
L’affaire est dans le lac
« Je revenais chez moi enterrer un ami. Journaliste, comme moi, il avait fourré son nez dans une histoire de gros sous et il en était mort. Mon choix était simple : laisser courir ou prendre sa suite et découvrir le pot aux roses. Mais il y avait des chances pour que j’y récolte… des chrysanthèmes ! «
La veillée des rombières
« Par pur altruisme, je m’étais proposé comme volontaire pour aller livrer à domicile des repas chauds aux petits vieux du quartier. Depuis quelque temps, mes « clients » se faisaient dévaliser. Tout le monde me conseillait de ne pas m’occuper de ça. En attendant, des inconnus s’occupaient sérieusement de moi. »
Château en Esbroufe
Les personnes qui ignoreraient qu’on peut, de nos jours, à Paris, voler un château dont les pierres sont bourrées d’or et de bijoux, sont priées de lire ce livre étonnamment instructif. Elles y apprendront en outre la liste des erreurs à éviter pour que le cambriolage en question réussisse. Elles concluront, comme l’auteur, que quand on monte une association de malfrats internationaux, ceux-ci ont intérêt à pratiquer couramment plusieurs langues : la leur et celle des copains.
Vendredi ou la vie sauvage
Robinson, parti faire fortune en Amérique du Sud échoue, au gré d’un naufrage, sur une île déserte, que nulle carte ne signale. Il s’aperçoit alors très vite qu’il ne doit s’en remettre qu’à lui-même et à son ingéniosité pour survivre, dans une nature pas toujours très accueillante. Comment parviendra-t-il à supporter sa solitude ? Arrivera-t-il à imposer ses règles d’homme civilisé à cette nature sauvage et à la domestiquer ou bien est-ce elle, finalement, qui aura le dernier mot ?
Le cœur converti
A la fin du XIe siècle, la jeune Vigdis, issue d’une puissante famille de Rouen, se convertit au judaïsme par amour pour David, le fils du grand rabbin de Narbonne. Le couple se réfugie à Monieux où il a trois enfants et mène une vie paisible. Mais les croisés font halte dans le bourg, tuent David et enlèvent les deux aînés. Vigdis, restée seule avec son bébé, part à la recherche de ses enfants.
Fugitive parce que reine
« Maman était une force de la nature et elle avait une patience très limitée pour les jérémiades de gamines douillettes. Nos plaies, elle les désinfectait à l’alcool à 90°, le Mercurochrome apparemment était pour les enfants gâtés. Et puis il y avait l’éther, dans ce flacon d’un bleu céruléen comme la sphère vespérale. Cette couleur était la sienne, cette profondeur du bleu sombre où se perd le coup de poing lancé contre Dieu. » Ce premier roman raconte l’amour inconditionnel liant une mère à ses filles, malgré ses fêlures et sa défaillance. Mais l’écriture poétique et sulfureuse de Violaine Huisman porte aussi la voix déchirante d’une femme, une femme avant tout, qui n’a jamais cessé d’affirmer son droit à une vie rêvée, à la liberté.
L’invaincu
Mais c’était cela : avant même que l’on découvrît le moyen de les écrire, des vieillards avaient fait à des jeunes gens et à des enfants des récits de guerre et de batailles : et quel rigoriste pointilleux y avait-il là, alors, pour ergoter sur le lieu ou la date ? qui se souciait de poser des questions : « Allons, vieux, dites la vérité ; avez-vous vu cela ? Y étiez-vous réellement ? » Car toutes les guerres se ressemblent : la même poudre détonante quand il y eut de la poudre, le même coup d’estoc et la même parade, avant qu’elle n’existât : les mêmes contes, les mêmes récits, le même que la dernière ou que la prochaine fois. Nous savions donc qu’il y avait une guerre.
Années d’enfance
A l’âge de soixante-dix ans, junichirô Tanizaki (1886-1965) se souvient de son enfance. Élevé tout d’abord dans l’imprimerie de sa famille maternelle, dans la « ville basse » de Tôkyô, il restitue ses premières années avec une précision stupéfiante. Aîné de cinq enfants (trois garçons et deux filles, qui n’ont pas grandi ensemble), il a été le témoin des difficultés financières qui ont conduit sa famille à de nombreuses pérégrinations. C’est l’occasion pour le futur écrivain d’exercer son talent d’observateur sur d’innombrables personnages pittoresques et de décrire les quartiers animés de la capitale à la fin du siècle dernier, avec ses petits restaurants, ses petits métiers. Il retrouve le frémissement de l’enfance, ses jeux sexuels, ses premiers émois amoureux, sa passion précoce pour le théâtre, le zen. On admirera la description foisonnante d’un Japon qui tente de concilier la richesse de son passé et la rencontre d’autres cultures.
