
Emilien tardif : Lève-toi et marche !
Il est modeste, généreux … et il attire les foules. Les paroles qu’il prononce transforment les vies, changent les regards, bouleversent les coeurs. Durant des années, ce prêtre canadien, décédé le 8 juin 1999, a parcouru le monde entier remplissant les stades et les églises. Son passage au Liban a attiré des milliers de personnes. Il s’est toujours défendu d’être un phénomène. Devant ces guérisons qui jalonnent ses interventions, il refuse d’être considéré comme un guérisseur : la guérison appartient à Dieu seul. Marie-Sylvie Buisson a accompagné Emiliano Tardif lors de son dernier séjour au Liban, marqué par une intense et bouleversante mobilisation populaire. Elle a retrouvé les hommes, les femmes et les enfants qui ont été guéris lors du passage du Père Tardif. Elle a reconstitué le chemin de leur souffrance, elle a entendu leurs paroles de bonheur et elle a rencontré les médecins traitants qui avaient parfois désespéré de leur science. Ce livre est donc un récit argumenté, un témoignage minutieux, et c’est désormais un message d’espoir pour tous ceux qui souffrent dans leur chair. Nul ne peut sortir indemne d’une telle expérience.
Médecin des trois corps
Qui sont ces guérisseurs philippins qui, d’un tour de main, enlèvent un appendice sans laisser de cicatrice ? D’où viennent ces fragments de chair qu’ils extirpent prestement des entrailles de leurs patients ébahis ? Charlatanisme ou science authentique ? Après la mort de sa mère et la crise qui s’ensuivit, l’auteur, médecin anesthésiste à l’hôpital parisien Broussais, découvre d’autres médecines et se rend à Manille pour suivre l’enseignement d’un célèbre guérisseur, Tony Agpaoa. Le savoir exceptionnel des guérisseurs philippins permettra à Janine Fontaine d’accéder à une réalité invisible. Après une éprouvante initiation, elle observera l’existence de trois corps : physique, énergétique et spirituel. Un plaidoyer troublant pour une médecine globale.
L’empire des rois khmers
Découvertes Gallimard – L’histoire khmère, celle du Cambodge ancien, se définit autour du nom de la capitale de l’empire, Angkor. Mais les temples mystérieux, l’échelle colossale des monuments, l’atmosphère d’éternité du site ont trop longtemps réduit une réalité complexe à des clichés.
À Angkor, mais bien au-delà, sur un vaste territoire, un peuple a vécu, dont les images fugitives nous sont parvenues, des rois ont imposé leur puissance… Sur eux régnaient les dieux hindous, sur eux aussi veillait le Bouddha. La grâce et la simplicité khmères ont transcendé des traditions venues du monde indien, aux premiers siècles de notre ère. Le Cambodge moderne en conserve l’empreinte.
Au fil d’une chronologie de près de deux mille ans, Thierry Zéphir dégage les traits principaux de l’histoire et de l’art khmers.
L’humanité perdue
Ce livre est, d’un bout à l’autre, hanté par les événements qui font du XXe siècle la plus terrible période de l’histoire des hommes. Il ne se veut ni panorama, ni bilan, mais méditation obstinée et narration inédite de ce qui, depuis 1914, est advenu à l’humanité et plus précisément à cette idée d’humanité si difficilement conquise par les Temps modernes. Il cherche à comprendre pourquoi l’affirmation la plus radicale de l’unité du genre humain a pu, comme son désaveu le plus fanatique, produire un univers concentrationnaire. A la fois mortelle et meurtrière, l’idée d’humanité ne peut plus être maniée ni pensée innocemment. Il nous faut la défendre et la concevoir autrement, veiller à ce qu’elle vive et faire en sorte qu’elle ne recommence pas à tuer.
Dès les premières lignes du livre de Xavier Ricou, on comprend très vite que Trésors de l’iconographie du Sénégal colonial n’est pas une présentation cataloguée de quelques chefs-d’oeuvre peu ou mal connus de peintres officiels ou anonymes aux fortunes diverses. Il s’agit, en réalité d’un véritable travail d’investigation, d’une exégèse de l’iconographie coloniale au Sénégal devrions nous dire. En effet, au-delà du choc des images, l’auteur nous conduit avec délicatesse et doigté au coeur de l’économie et de
la vie quotidienne du Sénégal colonial, celui de la rencontre entre l’Europe et l’Afrique, celui de l’esclavage et de l’économie de traite, mais aussi de l’émergence d’une société métisse, à la fois trait d’union et expression d’une synthèse culturelle dont a hérité le Sénégal contemporain.
De culture et d’origines métisses, Xavier Ricou est né au Sénégal en 1959. Il obtient à Paris en 1984 son diplôme d’architecture, qu’il consacre à la préservation de l’île de Gorée. En 2005, il est chargé par l’UNESCO et le Bureau d’Architecture et des Monuments Historiques du Sénégal d’élaborer le Plan de sauvegarde et de mise en valeur de l’île de Saint-Louis. Actuellement directeur des Grands Travaux à l’APIX (Agence nationale chargée de la promotion de l’investissement et des grands travaux), il assure le suivi des grands projets de l’Etat . Passionné par l’art, l’histoire du Sénégal et la généalogie des familles mulâtres, il a créé le site Internet Sénégalmétis (http://senegalmetis.c.la) et contribué à l’Histoire de Gorée (Maisonneuve & Larose, 2003).
21 x 21 cm – 240 pages
L'ouvrage retrace près de 1000 ans de l'histoire de la Russie depuis sa christianisation à la fin du Xe siècle jusqu'à l'époque de Pierre le Grand dans le premier quart du XVIIIe siècle. En évoquant l'émergence des « Russes » dans l'histoire latine et byzantine, les rivalités et les luttes d'influences entre Latins, Vikings, Byzantins, Caucasiens et les premières conversions à la fin du Xe siècle, l'ouvrage s'attache à démontrer comment la Russie devient chrétienne et reprend le modèle ecclésiastique de Constantinople. La somptueuse exposition « Sainte Russie » présente plus de quatre cents œuvres provenant principalement de nombreux musées et bibliothèques de Russie, jamais exposées en France, et montre que, bien avant le règne de Pierre le Grand, l'art russe, héritier de Byzance, s'est depuis longtemps inscrit dans l'histoire politique et religieuse de l'Europe.
