Le mariage était-il différent aux siècles passés? Dans Le Chevalier, la femme et le prêtre, Georges Duby étudie les liens du mariage au moment où ils connaissent une crise importante illustrée par l’excommunication du roi de France Philippe Ier pour cause de bigamie en 1095. La condamnation par le Pape d’une situation conjugale jugée scandaleuse illustre la tension que connaît alors l’institution matrimoniale prise dans un étau entre deux théories, celle des clercs et celle des chevaliers. Du XIe au XIIIe siècle, Georges Duby examine l’évolution du mariage dans les milieux de la noblesse en suivant la théorie ecclésiastique, les discours littéraires et les généalogies. L’Église et les guerriers entrent de concert dans la voie du compromis et d’une nouvelle morale matrimoniale. C’est bien au coeur du Moyen Âge que sont élaborées les règles d’une conjugalité dont la société contemporaine gère encore l’héritage. Une démonstration limpide menée par l’un des plus grands médiévistes français. –Loïs Klein –Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Le rivage des adieux
La plus grande histoire d’amour de tous les temps « Voulez-vous que je vous dise une belle histoire d’amour et de mort ? » C’est par ces mots que commençait la plus éblouissante, la plus tendre et cruelle légende jamais racontée par les bardes dans les royaumes celtiques, celle de Tristan et Iseult. Depuis son adolescence, Catherine Hermary-Vieille rêvait de cette œuvre magique dont le thème fut si souvent repris, mais dont l’audace, la violence, les multiples péripéties restent curieusement méconnues. Respectant la trame primitive de l’intrigue classique, Le Rivage des adieux ressuscite passionnément la liaison adultère et tragique d’une très jeune reine, l’indestructible fidélité de son amant, les atermoiements pathétiques d’un roi trahi par son épouse et son neveu, harcelé par des barons perfides derrière les murailles d’une vieille forteresse battue par les flots de la mer d’Irlande. Si, depuis l’aube des temps, l’amour reste une énigme, ne faut-il pas s’il survient, le recevoir avec bonheur, l’accepter comme le plus précieux des dons, même s’il s’avère parfois si difficile à vivre ?
Histoire d’Angleterre
Depuis le néolithique jusqu’à nos jours, la destinée de l’Angleterre apparaît comme la plus singulière de toute l’histoire occidentale. Partie prenante de l’aventure européenne dans laquelle elle a joué un rôle majeur et parfois hégémonique, la Grande-Bretagne n’en a pas moins constamment cultivé son identité insulaire, ses traditions propres et sa fierté.Il fallait toute l’érudition et la finesse du biographe de Byron, de Shelley, de Disraeli, d’Edouard VII et aussi de l’auteur des Silences du colonel Bramble pour rendre intelligible aux Français le passé d’un peuple qui les a toujours fascinés, irrités, déroutés.
Henri IV
Dans la mémoire des Français, Henri IV est le seul roi à n’avoir connu aucune disgrâce. Sa mort l’a auréolé d’une indestructible popularité et son règne est vite devenu l’auberge espagnole de notre histoire. Le Gascon caustique méprisant la peur, l’homme d’action ennemi des parlottes, le bon vivant, l’homme de la poule au pot, le Vert-Galant sûr de ses conquêtes : autant d’images d’Epinal que Jean-Pierre Babelon réajuste sans parti pris ni complaisance, pour expliquer le phénomène Henri IV.Le 1er août 1589, assiégeant Paris en pleine rébellion, Henri III, victime d’un attentat, murmure à celui qui sera demain Henri IV :« Vous voyez comme vos ennemis et les miens m’ont traité. Il faut que vous preniez garde qu’ils ne vous en fassent autant. » Le dernier des Valois disparu, Henri de Navarre devient roi d’une France déchirée par les guerres de la Ligue, où la monarchie traverse un de ses pires moments.Cinq ans sont nécessaires au premier Bourbon pour ouvrir les portes de la capitale, quatre autres pour apaiser les armes et les consciences. Il ne lui reste que douze ans pour créer, avec l’aide de Sully, un Etat moderne : l’économie, l’agriculture, l’urbanisme, l’université, il n’a de cesse de tout réorganiser et de continuer la tradition monarchique séculaire, comme s’il avait su que peu de temps lui était octroyé pour accomplir sa tâche.Pour Henri IV, ce célibataire mal marié, qui se reconnaissait trois plaisirs, la guerre, la chasse et l’amour, la plus grande joie fut sans doute la naissance du dauphin, le futur Louis XIII. Il avait alors 48 ans. Après avoir rétabli l’unité de son royaume et assuré le « bien-être de ses peuples », il fondait une nouvelle dynastie. Le fils de Jeanne d’Albret pouvait-il rêver d’une plus belle destinée ?Au bout du compte, un caractère et un comportement peu ordinaires, un pragmatisme et un relativisme qui tranchent vigoureusement sur les mentalités de l’époque, et un esprit qui nous est étrangement proche.
