lecture réconfortante des bons livres avec Sénèque, Montaigne, Saint-Simon, Proust et puis les femmes, le grand reposoir. Il va sans dire que les mémoires de Jean d’Ormesson sont pétries de délicatesse, d’intelligence et de mesure. On l’imagine écrire comme un oiseau qui prend son envol. Léger, léger. Et devenir lui-même la matière de son livre. Sec et intelligent, ce drôle de moineau ne porte pas son ego en bandoulière comme tant d’autres, mais sous ses pieds ; comme un danseur qui prendrait appel pour mieux s’élancer. Jean d’Ormesson nous annonce qu’il nous quitte et nous prie de nous souvenir d’apprendre enfin à vivre. Sa morale de vie pouvait tenir en trois mots : c’était bien.
Un amour pour rien
Philippe, qui n’a connu que le plaisir, rencontre Béatrice en Italie. Elle lui semble jolie, sans plus, et douce. Philippe s’amuse au début de cet » amour pour rien » qui peu à peu le prend, l’occupe, l’obsède. Bientôt lassée par l’apparente légèreté du jeune homme, Béatrice se détourne de lui. Alors, mais trop tard, Philippe comprend que cet amour dont il jouait s’est mué en passion. Jean d’Ormesson, tout au long de ce récit doux-amer, tisse la trame d’un malheur et son envers persistant : un certain bonh.
La chartreuse de Parme
Un livre unique, une somme romanesque, un livre dicté en moins de deux mois et qui est le sommet de l’improvisation, un récit sur Bonaparte, Waterloo, l’Italie, un grand ouvrage politique, que dire encore en faveur de ce qu’Italo Calvino appelait « le plus beau roman du monde ». Une comédie humaine, un itinéraire spirituel, plusieurs histoires d’amour enfermées dans une petite ville d’Italie, avec le passage du temps, le charme de la mémoire, les « paysages sublimes », le paradoxe d’un héros qui trouve son paradis en prison, toutes les vertus et toutes les lâchetés, il faudrait tout citer. Manqueraient encore la merveilleuse brièveté de la phrase, et le sens de l’humour. Toute la littérature française en un volume.
Outre La colonie pénitentiaire, ce recueil contient les quatre récits groupés par Kafka sous le titre Un champion de jeûne et deux textes incomplets, La taupe géante et Le terrier. La colonie pénitentiaire, écrit en 1917, fut publié en 1919. Par son thème, le récit s’apparente au Verdict et au Procès. Mais ici tout tribunal fait défaut, la loi du châtiment règne seule. Les quatre récits d’Un champion de jeûne («Premier chagrin», «Une petite femme», «Un champion de jeûne», «Joséphine la cantatrice») sont les derniers textes écrits par Kafka (1923). Il en corrigeait encore les épreuves la veille de sa mort, le 2 juin 1924.
Les Grandes Espérances
Livre dans un très bon état – La vie n’est pas facile pour Pip. Orphelin, élevé à la dure, comment pourrait-il échapper à sa triste condition de garçon de la campagne, voué à devenir forgeron ?
Reçu chez l’étrange, vieille et riche mademoiselle Havisham, il fait la connaissance de sa fille adoptive, la ravissante Estella. Depuis qu’elle a été abandonnée le jour de ses noces, le temps semble s’être arrêté dans la maison de la vieille femme. Elle ne vit plus que pour se venger des hommes, et Estella, dont Pip tombe amoureux, est l’instrument de cette vengeance…
De plus en plus honteux de ses origines, Pip se réfugie dans son rêve de devenir un gentleman… Or un jour, il est informé qu’un bienfaiteur anonyme désire lui allouer une importante somme d’argent, pour financer son installation à Londres et favoriser son ascension sociale.
Alors que ses espoirs de grandeur se réalisent enfin, et qu’il s’apprête à revoir Estella, Pip est loin de soupçonner ce qui l’attend.
Le Maître et Marguerite
Pour retrouver l’homme qu’elle aime, un écrivain maudit, Marguerite accepte de livrer son âme au diable. Version contemporaine du mythe de Faust, transposé à Moscou dans les années 1930, Le Maître et Marguerite est aussi une des histoires d’amour les plus émouvantes jamais écrites. Mikhaïl Boulgakov a travaillé à son roman durant douze ans, en pleine dictature stalinienne, conscient qu’il n’aurait aucune chance de le voir paraître de son vivant. Écrit pour la liberté des artistes et contre le conformisme, cet objet d’admiration universelle fut publié un quart de siècle après la mort de celui qui est aujourd’hui considéré comme l’égal de Dostoïevski, de Gogol et de Tchekhov réunis.
