Chaque jour est un adieu
Je sursaute à cette seule idée : d’autres gens y habitent, dans notre maison. Et ça reste complètement insupportable. Combien de temps a-t-elle été à nous ? J’avais six ans quand on s’y est installés. J’en avais vingt-cinq à la mort de ma mère, quand elle a été vendue. Pourtant, je n’arriverai jamais à en parler autrement que de notre maison. On y a été tellement heureux et parfois, aussi, si totalement désespérés, nous tous, les dix enfants. Et nos parents. J’habite loin de Trans, maintenant, depuis longtemps, mais il m’arrive de repasser devant la maison, en tremblant. Et c’est comme si je me brûlais, en approchant de la fenêtre. Parce qu’en même temps que ce bonheur, il y a eu trop de malheur. Alain Rémond est un chroniqueur français, né en 1946 à Mortain (Manche). Alain Rémond naît dans une famille bretonne de dix enfants. Cette enfance difficile lui inspirera par la suite une série de romans autobiographiques. Après des études de philosophie, il devient professeur d’audiovisuel, puis critique de cinéma. Alain Remond entre en 1973 comme journaliste à Télérama. Rédacteur en chef adjoint à Paris-Hebdo en 1979, il rejoint Les Nouvelles Littéraires en 1980. C’est à lui que l’on doit la création, en 1981, de la rubrique « Mon Œil » de Télérama, dont il deviendra rédacteur en chef jusqu’en 2002. Alain Rémond a par ailleurs participé pendant six ans à l’émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5. Actuellement, il rédige toutes les semaines une chronique dans Marianne et un billet chaque jour dans La Croix.
The Peacekeeper’s Wife – Livre neuf
Livre en anglais – When Issa was sent as one of the several thousands to the peacekeeping mission in the Congo, Malika, his newly wedded wife, watched and waited in helpless horror, entangled in someone else’s war. As Issa guarded the UN base, barring rebels from raping children, and patrolling borders of a rich ruined territory, back home in Segol, Malika felt the weight of separation, descending to a gradual but forceful emotional abyss. Fatimata, her mother-in-law, pained by the absence of a son, accused her of being a witch and sent her to Bintou, the marabout. The conflict between Malika and Fatimata escalated drawing fire from their mutual longing. The Peacekeeper’s Wife deftly captures the human catastrophe of wars and migration in faraway lands through the excruciating loss and loneliness of estranged families, burdened by the separation from loved ones.
My Life Has a Price – Livre neuf
Livre en anglais – “My heart is pounding against my chest. I am having a hard time breathing and a hard time thinking. I cross the terrace. One step, one small step. Then another tiny step. Now I am on the lawn. The grass is cold and wet under my bare feet. A gust of wind pastes my green sweatshirt against my body. My long grey skirt sticks to my legs like the skin of a rhinoceros. My heart tells me to run, to run as fast as my legs can carry me, with all my might. But I can’t….” One morning in the outskirts of Lagos, Nigeria, a lucky 13-year-old girl named Tina, who came from a modest family, is preparing to go to France to become part of Linda and Godwin Okpara’s family. Linda is a home maker and Godwin is a footballer at top French club Paris Saint-Germain and for the Super Eagles, Nigeria’s national squad. They have four children and Tina dreams of going with them to school and joining in their games and pranks, living the European dream. But soon after her arrival the reality becomes different.
Le cachot de l’enfer
♦ Le Commandeur, tome 7 ( version jeunesse ). ♦ Ils l’appellent « La Taupe ». Jaillissant des entrailles de la terre, une forme terrifiante vient les chercher jusque dans leur cellule pour les aspirer. Eux, les parias, les renégats, les maudits du quartier disciplinaire du pénitencier de Salt Hills. Aucune explication cohérente, aucun indice significatif, si ce n’est cette odeur épouvantable et ce trou béant dans la cellule 804. Incarcéré volontaire, Ebenezer Graymes, alias Le Commandeur, saura-t-il débusquer « La Taupe » ?
Le supplice des week-ends
Dans la préface qu’il a rédigée pour ce choix de textes humoristiques écrits par Robert Benchley au cours de sa féconde carrière dans les plus célèbres revues de son temps – Vanity Fair et The New Yorker -, le propre fils de l’auteur nous prévient: il faut lire ce recueil avec précaution, tout au moins « à dose homéopathique ». Membre du célèbre Round Table de l’hôtel Algonquin, qui réunissait les esprits les plus brillants de l’époque (Dorothy Parker, lames Thurber entre autres), Robert Benchley se montre ici digne de ses pairs et peut-être même leur maître à tous dans le registre du nonsense où il déploie une onsolence glacée ainsi qu’un sens du coq-à-l’âne et de la logique (souvent inversée) qui ont peu d’équivalents dans la littérature universelle. Benchley, on adore ou on déteste, impossible en revanche de rester indifférent à cette sorte de philosophie de la vie qui nous prend à contre-pied. Avec modération? C’est à voir: Benchley, c’est aussi un antidote contre tous les supplices de la vie quotidienne.