Henri IV ou la grande victoire
Un moment “prodigieux » de l’histoire Henri de Navarre, prince protestant, accédera-t-il au trône de France, royaume en majorité catholique ? En cette fin du XVI° siècle, la vieille « civilisation du Sacrée est morte”. On veut abattre ou sauver l’ancienne Société. On refuse ou on accepte la montée d’un monde inconnu. Jamais la France n’a tant souffert. Jamais Paris n’a enduré – jusqu’à anthropophagie… – un siège plus sauvage. Au centre de cette crise, Henri IV va “dresser sa propre statue ». Sa gaieté, ses amours, sa goguenardise, son panache de Gascon, son esprit, ses réparties font merveille. Enfin, pense la France, un roi qui sait trousser les filles ! En même temps, son agilité de montagnard et sa subtilité de Béarnais en font un incomparable politique. Cet être tout en raison ne se permet qu’une folie : son courage.. A chaque combat, il remet tout enjeu sous la protection de son Dieu. Cependant, derrière cette façade vit un autre personnage, très secret, qui découvre l’angoisse « existentielle » mais qui la domine en chevalier initié, prêt à accomplir le voyage auquel son destin le voue. L’hermétisme lui suggère sa tolérance. Le puissant courant philosophique du Trismégiste, qui traverse catholicisme et réforme, l’assiste dans ses épreuves. Et c’est à son entrée dans Paris qu’ Henri IV va remporter la plus grande des Victoires en parvenant à se vaincre soi-même, renoncer à la vengeance, accorder le pardon général. Après Marie de Bourgogne, Guillaume le Taciturne, et ce Jeanne d’Albret qui faisait admirablement revivre Henri IV jeune, ce nouvel et imposant ouvrage du grand historien qu’est Yves Cazaux nous Invite à reconnaître, non pas la légende d’Henri le Grand, mais son mythe Henri IV ne fut-il pas, par exception à son temps, l’incarnation de la Clémence portée au-delà des limites humaines ?
Cœur d’artichaut
A trente-cinq ans, apprenti-écrivain, sans grande conviction. Emmanuel Onéguine n’a qu’une passion : les femmes. Toutes les femmes. A commencer par la dame aux chats, un peu mûre, qu’on a expulsée d’un vieil immeuble parisien. Et puis cette enseignante rencontrée au café. Et puis ses provocantes élèves. Toutes… Cependant qu’il joue les « nègres » pour un vrai-faux romancier à succès, Emmanuel poursuit l’authenticité dans l’amour. L’amour tendre, l’amour passion, l’amour au lit : pour lui pas de barrière, pas de différence. Il n’y a que l’amour. Et la femme, sans qui le monde serait sinistre…
Biculturalisme, bilinguisme et éducation
rs que les situations de bilinguisme tendent aujourd’hui à se généraliser, les pays du Tiers Monde, partagés entre le besoin d’identité culturelle et l’aspiration à la modernité, continuent à vivre d’une manière dramatique certaines formes d’acculturation léguées par la période coloniale. Les problèmes soulevés par ces phénomènes d’extension et de persistance sont abordés d’une manière originale et compétente dans l’important ouvrage que L’objectif de l’auteur est double : d’une part, développer une réflexion critique sur le comportement de l’individu bilingue et biculturel ; d’autre part, préciser ce qui, dans la réussite ou l’échec actuel de l’élève tunisien, procède de l’initiation à une culture étrangère (franco-occidentale) et relève de l’apprentissage d’une seconde langue (le français). Pour atteindre cet objectif, l’auteur, agrégé d’université et docteur es lettres et sciences humaines, met à contribution sa grande culture historique et sociologique, son expérience propre de personne bilingue et biculturelle, et les résultats de recherches nombreuses et variées, réalisées dans le cadre de l’Institut National des Sciences de l’Éducation de Tunis, qu’il a créé et dont il a assuré la direction pendant plusieurs années.
L’île des chiens
Tanger Island, baie de Chesapeake. Située à quelques kilomètres des côtes de Virginie, cette petite île vient de se soulever et menace de faire sécession. Au bord de la guerre civile, la région sombre dans le chaos et une bande de criminels en profite pour voler, violer et tuer en toute impunité. Le gouverneur, manipulé par des politiciens sans scrupules, est impuissant à ramener l’ordre. Judy Hammer, nouveau superintendant de la police virginienne, et Andy Brazil, son bras droit, ne pourront compter que sur eux-mêmes… L’Île des chiens, quatorzième roman de Patricia Cornwell, est une satire corrosive et irrévérencieuse d’une Amérique rongée par la peur et la corruption.
Coups de règle
Le Journal des tribunaux contient, depuis 1945, une rubrique du langage intitulée Coups de règle. Elle ne concerne pas uniquement la langue juridique, mais aussi la langue courante, tant au point de vue de l’orthographe qu’à ceux de la sémantique et de la syntaxe. Elle vise tant la correction de la langue que l’élégance de celle-ci. Elle a toujours été bien accueillie par les lecteurs du Journal et les éloges venant d’ailleurs n’ont pas davantage manqué, tel celui du premier président Mimin, éminent spécialiste français de la langue judiciaire. Un florilège d’une centaine de Coups de règle (sur les 1500 publiés à l’époque) a paru en 1999 et a rencontré un succès certain. Il a dès lors semblé intéressant d’établir un recueil de tous les billets rédigés par Rhadamanthe – l’usage du Journal a toujours été que l’anonymat des signataires ne soit levé qu’à leur décès – titulaire de la rubrique depuis plus de vingt ans. Les sujets abordés sont des plus divers. L’emploi du subjonctif revient souvent, comme on peut s’en douter. La chasse aux pléonasmes est elle aussi fréquente. Plusieurs belgicismes sont étudiés, sans être pour autant condamnés (comme septante et nonante). L’histoire du mot ou de la construction étudiés n’est pas négligée. Et un coup de règle revêt parfois un aspect ludique, comme quand il est question de tribouil ou de balbuzard. Le lecteur, juriste ou non, trouvera ici la solution à maint problème de langue se posant à lui.