Une histoire de la Russie
CE LIVRE EST DANS UN ETAT QUASI-NEUF
Une synthèse globale par un spécialiste incontesté.
On connaît la sentence de Churchill : « La Russie est un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme. » Son histoire résulte d’une longue construction de plus d’un millénaire, élaborée sous deux dynasties, celles des Riourikides et des Romanov, avant un XXe siècle placé sous l’égide de la « grande révolution d’Octobre ». Cette dernière va générer un projet sociétal, à l’échelle mondiale, prétendant construire une société plus juste, socialiste, et capable de rivaliser avec le monde capitaliste occidental.
Jean-Pierre Arrignon, étudiant aussi bien les événements politiques, économiques, militaires, artistiques et culturels qu’architecturaux, décrit avec passion les spécificités de l’édification de ce pays-continent qui, à travers les siècles, a traversé les pires épreuves et a toujours su se reconstruire. Considérant la Russie comme la fille aînée de Constantinople, il rend toute sa place à une dynamique culturelle fondatrice d’une civilisation dont l’Église orthodoxe est l’un des piliers – et la langue russe le cicérone. À travers cette vaste fresque, il s’attache à ce que l’on comprenne la Russie avant de la juger – elle qui reste en effet mal connue et souvent critiquée. À ce que l’on apprenne, aussi, à apprécier ses inépuisables richesses.
Une somme brillante et enlevée, qui fera date
La généalogie – Familles, je vous aime
Découvertes Gallimard n° 365 – De l’épopée de Gilgamesh à la Bible, des mythologies de l’Antiquité aux cosmogonies africaines, la question de l’origine s’énonce d’abord par l’énumération des ancêtres. Dans toutes les civilisations et tout au long de l’histoire, la généalogie témoigne du rôle tenu par la famille et de son image. Si sa principale fonction fut longtemps de légitimer le pouvoir héréditaire des rois et de la noblesse, elle apporte aujourd’hui une aide précieuse à l’historien. Mais elle est également un loisir que pratiquent avec enthousiasme un nombre de plus en plus important de chercheurs amateurs, enquêteurs inlassables, de tous âges et de toutes conditions. Reconstruire sa filiation et, pour les plus «mordus», celle des autres, constitue plus qu’un passe-temps, l’inscription dans une lignée, et donc dans la mémoire collective.
Emmanuel de Boos fait comprendre à la fois le rôle des érudits qui ont créé la science généalogique et la passion de ces découvreurs d’archives qui ont pour credo «familles, je vous aime».
Les révoltés de la « Bounty »
En 1787, à l’heure où l’Europe des Lumières invente la Révolution, sur la « Bounty », frégate de Sa Majesté britannique, le capitaine Bligh fait régner une discipline de fer. Après une escale à Tahiti, où l’équipage découvre les merveilles de la vie sauvage, l’intransigeance du seul maître à bord après Dieu pousse les hommes à la mutinerie. Le capitaine Christian, un aristocrate ouvert aux idées nouvelles, second sur le navire, tente de prendre les choses en main…
Le moine et le philosophe
En quoi consiste exactement le bouddhisme ? Pourquoi fait-il aujourd’hui tant d’adeptes en Occident ? Comment expliquer le succès d’une forme de sagesse à la fois si ancienne et si nouvelle ? Pour répondre à ces questions, voici un livre issu de circonstances tout à fait exceptionnelles dans l’histoire des hommes et des idées. Né en 1946, Matthieu Ricard, docteur en biologie, s’installe définitivement en Asie et devient moine tibétain` auprès de son maître le Dalaï-Lama. Tout semble désormais l’opposer intellectuellement à son père, Jean-François Revel, philosophe agnostique déclaré. Mais les deux hommes n’ont jamais cessé de se voir et, en 1996, dans la solitude du Népal, ils décident de confronter leurs interrogations et leurs curiosités réciproques au cours d’entretiens spontanés d’une lumineuse intelligence. Après un début prometteur de carrière scientifique, Matthieu Ricard s’est installé en Asie, est devenu moine bouddhiste en 1978 et interprète du Dalaï-lama en 1989 (voir L’Infini dans la paume de la main). De quoi étonner et perturber son père, Jean-François Revel, philosophe, journaliste, polémiste et athée déclaré. Cependant, le père et le fils n’ont pas perdu le contact et, en 1996, dans des circonstances propices à un dialogue authentique et profond, ils ont décidé de confronter leurs approches de la vie. (Sorti en 1997, le texte a été revu par les auteurs pour l’édition de poche.) Dans ce débat intense, de multiples thèmes sont abordés, de la spiritualité à la notion de progrès, en passant par la foi, la nature de l’esprit, la mort, la psychanalyse et la politique (notamment dans le contexte du martyre du peuple tibétain). Si le philosophe reste sceptique quant à la métaphysique proposée par le bouddhisme, il admire fort sa sagesse, arrivant « à point nommé » pour l’Occident, qui « a triomphé dans la science, mais n’a plus ni sagesse ni morale qui soient plausibles ».
Gauguin – « Ce malgré moi de sauvage »
Découvertes Gallimard – «Ma grand-mère était une drôle de bonne femme. Elle se nommait Flora Tristan…» Voilà pour l’ascendance maternelle. Clovis Gauguin, le père, est journaliste. Il meurt, en route pour le Pérou, en 1849. Paul a un an. Toute son adolescence, il gardera la nostalgie des tropiques. La suite, ce sera une vie de départs perpétuels : Copenhague, Pont-Aven, la Martinique, Arles et, en 1891, le grand départ, pour Tahiti. «Je pars pour être tranquille, pour être débarrassé de l’influence de la civilisation. Je ne veux faire que de l’art simple, très simple.» Ce «sauvage malgré lui» meurt aux îles Marquises, le 8 mai 1903.