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Jeux mortels à Pékin
Au cœur de l’hiver, dans l’effervescence générale d’un Pékin métamorphosé par l’approche des Jeux olympiques, six athlètes chinois de haut niveau meurent dans des conditions mystérieuses à quelques semaines d’intervalle : un nageur est retrouvé pendu au plongeoir d’une piscine ; un haltérophile expire dans les bras de sa maîtresse ; trois coureurs de relais périssent dans un accident de voiture ; un cycliste se noie. Lorsqu’un septième athlète disparaît, Li Yan, devenu chef de la Section n° 1 des affaires criminelles, décide de mener l’enquête. Il confie à Margaret Campbell le soin de pratiquer les autopsies, qui ne révèlent aucune trace de substance connue.
Dans ce cinquième volet de la « série chinoise » de Peter May, avec pour cadre la ville de Pékin dans le froid et la neige, Margaret Campbell et Li Yan risquent leurs vies pour découvrir la vérité sur les nouvelles méthodes de dopage, quasiment indétectables, et les intérêts financiers colossaux en jeu dans le milieu sportif.
Les scélérats
Avec Frédéric Dard,vous croyez toujours qu’il vous a mené,consentants,jusqu’au bout de l’horreur.Alors qu’il vous réserve,pour la dernière ligne,le coup de grâce d’un dernier frisson. Moi je ne suis qu’une pauvre gosse de par ici qui s’est un peu trop monté la tête. Les belles aventures, nous autres, nous n’y avons droit qu’au cinéma ou à la télé. Sous le ciel encrassé de sa banlieue, le coeur de Louise battait trop fort lorsqu’elle passait devant la belle villa de ce couple d’Américains éclatants de richesse et de beauté. Le pire est à craindre lorsqu’une jeune fille ignorant tout des sentiments et une épouse meurtrie s’entre-déchirent en silence pour le coeur d’un homme faible. Cet amour pour votre femme, monsieur Rooland, je n’arrive pas à comprendre ! Vous ne comprendriez pas, Louise. Vous croyez? On ne comprend jamais l’amour des autres… – Une ivrognesse ! Une putain ! Avec Frédéric Dard, vous croyez toujours qu’il vous a mené, consentants, jusqu’au bout de l’horreur. Alors qu’il vous réserve, pour la dernière ligne, le coup de grâce d’un dernier frisson.
Le gang des reves
New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?
Les deux moitiés de l’amitié
Salah a des copains, des frères et sœurs, des camarades, de la famille en Algérie, mais pas d’amis. Il a le téléphone, mais personne à appeler. Il a un annuaire, mais tous ces noms d’inconnus rangés par villes et par ordre alphabétique lui donnent le vertige. Pourtant il meurt d’envie de décrocher le combiné, de faire tourner le cadran avec ses doigts, de dire » Allô ? » et d’entendre une voix lui répondre. Ce sera son premier coup de fil. Et peut-être son premier ami. Quand enfin il se jette à l’eau et compose un numéro pris au hasard dans l’annuaire, c’est une fille qui lui répond. Elle est en CM2 comme lui. Elle s’appelle Sarah. Elle est juive. Une seule lettre de différence entre leurs deux noms. Des siècles d’histoire, de culture et de religion de différence entre leurs deux peuples. Et si la solution, c’était de se parler ? Se raconter des secrets, se conseiller des lectures, se confier ses passions, ses questions, ses soucis ? » Le téléphone vous accepte tel que vous êtes. » Il n’y a pas que lui. L’amitié aussi. Ce livre est paru une première fois dans la collection » Bibliothèque de l’Amitié », chez G.T. Rageot, il y a vingt ans, en 1983, à une époque où personne n’avait encore de téléphone portable.
Mouche (1) – La rivière fantôme
Cette bande dessinée est dans un bon état –
Un vieil instituteur provençal passionné d’Histoire locale découvre un site archéologique… Des vols inexpliqués se succèdent aux abords du chantier de fouilles… Et voici Mouche, jeune fille très curieuse, qui va s’efforcer de démêler les fils de ce mystère spéléologique.
La gloire de l’empire
En écrivant la chronique d’un fabuleux empire imaginaire où toutes les passions humaines ont servi les ruses de l’histoire diplomatique et militaire, Jean d’Ormesson a retrouvé le ton des grands historiens du XIXe siècle. Il a pastiché avec le plus grand brio les récits historiques classiques, les querelles d’érudits, tout en créant une aventure romanesque pleine de bruit et de fureur, d’amour et de poésie, autour du règne d’Alexis aux prises avec les hordes barbares.