Les enfants de l’oncle Tom
Dans le sud profond des Etats-Unis, le tragique destin des hommes noirs entre courage et soumission compose le récit de ce roman en trois parties dur et tendre. Le feu dans la nuée : Le révérend Taylor est un homme noir pacifiste et raisonnable ouvert au dialogue avec les blancs. Mais quand les industriels font pression sur le maire de la ville pour éviter une manifestation des ouvriers noirs qui meurent de faim, il devra choisir entre la défense de son peuple et les forts arguments des blancs qui détiennent la possibilité de nourrir tout le monde entre détermination et raison. Le départ de Big Boy : Quatre adolescents abandonnent l’école par un jour de grande chaleur pour aller se baigner dans une mare privée appartenant à un militaire blanc. Sur les lieux, ils aperçoivent une jeune femme qui, surprise, alerte son mari. Celui-ci revient armé. S’ensuit une bataille entrecoupée de coups de feux. Long chant noir : Une jeune mère noire attend son mari partit bâtir son destin comme un blanc depuis des jours, guettant sans relache sa possible arrivée. Mais sous un nuage de poussière ce n’est pas son mari qu’elle aperçoit mais un jeune homme blanc.
L’espion qui venait du froid
L’espion qui venait du froid. «- Roulez à trente à l’heure, ordonna l’homme d’une voix tendue, anxieuse. Je vous indiquerai le chemin. Quand nous serons arrivés, il faudra descendre de voiture et courir jusqu’au mur. Le projecteur sera braqué sur l’endroit où vous devez passer ; tenez-vous immobiles dans le rayon lumineux. Dès que le faisceau sera déplacé, commencez à grimper. Vous aurez quatre-vingt-dix secondes. Vous monterez le premier, dit-il à Leamas, et puis ce sera au tour de la fille.» Roman de la guerre froide et de la trahison, roman du cynisme et de la raison d’État, prix Somerset Maugham, best-seller mondial adapté au cinéma avec Richard Burton, L’espion qui venait du froid est un chef-d’œuvre absolu qui a révolutionné le roman d’espionnage.
Auprès de moi toujours
Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l’idée qu’ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour.
L’espion qui venait du froid
Roulez à trente à l’heure, ordonna l’homme d’une voix tendue, anxieuse. Je vous indiquerai le chemin. Quand nous serons arrivés, il faudra descendre de voiture et courir jusqu’au mur. Le projecteur sera braqué sur l’endroit où vous devez passer ; tenez-vous immobiles dans le rayon lumineux. Dès que le faisceau sera déplacé, commencez à grimper. Vous aurez quatre-vingt-dix secondes. Vous monterez le premier, dit-il à Leamas, et puis ce sera au tour de la fille.»Roman de la guerre froide et de la trahison, roman du cynisme et de la raison d’État, prix Somerset Maugham, best-seller mondial adapté au cinéma avec Richard Burton, L’espion qui venait du froid est un chef-d’œuvre absolu qui a révolutionné le roman d’espionnage.
Peintures
Après un long séjour en Polynésie qui lui a inspiré Les Immémoriaux, Victor Segalen (1878-1919) part pour la Chine en 1909, à la recherche de formes nouvelles : il projette d’écrire un essai sur la peinture chinoise. Il découvre vite que les tableaux anciens ont disparu… Avec Peintures, c’est la seule magie des mots qui recrée les visions d’un monde rêvé. Dans cette œuvre sans précédent dans notre littérature, influencée par le taoïsme, » tout est mouvement, tout est spectacle impalpable « .
En sillonnant les îles et le littoral de la lagune de Venise, Vincent Brunot a su restituer les couleurs changeantes et les paysages insolites de cette petite mer intérieure. Son carnet de voyage nous fait découvrir ces lieux moins connus qui émergent çà et là comme les fragiles témoins d’une authentique vie vénitienne.
Les méduses ont-elles sommeil ?
Mon destin ne pouvait pas être aussi simple que le leur. Aussi plat. Aussi rien. Je voulais devenir quelqu’un. Paris m’attendait, je le savais, que Paris m’attendait. J’ai alors quitté le gouffre dans lequel Dieu et ma mère m’avaient implantée, et ai fait de mon quotidien ce dont je n’avais jamais rêvé : un désastre. Quand on vit à Trapellun anagramme de nulle part. on n’a rien d’autre à faire que tourner en rond, surtout quand on a été élue bouc émissaire de sa classe. A Paris, capitale de la réussite, tout est épanouissant, et il n’y a de morose que la pluie en automne. Maintenant qu’elle y réside, Hélène, dix-huit ans, mène une vie plus gaie, pleine de sens. Ca, elle en est sûre, et lorsqu’elle s’enlise dans le monde de la nuit, tragiquement bercée par la musique électronique et la poudre des rêves factices, Hélène en reste persuadée : sa vie est une merveille. Telle est l’histoire que raconte Louisiane C. Dor, jeune auteur à la plume aérienne, dans un récit aussi bref que sa vérité est impitoyable. Je me prépare pendant des heures pour les soirées. C’est moi qui serai la plus belle. C’est moi qui aurai le rouge à lèvres le plus rouge et le look le plus soigné. Dans trois heures, c’est aussi moi qui aurai les yeux les plus angoissants et la peau la plus moite. Mais à ce moment-là, je ne me regarderai plus dans le miroir. La beauté sera dans ma tête et l’horreur ne se lira que sur mon visage. Mes cheveux seront sens dessus dessous ; mes cernes et mes pupilles seront charbon. Mon rouge à lèvres se sera éparpillé tout autour de ma bouche à cause des grincements de dents et des mordillements de lèvres que provoque la MDMA. J’ai la peau qui brille de mille feux sous les boules à facettes.