Découvertes Gallimard n° 543 – Claude Lévi-Strauss a traversé le XXᵉ siècle en observant et en comparant les sociétés les plus variées, des Indiens d’Amérique à l’Europe occidentale, en passant par l’Inde ou le Japon. Le structuralisme, auquel son nom est attaché, est moins pour lui une doctrine qu’une «technique de dépaysement», qui permet d’élargir notre expérience à toutes les formes de l’humanité, même les plus dédaignées. Si sa réflexion est d’abord anthropologique (Les Structures élémentaires de la parenté), son œuvre est à la fois celle d’un philosophe et d’un écrivain (La Pensée sauvage, Tristes Tropiques), d’un savant et d’un esthète (Mythologiques, Regarder écouter lire). Toujours, il reste fidèle à cette pensée sauvage «bricoleuse», commune à tous les hommes, dont il a expliqué les principes et qu’il pratique lui-même en mettant en relation systèmes de parenté, mythes et arts provenant d’horizons les plus divers.
Vincent Debaene et Frédéric Keck racontent comment, à travers les bouleversements du siècle passé, s’est construit le regard éloigné que Claude Lévi-Strauss porte sur le monde. Un regard qui a profondément renouvelé notre perception de l’homme et de la culture.
Une Ame de Chef (Joost Van Vollenhoven)
Cette édition a été une initiative de l’Amicale des Anciens Elèves du Lycée Van Vollenhoven de Dakar. Depuis 1984, il porte le nom de Lamine Guèye. Ouvrage du capitaine Joost Van Vollenhoven, gouverneur général des colonies, tué à l’ennemi le 20 juillet 1918. Gouverneur général d’Indochine puis de l’Afrique-Occidentale française (AOF), il s’est distingué notamment par son refus de procéder au nouveau recrutement de troupes indigènes demandé par Clemenceau et Maginot en 1917 : « Les opérations de recrutement qui ont eu lieu de 1914 à 1917 en AOF ont été excessives dans leurs résultats comme dans leurs méthodes… Aucun nouveau recrutement n’est possible tant que la Colonie ne sera pas complètement en mains et que la population n’aura pas repris une suffisante confiance en nous pour ne plus redouter les abus du récent passé. » (rapport à Maginot à propos du Sénégal). Le 29 septembre 1917, auprès de René Besnard, successeur de Maginot à la tête du ministère des Colonies, il insiste avec plus de ferveur encore : « Je vous supplie, Monsieur le Ministre, de ne pas donner l’ordre de procéder à de nouveaux recrutements de troupes noires. Vous mettriez ce pays à feu et à sang. Vous le ruineriez complètement et ce, sans aucun résultat. Nous sommes allés non seulement au-delà de ce qui était sage, mais au-delà de ce qu’il était possible de demander à ce pays. »
Savions-nous que presque tous nos philosophes endurèrent l’exil, la prison, l’interdit ou la condamnation, une forme d’exclusion ? Qu’ils refusèrent, avec courage, de se plier aux idées dominantes ? Qu’ils s’exposèrent à mille risques pour garder leur liberté de penser ?
Que leurs vies, aussi diverses que parallèles, garantissent l’authenticité de leurs écrits ? Des mille conflits dont ils souffrirent et dont la France, au bout du compte, tira son unité, si rare parmi les nations, naquirent presque toutes les oeuvres publiées par le Corpus, ces millions de pages d’où fuse un cri, déchirant, de liberté, dont l’allégresse et la gravité distinguent la philosophie écrite en notre langue.
1560 pages – La collection Bouquins a voulu rééditer Dumas et pour ce faire, a choisi d’établir, à partir des manuscrits, un texte qui n’aurait pas subi les multiples attentats des directeurs de feuilletons et des imprimeurs (lectures erronées, standardisation de l’écriture, censure, etc.). A ne pas vouloir relire ses épreuves, Dumas a connu le risque d’être défiguré. Rééditer Dumas signifiait aussi adapter à l’œuvre un appareil critique qui ne trahirait pas son rythme essentiel Aussi fallait-il une annotation légère, contrebalancée par un Dictionnaire qui recense les multiples personnages que Dumas a inventés ou qu’il a empruntés plus volontiers à l’Histoire, depuis l’Antiquité jusqu’à ses propres contemporains.
Joseph Balsamo s’ouvre le 6 mai 1770. Le Grand Cophte, Joseph Balsamo, trace le dessein de la société des Illuminés : abattre la monarchie en commençant par la plus fragile, la monarchie française. On participe, avec Althotas, à des scènes de magie et de sacrifices humains ; on compatit à l’amour d’un jeune philosophe en herbe pour la belle et inaccessible Andrée de Taverney ; on suit les intrigues de la Du Barry et du duc de Richelieu, toujours prêt à satisfaire les appétits de luxure de Louis XV ; on assiste à l’accession au trône de Louis XVI et à l’ascension de Marie-Antoinette qui n’a pas la retenue d’une reine quand un cœur enflammé se jette à ses pieds.
Les Grands Romans de Robert Louis Stevenson
1114 pages – Voici enfin réunis les cinq chefs-d’œuvre qui consacrent Robert Louis Stevenson (1850-1894), comme le maître du récit d’aventures. Celui dont devaient se réclamer les écrivains aussi prestigieux et divers que Kipling, Conan Doyle, Rider Haggard, Jack London, Marcel Schwob, Joseph Conrad, Henry James, O.K. Chesterton, Alain-Fournier, Georges Simenon, Pierre Mac Orlan …
L’Ile au trésor, Le Maître de Ballantrae, Enlevé !, Catriona, Veillées des îles, Un mort encombrant, L’Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, composent — du merveilleux au cauchemar, en passant par l’absurde — les mille et un matins de l’Aventure moderne. Trésors, mutineries, naufrages, fuites, potences, squelettes grimaçants, sorciers insulaires, lutins en bouteilles, cadavres fugueurs jouant à cache-cache, explorateurs imprudents des gouffres obscurs de l’inconscient que la psychanalyse n’avait pas encore décelés …
Stevenson a su créer des personnages éternels, aussi inoubliables que les ogres de Perrault, Barbe-bleue, ou le Petit Poucet. De L’Ile au trésor surgissent Pew l’aveugle qui tâte la route de son bâton avant de commander l’assaut, John Silver, l’égorgeur unijambiste, camouflé en cuisinier doucereux, son perroquet sur l’épaule. Ils succombent, vaincus par le Petit Poucet — Jim Hawkins. David Balfour lui ressemble comme un frère, même si ses aventures ne se déroulent plus aux Antilles mais sur les rives d’une Ecosse infestée de pirates et de conspirateurs.