Au plaisir de Dieu
En hommage à la mémoire de son grand-père, symbole de la tradition, contraint de s’éloigner à jamais de la terre de ses ancêtres, le cadet d’une vieille famille française enfermée dans l’image du passé raconte ce qui a été et qui achève de s’effondrer. Le berceau de la tribu, le château de Plessis-lez-Vaudreuil, est au centre de cette longue chronique qui embrasse, depuis les croisades jusqu’à nos jours, l’histoire du monde, du pays, du clan de tout ce que la lignée a incarné et en quoi elle a cru, et qui s’est peu à peu effrité. Un mariage d’amour et d’argent, les idées contemporaines et subversives, les livres, les mœurs nouvelles ouvrent successivement des brèches dans la forteresse de la tradition. L’histoire du XXe siècle, avec ses situations paradoxales, précipite la mutation et la décadence d’une famille qui avait su, à travers tous les cataclysmes, maintenir ses privilèges et conserver son charme.
L’œuvre
Le peintre Claude Lantier, personnage central de « L’Oeuvre », déjà apparu dans le « Ventre de Paris », ne voit pas seulement peser sur lui une hérédité qui le condamne à rester un « génie avorté ». Il est témoin, acteur et victime du profond bouleversement qui secoue l’art français à partir de l’impressionnisme. En outre – tout comme l’écrivain Sandoz, autre personnage majeur du roman – l’artiste angoissé exprime les questions que Zola se pose sur la nature de toute création humaine.
La faute de l’abbé Mouret
Serge Mouret est le prêtre d’un pauvre village, quelque part sur les plateaux désolés et brûlés du Midi de la France. Barricadé dans sa petite église, muré dans les certitudes émerveillées de sa foi, assujetti avec ravissement au rituel de sa fonction et aux horaires maniaques que lui impose sa vieille servante, il vit plus en ermite qu’en prêtre. A la suite d’une maladie, suivie d’une amnésie, il découvre dans un grand parc, le Paradou, à la fois l’amour de la femme et la luxuriance du monde. Une seconde naissance, que suivra un nouvel exil loin du jardin d’Eden. Avec cette réécriture naturaliste de la Genèse, avec ce dialogue de l’ombre et du soleil, des forces de vie et des forces de mort, du végétal et du minéral, Zola écrit. certainement l’un des livres les plus riches, stylistiquement et symboliquement, de sa série des Rougon-Macquart.
Le voyage de Théo
Ce roman est l’histoire de toutes les religions du monde. A travers une trame romanesque (le voyage d’un petit garçon qui va faire le tour du monde pour guérir), Catherine Clément, spécialiste reconnue, nous décrit d’une manière claire, intelligente et concise les spécificités de toutes les religions.
Théo, quatorze ans, est atteint d’une maladie incurable. Sa tante Marthe, personnage excentrique, décide de le prendre sous son aile au cours d’un long périple. A travers l’Europe, l’Asie, l’Amérique et l’Afrique, Théo va faire le tour du monde des religions pour trouver sur place des réponses à la question de l’existence de Dieu. Curieux de tout, il interroge les rites, mythes fondateurs et cosmogonies des principales traditions. Le voyage de Théo, en même temps qu’il l’achemine vers un destin qui doit autant à la médecine qu’à l’amour, le conduit ainsi à la rencontre de sage qui ouvriront son esprit et apaiseront son coeur. Foisonnant d’informations, ce roman est une formidable initiation aux grands courants spirituels de l’humanité.
La curée
A la fin d’une chasse, pendant la curée, les chiens dévorent les entrailles de la bête tuée. Pour le jeune Zola, qui déteste son époque, c’est le cœur de Paris, entaillé par les larges avenues de Napoléon III, que des spéculateurs véreux s’arrachent. Ce deuxième volume des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le Second Empire, est l’un des plus violents. Zola ne pardonne pas ces fortunes rapides qui inondent les allées du Bois d’attelages élégants, de toilettes de Worms et de bijoux éclatants. Aristide Saccard a réussi. Mais tout s’est dénaturé autour de lui : son épouse, Renée, la femme qui se conduit en homme, si belle et désœuvrée ; son fils, Maxime, l’amant efféminé de sa belle-mère. On accusa Zola d’obscénité. Il répliqua : Une société n’est forte que lorsqu’elle met la vérité sous la grande lumière du soleil.