Au bonheur des ogres
Benjamin Malaussène a un drôle de métier : bouc émissaire au service réclamations d’un grand magasin parisien où il est chargé d’apitoyer les clients grincheux. Une bombe, puis deux, explosent dans le magasin. Benjamin est le suspect numéro un de cette vague d’attentats aveugles. Attentats ? Aveugles ? Et s’il n’y avait que ça ! Quand on est l’aîné, il faut aussi survivre aux tribulations de sa tumultueuse famille: la douce Clara qui photographie comme elle respire, Thérèse l’extralucide, Louna l’amoureuse, Jérémy le curieux, le Petit rêveur, la maman et ses amants… Le tout sous les yeux de Julius, le chien épileptique, et de Tante Julia, journaliste volcanique. Quel cirque !
Mapuche
Jana est Mapuche, fille d un peuple indigène longtemps tiré à vue dans la pampa argentine. Rescapée de la crise financière de 2001-2002, aujourd hui sculptrice, Jana vit seule à Buenos Aires et, à vingt-huit ans, estime ne plus rien devoir à personne. Rubén Calderon aussi est un rescapé, un des rares «subversifs » à être sorti vivant des geôles clandestines de l’École de Mécanique de la Marine, où ont péri son père et sa jeune soeur, durant la dictature militaire. Trente ans ont passé depuis le retour de la démocratie. Détective pour le compte des Mères de la Place de Mai, Rubén recherche toujours les enfants de disparus adoptés lors de la dictature, et leurs tortionnaires… Rien, a priori, ne devait réunir Jana et Rubén, que tout sépare. Puis un cadavre est retrouvé dans le port de La Boca, celui d’un travesti, « Luz », qui tapinait sur les docks avec « Paula », la seule amie de la sculptrice. De son côté, Rubén enquête au sujet de la disparition d une photographe, Maria Victoria Campallo, la fille d un des hommes d affaires les plus influents du pays…
La Cantatrice chauve
Mme SMITH : Tiens, il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise. Les enfants ont bu de l’eau anglaise. Nous avons bien mangé ce soir. C’est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que nous notre nom est Smith.
Les abimes du cœur
1899. Ophélie Renaudet, la narratrice, est retirée du couvent, à l’âge de quinze ans, par son père. Elle s’ennuie ferme dans la demeure familiale, le manoir du Purgatoire, en Normandie, au bord de la mer. Dotée d’un tempérament passionné et curieux, refusant les restrictions que la société de l’époque impose aux jeunes filles, Ophélie tente de résoudre les mystères qui l’entourent : la disparition de son frère Hippolyte, l’histoire du Purgatoire et l’énigme des abîmes du jour. Dans sa quête l’accompagneront d’autres figures de femmes, Blanche sa mère, romantique et fanée, Violette la primesautière, son amie de pension, Sarah la trop sage gouvernante de Violette, Lisette la servante au grand cour. Des hommes jalonnent aussi le parcours, le sombre abbé Delessert, Louis, frère de Violette, l’apprenti Arsène Lupin et Serguéi Alexandrovitch Maximov, aristocrate russe venu chercher au Purgatoire la trace d’une grande actrice autrefois aimée. A la recherche de Serguéi – le volage, Ophélie, déguisée en jeune garçon s’enfuit avec Louis pour Monte-Carlo et Venise où elle retrouve son amant et où Louis est tué dans une rixe. Déçue par son amant, mais décidée à prendre en charge son destin, Ophélie retourne au Purgatoire. Pourquoi une dernière scène la trouve-t-elle sur un bateau en partance pour le Nouveau Monde ? Collage – et décollage – des grands thèmes romanesques, ce livre à la fois parodique et romantique aborde, par un voyage à travers le temps, le rapport des femmes au corps, à l’érotisme et à la maternité.