Pirates et adolescents courageux, sorciers des îles polynésiennes, cadavres en fuites, sans oublier l’horrible Mr Hyde évadé des enfers de la conscience, tous se rejoignent pour entraîner le lecteur dans un univers fabuleux où tout peut arriver… sauf l’ennui !
1640 pages – La Comtesse de Chamy succède immédiatement à Ange Pitou : il débute le 6 octobre 1789 pour s’achever, le 21 janvier 1793, avec l’exécution du roi. L’aventure collective relègue à l’arrière-plan les destins individuels et les personnages ne subsistent plus que comme symboles d’une idée ou d’un groupe social : Billot incarne le peuple, Chamy, l’aristocrate loyal, Gilbert, le constitutionnel, Pitou, la générosité. Au cours des événements qui ponctuent la chute de la royauté (fuite à Varennes, retour aux Tuileries, 10-Août, procès du roi), les héros ne réapparaissent que pour terminer leur carrière romanesque par la mort ou l’exil. Après les excès des passions antagonistes, Le Chevalier de Maison-Rouge incarne la tentative de réconciliation. Un républicain convaincu, Maurice Lindey, s’éprend d’une royaliste, Geneviève Dixmer, dont le mari et le frère (celui-ci est en réalité le chevalier de Maison-Rouge qui se cache sous un faux nom) ont entrepris de délivrer la reine du Temple. Maurice, révolutionnaire mais humain, Geneviève, royaliste mais amoureuse, vivent un amour impossible : la cruauté de Dixmer et de celle de son double républicain, Simon, les conduira à la mort sur l’échafaud, après que la reine elle-même aura eu la tête tranchée. Le roman semble illustrer cette phrase de Michelet : « Cette affaire […] fut un solennel champ de bataille où se rencontrèrent et se combattirent deux principes et deux esprits : l’un, le principe original et naturel qui avait fait la révolution, la justice, l’équitable humanité – l’autre, le principe d’expédients, d’intérêt, qui s’appela le salut public, et qui a perdu la France. »
Le rêve cistercien
Découvertes Gallimard n° 95 – Les cisterciens voulaient mener une vie monastique parfaite, sans compromission avec le siècle. Leur aventure spirituelle, commencée en 1098, est toujours actuelle, et concerne aujourd’hui quelque sept mille moines et moniales. Mais le rêve cistercien va bien au-delà d’une quête confinée aux monastères où vivent des chrétiens épris d’absolu. Il a profondément modifié les relations de l’homme à la nature, à la société, à l’art. Dès le XIIe siècle, la volonté de réforme et les aspirations mystiques de solitaires volontairement coupés du monde ont déterminé des métamorphoses qui nous concernent tous. Historien et archéologue, Léon Pressouyre nous convie à ce retour aux sources.
Les débutantes
Occupant des chambres voisines sur le campus de l’Université féminine de Smith, quatre jeunes filles venues d’horizons très différents font connaissance. Cette rencontre est le début d’une belle et solide amitié entre Celia, écrivaine en devenir élevée dans la foi catholique, Bree, beauté solaire qui se languit de son fiancé, Sally, jeune fille bon chic bon genre qui doit faire face à la disparition de sa mère, et enfin April, féministe radicale et tête brûlée.
Ce roman d’initiation relate leurs années de formation sur le campus de la mythique Université de Smith, célèbre à la fois par la qualité de son enseignement et par l’esprit féministe et libertaire qui y règne, dont l’ambiance particulière avait déjà inspiré Sylvia Plath ou Joyce Carol Oates ; il nous fait aussi découvrir leurs débuts dans la vie. Le mariage de l’une va conduire à leur éloignement mais la disparition d’une autre les réunira de nouveau. Aussi captivant qu’intelligent, ce premier roman drôle et émouvant sur la place et le destin des femmes – entre choix et contraintes – dans la société américaine contemporaine, a obtenu un succès critique et commercial aux États-Unis.
Les faisans des îles
« – Ce que j’en pense ? dit Mott. J’en pense que la merde est épaisse et qu’elle monte. – C’est bien mon avis, dit Stallings. – Mais tu vas quand même marcher et le faire, hein ? dit Lydia Mott. – Mais il va aussi me falloir un peu d’aide. – Main-forte, dit Mott. – Tu en connais ? Mott saisit un crayon à bille et écrivit deux noms au verso de la carte. – Ces deux types sont sans doute à peu près ce qu’il te faut. Je tiens des sources habituelles qu’ils sont très bons, plutôt honnêtes et horriblement chers. Tu es disposé à payer N – Je sais qu’il faudra, dit Stallings. – Aux dernières nouvelles, dit Mott, ils étaient quelque part aux îles. Hong Kong, Singapour, Bangkok, Malacca, ils circulent… »
Signare Anna
Tita Mandeleau, pseudonyme de Danièle Saint-Prix Brigaud, née en 1937 en Martinique, est une écrivaine sénégalaise. Cette œuvre n’est pas une étude historique mais une œuvre littéraire avec un travail sur le langage : emploi de noms propres et de noms communs spécifiques à un espace et à une époque déterminée, empruntés quelquefois aux langues locales, variation des dénominations des lieux et des personnages, recours à des interjections africaines ou européennes, … Le roman se situe dans la période de la traite des noirs, notamment vers les Antilles. Il s’intéresse plus particulièrement aux métis de Saint-Louis lors de la prise de contrôle de ce territoire par les Anglais au milieu du XVIIIe siècle, pendant la guerre de Sept Ans, et notamment au rôle des femmes commerçantes et métisses, les signares, de ce comptoir de Saint-Louis. Tita Mandeleau y donne un aperçu des expériences vécues par les femmes, plutôt que des désirs ou des idéologies des hommes, et dresse un portrait de cette communauté de plus en plus autonome, tout en approfondissant les causes et les effets de son déclin économique. Le sous-titre, « le voyage aux escales », fait référence aux périples des navires des négociants saint-louisiens le long du fleuve du Sénégal. Ce n’est pas la première œuvre consacrée aux signares : outre les « Chants pour Signare » de Léopold Sédar Senghor, Maryse Condé, « guadeloupéenne indépendantiste », évoque la communauté des signares dans son roman historique Ségou, paru quelques années auparavant, mais ce roman de Tita Mandeleau marque les esprits par sa description de ses femmes.