Au rendez-vous des mariniers
C’est l’histoire d’un restaurant populaire dans l’île Saint-Louis, où l’on prenait ses repas à même le marbre des tables et où la patronne présentait l’addition sur une ardoise. Son enseigne ne trompait pas : Au Rendez-vous des Mariniers… Au 33, quai d’Anjou, s’y donnèrent rendez-vous, de 1904 à 1953, les habitants du quartier, les patrons des péniches amarrées sur les berges et les blanchisseuses des bateaux-lavoirs tout proches… Nombre d’écrivains et d’artistes y trouvèrent aussi refuge et s’en firent souvent l’écho dans leurs œuvres – de Jean de la Ville de Mirmont à Picasso, de John Dos Passos à Pierre Drieu la Rochelle, d’Hemingway à Aragon, de Simenon à Blaise Cendrars, etc. Et c’est encore là que dînèrent, un soir de mars 1933, François Mauriac et Louis-Ferdinand Céline – une rencontre entre deux romanciers que tout opposait !
Ti-Puss
Mais qui est donc cette mystérieuse Ti-Puss qui, dans les années 40, accompagne l’une des voyageuses les plus étonnantes de notre siècle dans un long périple à travers l’Inde, auprès des grands maîtres de sagesse, parmi les pauvres et les humiliés ? Ti-Puss, décrite par Ella Maillart comme son miroir et son modèle parce qu’elle incarne » la plénitude de l’instant présent « , n’est autre… qu’une chatte tigrée, initiatrice inattendue aux mystères de l’Inde. Le livre le plus personnel d’Ella Maillart, où elle nous raconte son art du voyage. Un récit d’aventures et d’initiation spirituelle d’une simplicité illuminante pour tous ceux qui veulent » apprendre à connaître les terres inconnues de leur propre esprit « . Mais surtout, l’un des plus beaux livres animaliers jamais écrits.
Urbain IX
Nous voilà aux environs de 1990. Le pape Marx 1er disparait dans un accident d’avion alors qu’il partait en voyage apostolique pour la Pologne. Son succésseur élu est le cardinal Spyers. L’intention du nouveau papa, qui prend le nom d’Urbain IX, est de restaurer l’Eglise et de la rendre à l’orthodoxie traditionnelle que beaucoup d’excès lui ont fait quitter depuis un certain temps. …….. Dans ce roman, les rebondissements tragi-comiques tiennent le lecteur en suspens …
L’espace d’un amour
J’ai appris que tu enseignais dans le Maine. J’espère que nos chemins se croiseront ce week-end. Lily fut bouleversée par le son de la voix de Jonathan. Elle écouta deux fois ces quelques mots, chercha d’abord à les effacer – comme elle avait cherché à l’effacer lui, pendant douze années – mais, à la troisième écoute, elle songea à l’intérêt passionnant d’un tel face à face : le revoir, ce serait montrer son courage, ce serait la preuve qu’elle avait définitivement renoncé à se regarder, à regarder Jonathan Parrish, avec les yeux du passé. « L’espace d’un amour est sans doute, depuis Love Story, l’un des plus beaux romans d’amour qu’il nous ait été donné de lire… »
Avis non autorisé…
Parce que son cœur n’est pas en silex, Françoise Hardy met le feu quand elle passe au crible notre société contemporaine. Dans un livre composé de messages personnels, elle évoque sans concession la vieillesse, sa vieillesse, la décrépitude des corps… Elle qui a été l’icône androgyne et longiligne des sixties. Il faut avoir un courage d’écrivain pour se confronter ainsi à son propre corps. Dans une époque qui se refuse à vieillir, elle convoque la belle figure voltairienne d’Emmanuel Berl, avec qui elle s’est souvent entretenue pour raconter sa souffrance, la maladie, le parcours du combattant auprès des médecins et parfois de charlatans en tout genre. Michel Leiris a écrit L’Âge d’homme et comparé la littérature à la tauromachie. Ici Françoise Hardy nous livre l’âge d’une femme et encorne tout ce qui la révulse aujourd’hui : les mensonges, religieux ou politiques, les idéologies, le sectarisme et le spectaculaire…
Dès le premier soir
Pas de compromis, pas d’engagement, la liberté totale. Delphine et Elise n’ont pas renoncé à s’amuser. Pourtant, elles songent sérieusement à se caser. À 35 ans, il serait peut être temps d’avoir une vie normale. Mais c’est quoi au juste une « vie normale » ? Un fiancé ? Des projets (avec le fiancé) ? Un foyer (encore avec lui) ? L’amour avec un grand A ? Ou l’ennui avec un grand E ? La question mérite réflexion. Et si c’était le début de la fin ? Entre Sex and the City et Bridget Jones, le portrait tendre et désopilant de deux futures ex-célibataires, une irrésistible comédie sur la trentaine et l’amour.