Neige
Le jeune poète turc Ka quitte son exil allemand pour se rendre à Kars, une petite ville provinciale endormie d’Anatolie. Pour le compte d’un journal d’Istanbul, il part enquêter sur plusieurs cas de suicide de jeunes femmes portant le foulard. Mais Ka désire aussi retrouver la belle Ipek, ancienne camarade de faculté fraîchement divorcée. A peine arrivé dans la ville de Kars, en pleine effervescence en raison des prochaines élections, il est l’objet de diverses sollicitudes : le chef de la police locale, la sœur d’Ipek, l’islamiste radical Lazuli vivant dans la clandestinité, ou l’acteur républicain Sunay, tous essaient de la rallier à leur cause. Mais Ka avance, comme dans un rêve, voyant tout à travers le filtre de son inspiration poétique retrouvée, stimulée par sa passion grandissante pour Ipek, et le voile de neige qui couvre la ville. Jusqu’au soir où une représentation théâtrale se transforme en putsch militaire et tourne au carnage. Neige est un extraordinaire roman à suspense qui, jouant habilement avec des sujets politiques très contemporains, comme l’identité de la société turque et la nature du fanatisme religieux, surprend par ce ton poétique et nostalgique qui, telle la neige, nimbe chaque page.
R&B – Le gros coup
Violents, indisciplinés et très franchement aux limites extrêmes de la légalité, les deux flics Roberts et Brant des quartiers populaires de Londres se demandent s’ils ne vont pas être les premiers à faire les frais d’un sérieux coup de balai prévu dans la police métropolitaine. Comme faire son boulot correctement est inenvisageable, il va bien falloir trouver un truc imparable. Une idée sublime qui fasse d’eux les nobélisables de l’anti-gang, les protecteurs du citoyen modèle, les nouveaux flics garants de l’ordre à venir, en mesure de nettoyer au karcher les taudis, de faire la une des tabloïds à midi et de parader le soir sur les plateaux de télé.
Mon nom est rouge
Istanbul, en cet hiver 1591, est sous la neige. Mais un cadavre, le crâne fracassé, nous parle depuis le puits où il a été jeté. Il connaît son assassin, de même que les raisons du meurtre dont il a été victime : un complot contre l’Empire ottoman, sa culture, ses traditions et sa peinture. Car les miniaturistes de l’atelier du Sultan, dont il faisait partie, sont chargés d’illustrer un livre à la manière italienne. Mon nom est Rouge, roman polyphonique et foisonnant, nous plonge dans l’univers fascinant de l’Empire ottoman de la fin du XVIe siècle, et nous tient en haleine jusqu’à la dernière page par un extraordinaire suspense. Une subtile réflexion sur la confrontation entre Occident et Orient sous-tend cette trame policière, elle-même doublée d’une intrigue amoureuse, dans un récit parfaitement maîtrisé. Un roman d’une force et d’une qualité rares.
Enfer et Flanagan
Nom : Juan Anguera. Alias Flanagan. Âge : quinze ans. Profession : lycéen et détective privé. Lieu : les faubourgs de Barcelone. Signes particuliers : Flanagan a du charme et il est curieux. Il attire les filles mais plus souvent les ennuis dès lors qu’il se trouve impliqué dans une affaire impossible. De l’action, de l’amour, de l’humour !Lorsque le très célèbre détective privé Oriol Lahoz lui propose de devenir son adjoint, Flanagan n’en revient pas. Le voilà dans la cour des grands ! Dès le lendemain, le curé de la paroisse est assassiné. C’est Lahoz qu’on accuse. Prêt à tout pour prouver l’innocence de son ami, Flanagan mène l’enquête. Lahoz s’intéressait à la famille Garreta, mais il semblerait qu’il ne soit pas le seul … Et que peut bien chercher la séduisante et très redoutable Martina ? La partie est serrée et dangereuse. Flanagan sera-t-il à la hauteur ?
La potion magique de Georges Bouillon
A partir de 9 ans – La grand-mère de Georges est vraiment insupportable, mesquine et méchante. Un jour, il eut l’idée géniale de fabriquer une potion magique, mais pas n’importe quelle potion… Il va la fabriquer avec de drôles de mixtures comme du shampoing plus de la peinture de couleur marron. Que va-t-il se passer ? Que va–t-il arriver à grandma ? Elle commence à grandir, grandir jusqu’à percer tous les étages, même le toit. Georges donne de la potion à une poule, et la même chose se produit. La maman de Georges arrive et reste bouche bée devant ce spectacle. Son père, lui est fou de joie car grâce à la potion, le bétail sera beaucoup plus gros et se vendra plus cher. Malheureusement, Georges ne se souvient plus très bien des ingrédients et malgré l’aide de son père pour lui faire retrouver la mémoire, rien n’y fait. Après quatre tentatives, grandma s’interpose et prend la dernière potion préparée et l’avale. Que va-t-il lui arriver cette fois ? A vous de le découvrir en lisant ce livre très drôle. L’auteur a une façon bien à lui de raconter des histoires plus folles les unes que les autres, et celle-ci en fait partie !
Croc-Blanc
Dans le Grand Nord sauvage et glacé, un jeune loup apprend à lutter pour la vie. Les premiers hommes qu’il rencontre, des Indiens, le baptisent Croc-Blanc. Auprès d’eux, il connaît la chaleur du feu de camp, mais aussi le goût du sang. Racheté par un Blanc cupide, il est dressé pour le combat et découvre la haine. Un homme pourtant le sauve de cet enfer. Croc-Blanc lui vouera un amour exclusif.