Un roi, François Ier, qui songe plus à ses amours et à ses chasses qu’à l’avenir de la France. Une régente, Louise de Savoie, qui tient fermement les rênes et manœuvre en coulisses contre le rêve italien de son fils. Une future reine, Marguerite, qui aime trop son frère et voudrait diriger les consciences… Le cousin connétable, Charles de Bourbon, dont on murmure qu’il pactise avec l’Empire de Charles-Quint et l’Angleterre d’Henry VIII ! Blois, Saint-Germain, Lyon, mais aussi Milan, Madrid… Deux frères, jeunes écuyers jetés dans la grande Histoire et dans une aventure qui bouleversera leur existence. Un roi prisonnier. Des enfants disparus dans d’étranges circonstances. D’autres, de sang royal, pris en otages. Des passions amoureuses, des trahisons, des revirements, des exécutions. Un amour interdit. Un autre incestueux. Et Diane de Poitiers, dont l’énigmatique ascendant saura gagner le cœur d’un roi… pour instituer la «Cour des Dames.» La Régente noire est le premier opus de La Cour des Dames, une série consacrée aux intrigues de la première Renaissance. Un temps épique et fastueux où s’affirme, sous les règnes de François Ier et Henri II, le pouvoir de quelques femmes d’exception.
Le tadelakt, un décor à la chaux
Ce livre répond à une demande toujours plus importante sur le tadelakt, enduit décoratif d’origine marocaine. Il permet de mieux comprendre les différents éléments qui entrent dans sa réalisation et met en lumière la chaux dans son environnement, la carbonatation, les charges, la couleur et les supports. La mise en oeuvre du tadelakt est expliquée à l’aide de photo-gestes.
Silo
Dans un futur post-apocalyptique indéterminé, quelques milliers de survivants ont établi une société dans un silo souterrain de 144 étages. Les règles de vie sont strictes. Pour avoir le droit de faire un enfant, les couples doivent s’inscrire à une loterie. Mais les tickets de naissance des uns ne sont redistribués qu’en fonction de la mort des autres. Les citoyens qui enfreignent la loi sont envoyés en dehors du silo pour y trouver la mort au contact d’un air toxique. Ces condamnés doivent, avant de mourir, nettoyer à l’aide d’un chiffon de laine les capteurs qui retransmettent des images de mauvaise qualité du monde extérieur sur un grand écran, à l’intérieur du silo. Ces images rappellent aux survivants que ce monde est assassin. Mais certains commencent à penser que les dirigeants de cette société enfouie mentent sur ce qui se passe réellement dehors et doutent des raisons qui ont conduit ce monde à la ruine.
Les Foot Maniacs – Tome 10
Comment devenir un grand club de foot ? En se fixant de nouveaux objectifs, bien sûr ! Marcel Dubut, le président du FC Palajoy, décide que désormais le club doit gagner des trophées afin d’intéresser le plus de sponsors possibles. Il faut aussi obtenir les retransmissions des rencontres à la télé. Les joueurs doivent se surpasser. Produire plus de jeu, effectuer plus de marquage, être plus offensifs ! Le seul hic. Comment faire pour marquer des buts et gagner des matchs ? Nos idoles du FC Palajoy ont deux mi-temps de 22 pages pour y arriver !
Les fantômes de Kiev
La vengeance du maître du Kremlin se mange toujours glacée. Punir la France de son soutien à l’Ukraine, telle est la mission assignée par Poutine à ses services de sécurité. Un plan démoniaque que la DGSE doit faire échouer. Mais que pèse son meilleur agent, le brillant « avocat international » Edgar Van Scana, face au rouleau compresseur des renseignements russes ? Surtout quand la moindre action est orchestrée par la générale Olga Ranevskaïa, cheffe des opérations noires du Kremlin. Sur les routes de Roumanie et d’Ukraine, Edgar s’apprête à mener la mission la plus dangereuse de son existence. Il devra avancer comme un fantôme. Avec, pour seuls éléments, le nom de code du plan russe – Ouragan de feu – et une photo d’armes inquiétantes. Sans indication de date ou de lieu. Une immersion inédite dans la guerre secrète que se livrent l’Occident et la Russie, au plus près de la réalité. Avec Les fantômes de Kiev, Cédric Bannel signe un grand roman qui éclaire des « possibles » terrifiants.
Jours de ténèbres
Le printemps s’installe à San Diego, en Californie, mais un brouillard opaque s’est emparé de la ville. Le corps d’une jeune Suédoise fraîchement débarquée à l’université internationale est retrouvé sauvagement mutilé, première pièce d’un puzzle obscur et sanglant. Avec l’aide d’Alex Craddock, son coéquipier, et de Sue Baker, sa compagne journaliste, le lieutenant Elvis Cochran se lance dans une course contre la montre à la poursuite de Fog, un tueur en série féru d’histoire des États-Unis, qui semble avoir toujours une longueur d’avance. C’est le début d’un jeu de piste aussi dangereux que haletant, dans un brouillard de plus en plus épais…
Six princesses avec château, robe de bal et prince charmants… Et pourtant, des six-là ont un sacré caractère! Il suffit de les entendre parler.