La terre
De retour de la bataille de Solférino, le Provençal Jean Macquart s’est installé dans un village de la Beauce où il est devenu le valet du fermier Hourdequin. Mais quoiqu’il s’éprenne bientôt de Françoise, la nièce du vieux père Fouan, Jean reste ici un étranger à la communauté villageoise : car le vrai drame qui va se jouer est celui de la terre que Louis Fouan a décidé de partager entre ses trois enfants. Qu’il s’agisse en effet de la terre ou de la sexualité, c’est le désir de possession brutale qui est au cœur de ce quinzième roman des Rougon-Macquart. Mais ce que souhaite surtout Zola, lorsqu’il fait paraître son livre en 1887, c’est brosser aussi complètement que possible un tableau de la campagne et de la paysannerie, décrite comme une sorte d’humanité primitive. Et parce qu’il n’écarte pas les formes les plus vives ni les plus frustes de cette vitalité élémentaire, son roman a heurté la critique. Mais le public ne l’a pas écoutée et, à la mort de l’écrivain, La Terre demeurait l’un de ses romans les plus lus.
Nana
Dans les dernières années du Second Empire, quand Nana joue le rôle de Vénus au Théâtre des Variétés, son succès tient moins à son médiocre talent d’actrice qu’à la séduction de son corps nu, voilé d’une simple gaze. Elle aimante sur scène tous les regards comme elle attire chez elle tous les hommes : tentatrice solaire qui use de ses charmes pour mener une vie de luxure et de luxe, de paresse et de dépense. Grâce à elle, c’est tout un monde que le romancier parvient à évoquer, toute une époque et tout un style de vie. Ce neuvième volume des Rougon-Macquart est une satire cinglante des hautes sphères perverties par une fête qui ruine le peuple et détruit les valeurs.
La route de l’Afrique
Depuis les événements d’Algérie, les seules voies terrestres pour accéder à l’Afrique noire passent, à l’est, par la Libye et, à l’ouest, par le sud du Maroc et l’ancien Sahara espagnol. C’est la Route de l’Afrique qui longe l’Atlantique, de Tanger à Saint-Louis-du-Sénégal, sur plus de trois mille kilomètres, passant du monde méditérranéen à celui du Sahel. À travers un récit automobile humain, palpitant et intense, Hervé Quéméner, voyageur infatiguable, nous relate ses périples sur des routes sahariennes et africaines qui l’ont mené à différentes reprises jusqu’à Dakar. Un itinéraire semé d’embûches mais aussi de rencontres, de sensations et d’émotions tout au long duquel le lecteur se laissera « conduire » jusqu’au terme du voyage.
Opium
C’est une route aux mille parfums, aux mille périls aussi: celle qui, partant de Londres pour atteindre les Indes, se perd irrémédiablement dans l’Empire de la Chine. Un périple que l’on nomme la route du thé. Pour la première fois, en 1838, un homme va s’y aventurer, décidé à percer le secret des thés verts, bleus et blancs, inconnus en Angleterre. Au fil de son voyage, il va rencontrer Pearle, un riche négociant irlandais, Wang, le gardien de la vallée sacrée, Lu Chen, l’invisible empereur du thé, et Loan, une Chinoise aux yeux verts qui porte, tatouée sur son épaule, une fleur de pavot. Au terme de sa quête, l’opium. Un amour que l’on ne choisit pas.
Cercueils sur mesure
Jake Pepper enquête jusqu’à l’obsession sur une série de meurtres mystérieux. Toutes les victimes ont reçu peu avant leur mort un cercueil miniature contenant une photo très personnelle. Un suspect: l’intouchable Bob Quinn, propriétaire du B. Q. Ranch traversé par la Rivière Bleue, objet de toutes les convoitises. Dans la lignée de son chef-d’œuvre De sang froid, Truman Capote, l’enfant terrible de la littérature américaine, fait preuve dans ce court roman d’une parfaite maîtrise du récit, d’un art d’écrire incomparable.
Bléssés
Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d’un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l’inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige… C’est dans ce contexte menaçant que John s’interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d’un inquiétant groupe néo-nazi, sur la fin imminente de l’oncle Gus, frappé par la maladie, sur l’amour, enfin, qu’une jeune femme vient réveiller en lui. Privilégiant une écriture de l’action qui exalte les puissances du non-dit, l’écrivain confère à ses personnages une attachante justesse et, fidèle au chemin d’écriture qu’il s’emploie à frayer au fil de son œuvre, propose, à travers une subtile dénonciation de toutes les haines raciale, sexuelle qui meurtrissent l’Amérique contemporaine, une variation chargée d’enseignements sur l’humaine condition, dans toute sa bouleversante vulnérabilité.
