La Mauresque
Le 19 juin 1927, un tremblement de terre secoue à Cuba la ville de Santiago. Le narrateur est sur le point de naître : on transporte dans la rue le lit où sa mère, dite la Mauresque, accouchera de son fils au milieu de l’affolement et des cris. Un début de vie aussi exaltant ne peut annoncer que la plus riche, la plus pittoresque et la plus bariolée des enfances. Ainsi apprend-on que la Mauresque, espagnole d’origine, est devenue la concubine d’un puissant sénateur cubain, qui la délaissera ensuite pour d’autres queridas (bien-aimées). Mais la vitalité de cette superbe femme est telle qu’elle saura élever son fils dans la passion de la joie, de la liberté, de l’indépendance, malgré les pires vicissitudes politiques et sociales. La dictature de Machado suivie de sa chute, l’exil à La Havane n’entameront en rien l’humour du narrateur qui semble exister comme un prolongement toujours charnel de sa mère. La mémoire de celle-ci devient la sienne propre. Deux vies en une, tel est le spectacle de leur intimité en compagnie des deux servantes Senta et Dulce María : grouillement lumineux des fêtes, danses de possession, chants de sorcellerie, et surtout initiation sexuelle du jeune homme. Le récit, qui se termine en 1940, est comme le prélude encore heureux mais déjà dramatiquement bouleversé des événements qu’on sait, à travers une réalité qui se fait roman et un roman qui se fait réalité.
La noce d’Anna
Sur le mur, la robe est accrochée comme un tableau de chasse. Elle est belle, sans doute un peu sage mais, qu’importe, c’est le jour d’Anna. Aujourd’hui, 21 avril, je marie ma fille, je laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d’invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd’hui. Je me cacherai pour inhaler mes Fumer Tue. Je marie ma fille, aujourd’hui. Cette phrase bondit dans ma tête tandis que je la regarde dormir. J’ai quarante-deux ans et je marie ma fille aujourd’hui. J’ai soudain l’impression d’être sortie de mon corps, de flotter au-dessus d’Anna endormie et de moi-même, de regarder tout cela comme on regarde un film, de me dire que cela ne peut pas m’arriver, pas à moi. J’aurais souhaité être sage le jour du mariage de ma fille. Pendant la noce d’Anna, sa mère se souvient. De la jeune femme qu’elle a été, si différente de sa fille aujourd’hui, de ses rêves, de ses espoirs, de ses envies ; parce qu’elle en a encore, des envies, cette femme célibataire qui marie sa fille. Pendant la noce, l’enfance d’Anna resurgit avec le souvenir du père, de l’absent, de l’inconnu… Et un autre bonheur pointe son nez dans la nuit.
Love & Pop
Love & Pop aborde une forme de prostitution propre au Japon, dont Murakami avait déjà fait le sujet troublant de son film Tokyo Decadence. Par l’intermédiaire de messageries téléphoniques, de jeunes lycéennes acceptent des rendez-vous avec des inconnus pour pouvoir s’acheter des produits de marque. Le roman raconte la journée d’une jeune fille qui, désirant absolument s’offrir une topaze impériale, accepte coup sur coup deux rendez-vous avec des hommes. Mais les rencontres ne vont pas se passer comme elle l’avait prévu. La littérature n’a que faire des questions de moralité, dit Murakami Ryû, qui a construit son roman à la manière d’une œuvre d’Andy Warhol, en fondant dans la narration des bribes de conversations, d’émissions de radio ou de télévision, des litanies de marques, de titres de films ou des paroles de chansons à la mode. Comme un bruit de fond faisant soudain irruption au premier plan pour saturer le sens de ces rencontres qui ouvrent sur tous les possibles de l’humain. Tandis qu’une violence latente se fait de plus en plus pressante et précise.
Olga
L’est de l’empire allemand à la fin du XIXe siècle. Olga est orpheline et vit chez sa grand-mère, dans un village coupé de toute modernité. Herbert est le fils d’un riche industriel et habite la maison de maître. Tandis qu’elle se bat pour devenir enseignante, lui rêve d’aventures et d’exploits pour la patrie. Amis d’enfance, puis amants, ils vivent leur idylle malgré l’opposition de la famille de Herbert et ses voyages lointains. Quand il entreprend une expédition en Arctique, Olga reste toutefois sans nouvelles. La Première Guerre mondiale éclate, puis la Deuxième. À la fin de sa vie, Olga raconte son histoire à un jeune homme qui lui est proche comme un fils. Mais ce n’est que bien plus tard que celui-ci, lui-même âgé, va découvrir la vérité sur cette femme d’apparence si modeste. Bernhard Schlink nous livre le récit tout en sensibilité d’un destin féminin marqué par son temps. À travers les décennies et les continents, il nous entraîne dans les péripéties d’un amour confronté aux rêves de grandeur d’une nation.
Sous tes baisers
Je vois qu’elle est troublée. Elle se laisse faire, devient poupée de chiffon, veut me plaire et retrouver son Gabriel tendre et bienveillant, prend des poses lascives qui toujours me rendent fou. Mais Gabriel a changé. Il n’est plus ce veuf doux et charmeur que Mathilde a rencontré, un jour de pluie, à Paris, tandis qu’elle rentrait chez elle. Il n’est plus cet amant passionné pour qui elle était prête à tout sacrifier, son mari et sa fille. Non, c’est un autre homme car Gabriel vient de rencontrer une très jeune fille. Chez Mathilde, la douleur laisse place à la folie. Une folie presque ordinaire qui la conduira jusqu’à Saint-Pierre de Rome, au pied du chef-d’œuvre de Michel-Ange. Dans ses pages brûlantes, Anne Goscinny nous raconte l’histoire de la passion qui soumet et de l’amour qui rend fou. Un drame cruel et vibrant sur ces hommes qui ne savent pas aimer.