– La Princesse catastrophe
– La vie de château
– La Princesse nulle en sport
– Belle Dormeuse
– Les deux dragons
– Princesse cherche prince
6 histoires à dévorer
Rétiaire(s)
Une enquêtrice de l’Office anti-stupéfiants, l’élite de la lutte antidrogue, qui a tout à prouver. Un policier des Stups borderline qui n’a plus rien à perdre. Un clan manouche qui lutte pour son honneur et sa survie. Et une cargaison sud-américaine exceptionnelle, pour laquelle tous les coups sont permis…
Sang chaud
Huisu, homme de main pour la mafia de Busan, atteint la quarantaine avec pas mal de questions. Jusque-là, il n’a vécu que pour les coups tordus, la prison, les exécutions, tout ça pour se retrouver dans une chambre minable, seul, avec pour horizon des nuits passées à dilapider son argent au casino. Il est temps de prendre certaines résolutions. Avec un solide couteau de cuisine dans son poing serré.
Pimp
Robert Beck, jeune vaurien de Milwaukee, n’a qu’un rêve : devenir le plus grand mac des États-Unis. De 1940 à 1960, il est Iceberg Slim, patron d’un harem et maître du pavé de Chicago. Impitoyable et accro à la cocaïne, il est toujours à la recherche d’une proie à envoyer sur le trottoir. Plein de sueur, de sexe et de violence, ce document sur les bas-fonds de l’Amérique, est un livre culte.
J’ai encore TREIZE ans.
Mon anniversaire est dans SEPT semaines.
Le collège commence dans moins d’UN mois !
Et en plus, j’ai DEUX horribles boutons qui sont apparus sur mon menton, ce matin.
PROFITEROLES ! Il va me falloir une glace à la framboise bleue pour oublier tout ça…
Un monde sans fin
1285 Pages
Ken Follett a conquis le monde avec Les Piliers de la terre, monumentale saga qui prenait place dans l’Angleterre du XII°siècle…
… Deux siècles plus tard, La ville de Kings bridge et sa cathédrale sont au cœur d’une nouvelle grande fresque épique.
1327 Quatre enfants sont les témoins d’une poursuite meurtrière dans les bois : un chevalier tue deux soldats au service de la reine, avant d’enfouir dans le sol une lettre mystérieuse, dont le secret pourrait mettre en danger la Couronne d’Angleterre.
Ce jour lie à jamais leurs sorts.
L’architecte de génie, la voleuse éprise de liberté, la femme idéaliste, le moine dévoré par l’ambition. Mus par la foi, l’amour et la haine, le goût du pouvoir ou la soif de vengeance, chacun devra se battre pour accomplir sa destinée dans un monde en pleine mutation – secoué par les guerres, terrassé par les famines, et ravagé par la peste noire.
Un été avec Baudelaire
Marcel Proust se répétait Chant d’automne de Baudelaire : » J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre/ Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer, Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre, Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer « . Peut-être aucun poète ne nous t-il a laissé autant d’images durables et de vers mémorables. Il fut le poète du crépuscule, de l’ombre, du regret, de l’automne. Mais il est l’homme de tous les paradoxes. Il y a d’ailleurs chez lui une perpétuelle nostalgie du soleil sur la mer, du soleil de midi en été : « Adieu, vive clarté de nos étés trop courts « . L’été pour Baudelaire fut celui de l’enfance. Un été à jamais révolu. Et sa poésie est aussi la recherche de ce paradis perdu. Moderne et antimoderne, Baudelaire est d’une certaine manière notre contemporain. Aucun poète n’a mieux parlé des femmes –; des femmes et de l’amour –; que Baudelaire dans quelques poèmes sublimes comme La Chevelure ou L’invitation au voyage. Ce fut un homme blessé, un cruel bretteur, un fou génial, un agitateur d’insomnies. Baudelaire aura été l’un des plus lucides observateurs de la désacralisation de l’art dans le monde moderne, lui qui admirait tant la peinture de Delacroix et de Manet. Dandy et proche des chiffonniers, anarchiste de gauche puis de droite, il fut l’homme de tous les paradoxes et originalités. En 30 chapitres qui sont autant de diamants noirs, Antoine Compagnon aborde le réalisme et le classicisme de Baudelaire, le rôle de Paris et de Honfleur, de la ville et de la mer mais aussi le rire, la procrastination et le catholicisme. Dans le même esprit qu’Un été avec Montaigne, » à sauts et à gambades « , Antoine Compagnon nous fait redécouvrir Les Feurs du mal et Les Petits poèmes en prose en nous faisant partager un Baudelaire inclassable et irréductible.
La conjuration de Dante
Les tombeaux des plus grands scientifiques profanés. Des meurtres inexpliqués dans plusieurs capitales européennes. Un complot d’une envergure sans précédent. Une enquête de la commissaire Vernay, sous haute tension. Fabrice Papillon, journaliste et producteur de documentaires, est l’auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et de thrillers. Il revient avec un quatrième roman dantesque !
Personne ne meurt à Longyearbyen
Archipel du Svalbard, Longyearbyen, la ville la plus au nord du monde. On découvre le corps d’une femme vraisemblablement déchiquetée par un ours. Norvège continentale, les îles Lofoten. Le cadavre d’une ex-journaliste est retrouvé sur une plage isolée. A priori rien ne lie ces victimes si ce n’est qu’elles s’intéressaient de près aux mammifères marins. L’une était doctorante en biologie arctique, l’autre, à la tête d’une agence d’excursion en mer. Dans ces régions glacées, faites d’anciennes cités minières désolées, d’enclaves russes et de conflits politiques qui ne demandent qu’à rejaillir, une flic pugnace et un reporter de guerre en déroute remontent une piste sanglante, se confrontant à la réalité d’une terre où la nature est une marchandise et ses défenseurs des cibles de choix. Après le très remarqué De bonnes raisons de mourir (Prix les étoiles du Parisien, 2019), Morgan Audic confirme son talent et la puissance de son univers avec ce thriller intense aux confins sauvages de l’arctique.