Un secret
Souvent les enfants s’inventent une famille, une autre origine, d’autres parents. Le narrateur de ce livre, lui, s’est inventé un frère. Un frère aîné, plus beau, plus fort, qu’il évoque devant les copains de vacances, les étrangers, ceux qui ne vérifieront pas. Et puis un jour, il découvre la vérité, impressionnante, terrifiante presque. Et c’est alors toute une histoire familiale, lourde, complexe, qu’il lui incombe de reconstituer. Une histoire tragique qui le ramène aux temps de l’Holocauste, et des millions de disparus sur qui s’est abattue une chape de silence.
Alabama Song
Alabama, 1918. Quand Zelda, » Belle du Sud « , rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s’est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du Tout-New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes. Gilles Leroy s’est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre avec une sensibilité rare le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister. Mêlant éléments biographiques et imaginaires, Gilles Leroy signe ici son grand « roman américain ».
Le silence de Mahomet
Mahomet fut un homme passionné avant d’être le prophète de l’islam. C’est à présent un personnage de roman. Un roman qui se déploie aux alentours de l’an 600 après J.-C., entre La Mecque et Médine, des sables du désert d’Arabie aux abords de Jérusalem. Nous voyons Mahomet naître, vivre et mourir à travers les confessions de sa première femme, Khadija, de son meilleur ami, le calife Abou Bakr, du fougueux Khalid, le général qui conquit l’Iraq au cours de batailles épiques, et enfin de la jeune Aicha, devenue son épouse à l’âge de neuf ans. Homme singulier, contesté par les siens au début de sa prédication, Mahomet est un orphelin enrichi par son mariage avec Khadija, bien plus âgée que lui. Marchand et caravanier prospère visité par Dieu à quarante ans, prophète et homme d’État visionnaire à cinquante, amant et conquérant impitoyable, Mahomet ne cesse de fasciner et d’embraser les âmes plus de quatorze siècles après sa mort à Médine sur les genoux d’Aïcha, son dernier amour.
La nostalgie de l’Ange
Nom de famille: Salmon, saumon comme le poisson ; le prénom: Susie. Assassinée à l’âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. Mais l’histoire de Susie ne s’arrête pas là. C’est même elle qui nous racontera la suite. Car après la mort, Susie se retrouve au ciel. C’est son « ciel à elle », un ciel qui ressemble aux désirs et aux besoins d’une jeune fille de 14 ans. De là-haut, elle peut voir ce qui se passe sur terre. Elle observe les conséquences de sa mort: sur sa famille, qui se déchire, sur ses proches qui ont du mal à comprendre.
Le chagrin et la colère, mais aussi la force et le courage des siens. Et tout doucement, Susie doit apprendre à lâcher prise de sa vie terrestre.
La valse lente des tortues
Qu’un crocodile aux yeux jaunes ait ou non dévoré son mari Antoine, disparu au Kenya, Joséphine s’en moque désormais. Elle a quitté Courbevoie pour un immeuble huppé de Passy, grâce à l’argent de son best-seller, celui que sa sœur Iris avait tenté de s’attribuer, payant cruellement son imposture dans une clinique pour dépressifs. Libre, toujours timide et insatisfaite, attentive cependant à la comédie cocasse, étrange et parfois hostile que lui offrent ses nouveaux voisins, Joséphine semble à la recherche de ce grand amour qui ne vient pas. Elle veille sur sa fille Zoé, adolescente attachante et tourmentée et observe les succès de son ambitieuse aînée Hortense, qui se lance à Londres dans une carrière de styliste à la mode. Joséphine ignore tout de la violence du monde, jusqu’au jour où une série de meurtres vient détruire la sérénité bourgeoise de son quartier. Elle-même, prise pour une autre sans doute, échappe de peu à une agression. La présence de Philippe, son beau-frère, qui l’aime et la désire, peut lui faire oublier ces horreurs. Impossible d’oublier ce baiser, le soir du réveillon de Noël, qui l’a chavirée. Le bonheur est en vue, à condition d’éliminer l’inquiétant Lefloc-Pinel, son voisin d’immeuble, un élégant banquier dont le charme cache bien trop de turpitudes.
Lancelot ou le Chevalier de la Charrette
EXTRAITS – Le roman du Chevalier de la Charrette, rédigé entre 1177 et 1179 par notre premier grand romancier, draine la légende de Tristan pour opérer la transmutation qui ouvrira bientôt aux grands secrets du Graal. La tour où Lancelot entre en adoration du Précieux Corps de sa Reine enclôt le mystère à partir duquel le roman médiéval prend désormais un nouveau tour. C’est aussi la mise en oeuvre sublime de ce qu’il faut reconnaître comme la plénitude d’un discours amoureux. Lequel s’autorise d’Aliénor d’Aquitaine et de sa fille, Marie de Champagne, ainsi que des Dames du Midi. Une « haute parole » empruntée au roman Lancelot du Lac en prose du XIIIème siècle en résume l’éthique avec des accents dignes de Freud: « Les hommes d’honneur partent en quête de la vérité des merveilles qui les épouvantent. »
À la cour du roi Arthur, pendant le festin de l’Ascension, un prince étranger, Méléagant, vient troubler la fête: il lance un défin au roi, affronte en duel son sénéchal et, pour le prix de sa victoire, enlève la reine Guenièvre. Lancelot, le preux chevalier, entreprend alors de la délivrer.