Val Paradis
Un jeune marin à peine sorti d’une adolescence rêveuse fait escale à Valparaiso vers la fin des années 50. En une nuit, le jeune homme va faire, dans ce port mythique, l’épreuve physique, concrète, violente, de tous les clichés romanesques soudain concentrés là : les filles, la drogue, l’errance, et surtout l’alcool, absorbé jusqu’à l’anéantissement de la pensée. Une sorte d’épreuve initiatique à quoi va s’ajouter la découverte d’un étrange pouvoir, celui de rencontrer sans cesse des personnages bavards, d’attirer les récits, de combiner les mots… Voici le premier roman d’Alain Jaubert
Un monstre est là, dérrière la porte
Tout commença un soir de 1981 lorsque dans la ville de Sainte Marie, au Nord de l’île, deux jeunes gens eurent le malheur de se rencontrer. Tandis qu’au-dehors la fête battait son plein, à l’arrière d’un restaurant un cuisinier retirait sa veste et la toque blanche qu’il portait depuis le matin. Les Dessaintes forment l’une des familles les plus célèbres de La Réunion. Ils sont ambitieux, courageux et un brin fantaisistes. Mais, de l’avis du voisinage, des psychiatres et de la police, ils sont juste cinglés. Tout aussi barjos qu’ils soient, ils mettent au monde une fille. Une petite teigne qui compte bien devenir quelqu’un. C’est cette histoire familiale poignante au coeur de La Réunion des années 1980 qui est ici racontée. La lectrice, le lecteur y trouveront du rythme, un ton vif, décalé, et, surtout, un humour décapant. Ils sont priés d’ouvrir la porte pour voir bondir le monstre. Des surprises, sans nul regret !
Le tort du soldat
Un vieux criminel de guerre et sa fille dînent dans une auberge au milieu des Dolomites et se retrouvent à la table voisine de celle du narrateur, qui travaille sur une de ses traductions du yiddish. En deux récits juxtaposés, comme les deux tables de ce restaurant de montagne, Erri De Luca évoque son amour pour la langue et la littérature yiddish, puis, par la voix de la femme, l’existence d’un homme sans remords, qui considère que son seul tort est d’avoir perdu la guerre. Le tort du soldat est un livre aussi bref que percutant qui nous offre un angle inédit pour réfléchir à la mémoire si complexe des grandes tragédies du XXe siècle.
La femme aux cheveux roux
Alors qu’il passe quelques semaines auprès d’un maître puisatier pour gagner un peu d’argent avant d’entrer à l’université, le jeune Cem rencontre une troupe de comédiens ambulants et, parmi eux, une femme à la belle chevelure rousse. Il s’en éprend immédiatement, et, malgré leur différence d’âge, se noue entre eux l’esquisse d’une histoire d’amour. Mais les promesses de cet été sont soudainement balayées lorsque survient un accident sur le chantier du puits. Cem rentre à Istanbul le coeur gros de souvenirs, et n’aura de cesse de tenter d’oublier ce qui s’est passé. C’est sans compter sur la force du destin qui finit toujours par s’imposer aux hommes, et leur rappeler ce qu’ils ont voulu enfouir au plus profond d’eux mêmes. Dans ce roman de formation aux allures de fable sociale, Orhan Pamuk tisse à merveille un récit personnel avec l’histoire d’un pays en pleine évolution, et fait magistralement résonner la force des mythes anciens dans la Turquie contemporaine. Avec tendresse et érudition, La femme aux cheveux roux nous interroge sur les choix de l’existence et la place véritable de la liberté.
Au bonheur des ogres
Benjamin Malaussène a un drôle de métier : bouc émissaire au service réclamations d’un grand magasin parisien où il est chargé d’apitoyer les clients grincheux.
Une bombe, puis deux, explosent dans le magasin. Benjamin est le suspect numéro un de cette vague d’attentats aveugles. Attentats ? Aveugles ? Et s’il n’y avait que ça !
Quand on est l’aîné, il faut aussi survivre aux tribulations de sa tumultueuse famille : la douce Clara qui photographie comme elle respire, Thérèse l’extralucide, Louna l’amoureuse, Jérémy le curieux, le Petit rêveur, la maman et ses amants…
Le tout sous les yeux de Julius, le chien épileptique, et de Tante Julia, journaliste volcanique.
Quel cirque ! Avec ce premier tome des aventures de Malaussène, on plonge avec bonheur dans un univers baroque.
Pennac multiplie les personnages secondaires, les digressions. Ça grouille comme dans une fourmilière. Le rire n’est jamais loin des larmes, le sordide côtoie le sublime.