Une amie d’Angleterre
« Il y avait Ivy Compton-Burnett et ses épatants bavardages, Barbara Pym avec ses pique-niques dominicaux. Il y avait Jane Austen, spécialiste des sentiments distingués et néanmoins tourmentés. Par quelle injustice la relève est-elle assurée ? Qu’est-ce que vous voulez, l’Angleterre exportera toujours du stilton, des imperméables Burberrys et des romancières hors du commun. ».
Dans le pire des cas
Le fils d’une des familles new-yorkaises les plus aisées se fait kidnapper. Étrangement, aucune demande de rançon ne parvient à la famille ou à la police. Par quoi le tueur peut-il donc être intéressé ? L’inspecteur Bennett est chargé de l’enquête. Père adoptif de dix enfants, il ne peut qu’être particulièrement touché par cette affaire. Sur place, le FBI dépêche sa meilleure négociatrice : Émilie Parker. Le travail de Bennett – comme sa vie amoureuse – va s’en trouver singulièrement compliqué. Soudain, le tueur change de manière d’opérer : toute la ville est désormais l’objet d’un chantage effrayant…
Ave Caesar
Il était une fois un homme, une femme… Ayant vécu ensemble, ils ont beaucoup parlé et pensent se connaître. Un jour, ils décident de « s’écrire », de se raconter l’un à l’autre leur enfance, leurs amours, leurs échecs. Ils croyaient se lancer dans une entreprise facile mais les mots qui se heurtent dans leurs lettres alternées remettent leur vie en question. Ils s’interrogent, mais, s’exposant totalement au jeu de la vérité, le duo devient duel. L’aventure épistolaire frôle le drame. Est-ce l’apothéose saignante d’une rupture qui s’annonce ? Ils ne se sépareront pas. Au contraire, ils se rapprocheront l’un de l’autre parce que, poussé, contredit, aidé par une femme, un homme acceptera d’accoucher du petit César qui vit en lui, ni plus ni moins fragile et solide que tous les autres hommes. Cette parole d’homme qui jaillit pour la première fois, les femmes l’espèrent depuis toujours et beaucoup d’hommes, aujourd’hui, tentent de l’exprimer. Elle est dans ce livre et prouve qu’on ne meurt pas d’elle. Elle aide à respirer les hommes comme les femmes.
Mourir
Dans cette nouvelle version, augmentée d’un chapître sur le suicide et mise à jour, d’un livre paru pour la 1ère fois en 1988, Claude Javeau dresse l’état des lieux de la mort dans notre société, à la croisée de l’hypertechnicité médicale, du voyeurisme des medias, de la revendication du droit de mourir dans la dignité, du refus contemporain de la souffrance. Ce faisant, il nous livre non seulement une interrogation sur la prétendue « crise de la mort » dans le monde moderne, mais aussi une réflexion plus vaste sur notre civilisation à l’aube de son troisième millénaire.
Une paix royale
Moi, Pierre Raymond, guide assermenté, je jure que ceci m’est réellement arrivé, qu’encore enfant, et juché sur mon vélo, j’ai été renversé par la voiture d’un roi – et même de deux: Léopold ILI et Baudouin de Belgique. Un épisode au moins de ce livre est donc vrai, et restera dans l’Histoire. Quant au reste, comme c’est moi qui le raconte, il est permis de douter de tout : des circonstances de ma naissance ou de celles dans lesquelles le premier des deux rois a forgé son destin: éducation (à Eton), mariage, veuvage, capitulation, secondes noces, éloignement, abdication, explorations diverses… Cela s’est donc passé dans un petit pays mais où on trouvait encore tout ce qu’il faut pour faire un monde : un monarque qui aurait perdu le pays et gagné le monde; des ministres en exil et passant par des états d’âme; des champions, cyclistes qui pensent tout haut sur les faux plats des Flandres; une grand-mère, la mienne, envahie, dans sa roulotte, par une douce misanthropie. N’y aurait-il pas en chacun de nous un roi découronné ? Et pouvons-nous y consentir ? A la fin, par une légère anticipation qui nous mène au-delà de ce siècle, le pays devient plus petit encore. Au point qu’on pourra se demander s’il a jamais existé.
Jusqu’au dernier
Mat Joubert, capitaine à la Brigade des vols et homicides du Cap, en Afrique du Sud, est sur ses gardes depuis l’arrivée du colonel Bart De Wit. Celui-ci, récemment nommé à la tête de ce service par le ministre noir de l’intérieur, est un ancien de l’ANC, vif, calculateur et ambitieux. À peine installé dans ses nouvelles fonctions, il demande à Mat d’arrêter de fumer, de perdre quinze kilos, et l’envoie chez une psychologue pour qu’il retrouve toute son efficacité dans le travail. Tâche difficile pour le capitaine qui a perdu son épouse depuis deux ans et, avec elle, son envie de vivre et de se battre. Il lui faudra pourtant remonter le courant lorsque deux affaires réclameront sa perspicacité légendaire. La première concerne un braqueur de banque, doux, aimable, surnommé « Monsieur Mon Cœur ». La seconde est plus obscure : des meurtres sont perpétrés avec un Tokarev, arme utilisée par les guérilleros marxistes qui sévissaient en Angola et avec un mauser, ressurgi de la guerre de Boers. Poursuivi par la presse, aiguillonné par le colonel De Wit et de nouveau attiré par les femmes, Mat émerge de ses ténèbres pour plonger dans celles de l’assassin.