L’homme feu
Personne ne sait exactement quand et où cela a commencé. Sur le corps des hommes et des femmes de magnifiques tatouages apparaissent et brûlent plus ou moins violemment les individus qui les portent Boston, Détroit, Seattle sont frappés. Il n’existe pas d’antidote. Harper est une infirmière merveilleusement bienveillante. Le même jour, elle découvre qu’elle est enceinte et qu’elle est touchée par le virus. Paniqué son mari fuit. Et dans ce monde en ruines où des micros sociétés se créent et des milices d’exterminations traquent les malades, Harper va rencontrer l’Homme-feu capable de contrôler le feu intérieur qui consume les humains. Ensemble, ils vont tenter de sauver une société terrorisée où chacun est prêt au pire pour tenter de survivre. Une fresque aussi profonde que fascinante sur l’homme face à ses peurs vertigineuses et à sa puissance de vie.
Back street
Votre chemin sera le mien, dit Walter Saxel à Ray Schmidt dès leur première rencontre. Parole prophétique ! Entre ces deux êtres que tout sépare famille, fortune, rang social, religion vient de naître un amour qui ne s’éteindra qu’avec la vie. Walter, qui entretient dans le luxe une femme qu’il n’aime pas et des enfants indifférents, ne donne à sa maîtresse que le strict nécessaire. Ray, elle, donne tout sans marchander, supporte tout sans se plaindre, la médiocrité de son existence recluse, l’opprobre, la solitude. Walter, pour elle, c’est plus que le bonheur, c’est l’air respirable, et lui ne peut se passer d’elle. Pourtant, Jusqu’à sa mort, elle restera dans l’ombre. A chaque réussite, large comme une avenue des beaux quartiers, ne faut-il pas une entrée de service, une impasse ? BACK STREET, c’est ça : le déchirant roman de la résignation, du sacrifice et de l’amour désintéressé… de l’amour « pur comme le cristal ».
Les intéressants
Durant les années 1970, Julie, 16 ans, passe une partie de son été à Spirit in the wood, une colonie de vacances. Elle y fait la connaissance d’un groupe de cinq jeunes adolescents qui se sont baptisés « Les Intéressants », par défi vis à vis des autres pensionnaires: Ethan, un surdoué des films d’animation, Goodman et sa soeur Ash, ainsi que Jonah, le fils d’une célèbre chanteuse folk icône de la contre culture, et enfin Cathy, une très belle fille qui rêve de devenir danseuse. Julie – rebaptisée Jules par les Intéressants – est fascinée par ces jeunes gens de son âge, cultivés, ironiques, talentueux et sûrs d’eux.
L’homme qui mentait aux femmes
Le mensonge est le propre de l’homme.; la plupart sont sans conséquence, seuls quelques-uns sont mortels. Celui qui foudroya Amanda Bosch est inavouable. Brutale et sarcastique, l’inspecteur Kathy Mallory doit s’immerger dans l’univers ouaté des quartiers chics pour tenter de découvrir la vérité. De son côté Charles Butler, l’ami de toujours et adepte du paranormal, aimerait l’aider en faisant parler le fantôme d’Amanda. Caché dans l’herbe haute des mensonges, l’assassin n’est pas loin, prêt à tuer encore s’il se sent menacé.
La France dans l’Europe de Hitler
Quel rôle était assigné à la France dans l’Europe que devait régir le « Reich millénaire » ? Que représentaient les hommes de Vichy et de Montoire pour la race des Seigneurs ? Qu’attendait-on à Berlin de la collaboration ? Ce livre répond à ces questions capitales avec une sûreté d’analyse et un luxe de détails exceptionnels. Replacés dans la stratégie générale de Hitler, Pétain, Laval, de Brinon et beaucoup d’autres prennent les dimensions qui leur étalent assignées par l’envahisseur. On connaissait déjà le détail de certaines rencontres entre le Maître, ses disciples ou ses victimes ; on appréciait plus difficilement les raisons et les intentions du Führer. Une documentation considérable fait de ce livre, qui faisait défaut de toute évidence, un ouvrage de référence désormais fondamental.