L’anomalie
Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension. En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris – New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte. Tous croyaient avoir une vie secrète. Nul n’imaginait à quel point c’était vrai. Roman virtuose où la logique rencontre le magique, ‘L’Anomalie’ explore cette part de nous-même qui nous échappe.
La pire. Personne. Au monde
Raymond Gunt, antihéros détestable et sans morale, est un pauvre type. A quarante ans, il fait fuir les femmes, n’a aucun ami, vit dans un appartement crasseux et mène une carrière de cameraman médiocre. Parti travailler sur le tournage d’une célèbre télé-réalité américaine, réalisée sur une île perdue au beau milieu de l’océan Pacifique, Raymond s’attend à couler des jours paisibles. Mais il en ira autrement et les catastrophes les plus saugrenues se multiplient. Acerbe, sociétale, humoristique, l’oeuvre de Douglas Coupland, sous forme de carnet de notes, aborde les difficultés de vie de la génération X, la saturation des médias, l’absence de valeurs religieuses et l’instabilité économique. Le lecteur est confronté à l’abjection humaine impudence, violence morale, misogynie, xénophobie, etc. Un farce dans la veine de Toutes les familles sont psychotiques, avec de goût pour l’absurde de David Foster Wallace.
Loin de Chandigarh
L’inde du Nord à la fin des années 1990. Un journaliste et sa femme, Fizz, partagent, depuis quinze ans, une intense passion, très sensuelle, très charnelle. Jusqu’au jour où, dans leur maison accrochée aux contreforts de l’Himalaya, le narrateur découvre soixante-quatre épais carnets, le journal intime et impudique d’une Américaine, Catherine – ancienne propriétaire des lieux -, dont la lecture va peu à peu détruire son couple…
Le gosse
Joseph a sept ans. Il est né après la Première Guerre mondiale dans les quartiers pauvres de la Bastille, à Paris. Grandir entouré de l’amour de sa mère et de sa grand-mère, apprendre et découvrir sont les moteurs de toute sa vie. Mais son monde bascule le jour où sa mère disparaît et où il devient pupille de l’État, un État qui a mis en place tout un système de « protection» des enfants pauvres, dont les bonnes intentions n’ont d’égal que la cruauté. De la prison pour enfants à la colonie pénitentiaire, la force de Joseph, les coups de dés du hasard, et la découverte de la musique lui permettront de traverser le pire. Dans une France portée par l’espoir du Front Populaire, peut-être retrouvera-t-il sa vie et sa joie. L’écriture intense de Véronique Olmi épouse le regard de ce gamin tendre et courageux confronté à la violence du monde adulte. Jamais, depuis Bakhita, la romancière n’avait trouvé une voix aussi puissante et juste pour raconter la renaissance d’un être à la vie. Un roman déchirant et révolté, un des plus beaux textes sur l’enfance à l’aube du siècle dernier.
Les amants de Gibraltar
Constantinople, VIIIe siècle de notre ère. L’Empire Romain d’Orient, fragilisé, se bat contre les armées arabes. L’empereur Justinien II, écarté du pouvoir des années auparavant, remonte sur le trône. De retour dans sa ville, le nez tranché, assoiffé de vengeance, il fait exécuter les usurpateurs, se marie en grande pompe, et entreprend de résister aux invasions arabes. Il envoie son conseiller Angelos, l’érudit cartographe, en mission d’espionnage de Damas à Ceuta, de Tanger à Kairouan. Déguisé tour à tour en moine ou en Vénitien, Angelos est reçu par les plus puissants gouverneurs de la région : pour éviter la prise de Constantinople, il tente de détourner sur la péninsule ibérique l’expédition projetée par le calife de Damas. C’est ainsi qu’il fait successivement alliance avec Julien, le gouverneur byzantin de Ceuta, avec Moussa, l’émir omeyyade de Kairouan, ou avec son vassal d’origine berbère Tarak, qui donnera son nom au détroit de Gibraltar : Jebel Tarak. C’est sur les traces d’Angelos, ce brillant stratège, que Dominique Baudis nous emmène dans ce roman d’aventures, qui est aussi un périple dans la Méditerranée de nos origines. On croise ainsi, au gré des voyages à dos de chameau et des longues traversées en mer, des hommes fiers, animés par la foi et la gloire, prêts à tout pour marquer l’Histoire, mais aussi des femmes, telle Florinda, l’ensorceleuse, la Berbère à la beauté sauvage, fille de la célèbre Kahina, la reine guerrière. Les masques de l’Orient, les fastes de l’Empire byzantin, les pigeons-voyageurs et les remèdes de sorcières, tous les ingrédients sont ici réunis pour faire de ce livre une épopée historique hautement romanesque.
S’adapter
C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire. Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires. La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie. Un livre magnifique et lumineux.
Les cœurs autonomes
Le plan, c’était d’attacher les flics avec leurs propres menottes. Mais ces deux-là n’ont pas de menottes. Les menottes, c’est le cœur du drame. Plus tard, elle dira que si les flics avaient eu des menottes, rien de tout ce qui va suivre ne serait arrivé. Histoire d’un amour hors du commun, évocation de la jeunesse révoltée, ce roman est librement inspiré de l’histoire de deux jeunes amants meurtriers.