Monsieur de Saint-Simon
Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), est célèbre pour ses Mémoires décrivant la vie à la Cour de Louis XIV. Écrivain talentueux, il fut à la fois un courtisan assidu et un opposant invétéré qui sut dévoiler les secrets de la vie versaillaise et dénoncer les bassesses du pouvoir. Conservateur et réformateur, acteur et témoin d’une époque controversée, cet observateur authentique regarda toujours ses contemporains d’un oeil critique, avec justesse et non sans humour. L’homme qui s’inclinait devant le Roi et les princes savait aussi faire parler la voix de la raison. Georges Poisson nous révèle le vrai visage de cet homme aux multiples facettes. Seigneur éclairé, soldat, diplomate, mais aussi mari aimant et ami fidèle, il fut avant tout un historien passionné. Un mémorialiste des petits faits, plus que des grandes actions, qui léguera à la postérité des écrits justes et distrayants sur la haute société de son temps.
Ailleurs et autrement
Le présent volume rassemble une trentaine de textes très divers d’Annie Le Brun. Constitué d’une vingtaine de chroniques libres parues dans la Quinzaine littéraire entre 2001 et 2007 et d’une dizaine d’autres écrits (préfaces, contributions à des colloques et des catalogues d’exposition, etc.), Ailleurs et autrement balaie un spectre très large. Des observations sur la langue des médias (« Langue de stretch ») côtoient des réflexions sur l’alimentation (« Gastronomie : qui mange qui ? »), une tentative de réhabiliter des auteurs oubliés tels Éric Jourdan ou François-Paul Alibert (« De la noblesse d’amour ») alterne avec des attaques contre le « réalisme sexuel » et l’appauvrissement de nos horizons littéraires et culturels. Des expositions vues et des livres lus, souvent des rééditions d’oeuvres rares, alimentent une pensée en perpétuel mouvement qui s’intéresse autant à des figures comme José Bové (« La splendide nécessité du sabotage »), à la déforestation en Amazonie, la lingerie de Chantal Thomass ou encore les céréales transgéniques. Annie Le Brun puise le plus souvent ses références dans le surréalisme ou encore dans l’oeuvre d’Alfred Jarry pour mieux se moquer du ridicule de notre temps et s’insurger contre les insuffisances de notre société, et elle le fait avec un esprit critique aiguisé qui ne manque jamais d’humour. Son envie d’en découdre avecles modes intellectuelles de notre époque s’exprime avec panache, et ce petit volume devrait par conséquent ravir tous ses lecteurs.
Les sept plumes de l’aigle
Luis A. n’est pas un personnage de roman mais un homme bien vivant, même s’il tient à rester anonyme. Ce livre raconte son histoire, de sa lointaine enfance argentine aux événements qui l’ont conduit aux portes de la France, où il demeure aujourd’hui. II a quitté très tôt la maison de son père, à Côrdoba, au pied de la Sierra Grande. Sa mère venait de mourir, loin de lui, une nuit d’orage. C’était une Indienne Quechua, et le seul être aimé de sa jeune existence. II a refusé l’insupportable. II a préféré imaginer qu’elle avait fui la ville, qu’elle était allée rejoindre son peuple, dans la montagne. II est donc parti à sa recherche. C’est ainsi qu’il s’est retrouvé sur le chemin de l’impossible, le seul qui vaille aux yeux des fous de vie…
A l’heure où dorment les fauves
En Afrique du Sud, en 1880, une fabuleuse course à la poursuite d’un diamant très convoité… A Kimberley, près du Big Hole, la mine la plus profonde que l’homme ait jamais creusée, un vieux mineur noir découvre un diamant d’exception qui portera son nom : le Kalawi. Aussitôt, le magnat britannique Alun Forbes et son rival boer, Pieter Van Nuys, en revendiquent la propriété. Une décision de justice donne raison à l’Anglais. Quelques jours plus tard, le Kalawi disparaît. Paul Adams, jeune courtier à la Lloyd’s, est alors envoyé en Afrique du Sud pour indemniser le magnat. Mais il doit au préalable mener une enquête. Il découvre avec stupeur que l’auteur du vol n’est autre que Patsy, la propre fille de Forbes, dont il s’est épris…
L’art de la noyade
A la suite d’une rupture douloureuse, Rachel Doe décide de changer de cap. Pour ne plus se laisser accaparer par son métier de comptable, elle s’inscrit à un cours de dessin, où elle fait la connaissance d’Ivy Wiseman, modèle à temps partiel entre deux ménages de nuit. Ivy déborde de charme et de vie, tout comme ses parents, dont elle fait découvrir la ferme, proche des côtes du Kent, à sa nouvelle amie. Accueillie à bras ouverts, Rachel tombe amoureuse de cette famille atypique. Elle apprend ainsi que la fille d’Ivy s’est noyée dans l’étang voisin, dix ans plus tôt ; qu’Ivy a été chassée par Carl, son ex-mari, un juriste brutal et ambitieux qui l’a aussi coupée de leur fils. Bouleversée, Rachel décide alors de retrouver Carl pour le mettre face à ses responsabilités. Sans se rendre compte que les apparences sont souvent trompeuses, et que les batailles familiales peuvent être meurtrières. Au sens propre du terme…
Un cri d’amour au centre du monde
Sakutaro et Aki tombent amoureux alors qu’ils sont adolescents. Aki meurt d’une leucémie et le jeune homme doit faire face au deuil, à l’absence de l’être aimé. Avec les parents de la jeune fille, il part en Australie pour éparpiller ses cendres selon la volonté de son amie. Durant cette épreuve, le jeune homme sera soutenu par son grand-père qui a connu une expérience similaire.