Mémoires d’Hadrien
« J’ai formé le projet de te raconter ma vie. » Sur son lit de mort, l’empereur romain Hadrien (117-138) adresse une lettre au jeune Marc Aurèle dans laquelle il commence par donner « audience à ses souvenirs ». Très vite, le vagabondage d’esprit se structure, se met à suivre une chronologie, ainsi qu’une rigueur de pensée propre au grand personnage. Derrière l’esthète cultivé et fin stratège qu’était Hadrien, Marguerite Yourcenar aborde les thèmes qui lui sont chers : la mort, la dualité déroutante du corps et de l’esprit, le sacré, l’amour, l’art et le temps. À l’image de ce dernier, ce « grand sculpteur », elle taille, façonne, affine avec volupté chacun des traits intérieurs du grand homme à qui elle fait dire : « Je compte sur cet examen des faits pour me définir, me juger peut-être ou tout au moins pour me mieux connaître avant de mourir. » Marguerite Yourcenar trouva un jour dans la Correspondance de Flaubert une phrase inoubliable : « Les dieux n’étant plus, et le Christ n’étant pas encore, il y a eu, de Cicéron à Marc Aurèle, un moment unique où l’homme seul a été. » Et l’auteur des Mémoires d’Hadrien ajoute : « Une grande partie de ma vie allait se passer à essayer de définir, puis à peindre, cet homme seul et d’ailleurs relié à tout. »
Bel-Ami
Georges Duroy, dit Bel-Ami, est un jeune homme au physique avantageux. Le hasard d’une rencontre le met sur la voie de l’ascension sociale. Malgré sa vulgarité et son ignorance, cet arriviste parvient au sommet par l’intermédiaire de ses maîtresses et du journalisme. Cinq héroïnes vont tour à tour l’initier aux mystères du métier, aux secrets de la mondanité et lui assurer la réussite qu’il espère. Dans cette société parisienne en pleine expansion capitaliste et coloniale, que Maupassant dénonce avec force parce qu’il la connaît bien, les femmes éduquent, conseillent, oeuvrent dans l’ombre. La presse, la politique, la finance s’entremêlent. Mais derrière les combines politiques et financières, l’érotisme intéressé, la mort est là qui veille, et avec elle, l’angoisse que chacun porte au fond de lui-même.
Un pedigree
J’écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n’était pas la mienne. Les événements que j’évoquerai jusqu’à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence – ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d’autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie. P. M.
Un amour insensé
Dans le Japon des années vingt, un ingénieur de trente ans, Jôji Kawai, modèle du type bien, s’éprend d’une jeune serveuse de quinze ans, Naomi, qui rêve de devenir terriblement moderne. L’occidentalisation, cette plaie du Japon moderne, thème majeur de l’œuvre de Tanizaki, fait de Naomi un être irréductiblement cynique, vulgaire, inconstant, dont les roueries et l’érotisme, cependant, fascinent Jôji Kawai. Amoureux, il l’épouse. Un amour insensé est la chronique douloureuse et ironique de leur vie conjugale.
Le ranch de Flicka
Le ranch que Mary O’Hara possède dans le Wyoming a servi de cadre aux aventures de Flicka , la belle pouliche alezane, de son fils Thunderhead et de tous les descendants de l’Albinos, l’étalon blanc devenu légendaire. La vie quotidienne au ranch, avec ses joies et ses difficultés, ses drames et des épisodes comiques, est aussi une aventure, la plus passionnante de toutes !
Black beauty
Black Beauty est un cheval splendide. Dressé avec douceur et bonté, c’est une monture qui fait la fierté de son maître, un riche seigneur de la campagne anglaise. En compagnie du joyeux poney Merrylegs et de la jument Ginger, il vit ainsi des années de bonheur. Le destin lui fera connaître d’autres maîtres, vivre des heures plus difficiles, lui apprenant, comme il le raconte lui-même, que les hommes peuvent être parfois cruels.