Une affaire conjugale
Entre Agathe, parolière de chansons, et Jérôme, dirigeant d’une start-up, c’était le grand amour. Huit ans de mariage et deux jumeaux plus tard, tout a changé : elle écrit de moins en moins, happée par l’éducation des enfants ; il s’absente de plus en plus et la délaisse pour ses maîtresses. Bafouée, rabaissée, Agathe s’interroge : aura-t-elle le courage de demander le divorce ? Commence alors un chassé-croisé entre les époux qui se déchirent jusque devant les enfants, déterminés l’un et l’autre à en obtenir la garde, et, accessoirement, à triompher de l’autre. Agathe aura-t-elle gain de cause ? Pourra-t-elle surmonter la dévastation de son monde et de ses idéaux ? Aura-t-elle droit à une deuxième chance ? Juste, drôle, émouvant et cinglant, ce roman délibérément ancré dans le monde contemporain, dévoile les dessous du divorce.
Chaleur et poussière
Dans les années soixante-dix. une jeune journaliste arrive à Bombay, attirée par l’histoire d’Olivia, la première épouse de son grand-père. En 1923, celle-ci avait bravé toutes les conventions et ses propres peurs pour rejoindre un prince indien, nabab décadent d’une province musulmane. Cette aventure trouve une étrange résonance dans la vie de la voyageuse…
Ainsi se dessinent les portraits croisés de deux femmes qu’un demi-siècle sépare, mais que semble animer une même soif de liberté.
Par petite touches intimistes, la grande Ruth Prawer Jhabvala nous livre l’histoire d’une passion qui tend à se confondre avec une quête spirituelle. Avec comme toile de fond l’Inde éternelle, à la fois sombre et flamboyante, cette terre d’accueil où les Occidentaux désenchantés tentent de panser leurs plaies.
Couronnée par le Booker Prize en 1975, adaptée au cinéma en 1982 par l’auteur et James Ivory, « Chaleur et Poussière » est une œuvre forte qui entremêle le passé et le présent de manière émouvante.
Cendrillon
C’est un livre d’amour. C’est un livre d’amour dédié à une saison, l’automne. C’est un livre d’amour et de guerre sur la mondialisation, les dérives du capitalisme moderne. Laurent Dahl prend la fuite, abandonnant femme, enfants, appartement londonien et domestiques. Son ascension fulgurante dans une société d’investissements vient de s’achever en faillite. Patrick Neftel roule à vive allure vers un studio de télévision, des armes cachées dans le coffre de sa voiture, pour accomplir le geste radical et désespéré qui lui donnera enfin le sentiment d’exister. Thierry Trockel conduit son épouse vers un manoir isolé aux environs de Munich. Ils doivent y retrouver un couple rencontré sur Internet. À travers ces trois personnages issus d’une classe moyenne toujours malmenée par l’auteur du Moral des ménages, c’est la société dans toute sa rudesse qui se révèle: traders bourrés de cocaïne, laissés pour compte de la promotion sociale, parents soumis et humiliés, adolescents rageurs, jeunes gens avides et ambitieux, arrogance et dégradation des people, mépris des intellectuels de gauche pour les déclassés. Cendrillon est le roman que l’on attendait sur notre monde, un monde qui agonise et ressuscite d’un marché financier à l’autre : documenté, précis, captivant. On se passionne pour les paris périlleux des spéculateurs qui jouent avec l’argent des autres, au risque de tout perdre.
Babyji
Delhi, années 1990. La violence des castes déchire le pays, les étudiants s’immolent lors de manifestations contre le gouvernement.
Elles sont trois une lycéenne, une divorcée, une bonne à graviter autour de Babyji, petite lolita indienne qui, inspirée par ses cours de physique quantique, conjugue la passion du savoir avec le plaisir des sens. Au travers du jeu des possibles entre ces femmes que tout devrait séparer, c’est l’Inde moderne loin du folklore et des clichés qui est décodée. Roman d’apprentissage et témoignage social, Babyji dévoile une Inde inconnue, tiraillée entre passé et modernité.
L’insolite aventure de Martine Sloty
Transportée dans un monde dont elle connaît à l’avance les événements qui vont se produire, Marina Sloty, de retour à son époque, parviendra à prouver de façon irréfutable à ceux qui la nient l’existence d’un monde à plus de trois dimensions. Ils n’en seront pas convaincus et Marina sera acculée à fuir dans le passé pour tenter de rendre possible la réalisation d’un impossible amour. Roman d’anticipation, roman fantastique, roman d’amour, le livre se termine dans une apothéose de feu. Mais qui survivra ? Marina, Marie-Catherine ou Marina-Catherina ?
Jeune mère américaine installée à Buenos Aires, Mei-Ling Hopgood a été choquée par l’heure tardive à laquelle les Argentins couchent leurs enfants. Était-ce bon pour leur développement, tant physique que social ? Poussée par sa curiosité de journaliste et ses interrogations de jeune maman, Mei-Ling Hopgood s’est lancée dans un tour du monde des méthodes éducatives, étudiant des problématiques aussi universelles que l’heure du coucher, l’apprentissage de la propreté, les repas, ou les activités ludiques. Aux quatre coins de la planète, elle a interrogé des parents issus des cultures les plus diverses, ainsi que des anthropologues, des éducateurs, et des experts en puériculture. Ainsi, les Chinois sont les rois de l’apprentissage de la propreté. Chez eux, le pot, ça commence à six mois ! Quant aux Kenyans, ils portent leurs bébés sur le dos, sanglés dans des écharpes colorées. Et ce n’est pas seulement par tradition essayez donc de manœuvrer une poussette sur les trottoirs défoncés de Nairobi ! Les Français, eux, réussissent à faire de leurs bambins des gastronomes en culottes courtes. Toutes ces découvertes et il y en a bien d’autres-, Mei-Ling Hopgood les a testées sur sa propre fille, dès la naissance. Et les résultats parlent d’eux-mêmes ! Ce regard original sur l’éducation à travers les cultures nous offre non seulement la possibilité d’expérimenter certaines de ces traditions mais nous prouve également qu’il y a mille et une façons d’être de bons parents.