Angle obscur
Moe Prager n’a jamais aimé son boulot de détective à New York. Son rêve serait d’ouvrir une cave à vin. Pour lancer son affaire, il accepte un dernier contrat très lucratif : retrouver Patrick, le fils fugueur de Francis Maloney, un politicien autoritaire, raciste et corrompu. L’enquête se complique quand Moe comprend que pour aider Patrick il ne suffit pas de le retrouver.
Aujourd’hui un jeune sur quatre, entre 12 et 20 ans, expérimente soit de l’herbe soit de l’acide et, souvent, s’y accoutume. Si nous laissons cela en l’état, nous aurons des centaines de milliers de drogués d’ici deux à quatre ans. S’occuper de grands drogués, les aider à retrouver une personnalité perdue, leur donner le goût d’aimer et de travailler, telle est la tâche que Lucien Engelmajer s’est proposé depuis longtemps. Il fallait sa patience, sa force même pour réussir dans un domaine où les succès sont rares. Le pari engagé a été gagné. Dans le cadre privilégié de deux domaines du Languedoc, la Boère à Saint-Paul-sur-Save et le château de la Mothe à Saint-Cézert, vivent deux communautés de toxicos dont plus de 80 % sont assurés de guérir et de se réinsérer. Dans un beau livre plein de chaleur humaine et de passion, qui se vit et se lit comme un roman, le Patriarche raconte son expérience, ses luttes et redonne enfin l’espoir aux familles, aux jeunes et à tous ceux que ce problème a touchés.
Une certaine idée de la médecine? Être praticien, chercheur et » patron », pour Alexandre Minkowski, professeur titulaire de néonatologie à l’Université René Descartes et chef du service de médecine néo-natale à Port-Royal, ce n’est pas s’enfermer dans un service professionnel que les rapports avec les malades font pourtant riche et fraternel. C’est sentir et agir en citoyen de son pays et de son temps. Ce n’est pas se résigner à une pratique quotidienne infestée de compromissions à une déontologie salie de trucages
à une hiérarchie faussée par les complicités à la médicalisation hyperbolique de la vie à une certaine morale de la naissance et de la mort. Au-delà des rapports entre le médecin et le pouvoir, le malade et l’argent,l ‘hygiène et l’État, c’est au devenir de la société que s’intéresse par-dessus tout ce médecin-citoyen. Et parce que le monde est un, parce que la médecine est, plus que toute autre activité humaine, sans frontière ni rivage, Alexandre Minkowski, fervent admirateur de la médecine américaine et scandinave, s’est voulu l’ami actif de la Chine populaire et de la révolution vietnamienne. On verra que ces pieds nus n’empêchent pas ce mandarin de faire du chemin…
Territoires
Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste, le calme semble être revenu au SDPJ 93. Son équipe, de plus en plus soudée, n’aura cependant pas le temps d’en profiter. L’exécution sommaire, en une semaine, des trois jeunes caïds locaux de la drogue va tous les entraîner dans une guerre aussi violente qu’incompréhensible. Des pains de cocaïne planqués chez des retraités, un ado de 13 ans chef de bande psychopathe, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire torturé, retrouvé mort dans son appartement, la fille d’un élu qui se fait tirer dessus à la sortie de l’école…
Coste va avoir affaire à une armée de voyous sans pitié : tous hors la loi, tous coupables, sans doute, de fomenter une véritable révolution. Mais qui sont les responsables de ce carnage qui, bientôt, mettra la ville à feu et à sang ?
Avec son deuxième polar admirablement maîtrisé, Olivier Norek nous plonge dans une série de drames – forcément humains – où seul l’humour des » flics » permet de reprendre son souffle. Un imbroglio de stratégies criminelles, loin d’être aussi fictives que l’on croit, dans un monde opaque où les assassins eux-mêmes sont manipulés.
C’est pô vrai? Vous connaissez pô Titeuf? C’est nul, ça. Méganul, même. J’sais pô, moi, faites un effort, quand même. Avec sa bouille toute ronde et sa touffe blonde dressée sur le crâne, c’est un héros moderne des cours de récré. À la fois naïf, plein d’enthousiasme et gentil comme tout. Il tente désespérément de percer les mystères de la création, comme les filles ou le monde des adultes. Pas facile. Surtout le jour où une petite soeur débarque à la maison. Bon, Titeuf fait tout de même des efforts. D’ailleurs, lui aussi a eu sa part de contractions – mais c’était juste parce qu’il s’était gavé de chips pendant que ses parents étaient partis à l’hôpital… Son créateur, Zep, dit de lui qu’il a « les baskets sur terre ». « Grand du dedans et petit à l’extérieur », comme tous les gosses de huit ans. C’est-à-dire déjà lucide sur le monde qui l’entoure, même si certaines choses lui échappent encore un peu. Une série franchement drôle, des dialogues hilarants : une bonne bouffée de souvenirs d’enfance. –
Voici venus les temps où Roç et Yeza, « Les Enfants du Graal », héros de la prodigieuse fresque historique de Peter Berling, vont accomplir leur destin, un destin qui s’enracine dans les secrets cathares et templiers de l’Occitanie, et le mystère du Saint-Graal qui recueillit le sang du Christ. Tous les protagonistes de l’épopée vont se retrouver dans Jérusalem, la ville sainte, éternellement déchirée entre juifs, chrétiens et musulmans : Guillaume de Rubrouck, ange gardien de Roç et de Yeza, Sigbert, le commandeur des chevaliers teutoniques, Faucon rouge, le redoutable émir… Mais aussi les ennemis, les chevaliers de Saint-Jean assoiffés de pouvoir, et Naiman, le nabot de Damas… Les complots se multiplient, les conßits s’aiguisent, les passions se déchaînent. Jusqu’à l’apocalypse finale qui verra l’affrontement ultime du Bien et du Mal.
Miami blues
Frederic J. Frenger, Jr., joyeux psychopathe en provenance de Californie, débarque à l’aéroport de Miami, les poches bourrées de cartes de crédit volées. Importuné par un Hare Krishna, Freddy lui retourne brutalement un doigt, le cassant net. Quelques heures plus tard, le corps du Krishna, mort, est retrouvé dans les salons des VIP… Freddy Frenger vient de commencer sa randonnée dans Miami, une ville où l’on passe aisément des hôtels luxueux aux taudis, habités essentiellement par des cubains, en rupture de Castro. Menteur, caméléon, violent, Freddy ira jusqu’à voler l’insigne et l’arme du sergent Hoke Moseley de la police criminelle. Moseley a des problèmes avec son poids, ses fausses dents, le sexe… et les psychopathes. Freddy est un adversaire à sa mesure.