La Vénus d’Ille
TEXTE INTEGRAL
Une beauté merveilleuse… Un corps parfait, des contours si purs, des formes exquises et voluptueuses. Mais un visage… Un visage où l’incroyable beauté le dispute au dédain, à l’ironie, à la froide cruauté… C’est Vénus sortie de terre, l’idole redoutable et magnifique. Éternelle. Fascinante.
À quoi songeait l’impétueux jeune homme en lui passant l’anneau nuptial ? Le malheureux ! Quel infernal hymen vient-il de sceller ? Car c’est elle l’épousée. Elle qui viendra réclamer son dû le soir des noces !
Le sage se moque des visions et des apparitions surnaturelles. Le raisonneur fait fi des mises en garde, il se rit de prétendus fantômes et des récits à dresser les cheveux sur la tête. Quelle erreur ! Quelle redoutable erreur…
Les deux clubs les plus populaires du football français entretiennent une rivalité sans équivalent. C'est toute l'histoire de cette opposition, des duels sur le terrain, dans les tribunes et dans les mots de leurs dirigeants qui sont ici décrits, dans une enquête sans concession et sans oublis.
Le Russell Tribunal, également connu sous le nom de Tribunal international des crimes de guerre et Tribunal Russell-Sartre, était un tribunal d’opinion fondé par Bertrand Russell et Jean-Paul Sartre pour dénoncer la politique des États-Unis dans le contexte de la guerre du Viêt Nam. Il a été fondé en novembre 1966 à la suite de la publication du livre de Russell, « War Crimes in Vietnam ».
L’Exécuteur de la haute justice
Nous sommes en 1645 après la Conjuration des Importants. La cour de France se déchire à nouveau et un jeune homme de quinze ans arrive inopinément des Pays-Bas.
Il serait le fils du duc de Rohan et pourrait devenir le chef de file des huguenots de France.
Mais le duc d’Enghien laisse entendre qu’il est un imposteur…
L’ancien notaire, Louis Fronsac, désormais chevalier, sera chargé de découvrir la vérité. Aidé de son ami de toujours, Gaston de Tilly, ils mèneront l’enquête autour de la Bastille et dans la rue de Pute-y-Musse et recevront l’aide d’un certain Jean-Baptiste Poquelin qui vient d’installer son Illustre théâtre au jeu de paume de la Croix-Noire.
Will et Will
Will Grayson se méfie des sentiments. Les histoires de cœur portent la poisse, tout le temps. Alors, dans la vie, autant se faire discret. Son meilleur ami, Tiny Cooper, est à la fois une bénédiction et une vraie plaie : ami fidèle et rayonnant, il est aussi ouvertement gay que corpulent et n’a pas l’habitude de passer inaperçu.
A l’autre bout de la ville, un adolescent en pleine déprime assume mal sa différence. Le hasard veut qu’il se somme lui aussi Will Grayson…
Sublime roman initiatique à deux voix sur l’amour adolescent, l’homosexualité, la colère, la souffrance et l’amitié.
Par deux auteurs complices qui unissent leurs talents et leur sens de l’humour avec une énergie débordante.
Crépuscule, taille unique
Nora a quitté Paris pour habiter la maison que lui ont léguée ses parents, dans un village au coeur de la forêt des Landes. Elle y vit au rythme de la nature. Au bout de l’airial, deux chevaux. Dans la maison, trois chiens recueillis et choyés. Il y a aussi un jeune homme. Nora l’a aimé. Elle ne l’aime plus mais ne parvient pas à rompre. Heureusement pour elle, dans le bourg voisin, il y a aussi Gaby, l’ancien coiffeur personnage pittoresque, à la fois douloureux et cocasse, simple comme l’enfant qu’il est resté, un peu fou mais cependant doté d’une savoureuse sagesse. C’est Gaby qui viendra au secours de Nora lorsque par une aube de novembre, mourra son cheval, le Buveur d’Air auquel, depuis vingt-sept ans, la lie une exaltante complicité. Entre Gaby et Nora, se noue alors une forte et fraternelle alliance qui changera le cours de leur destinée. Restituant avec minutie et humour les petits faits de l’existence qui font le charme de la vie, Christine de Rivoyre tisse les liens mystérieux et indissolubles qui unissent la nature et les êtres. Roman d’amour et d’amitié, Crépuscule, taille unique dit, à mi-voix mais fermement, des choses essentielles.