La femme révélée
Paris, 1950. Eliza Donneley se cache sous un nom d’emprunt dans un hôtel miteux. Elle a abandonné brusquement une vie dorée à Chicago, un mari fortuné et un enfant chéri, emportant quelques affaires, son Rolleiflex et la photo de son petit garçon. Pourquoi la jeune femme s’est-elle enfuie au risque de tout perdre ? Vite dépouillée de toutes ressources, désorientée, seule dans une ville inconnue, Eliza devenue Violet doit se réinventer. Au fil des rencontres, elle trouve un job de garde d’enfants et part à la découverte d’un Paris où la grisaille de l’après-guerre s’éclaire d’un désir de vie retrouvé, au son des clubs de jazz de Saint-Germain-des-Prés. A travers l’objectif de son appareil photo, Violet apprivoise la ville, saisit l’humanité des humbles et des invisibles.
Dans cette vie précaire et encombrée de secrets, elle se découvre des forces et une liberté nouvelle, tisse des amitiés profondes et se laisse traverser par le souffle d’une passion amoureuse. Mais comment vivre traquée, déchirée par le manque de son fils et la douleur de l’exil ? Comment apaiser les terreurs qui l’ont poussée à fuir son pays et les siens ? Et comment, surtout, se pardonner d’être partie ? Vingt ans plus tard, au printemps 1968, Violet peut enfin revenir à Chicago. Elle retrouve une ville chauffée à blanc par le mouvement des droits civiques, l’opposition à la guerre du Vietnam et l’assassinat de Martin Luther King. Partie à la recherche de son fils, elle est entraînée au plus près des émeutes qui font rage au cœur de la cité. Une fois encore, Violet prend tous les risques et suit avec détermination son destin, quels que soient les sacrifices. Au fil du chemin, elle aura gagné sa liberté, le droit de vivre en artiste et en accord avec ses convictions. Et, peut-être, la possibilité d’apaiser les blessures du passé. Aucun lecteur ne pourra oublier Violet-Eliza, héroïne en route vers la modernité, vibrant à chaque page d’une troublante intensité, habitée par la grâce d’une écriture ample et sensible.
Chroniques de l’asphalte
Qu’en est-il du jeune auteur dont on a dit, à la sortie de son premier roman, Récit d’un branleur, qu’il était à la littérature ce que les Sex Pistols ont été au rock ? Samuel Benchetrit ne s’est pas calmé. Après des aventures au cinéma (lacis et John) et au théâtre (Moins deux), il revient aujourd’hui en librairie avec un projet tout à fait déraisonnable : raconter, en cinq livres, les trente premières années de sa vie. Il aurait pu attendre d’avoir soixante ans pour faire le point. Il n’avait pas envie. Voici donc le premier volume : son enfance.
Une vie moins ordinaire
La voix de Baby Halder est de celles qu’habituellement l’on n’entend pas. C’est son histoire qu’elle écrit, et le fait même de la mettre en mots est un triomphe sur la pauvreté, la violence et les souffrances qu’elle a subies. Née en Inde dans un village du Jammu, abandonnée par sa mère quand elle était petite, mariée à douze ans, mère de famille à quatorze, elle s’enfuit à Delhi avec ses deux enfants pour échapper à la violence de son mari. Devenue domestique chez de riches citadins, son destin bascule lorsqu’elle travaille chez un professeur à la retraite. C’est lui qui va l’encourager à lire, puis à écrire sa vie. Aujourd’hui, son livre est un best-seller en Inde.
«Je ne comprends pas pourquoi le récit de ma vie fait tellement sensation, dit Baby Halder. Elle est si ordinaire.» Et c’est vrai : l’histoire que raconte Baby Halder est celle de milliers de jeunes femmes en Inde. Ce qui la rend moins ordinaire, c’est la lutte obstinée qu’elle a menée contre la condition qui lui était imposée. Son livre est une leçon de courage et de survie, et sa voix mérite d’être entendue.
Une passion indienne
LA VERITABLE HISTOIRE DE LA PRINCESSE DE KAPURTHALA
1908 : la superbe danseuse andalouse Anita Delgado épouse le maharajah de Kapurthala.
1925 : la « cinquième épouse » se sépare de son mari et quitte l’Inde. Entre ces deux dates, Anita aura vécu une passion tumultueuse à l’origine d’un des plus grands scandales de l’Empire britannique. Une plongée étourdissante dans les fastes d’un monde emporté par l’Histoire, entre conte de fées moderne et roman vrai d’une femme libre.
Le Festin de Roses
Nur Jahan, l’impératrice dont la beauté éclipse l’éclat du soleil, fascine ses sujets… Un jeune audacieux se risque enfin à contempler sa souveraine, un privilège réservé à son époux, le Grand Moghol Jahangir. Pour restaurer l’honneur bafoué de Nur Jahan, l’empereur dépouillera tous les rosiers d’Ispahan et déposera aux pieds de la femme qu’il adore des myriades de pétales chatoyants en gage d’amour éternel. Forte de cette passion, Nur Jahan ne craint plus personne. Mais le pouvoir de l’impératrice vacille lorsque son mari meurt… Afin de conserver son influence au sein du palais, elle va mettre en avant sa nièce, pour qui un nouvel empereur, fou d’amour, érigera le légendaire Taj Mahal.
La Vingtième épouse
Intelligence précoce, beauté éclatante, volonté farouche Mehrunnisa, née en 1577, semble marquée par le Ciel pour une vie heureuse.