Pour Mac et PC – Ce n’est pas la dernière version du logiciel de traitement de texte Microsoft Office MAIS toutes les bases y sont. Environ 950 pages. Une véritable bible. Des mises à jour sont disponibles dans les magasins spécialisés. Que vous débutiez ou pas, cet ouvrage sera votre ouvrage de référence. « J’ai utilisé ce guide pour débuter, je considère que mes connaissances dans ce logiciel sont très satisfaisantes. Quand j’ai travaillé sur des versions plus récentes, je n’ai eu aucun problème d’adaptation … » (Madeleine Chopardini)
Trauma
Miles Kendrick est un homme comme les autres, ou presque. Souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique, il vit à Santa Fe, sous une fausse identité fournie par le FBI, essayant de mener une existence normale et d’oublier un passé tumultueux. Sa vie bascule à nouveau lorsque sa psychiatre, le docteur Allison Vance, disparaît après l’avoir appelé à l’aide. S’il veut sauver sa peau, il doit absolument faire la lumière sur cette disparition. Bien que le FBI le soupçonne, et qu’il ait un tueur à ses trousses. Miles va devoir lutter contre la peur qui le paralyse et affronter son passé pour sortir de ce piège infernal.
Ma fugue chez moi
Quelques jours avant Noël, suite à une séance d’humiliation au collège, et à l’annonce que sa mère, une fois de plus, ne sera pas là pour les fêtes, Anouk décide de fuguer. Mais après une demi-journée dehors, elle rentre… et va se cacher dans le grenier. Clandestine chez elle pendant deux semaines, elle va finir par renouer avec les siens, le temps que chacun dise son inquiétude et son amour. Un roman au sujet original, pour les jeunes adolescents.
L’artisan du crime
Une jeune femme se présente au poste de garde des carabiniers, afin de signaler la disparition de son amie. Suisses et enseignantes toutes deux, venues à Florence pour apprendre l’italien, elles ont décidé d’y rester. La jeune disparue travaillait le matin comme céramiste dans une petite ville voisine. Guarnaccia se rend sur place et y rencontre son homologue. Pensant un temps que la disparue s’est volontairement volatilisée à la suite d’un canular, l’insistance de son amie et le silence collectif et hostile des villageois persuadent rapidement Guarnaccia qu’un mystère plus grand et plus terrible se cache sans doute derrière cette affaire.
La pire hypothèse trouve sa confirmation quand le corps de la jeune femme est finalement découvert au milieu d’un tas de débris de poteries. L’enquête de Guarnaccia l’amènera à mettre à jour des secrets remontant à la fin de la Seconde Guerre Mondiale et aux heures sombres et troublées du régime mussolinien.
La pierre de vie
Accusé à tort d’avoir chassé une biche dans une forêt domaniale, le jeune Harry Talvace, fils cadet d’un chevalier anglais, et Adam, son frère de lait, fils de serf, se réfugient en France. A Paris, Harry se distingue par ses dons de tailleur de pierre et de sculpteur. Il est remarqué par Ralf Isambard, riche seigneur de Parfois, de retour des Croisades, qui désire faire bâtir une église sur ses terres, à la frontière galloise. Les deux hommes échangent alors un serment. Harry aura toute latitude pour accomplir son oeuvre; aucun moyen matériel ne lui sera refusé. En contrepartie, il devra demeurer sur place quoi qu’il advienne, jusqu’à ce que sa tâche soit achevée.
Le rameau vert
Lorsqu’elle signait encore ses romans de son véritable patronyme, Edith Pargeter, la mère spirituelle de frère Cadfael – Ellis Peters – témoignait déjà du suffocant pouvoir d’évocation qui fit des aventures du célèbre bénédictin le héros populaire que l’on sait. On le perçoit dans ce deuxième volume des aventures d’Harry Talvace le Jeune, de retour au pays natal, après l’épisode de La Pierre de vie. En cette première moitié du XIIIe siècle, les hostilités sont incessantes entre l’Angleterre où règne Henri III, fils de Jean sans Terre, et le pays de Galles dont le prince Llewelyn tente de préserver l’indépendance. Harry va se retrouver impliqué malgré lui dans les intrigues qui secouent la Cour.
Mort aux propriétaires !