Le jour de la comtesse
Devant le café Gat, à Jérusalem, Gabriel Louria joue du violon, Orita Landau danse, Boulos effendi invite tout le monde au King David… C’est le dernier «jour enchanté» que se rappelle avec nostalgie le narrateur. Les émeutes arabes de l’été 36 éclatent la semaine suivante et, avec elles, le petit groupe d’amis. Juifs et Arabes, musulmans et chrétiens qui vivaient dans la tolérance réciproque, tous se dressent les uns contre les autres, dans un monde où, désormais, « un homme ne reconnaît plus son propre frère. »
Un pont d’oiseaux
Une légende vietnamienne raconte que l’étoile du soir et l’étoile du matin sont amoureuses mais ne peuvent jamais se rencontrer. Deux fois par an, les corbeaux font un pont par-dessus la Voie lactée et leur permettent de se réunir. En 1945, Pierre Garnier s’engage pour aller combattre en Indochine. Il y devient le correspondant du journal des troupes françaises en Extrême-Orient. Alors qu’il éprouve une même répulsion pour le colonialisme français et pour le communisme viêt-minh, les hasards de liaisons amoureuses violentes et sans espoir et ceux de la guerre le mèneront d’un bout à l’autre du pays, jusqu’à la défaite. La vie de Pierre est reconstituée par son fils André, le narrateur, qui l’a très peu connu. Au Vietnam, André arpente les rues et convoque des fantômes pour recomposer l’histoire d’une génération humiliée par la défaite de juin 1940, qui rejoignit l’Indochine à la Libération afin d’y rétablir une » certaine idée de la France « , et dont l’espoir se perdit quelque part entre Diên Biên Phu et les Aurès. Le voyage d’André à la recherche de ce père qu’il découvre trop tard nous entraîne au contact d’un univers colonial fascinant et hostile, peuplé de personnages de roman nommés Leclerc et Hô Chi Minh, d’Argenlieu et Giap, mais aussi dans la sensualité d’histoires d’amours impossibles, le mystère de secrets qui séparent les êtres et les pays – à moins qu’un pont d’oiseaux ne traverse le ciel.
Du domaine des murmures
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire « oui » : elle veut faire respecter son vœu de s’offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe… Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l’entraînera jusqu’en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d’une sensualité prenante.
Ritournelle de la faim
» Ma mère, quand elle m’a raconté la première du Boléro, a dit son émotion, les cris, les bravos et les sifflets, le tumulte. Dans la même salle, quelque part, se trouvait un jeune homme qu’elle n’a jamais rencontré, Claude Lévi-Strauss. Comme lui, longtemps après, ma mère m’a confié que cette musique avait changé sa vie. Maintenant, je comprends pourquoi. Je sais ce que signifiait pour sa génération cette phrase répétée, serinée, imposée par le rythme et le crescendo. Le Boléro n’est pas une pièce musicale comme les autres. Il est une prophétie. Il raconte l’histoire d’une colère, d’une faim. Quand il s’achève dans la violence, le silence qui s’ensuit est terrible pour les survivants étourdis. J’ai écrit cette histoire en mémoire d’une jeune fille qui fut malgré elle une héroïne à vingt ans. «
Compère Général Soleil
1955. C’est à Paris, où il réside de 1946 à 1954 que Jacques Stéphen Alexis écrit ce premier roman qui apparaît comme le prolongement mais aussi la clôture de l’espoir entrouvert par Gouverneur de la Rosée de Jacques Roumain. S’appuyant sur un événement historique épouvantable -le massacre des travailleurs haïtiens de la canne, en 1937, en République Dominicaine- il raconte comment cet événement s’inscrit dans la logique des dictatures fascistes, et plus largement dans celle qu’entraîne la perte de toute dignité quand l’exploitation des hommes ne connaît plus de limites.
Rouge Brésil
La grande aventure des Français au Brésil est un des épisodes les plus extraordinaires et les plus méconnus de la Renaissance. Rouge Brésil raconte l’histoire de deux enfants, Just et Colombe, embarqués de force dans cette expédition pour servir d’interprètes auprès des tribus indiennes. Tout est démesuré dans cette aventure. Le cadre : la baie sauvage de Rio, encore livrée aux jungles et aux Indiens cannibales. Les personnages – et d’abord le chevalier de Villegagnon, chef de cette expédition, nostalgique des croisades, pétri de culture antique, précurseur de Cyrano ou de d’Artagnan. Les événements: le huis clos dramatique de cette France des Tropiques est une répétition générale, avec dix ans d’avance, des guerres de religion. Fourmillant de portraits, de paysages, d’action, Rouge Brésil écrit dans une langue à l’ironie voltairienne, prend la forme d’un roman d’éducation et d’amour. Mais plus profondément, à travers les destins et les choix de Just et de Colombe, ce livre met en scène deux conceptions opposées de l’homme et de la nature. Et il fait revivre le monde disparu des Indiens, avec sa cruauté mais aussi son sens de l’harmonie et du sacré, le permanent appel du bonheur…
Mussolini et le parti fasciste conquirent le pouvoir le 28 octobre 1922. Depuis lors, les historiens n’ont cessé de disputer de questions concernant la nature du fascisme et son sens dans l’histoire contemporaine : fut-il un mouvement autonome ou l’instrument d’autres forces ? Eut-il une idéologie et une culture ? Fut-il moderne ou antimodèrne, révolutionnaire ou réactionnaire, autoritaire ou totalitaire ? Fut-il spécifiquement italien ou international ? Faut-il parler de « fascisme », c’est-à-dire d’un phénomène unique avec de nombreuses variantes, telles les branches d’un même arbre, ou au contraire de « fascismes », comme autant d’arbres différents partageant des caractéristiques communes ?