Pourtant, elle a vu le jour sous une tente poussiéreuse et râpée ; chassé de son pays, la Perse, pour des raisons politiques, son père se demande s’il ne devra pas l’abandonner à une autre famille. La chance, l’amour et le courage vont transformer le destin de la fillette. La chance est celle de s’approcher de la cour d’Akbar, le monarque moghol dont le royaume s’étend de Kandahar à Bombay. L’amour, celui qu’elle éprouve à huit ans lorsque, pour la première fois, elle voit Salim, l’héritier du trône. Le courage, la force qui lui fera braver les intrigues de la cour, les trahisons d’État, les convenances, pour devenir enfin la vingtième épouse du jeune monarque – et la plus chérie.
Sur les traces de cette héroïne fascinante, Indu Sundaresan déroule une épopée fastueuse où revit la splendeur de l’empire moghol.
Papa
19 septembre 2018, j’aperçois dans un documentaire sur la police de Vichy mon père sortant menotté entre deux gestapistes de l’immeuble marseillais où j’ai passé toute mon enfance. Ils semblent joyeux alors que le visage de mon père exprime la terreur. D’après le commentaire, ces images ont été tournées en 1943. Non seulement mon père n’a de sa vie parlé de cet incident mais je n’ai jamais entendu dire par personne qu’il avait eu affaire à l’occupant. Moi, le conteur, le raconteur, l’inventeur de destinées, il me semble soudain avoir été conçu par un personnage de roman.
R. J.
Il faut beaucoup aimer les hommes
Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. Il se trouve que l’homme est noir. « C’est quoi, un noir ? Et d’abord, c’est de quelle couleur ? la question que pose Jean Genet dans Les nègres, cette femme va y être confrontée comme par surprise. Et c’est quoi, l’Afrique ? Elle essaie de se renseigner. Elle lit, elle pose des questions. C’est la Solange du dernier roman de Marie Darrieussecq, Clèves, elle a fait du chemin depuis son village natal, dans sa « tribu » à elle, ou tout le monde était blanc. Le roman réserve d’ailleurs quelques surprises aux lecteurs de « Clèves, » même s’il n’est pas nécessaire De l’avoir lu pour entrer dans cette nouvelle histoire. L’homme qu’elle aime est habite par une grande idée : il veut tourner un film adapte de « Au cœur des Ténèbres » de Conrad, sur place, au Congo. Solange va le suivre dans cette aventure, jusqu’au bout du Monde : à la frontière du Cameroun et de la Guinée équatoriale, au bord du fleuve Ntem, dans une sorte De « je ntem moi non plus. La forêt vierge est très présente dans toute cette deuxième partie du roman, Qui se passe en pirogue et en 4×4 au milieu des pygmées et des bûcherons clandestins, sous l’œil d’une Solange qui se sent négligée. Depuis Truismes en passant par Le bébé ou Tom est mort jusqu’à Clèves, les romans de marie Darrieussecq travaillent les stéréotypes : ce qu’on attend d’une femme, par exemple ; ou les phrases toutes faites autour du deuil, de la maternité, de la virginité. Dans Il faut beaucoup aimer les hommes » cet homme noir et cette femme blanche se débattent dans l’avalanche de cliches qui entoure les couples qu’on dit mixtes. Le roman se passe aussi dans les milieux du cinéma, et sur les lieux d’un tournage Chaotique, peut-être parce qu’on demande a un homme noir de jouer un certain rôle : d’être noir. Et on demande a une femme de se comporter de telle ou telle façon : d’être une femme. Le titre est tiré d’une phrase de Marguerite Duras qui sert d’exergue : il faut beaucoup aimer les Hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter.
On ne meurt pas d’amour
Elle vient d’emménager avec son homme. Dans un grand loft blanc qu’ils ont retapé. Elle doit se marier au mois de juin. La date est bloquée sur le calendrier de l’entrée. Il va emménager avec sa femme et sa petite fille au deuxième étage du bâtiment B. Les travaux sont presque terminés. Ils se croisent pour la première fois un dimanche de novembre, sous le porche de l’entrée. Elle le voit entrer, il est à contre-jour. Elle sent son corps se vider. Il la regarde. Il a du mal à parler. Plus tard, ils se diront que c’est à ce moment-là que tout a commencé. Ils se diront qu’il était vain de lutter. Il y a des histoires contre lesquelles on ne lutte pas.
Le consentement
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. A treize ans, dans un dîner, elle rencontre G. , un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses œillades énamourées et l’attention qu’il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin impérieux de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l’aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu’elle vient d’avoir quatorze ans, V. s’offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l’homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s’arracher à l’emprise qu’il exerce sur elle, tandis qu’il s’apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l’écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement. Depuis tant d’années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu’au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l’enfermer dans un livre, écrit-elle en préambule de ce récit libérateur. Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d’une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l’ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d’une époque, et la complaisance d’un milieu aveuglé par le talent et la célébrité. En 2021, dans un essai intitulé « La Petite Fille et le Vilain Monsieur, Lisi Cori analyse Le Consentement à la lumière des écrits de Gabriel Matzneff et met en lumière des bizarreries troublantes dans le récit de Vanessa Springora, notamment d’ordre chronologique.
Vos entretiens d’embauche en anglais
Aujourd’hui les entretiens d’embauche en anglais sont éliminatoires. Entrainez-vous avec Alistair.
En fonction du poste que vous visez, le recruteur cherchera à apprécier votre niveau d’anglais. Plus que les réponses que vous fournirez, c’est l’étendue de votre vocabulaire et pourquoi pas votre accent qui seront scrutés. Voici quelques questions auxquelles vous pourrez vous attendre lors d’un entretien d’embauche en anglais :
Tell me about yourself : parlez-moi de vous. Le recruteur s’attend à ce que vous racontiez, en anglais, votre parcours professionnel.
Tell me about your last experience : parlez-moi de votre dernière expérience professionnelle.