En créant en 1951 le personnage de Georges Felse, détective du C.I.D. (Criminal Investigation Départment), Ellis Peters faisait ses premiers pas dans l’univers du « polar » et donnait du même coup à sa carrière d’écrivain un tournant dont elle ignorait elle-même qu’il la conduirait, un quart de siècle plus tard, à la gloire et à la fortune avec la série de Frère Cadfael. Aussi bien ces débuts-là furent-ils couronnés par l’une des plus fameuses distinctions du domaine, l’Edgar Award, ses juges ayant pu apprécier les qualités que l’on retrouvera dans chacun des épisodes ultérieurs de la « famille » Felse : un déroulement logique de l’intrigue, une psychologie subtile des personnages et surtout une pointe/pinte de bonne humeur qui ravit toujours les aficionados de Miss Peters.
Une mort joyeuse
Avant de mettre sur orbite le célébrissime frère Cadfel avec le phénomène succès que l’on sait, Ellis Peters avait déjà conquis ses galons de reine du crime à l’anglaise avec la saga familiale consacrée à l’inspecteur George Felse et son fils Dominic. C’est cette série Very British que Grands Détectives vous invite à découvrir à travers une première enquête placée sous le signe de l’humour et qui obtint à sa parution le prix Edgar Poe du meilleur roman policier de l’année.
Le conseiller d’Etat
1891. Depuis quelques années en Russie, la chasse à l’homme d’Etat est ouverte. Les groupuscules révolutionnaires fleurissent, les attentats sanglants se multiplient. Le général Khrapov, récemment promu gouverneur général de la Sibérie, vient d’être assassiné dans le train qui le conduisait à Moscou. Le tueur a usurpé l’identité du conseiller d’Etat Eraste Pétrovitch Fandorine en personne ! Piqué au vif, Fandorine se lance dans l’enquête, bien décidé à prendre de vitesse le colonel Pojarski, dépêché par la capitale pour résoudre l’affaire. Rude besogne en perspective…
Fortune de France 01 – Fortune de France
De la mort de François Ier en 1547 à l'édit de Nantes en 1599, la France s'enlise dans l'épreuve des guerres de religion. C'est dans ce pays dévasté, en proie à la misère, au brigandage, à la peste, à la haine, que grandit le jeune Pierre de Siorac, rejeton d'une noble famille périgourdine et huguenote, héros et narrateur du roman. Dès ce premier volume d'une saga qui nous conduira jusqu'à la fin du siècle, c'est toute une époque qui revit à travers l'histoire des Siorac, avec ses paysans, ses princes, ses hommes d'épée ou d'Église, ses truculences et ses cruautés; sa langue, aussi, savoureuse, colorée, merveilleusement restituée au lecteur d'aujourd'hui. Époque où peu à peu va naître une exigence de tolérance et de paix, en écho au cri d'indignation et d'espoir de Michel de l'Hospital : « Ne verra-t-on la Fortune de France relevée ? »
On ferme
A travers des personnages et une intrigue simples (il cherche des aventures sans lendemain, elle veut des lendemains sans aventure), ce roman explore dans son ensemble ce que tous les menteurs à gages, tous les charlatans de l’approbation du monde contemporain annoncent comme une civilisation nouvelle, et même vivable, alors qu’un mot suffit à la qualifier : désastre.
Extension du domaine de la Guerre
Cruellement frappée par le terrorisme, la France est entrée en guerre. Son ennemi : le salafisme totalitaire, incarné par l’Etat islamique, qui campe sur cinq continents. Nous avons pris désormais la tragique mesure de cette guerre d’un nouveau type qu’il nous faut livrer au plus loin, en Mésopotamie et au Sahel, et au plus près, au sein de nos villes. Notre pays n’est pas le seul à monter au front, mais il est une cible de choix, non par ce qu’il fait, mais par ce qu’il est. Ce conflit nous invite à une mobilisation citoyenne puissante. Une mutation d’autant plus indispensable que l’esprit guerrier envahit la planète, aussi bien sur le terrain que sur la Toile : des familles partent faire le djihad ; des bandes armées bâtissent au nom d’Allah un proto-Etat criminel en Mésopotamie ; les Russes se taillent un Etat-croupion en Ukraine ; Pékin pousse ses pions navals en mer de Chine tandis que la Turquie rêve de restauration ottomane. Tout cela sous le regard de l’Iran et de l’Arabie saoudite qui se vouent une haine inextinguible et se font la guerre au Yémen.
La passion d’Emma
Le destin d’Emma semblait tout tracé. Jeune fille d’une grande beauté appartenant à la haute société de Bristol, elle est promise au riche propriétaire de filatures Geoffrey Alcott. Mais dans la Nouvelle-Angleterre de la fin du XIXe siècle, elle semble la seule à être touchée par le sort misérable des ouvriers. A travers les barreaux de sa cage dorée, c’est vers ces hommes et ces femmes à la vie rude et aux mœurs simples que sa sensibilité et sa générosité la portent. L’humble immigré irlandais Seamus McKenna n’a rien d’autre à lui offrir que son grand cœur, ses mains rugueuses et ses yeux de braise. Et pourtant Emma se sent de plus en plus proche de lui, jusqu’à braver les convenances et renoncer à son rang social. Pour s’extirper du carcan qui l’enserre, vivre sa révolte jusqu’au bout et changer définitivement de clan, une seule force est capable de porter Emma, celle de l’amour.