A partir d’une réfléxion – articulée notamment autour de l’idéologie, de l’économie, de la culture de l' »homme nouveau », du rôle du parti, de l’Etat et du mythe de Mussolini, ou bien encore de la religion politique -, Emilio Gentile, spécialiste mondialement reconnu du fascisme, cette « voie italienne du totalitarisme », retrace ici les faits et interprétations indissolublement constitutifs d’un phénomène international tel qu’il a été historiquement : politique, moderne, nationaliste, révolutionnaire, totalitaire, raciste et impérialiste, décidé à détruire la civilisation démocratique et libérale et se posant en alternative radicale aux principes de liberté et d’égalité réalisés par la révolution des droits de l’homme et du citoyen.
Le Rouge et le Noir
TEXTE INTEGRAL + DOSSIER – Dossier pédagogique d’Anaïs Trahand et François Vanoosthuyse. Fils d’un charpentier installé dans une petite ville de province, Julien Sorel rêve d’autres horizons. Tour à tour précepteur, séminariste et secrétaire, le jeune homme s’élève peu à peu dans la société et découvre l’ardeur de passions défendues. Parcouru d’élans contradictoires, il suit un itinéraire semé d’embûches, qui ne saurait le mener qu’au drame. En dotant son personnage ambitieux et rebelle d’une âme romanesque, Stendhal transforme un récit d’apprentissage en véritable tragédie moderne. Dans le volume, de nombreuses activités d’appropriation et d’étude de la langue, ainsi qu’un cahier photos et un groupement de textes en lien avec le parcours associé « Le personnage de roman, esthétiques et valeurs » (Nouveaux programmes, Bac 2020). Groupements de textes : 1. Le personnage de roman face à son destin 2. Un topos romanesque : la rencontre amoureuse
La symphonie pastorale
Il ne faut pas chercher à m’en faire accroire, voyez-vous. D’abord parce que ça serait très lâche de chercher à tromper une aveugle… Et puis parce que ça ne prendrait pas, ajouta-t-elle en riant. Dites-moi, pasteur, vous n’êtes pas malheureux, n’est-ce pas? Je portai sa main à mes lèvres, comme pour lui faire sentir sans le lui avouer qu’une partie de mon bonheur venait d’elle, tout en répondant: Non, Gertrude, non, je ne suis pas malheureux. Comment serais-je malheureux?
Rimbaud le fils
Pierre Michon n’est pas le biographe de Rimbaud. Il ne cherche à ajouter aucun chapitre, aucune ligne aux hagiographies et études existantes. Simplement, il enfile la personnalité du poète, se glisse dans l’intime de son écriture, tâchant de rejoindre, en définitive, la sienne. À coups de « on dit que » ou « on ne sait si », il parcourt, commente, hésite, rêve, abandonne, reprend l’aventure d’Arthur Rimbaud. Il ne donne aucune réponse, ne résout rien, mais s’interroge (en même temps qu’il interroge le jeune poète) : qu’est-ce qui pousse un homme à écrire ? À rechercher l’excellence ? Qu’est-ce qui fait soudain mûrir ses vers, « autant que s’il avait écrit d’un seul trait de plume La Légende des siècles, Les Fleurs du mal et La Divine Comédie » ? Le regard de Pierre Michon sur le « jeune versificateur bien doué, roué et hugolâtre » est délectable. Car il vibre de son désir de dire la genèse de sa propre écriture et, partant, de toute création.
La reine crucifiée
La reine crucifiée Elle s’appelle Inès de Castro. Il s’appelle dom Pedro, héritier de la couronne du Portugal. Ils ont vingt ans. Ils s’aiment. Nous sommes en 1340. Ils vont se retrouver pris au piège d’une effroyable machination, broyés entre raison d’État et raison du cœur. Du Portugal à la plaine vénitienne, de la Castille au palais des Papes, Gilbert Sinoué nous entraîne au cœur d’une fabuleuse fresque historique où la pureté des sentiments se heurte à la cruauté des temps, l’amour dévorant aux ambitions politiques. Entre fiction et réalité, tragédie et conspiration, il ressuscite, dans la lignée de L’enfant de Bruges, l’histoire célèbre et mythique d’une folle passion : celle de deux êtres que même la mort ne parviendra pas à séparer.
L’anomalie
« Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. » En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris – New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, ‘L’Anomalie’ explore cette part de nous-même qui nous échappe.
Je vais mieux
Je vais mieux. Un jour, je me suis réveillé avec une inexplicable douleur dans le dos. Je pensais que cela passerait, mais non. J’ai tout essayé. J’ai été tour à tour inquiet, désespéré, tenté par le paranormal. Ma vie a commencé à partir dans tous les sens. J’ai eu des problèmes dans ma vie professionnelle, dans mon couple, avec mes parents, avec mes enfants. Je ne savais plus que faire pour aller mieux. Et puis, j’ai fini par comprendre.