Corps et ame
À New York, dans les années quarante, un enfant enfermé dans un sous-sol regarde les chaussures des passants. Pauvre, sans autre protection que celle d’une mère excentrique, Claude Rawlings semble destiné à demeurer spectateur d’un monde inaccessible. Mais dans la chambre du fond, enseveli sous une montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano désaccordé. En déchiffrant les secrets de son clavier, Claude va se découvrir lui-même : il est musicien. Ce livre est l’histoire d’un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage, jalonné de mille rencontres, amitiés, amours, le conduira dans les salons des puissants, et jusqu’à Carnegie Hall. La musique, évidemment, est au centre du livre musique classique, grave et morale, mais aussi la pulsation irrésistible du jazz. Autour d’elle, en une vaste fresque foisonnante de personnages, Frank Conroy brosse le tableau fascinant, drôle, pittoresque et parfois cruel d’un New York en pleine mutation.
Savoir-vivre
C’est une histoire vraie, celle d’un homme de guerre et d’une femme seule. Elle s’est passée en Angleterre, au cours des années 1920. A l’époque, elle a fait cinq colonnes à la une dans la presse, puis elle a disparu. J’ai pensé quelle valait la peine d’être racontée dans un roman.
Lutetia
Tapi dans les recoins les plus secrets du Lutetia, un homme voit l’Europe s’enfoncer dans la guerre mondiale. Edouard Kiefer, Alsacien, ancien flic des RG. Détective chargé de la sécurité de l’hôtel et de ses clients. Discret et intouchable, nul ne sait ce qu’il pense. Dans un Paris vaincu, occupé, humilié, aux heures les plus sombres de la collaboration, cet homme est hanté par une question : jusqu’où peut-on aller sans trahir sa conscience? De 1938 à 1945, l’hôtel Lutetia – l’unique palace de la rive gauche – partage le destin de la France. Entre ses murs se succèdent exilés, écrivains et artistes, puis officiers nazis et trafiquants du marché noir, pour laisser place enfin à la cohorte des déportés de retour des camps. En accordant précision biographique et souffle romanesque, Pierre Assouline redonne vie à la légende perdue du grand hôtel, avec un art du clair-obscur qui convient mieux que tout autre au mythique Lutetia.
Au plaisir de Dieu
En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s’éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d’une vieille famille française enfermée dans l’image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s’effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu’à nos jours, l’histoire du monde, du pays, du clan de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s’est peu à peu effrité. Un mariage d’amour et d’argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L’histoire du XXe siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d’une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme.
Cercueils sur mesure
Jake Pepper enquête jusqu’à l’obsession sur une série de meurtres mystérieux. Toutes les victimes ont reçu peu avant leur mort un cercueil miniature contenant une photo très personnelle. Un suspect: l’intouchable Bob Quinn, propriétaire du B. Q. Ranch traversé par la Rivière Bleue, objet de toutes les convoitises. Dans la lignée de son chef-d’œuvre De sang froid, Truman Capote, l’enfant terrible de la littérature américaine, fait preuve dans ce court roman d’une parfaite maîtrise du récit, d’un art d’écrire incomparable.
Le silence de Mahomet
Mahomet fut un homme passionné avant d’être le prophète de l’islam. C’est à présent un personnage de roman. Un roman qui se déploie aux alentours de l’an 600 après J.-C., entre La Mecque et Médine, des sables du désert d’Arabie aux abords de Jérusalem. Nous voyons Mahomet naître, vivre et mourir à travers les confessions de sa première femme, Khadija, de son meilleur ami, le calife Abou Bakr, du fougueux Khalid, le général qui conquit l’Iraq au cours de batailles épiques, et enfin de la jeune Aicha, devenue son épouse à l’âge de neuf ans. Homme singulier, contesté par les siens au début de sa prédication, Mahomet est un orphelin enrichi par son mariage avec Khadija, bien plus âgée que lui. Marchand et caravanier prospère visité par Dieu à quarante ans, prophète et homme d’État visionnaire à cinquante, amant et conquérant impitoyable, Mahomet ne cesse de fasciner et d’embraser les âmes plus de quatorze siècles après sa mort à Médine sur les genoux d’Aïcha, son dernier amour.
Le Russell Tribunal, également connu sous le nom de Tribunal international des crimes de guerre et Tribunal Russell-Sartre, était un tribunal d’opinion fondé par Bertrand Russell et Jean-Paul Sartre pour dénoncer la politique des États-Unis dans le contexte de la guerre du Viêt Nam. Il a été fondé en novembre 1966 à la suite de la publication du livre de Russell, « War Crimes in Vietnam ».
Le choix de Sophie
A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort. A la relation de la rencontre du jeune homme avec l’amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l’évocation de l’univers concentrationnaire et de l’holocauste nazi. Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l’omniprésence du Mal, symbolisé par l’horreur nazie, mais aussi par l’esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l’intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l’homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire.