Les humanoïdes
Le docteur Forester vient de découvrir les détonateurs rhodo-magnétiques, un espoir ou une menace selon l’usage qu’en feront les hommes. Brusquement une invasion de robots humanoïdes déferle sur la planète. Leur devise : « Servir, obéir et protéger l’homme de tout péril. » Et le plus grand péril, c’est justement l’homme. Les humanoïdes condamnent l’humanité au bonheur et ne lui laissent aucune liberté. Forester voit son assistant, Frank Ironsmith, se rallier à eux. Puis c’est Ruth, sa femme, qui le quitte pour Ironsmith. C’en est trop. L’humanité va-t-elle se croiser les bras ? Forester lève l’étendard de la révolte, utilisant contre les humanoïdes la force psychophysique créatrice. Mais comment un homme pourrait-il libérer en lui les pouvoirs de l’esprit alors qu’il est plein de haine ? De l’humour au tragique, ce mémorable roman explore successivement tous les registres, poussant les contradictions de ses personnages jusqu’à un colossal suspense.
Jack Williamson, né en 1908, fit ses débuts en 1928 dans le space opéra (La Légion de l’espace) avant de découvrir l’heroic fantasy (Sang doré) et le fantastique (Plus noir que vous ne pensez). Plus que Heinlein et Van Vogt, ses contemporains, il a découvert les limites de l’espoir scientistes : ses humanoïdes sont plus proches des robots de Sheckley que de ceux d’Asimov.
Léa et François Tavernier n en finissent pas de se retrouver mêlés à des combats qui ne sont pas les leurs mais pour lesquels ils se mobilisent au nom de la liberté. Leur engagement met en péril leur amour, les porte à douter d eux-mêmes et les expose à la mort. Dans les dernières années de la guerre d Algérie, les voici confrontés aux malheurs du peuple algérien, au désarroi des pieds-noirs comme aux tueurs de l OAS François, qui a la confiance du général de Gaulle, président de la République, lui fait part de ses inquiétudes quant à l avenir de l Algérie, face aux attentats perpétrés par l OAS auxquels font écho ceux du FLN. Devant le drame que vivent les deux communautés, européenne et musulmane, une issue rapide doit être trouvée. Pourtant, n est-il pas déjà trop tard ? Les généraux du crépuscule peint de l intérieur, du point de vue des hommes et des femmes qui les vécurent dans chacune des communautés, les derniers feux de la guerre d Algérie. Au travers de ses personnages, des déchirements qui les meurtrirent, dans le portrait qu elle trace d une ville livrée au chaos, Régine Deforges ranime une dernière fois le monde singulier de cette Algérie française à jamais disparue
La Bicyclette bleue (1) 1939-1942
Août touchait à sa fin. Léa, la deuxième fille de Pierre Delmas, qui venait d’avoir dix-sept ans, les yeux mi-clos, assise sur la pierre encore chaude du petit mur de la terrasse de Montillac, tournée vers la plaine d’où montait certains jours l’odeur marine des pins, balançait ses jambes nues et bronzées, aux pieds chaussés de bazardaises rayées. Le bonheur de Léa semble aussi certain que l’est sa beauté. Emmitouflée dans la chaleur de cet été finissant, dans l’amour des siens et les révérences de ses prétendants, jouissant sans retenue de cette campagne bordelaise et du domaine de Montillac dont son père est le propriétaire, elle mène une vie radieuse qui s’annonce pleine de promesses. Habillée en robe légère, oisive, elle s’enivre de cette nature odorante avec cette langueur que confère l’insouciance, prête à succomber aux jeux de l’amour. Et rien ne semble exister sur cette terre qui puisse faire vaciller cet équilibre parfait. Rien si ce n’est que nous sommes en août 1939, que la France bascule dans le second conflit mondial et que l’harmonie cède bientôt la place au chaos. C’est alors, pour Léa, un plongeon dans une réalité qui va la pousser à choisir : se battre ou mourir. Avec La Bicyclette bleue, mêlant savamment la petite et la grande histoire, Régine Deforges signe le premier volume des aventures de Léa Delmas, une héroïne aussi belle que rebelle se débattant dans les remous de l’histoire. Érotisme et suspens ponctuent ce récit d’une éducation sentimentale en temps de guerre dont le succès n’a jamais été démenti.
Voici le second volume de la célèbre saga de Régine Deforges, « La Bicyclette bleue ». Un roman qui plonge l’héroïne Léa Delmas dans la tourmente et les affres de l’Occupation. En cette année 1942, les habitants du domaine de Montignac sont victimes de maints deuils et privations. Dans un climat oppressant de délation et de tortures, Léa choisit de combattre l’ennemi en s’engageant dans la Résistance. Sa jeunesse, son appétit de vivre et son immense sensualité lui permettront de dépasser les drames qu’elle vivra de près et dont elle sera la plus sensible spectatrice. Un roman où l’on apprend les destins tragiques de Sarah Mulstein et de Raphaël Mahl, l’exploit du père Adrien, où François Tavernier se rapproche plus encore de la fougueuse et indomptable Léa.
1944: la guerre a fini d’hésiter et chacun a choisi son camp. L’heure est venue des tueries, des règlements de compte et des grands affrontements militaires.
Léa a mûri. Après avoir découvert l’horreur, elle découvre le courage et la haine. Engagée dans toutes les luttes, jusqu’au bout de ses forces, elle trace son chemin volontaire de Montillac en feu à Berlin en ruine, passant par un Paris en liesse où rôdent encore les dangers. Pendant les deux dernières années de cette guerre atroce, la mort est sa compagne et c’est en elle qu’elle puise les infimes raisons d’une vie qui aura l’éclat de l’amour.