Etés anglais -1- La saga des Cazalet I
Juillet 1937. À Home Place, au cœur du Sussex, jardiniers, femmes de chambre et cuisinière sont sur le pont. La Duche orchestre le ballet des domestiques avant l’arrivée de ses trois fils, Hugh, Edward et Rupert Cazalet, en chemin depuis Londres avec épouses, enfants et gouvernantes. Où dormira Clary, adolescente mal dans sa peau en plein conflit avec sa belle-mère ? Quelle robe portera Villy, ancienne ballerine désormais mère au foyer ? Polly, terrorisée à l’idée qu’une guerre éclate, s’entendra-t-elle avec sa cousine Louise qui rêve de devenir actrice ? Rachel, la seule fille de la Duche, trouvera-t-elle un moment pour ouvrir la précieuse lettre de son amie Sid ? Non-dits, chamailleries, profonds chagrins. Aux préoccupations des adultes font écho les inquiétudes des enfants, et à la résilience des femmes, qu’elles soient épouses, fillettes ou domestiques, répond la toute-puissance ou l’impuissance des hommes. L’été regorge d’incertitudes mais, sans l’ombre d’un doute, une nouvelle guerre approche : entre pique-niques sur la plage et soirées auprès du gramophone, il faudra inventorier lits de camp et masques à gaz.
Léo & Léa (1) – Cette chère Alicia
Cette bande dessinée est dans un très bon état –
Rentrée au collège difficile pour les jumeaux, Léo et Léa. Ils ont tout de suite affaire à cette pimbêche d’Alicia. Mais les deux nouveaux sont coriaces, pleins de ressources et se feront vite des alliés (en plus, leurs parents sont magiciens – génial!). L’année sera riche en rebondissements et Alicia va avoir du fil à retordre avec « les deux zarbis » !
Nero (1) – La cinquième victime
Cette bande dessinée est dans un très bon état –
Brescia, Italie, de nos jours. Giuliano Nero, un ex-flic devenu détective privé, végète dans une sorte d’indifférence grise et apathique. Décalé, démotivé, absent. Jusqu’à ce qu’un homme, venu vers lui en désespoir de cause, parvienne à le sortir de sa torpeur : le père d’une jeune femme assassinée récemment, Silvia, retrouvée égorgée dans une scierie. Les terribles blessures qu’on lui a infligées ont été grossièrement recousues sur les lieux du crime, très certainement par son assassin. Un suspect « un repris de justice » a été arrêté presque aussitôt, et accusé du meurtre. Lors de son procès, l’homme, schizoïde avéré, reconnaîtra même les faits. Mais cette version ne parvient pas à convaincre le père de Silvia. Pétri de doutes, Nero se lance sur la trace du véritable criminel, resté impuni. La première piste sérieuse que lui fournit son enquête est celle d’un chenil, qui a tenté de joindre Silvia trois jours avant sa mort.
La couleur de l’eau
Sous le charme, Dave, vigile dans un luxueux magasin londonien, laisse, partir une jeune voleuse qu’il venait de surprendre. Sa journée terminée, il la découvre dehors, à l’attendre. C’est le début d’une relation complexe, entre deux êtres abîmés, chacun dissimulant un lourd passé.
Comment Alena, venue avec tant de projets de sa Russie natale, se retrouve-t-elle à la rue et sans papiers ? Pourquoi Dave vit-il comme en exil à quelques kilomètres de chez lui ? Qu’ont-ils bien pu traverser l’un et l’autre pour être si tôt désabusés ?
Le parcours d’Alena, lié aux réseaux de prostitution, est chargé de compromissions, de peurs et d’espoirs étouffés. L’histoire de Dave part des cités anglaises, à l’horizon bien bas, celle d’un garçon aux rêves d’aventure mais trop obéissant et un peu lâche. Page après page, ils s’apprivoisent, se rapprochent – en prenant soin d’éviter leurs zones d’ombre qui, bien évidemment, finiront par les rattraper.
Se gardant des clichés et du larmoyant, Kerry Hudson ne juge jamais ses personnages, elle les raconte, avec leurs fragilités et leurs faiblesses. De Londres à la Sibérie en passant par Moscou, elle tresse un récit d’une grande finesse et livre une moderne et atypique histoire d’amour.
Je ferai de toi un homme heureux
Norvège, 1960 : la modernité s’empare enfin des foyers et les corvées des mères de famille se voient simplifiées grâce à l’arrivée de l’eau courante, du réfrigérateur, des machines à laver… La bien nommée « Cité de l’Avenir » a su s’accorder à son époque : ici règnent – en apparence, du moins – la joie de vivre et le contrôle social. Huit familles y vivent très proches les unes des autres. Les femmes au foyer ne se gênent pourtant pas pour se critiquer mutuellement sur leur façon de se vêtir ou le mode de vie des uns et des autres. Ici, les voisines se font mutuellement leurs permanentes à domicile, ça papote dans tous les coins, et avec un peu de chance, on peut apercevoir la dame du troisième étage qui fait le ménage chez elle, chaque vendredi, complètement nue. Et voilà qu’un jour, un jeune homme se présente et propose d’installer des judas aux portes…