Why are you interested in our job offer ? Why are you leaving your job ? : on vous interrogera sur vos motivations pour ce poste.
Tell me about your last holiday ou what do like to do on the week end ? : le recruteur
Vous pouvez préparer vos réponses à l’avance, surtout si vous avez des difficultés à parler en anglais. Cela vous permettra d’organiser votre présentation de façon chronologique, et d’insister sur la partie opérationnelle. N’hésitez pas à préparer des phrases types à partir des points-clés de votre parcours.
L’illusion
Bienvenue à Val Quarios, petite station de ski familiale qui ferme ses portes l’été. Ne reste alors qu’une douzaine de saisonniers au milieu de bâtiments déserts. Hugo vient à peine d’arriver, mais, déjà, quelque chose l’inquiète. Ce sentiment d’être épié, ces « visions » qui le hantent, cette disparition soudaine.
Pain amer
En 1947, Staline propose aux russes blancs de les amnistier et de revenir au pays. Entre 4000 et 6000 émigrés qui avaient fuit les bolcheviks en 1920 pour s’installer en France vont répondre à cet appel. Ce roman retrace l’épopée émouvante et tragique d’une de ces familles. Elle est inspirée d’une histoire vraie. Marina, l’héroïne, vit dans le sud de la France avec ses 7 frères et soeurs. Leur père est simple jardinier alors qu’il était cadre supérieur en Russie. Elle a dix neuf ans et vit un immense amour avec un étudiant en médecine. Elle a réussi son bac et veut devenir professeur d’anglais. Son père l’oblige à partir en exerçant sur elle le pire des chantages. Il lui promet aussi qu’elle pourra rentrer dès que la famille sera correctement installée. Le voyage et le cauchemar commencent, de Vence à la Volga, au Caucase puis en Crimée. Il va durer 30 ans. Le roman d’une femme piégée dans un détour sombre de l’Histoire. La peinture d’un monde disparu.
Les caprices de Marianne
Octave, bohème et libertin, plaide auprès de Marianne, sa cousine par alliance, la cause de son ami, le timide et romanesque Coelio. Mais il n’obtient d’autre résultat que d’intéresser la jeune femme en sa propre faveur. Par caprice, elle lui offre un rendez-vous. Octave alors s’efface au profit de Coelio, mais le fait ainsi tomber dans un guet-apens. Drame de l’amitié autant que drame de l’amour, les Caprices sont surtout le drame de l’identité perdue. Coelio est le double d’Octave; Octave est « une autre Marianne. Le chassé-croisé des personnages, divaguant comme Octave toujours ivre, errant comme Coelio définitivement perdu dans ses rêves, ou trottant comme Marianne allant et venant de chez elle à l’église au rythme des heures canoniales, fait du caprice à la Goya la figure même d’un destin cruel et absurde. Dans Les Caprices de Marianne, en 1833, Musset nous présente les deux visages d’une jeunesse désenchantée: d’un côté, le ténébreux Coelio, habité par un désespoir amoureux; de l’autre, son ami ironique, Octave, qui parie sur la dérision généralisée. Entre les deux, la capricieuse Marianne fait le mauvais choix – et Coelio est tué à la suite d’une méprise. Douloureuse impasse du romantisme: mourir d’amour ou ne plus croire en rien.
Comme une tombe
Lorsqu’il se réveille six pieds sous terre dans un cercueil avec du whisky, une lampe de poche, une revue érotique et un sérieux mal de crâne, Michael Harrison pense à une mauvaise blague. Très vite, il se remémore la soirée arrosée de la veille avec ses copains pour son enterrement de vie de garçon. Seulement les heures passent et personne ne vient le chercher. A la surface, sa fiancée s’inquiète. A trois jours des noces, elle signale la disparition de Michael à Roy Grace, inspecteur aux méthodes peu conventionnelles, dans la ligne de mire de sa hiérarchie. Pour retrouver le futur époux il n’a qu’un seul indice : ses témoins. Mais leur camionnette est en pièces et aucun d’eux n’a survécu à l’accident.
La vie est brève et le désir sans fin
La vie est brève et le désir sans fin est un livre sur les affres de l’amour, vues du point de vue masculin. Il met en scène deux hommes, l’un marié, à Paris, l’autre pas, à Londres, tous les deux amoureux de la même femme, assez énigmatique, et qui va de l’un à l’autre. Il y a celui qui hésite, et celui qui attend, tous les deux souffrent. Comment choisir ? Qui choisir ? Ce roman est l’histoire d’une inépuisable et inéluctable souffrance amoureuse plus forte que tout. Et elle est racontée de l’inimitable manière qu’à Patrick Lapeyre de la vie comme elle ne va pas. Petites touches d’une acuité et d’une intelligence qui laissent confondu. Événements apparemment anodins qui ne le sont en fait pas du tout. Poétique de la métaphore, métaphores tellement inattendues et qui sont en réalité rien moins, une à une et peu à peu, qu’une pensée du monde. Humour profondément lucide et humain, généreux. D’où vient, lisant ce livre d’une insondable mélancolie que l’on ne puisse faire autrement que sourire, constamment sourire. Peut-être du bonheur d’avoir été reconnu ?
Sous un ciel de marbre
En 1632, Shah Jahan, Empereur des Indes, rendu fou de chagrin par la mort de son épouse adorée, ordonne la construction d’un gigantesque mausolée en témoignage de leur amour: le Taj Mahal.
La fille du couple impérial, la princesse Jahanara, est chargée d’assister l’architecte Ustad Isa dans sa tâche.
Commencent alors les années d’exaltation, les années de danger à la cour et les années de passion….