Neige
Le jeune poète turc Ka quitte son exil allemand pour se rendre à Kars, une petite ville provinciale endormie d’Anatolie. Pour le compte d’un journal d’Istanbul, il part enquêter sur plusieurs cas de suicide de jeunes femmes portant le foulard. Mais Ka désire aussi retrouver la belle Ipek, ancienne camarade de faculté fraîchement divorcée. A peine arrivé dans la ville de Kars, en pleine effervescence en raison des prochaines élections, il est l’objet de diverses sollicitudes : le chef de la police locale, la sœur d’Ipek, l’islamiste radical Lazuli vivant dans la clandestinité, ou l’acteur républicain Sunay, tous essaient de la rallier à leur cause. Mais Ka avance, comme dans un rêve, voyant tout à travers le filtre de son inspiration poétique retrouvée, stimulée par sa passion grandissante pour Ipek, et le voile de neige qui couvre la ville. Jusqu’au soir où une représentation théâtrale se transforme en putsch militaire et tourne au carnage. Neige est un extraordinaire roman à suspense qui, jouant habilement avec des sujets politiques très contemporains, comme l’identité de la société turque et la nature du fanatisme religieux, surprend par ce ton poétique et nostalgique qui, telle la neige, nimbe chaque page.
Rhinocéros
Ce sont eux qui sont beaux. J’ai eu tort ! Oh ! Comme je voudrais être comme eux. Je n’ai pas de corne, hélas ! Que c’est laid, un front plat. Il m’en faudrait une ou deux, pour rehausser mes traits tombants. Ca viendra peut-être, et je n’aurai plus honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! Il regarde les paumes de ses mains. Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? Il enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace. J’ai la peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une peau dure et cette magnifique couleur d’un vert sombre, une nudité décente, sans poils, comme la leur !
99 francs
« Un rédacteur publicitaire, c’est un auteur d’aphorismes qui se vendent. » Octave, riche concepteur-rédacteur de 33 ans, se rebelle et s’insurge contre l’univers superfétatoire de la publicité qui brasse des millions d’euros en vendant des produits inutiles à de pauvres ménagères. Le rédacteur publicitaire détient le pouvoir absolu des mots et des formules lapidaires. Il suscite l’envie, influence votre inconscient et décide à votre place ce qu’il vous semblera indispensable d’acheter. À la recherche d’une pureté perdue, Octave écrit son livre pour détruire la publicité et se faire licencier. Mise en abîme de l’acte d’écrire, 99 francs est une avancée narrative qui progresse au rythme de ses réflexions ironiques, de son existence régentée par l’argent, le sexe et la cocaïne. « Tout s’achète : l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. » Ce roman est une sorte de diatribe, de confession enragée scandée par des scénarios publicitaires qui interrompent savamment le récit, non sans dérision. Octave, lucide et critique à l’égard de ce système mercantile n’en est pas moins le jouet et le restera jusqu’au bout. –Nathalie Jungerman
En gros, leur idée c’était de détruire les forêts et de les remplacer par des voitures. Ce n’était pas un projet conscient et réfléchi: c’était bien pire. Ils ne savaient pas du tout où ils allaient, mais y allaient en sifflotant – après eux, le déluge (ou plutôt les pluies acides). Pour la première fois dans l’histoire de la planète Terre, les humains de tous les pays avaient le même but: gagner suffisamment d’argent pour pouvoir ressembler à une publicité. Le reste était secondaire, ils ne seraient pas là pour en subir les conséquences.
Un monde à portée de main
Paula se souvient de la grande verrière de la rue du Métal, de la luminosité particulière de l’atelier et alors, Jonas apparaît, la gueule de Rembrandt, le regard clandestin, la peau d’iguane, la prunelle d’un noir bleuté, le blanc de l’oeil aux reflets de perle, les cernes de cendre. À vingt ans, Paula entre dans le prestigieux Institut de peinture de Bruxelles. Elle y apprend à copier les surfaces qui composent le monde, à donner l’illusion des matières vivantes. Les nuits blanches s’enchaînent, les sentiments tournoient. Des studios de cinéma de Cinecittà, à Rome, au fac-similé de la grotte de Lascaux, elle s’immerge dans le travail. Sous son pinceau, les images enchevêtrent le passé et le présent, le loin et le proche, la fiction et la vie. Si Paula veut comprendre le monde qu’elle peint, il lui faudra d’abord le saisir de ses mains. Une puissante aspiration à retrouver un temps perdu, l’innocence de l’enfance, et le monde incorrompu de l’aube des temps. Astrid de Larminat, Le Figaro littéraire.