A travers son destin extraordinaire à l’ombre du Taj Mahl, la princesse Jahanara nous entraîne dans une envoûtante fresque orientale de palais opulents, de harems décadents, d’intrigues de cour et de liaisons interdites.
Un enfant trop curieux
En plein midi, la Rolls du prince Kamoul est braquée par une bande armée. L’enlèvement du riche marchand d’armes libanais devant son domicile de l’avenue Foch a eu un témoin malencontreux : Valentin, treize ans, un gamin de Paris déluré et fou de voitures de luxe, qui a fait l’école buissonnière pour guetter la limousine de ses rêves. Il aurait beaucoup à dire, Valentin. Mais il préfère ne pas se vanter de son escapade. Du reste, qui le croirait ? pas son père, coiffeur dans un salon voisin. Peut-être Jo, la belle journaliste, une cliente du salon ? Quant au commissaire Leclère, chargé de l’enquête, il est inaccessible. La police n’a pas d’indices et Valentin se pose des questions. Pourquoi Jo ne les prend-elle pas au sérieux ? Quels sont ses liens avec son voisin, le joaillier Jack Gavin ? Les grandes personnes sont décidément bien mystérieuses. Dans ce Paris cher à Joffo, il y a du Léo Malet revu et corrigé par l’œil futé de Valentin, héritier de tous les gamins qui font les quatre cents coups sur le pavé de la capitale.
Composé par une jeune femme de vingt-cinq ans, ce premier roman sensible et ténu est le récit d’une passion double: pour un pays et pour un homme. Il est imprégné des mille couleurs et odeurs de l’Afghanistan, terre violente et envoûtante où l’amour peut germer.
Le grand amour est un voyage. Et les vrais voyages ressemblent à l’amour. C’est à la rencontre des deux que nous invite Ingrid Thobois à la faveur de son court récit : la fin de l’un et la découverte de l’autre.
En posant nos pas, précautionneux, dans les mots de la narratrice, nous visitons l’Afghanistan, de Kaboul à Djallabab. Un Afghanistan intime, grêlé par la guerre certes, mais étranger aux représentations que nous fournit l’actualité télévisuelle. La jeune femme est arrivée là peu après l’intervention américaine, pour donner des cours de français. Elle s’est éprise d’un autre expatrié, beaucoup plus âgé, et marié. Si cette liaison a pour elle le goût de l’inédit, ses affres sont le lot de toutes les passions: escapades érotiques, manque de l’autre, soif d’absolu, espoir de vivre un jour ensemble, promesses insensées, désillusions et souffrance. Quand la narratrice succombe finalement au charme de sa terre d’exil, elle se déprend de celui qui l’attachait à l’homme qui lui a fait subir mille morts. Certes, la rencontre avec «le Prince» ne suffit pas à lui faire oublier son amant, mais l’Afghanistan la transporte, la galvanise. C’est l’âme dépaysée qu’elle rencontre des êtres qu’un sourire, une parole, un geste gravent dans sa mémoire et que sa langue tenue grave en la nôtre.
La traque
« L’homme dont vous avez découvert le cadavre sur les rochers est Sam Cassain. Il a été assassiné… » Riley ne peut y croire. Sam Cassain… le capitaine de l’Ecounter ! Ce navire qui a coulé un an auparavant appartenait à son grand-père, Emile Labreque, mondialement connu pour ses recherches océanographiques, et soupçonné d’être à l’origine du naufrage ! Est-il possible que le cauchemar continue ? Apparemment, car à peine le cadavre de Sam est-il découvert qu’Emile se volatilise. Persuadée qu’un homme de l’ombre cherche à faire accuser à tord son grand-père, Riley décide de prouver son innocence. Parmi ses cartes maîtresses, John Straker, un agent du FBI en convalescence dans la région. Oubliant la haine cordiale qu’ils se vouaient quand ils étaient enfants, Riley ne veut voir en lui qu’un allié face à un adversaire sans visage et sans scrupules et qui ne semble reculer devant rien pour détruire les indices qui mènent à lui…
Mariage arrangé
« Et un mot vous vient du ciel qui s’ouvre. Le mot amour. Vous vous rendez compte que vous ne l’aviez jamais compris auparavant. C’est comme la pluie, et quand vous levez votre visage, comme la pluie, il vous lave de tout ce qui n’est pas essentiel, vous laissant vide, propre, prête à commencer. »
Au mot « amour », une mère indienne respectueuse des traditions ne donne pas la même signification qu’un jeune amant américain. Comment concilier la puissance d’un sentiment avec les codes sociaux qui tentent de le réglementer ? À cette question, chacune des onze histoires de Mariage arrangé propose une réponse singulière. Onze figures de femmes confrontées à ce dilemme, qui doivent faire un choix et prendre en main leur vie. Qu’elles soient restées au pays de leurs mères ou vivent en femmes libres loin de la terre natale, elles découvrent l’expérience fondatrice de l’amour dans ses arrangements avec la réalité, et le deuil de l’impossible perfection du bonheur.
Un jour avant Pâques
Au bord de la mer Caspienne, un jeune garçon découvre avec son amie Tahereh les prodiges minuscules de l’univers – la visite d’une coccinelle, les jeux et les joies de l’enfance. Lui est arménien. Elle, fille du concierge musulman de l’école. Dans cette petite communauté se côtoient les coutumes, les religions, les histoires d’amour et d’amitié, les crispations anciennes et les aspirations à la liberté.
Pâques, c’est la fête des œufs peints, des pensées blanches, des pâtisseries à la fleur d’oranger. Entre passé et présent, Téhéran et le village natal, la vie quotidienne se dessine avec virtuosité, un art précieux du détail et beaucoup de finesse.