Mon cœur à l’étroit
Nadia, la narratrice, est institutrice à Bordeaux dans la même école que son mari, Ange. Ils vivent leur profession comme un apostolat et en tirent une authentique félicité. Mais depuis quelques temps, le couple est l’objet d’une vindicte générale, harcelante et inexplicable. Nadia tente de comprendre la nature du complot qui la broie, tandis qu’un brouillard épais ensevelit Bordeaux. Quelle faute a-t-elle commise, qui justifierait ses malheurs? Pourquoi son fils s’est-il éloigné d’elle? Ange est-il vraiment son allié dans l’épreuve? Et qui est ce voisin qui les accable de propos lénifiants, ce Noget qui s’impose peu à peu comme leur protecteur tout puissant? Le roman de Marie NDiaye baigne dans une clarté crépusculaire. L’écriture étonne encore une fois par sa précision, sa retenue, sa profonde singularité. La douceur constante du ton, le caractère familier des épisodes qui se succèdent, l’enchainement implacable et comme naturel des malheurs qui frappent la narratrice, mais aussi les fréquentes pointes d’humour et la cocasserie des situations plongent le lecteur dans le ravissement inquiet que font naître les contes.
L’homme au désir d’amour lointain
Sa voiture était couverte de poussière collée par le sel de la mer. Il sortit de Mittelbourg et avisa bientôt une station-service. Il choisit le programme le plus complet, avec lustrage spécial. On indiquait même la durée : dix-huit minutes (…)
Sous les rouleaux bleus et les ruissellements de mousse, il se dit qu’il était là dans le seul endroit où un homme pouvait pleurer tranquillement (…), et il sifflota souvent. Il pensa une fois de plus à la question du Prince André, voyant passer Natacha : « Pourquoi est-elle heureuse ? » Et il la tourna dans tous les sens, essayant aussi avec « malheureuse », tantôt sur la Reine Ilma, tantôt sur Susah la Noire. Et il lui apparut que cette formidable curiosité était bien la question centrale de tout roman.
Il écrirait un jour un roman, pour répondre à cette seule question. Ce ne serait pas un de ces romans à clés qu’il détestait. Il dirait tout. Par exemple, pour raconter son séjour en Villanovie, il n’inventerait pas un trop commode pays imaginaire. Il écrirait la plus longue dépêche de sa courte carrière diplomatique. Il tâcherait de la faire complète, circonstanciée, mais simple, à la première personne du singulier ; la plus modeste des personnes, contrairement à l’idée reçue. Il sifflota encore (…)
Il prit lentement la route de Trieste.
L’amour harcelant
Entre le corps d’Amalia, qui flotte dans la mer, à l’aube, mystérieusement noyé, et le corps de Delia, sa fille, exposé à la violence, au sang et à la pluie d’une Naples au ciel plombé et aux rues hostiles, se déroule ce thriller familial, sensuel et désespéré, dont les rebondissements vous griffent le coeur. Qu’est-il arrivé à Amalia ? Qui se trouvait avec elle la nuit de sa mort ? Pourquoi n’est-elle vêtue que d’un soutien-gorge neuf quand on la retrouve ? A-t-elle vraiment été, comme le portent à penser les dernières heures de sa vie, la femme que sa fille a toujours imaginée, ambiguë et insatiable, prête à de secrètes déviations, capable d’échapper dans la ruse et la grâce à la surveillance obsédante de son mari ? Qui est Caserta, ce vieil ami d’Amalia, une victime ou un bourreau ? Quels sont ces hommes qui entravent et révèlent le destin de Delia ? Le parcours qui conduira Delia des funérailles de sa mère à l’évocation toujours plus détaillée de la figure troublante de cette génitrice, et au dénouement imprévisible de l’histoire, est constellé de soubresauts de la mémoire, de gestes de répulsion et d’amour, de scènes glaçantes.
Après L’amie prodigieuse et Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste est la suite de la formidable saga dans laquelle Elena Ferrante raconte cinquante ans d’histoire italienne et d’amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila. Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’École normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux sœurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix. Celle qui fuit et celle qui reste n’a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s’ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l’Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité.
On achève bien les chevaux
Hollywood avant la Seconde Guerre mondiale. Robert Syberten rencontre Gloria Bettie. Comme elle, il est figurant au cinéma. Mais loin d’avoir réalisé leurs rêves, ils n’ont eu qu’un long parcours chaotique semé d’échecs. Désœuvrés et sans argent, ils décident de s’inscrire à un marathon de danse dans l’espoir de décrocher les 1 000 dollars de récompense et de se faire remarquer par un des producteurs formant le public quotidien de ces soirées. Il ne leur reste plus qu’à tournoyer des semaines entières au rythme de l’orchestre. Écrit à la suite de la grande dépression de 1929, « On achève bien les chevaux » est le premier roman noir d’Horace McCoy. Ce texte intemporel, qui n’a rien perdu de sa force évocatrice, est une violente dénonciation du rêve américain. Particulièrement noir et désespéré, il s’attache à explorer l’envers du décor en décrivant la misère de ceux prêts à toutes les humiliations pour pouvoir gagner simplement de quoi survivre. Sidney Pollack en a tiré un très beau film avec notamment Jane Fonda dans le rôle principal. Christophe Dupui