Sur un mauvais adieu
À présent inspecteur de réserve au San Fernando Police Department, Harry Bosch est un jour contacté par un magnat de l’industrie aéronautique qui, sentant sa mort approcher, souhaite savoir s’il a un héritier. Dans sa jeunesse, le vieil homme a dû quitter sa petite amie sous la pression de sa famille. Aurait-elle eu un enfant de lui ? Cette question n’étant pas du goût du conseil d’administration avide de se partager le gâteau, Bosch est vite menacé. Pour corser le tout, ses collègues du commissariat ne parviennent pas à mettre la main sur un violeur en série particulièrement redoutable…
Robert Mitchum ne revient pas
Au printemps 1992, les Serbes encerclent Sarajevo. Vahidin et Marija, deux athlètes de l’équipe de tir yougoslave, s’entraînent en prévision des jeux Olympiques de Barcelone. Tous deux sont bosniaques, et amants ; lui est musulman, elle est serbe. Ils vivent à Ilidza, une banlieue de Sarajevo, sans s’être jamais souciés de leurs origines. Pourtant, ils vont être brutalement séparés par le siège, puis au fil des mois enrôlés dans des camps opposés en raison de leurs exceptionnels dons pour le tir. Jean Hatzfeld reconstitue l’atmosphère de Sarajevo sous les bombardements, le basculement des mentalités, il pénètre dans l’univers des tireurs d’élite, il décrit leurs techniques, leur adaptation à la topographie urbaine. Mais c’est avec les armes du romancier qu’il nous permet de vivre une tragédie contemporaine, à travers la malédiction qui frappe deux amoureux pris malgré eux dans l’engrenage guerrier.
Toi contre moi
Si quelqu’un a fait du mal à ta sœur, ton boulot de grand frère, c’est de la venger, non ? Et si ton frère est accusé d’un crime terrible et qu’il dit qu’il est innocent, ton rôle de petite sœur, c’est de le défendre, non ? Lorsque la sœur de Mikey accuse un garçon de l’avoir agressée, tout son monde vole en éclats, il ne peut plus contenir sa colère. Lorsque le frère d’Ellie est désigné comme l’auteur de cette agression, à son tour elle perd pied. Et lorsque Mikey et Ellie se rencontrent, leurs deux mondes se heurtent de plein fouet. C’est une histoire de loyauté, de choix terribles, de vengeance, de vérité. C’est l’histoire d’une lutte entre deux familles ennemies. Et c’est aussi une histoire d’amour.
L’amant en culottes courtes
Si ce livre peut être considéré comme un roman, c’est dans la mesure où toute initiation, toute expérience formatrice, entre en dialogue avec l’imagination dès le moment vécu, puis dans le souvenir et tout au long de l’existence. Dans ce récit strictement autobiographique, tout l’effort consiste à retrouver et à restituer avec leurs composantes contradictoires les circonstances, l’état d’esprit, les états de corps, les sentiments, les sensations, les pulsions, d’une aventure amoureuse et sexuelle qui est celle de la première fois. Cela se passe à Londres en juillet 1957, alors que l’auteur, âgé de treize ans, séjourne dans une famille pour apprendre la langue anglaise. Pendant quelques jours, cohabitent violemment dans le même être le désir érotique pour une jeune fille de sept ans son aînée, et la volonté farouche de rester un petit garçon en culottes courtes, attaché à son univers d’enfance. Alain Fleischer interroge le mystère d’une relation et d’événements dont la force a déposé une empreinte d’une précision insoupçonnée, que seule l’écriture, dans sa fonction archéologique, permet de faire émerger des sables de la mémoire.
Des vies sans couleur
Marion Campbell dirige une agence de voyages prospère au Cap et mène une vie solitaire et sans histoire. Mais tout n’est qu’apparence. La nuit, son sommeil est agité, et le jour, elle est hantée par les souvenirs confus qu’à fait resurgir en elle la photographie d’une femme en première page du journal. Une chose est sûre : Marion est liée à elle d’une manière ou d’une autre. Or son vieux père refuse catégoriquement de s’associer à sa nouvelle quête. Seule la tenace et vive Brenda l’aidera à replonger, non sans douleur, au cœur des sentiers sinueux de son passé… Un drame subtil et déchirant sur le destin méconnu des métis, ces « ni noirs, ni blancs durant l’apartheid et dont la puissance romanesque a été saluée par Toni Morrison et J.M. Coetzee, prix Nobel de littérature.
Les aimants
C’est l’histoire d’un homme qui va rechercher dans l’écriture la jeune femme qu’il a perdue dans la vie. Ava, rencontrée alors qu’ils avaient vingt ans. Ava, qui fut l’amour, l’amie, l’âme sœur. Ava, qui s’est éteinte alors qu’elle brûlait de vie.
Et c’est bien la vie qui brûle dans ce roman. Étincelles de grâce, d’innocence, de violence aussi. Pendant toutes ces années, on dirait que ces enfants terribles se découvrent à chaque page. Quand ils se séparent à trente ans, c’est pour mieux se retrouver : d’amants, ils deviennent frère et sœur. Un autre miracle de l’amour. Un autre mystère aussi, puisque s’ils ne se sont jamais quittés, ils n’ont jamais vraiment pu vivre ensemble. Libres comme l’air, les deux complices auront joué avec le temps sans penser qu’il pourrait les blesser, ni se douter que la mort pourrait les séparer.
Ce roman d’une beauté fière et recueillie tue le temps et regarde la mort dans les yeux pour ciseler un magnifique portrait de femme entre ciel et terre.
Une femme dans sa vérité, ses lumières, ses ombres aussi. Secrète et solaire comme la poésie. Et dont la présence brille ici d’émotion et de grandeur.
Les aimants revient sur les pas d’un amour et rejoint l’éternité, parce que c’était elle, parce que c’était lui.