Avec nos mains de chèvre
Cahier du retour au pays natal d’un artiste tchadien exilé dans la France profonde. Grave, drôle, réel quand on l’imagine burlesque, fantasmé quand on le voit réel, le livre de Kaar Kaas Sonn est pétri d’une culture double : franco-tchadienne, écrite/orale, artificielle/existentielle, tradition/modernité, compréhension/incompréhension… Un truculent « je t’aime, moi non plus » mâtiné d’une culture et d’une conscience à la fois politique et poétique. Je ne sépare pas politique et poétique. Chez Kaar Kaas Sonn, me semble-t-il, ils sont intimement liés. À lire pour sa plume unique et déstabilisante, parfois ; à lire pour découvrir le Tchad et ses moeurs sur fond d’Arche de Zoé et de réminiscences plus ou moins douteuses de France-Afrique. À lire aussi pour le plaisir et pour son humour ravageur, qui sait frapper juste sans verser dans le cynisme froid ou la méchanceté gratuite.
Tome IV – Un enfant de la terre – Laura Ingalls raconte la jeunesse de son mari, Almanzo Wilder, pendant l’hiver 1866. Fils de fermier, Almanzo aime avant tout s’occuper des vaches et des chevaux. Sa vie se partage entre l’école, les travaux des champs et les fêtes en ville avec sa famille…
La vie et moi
Un jour, en rentrant du travail, Lucy Silchester trouve une enveloppe dorée par terre sur le tapis. À l’intérieur, une invitation… pour un rendez-vous avec la Vie. Sa Vie. Une vie qu’elle a perdu de vue depuis longtemps et va rencontrer… en personne. Cette Vie en question prend les traits d’un vieil homme malheureux, reflet de l’existence chaotique et désespérée de Lucy qui déteste son travail, délaisse ses amis et fuit sa famille. Mais qu’elle le veuille ou non, Lucy Silchester a un rendez-vous qu’elle va bien devoir honorer. Émouvant et chaleureux, drôle et magique, le dernier roman de Cecelia Ahern nous montre ce qui peut arriver lorsqu’on commence à négliger son existence.
Cigalon
Ah ! Le voilà, le grand reproche ! Un cuisinier qui mange ! Parce que, pour ces messieurs et dames, un cuisinier, ça n’a pas le droit de manger. Pendant trente-cinq ans, sur le coup de midi, je me suis coupé l’appétit à goûter la mangeaille des autres. Pendant trente-cinq ans, j’ai préparé le régal des clients ; je me suis servi de mon goût, de mon odorat de mon coup d’œil, au profit des mangeurs qui se faisaient
la belle panse… Et moi, je grignotais n’importe quoi, n’importe quand, au coin d’une table pleine d’épluchures : un morceau de la daube d’hier, une côtelette refusée, un bout de fromage et un verre d’eau… Eh bien maintenant, je ne marche plus ! Maintenant, je m’assois à la meilleure table, et je mange le meilleur plat, un plat fait pour moi spécialement ! Tout à l’heure, vous m’avez dit : « Pourquoi avez-vous pris un restaurant ? » Eh bien, monsieur, c’est pour manger : et je mange.
Merlusse
Quelques malheureux élèves, qui n’ont personne chez qui passer les fêtes, restent, la veille de Noël, dans le grand lycée où ils sont pensionnaires. Et il leur arrive le pire qu’ils puissent imaginer : ils seront surveillés par Merlusse, le méchant répétiteur borgne à la grosse barbe noire. Mais la nuit de Noël n’est-elle pas celle de tous les miracles ? Avec Merlusse, moyen métrage de 1935, Pagnol choisit de s’adapter lui-même :il reprend l’infâme Truc, un récit publié en 1922 dans la revue Fortunio, et en tire le plus beau conte de Noël de l’histoire du cinéma. Le dialogue du film est une de ses grandes réussites, et ses adolescents parlent avec un naturel admirable. Quant au personnage de Merlusse, il offre à Henri Poupon, qu’on a souvent vu en père outragé, son rôle le plis nuancé. Un chef d’œuvre trop souvent sous-estimé.
Condensée dans quelques impératifs tels que « plus jamais ça », des conflits virulents opposent les milieux de mémoire, déportés juifs contre déportés résistants, Juifs contre Tziganes, homosexuels contre politiques. Bien au-delà des victimes du nazisme, ces conflits entraînent une ronde infernale de soupçon et de récrimination : Arméniens, Noirs américains, Amérindiens. Au coeur de ces tensions, une revendication hautement polémique, celle de l’unicité absolue de la shoah, qui alimente depuis plus d’un quart de siècle un débat interminable, passionné et vain. C’est d’abord ce débat qu’explore l’auteur à travers les prises de position, et réflexions de personnalités aussi diverses que Simone Veil, Elie Wiesel… A lieu de s’en tenir à dénoncer les dérives du « palmarès de la souffrance » il décèle une lutte des individus et des groupes humains pour la reconnaissance, qui constitue le véritable chantier sociologique et philosophique de cet ouvrage.
Une terre d’ombre
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère — revenu de la Première Guerre mondiale amputé d’une main —, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d’un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit: rien n’y pousse et les malheurs s’y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu’une sorcière. Sa vie bascule lorsqu’elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d’une flûte en argent. L’action va inexorablement glisser de l’émerveillement de la rencontre au drame, imputable exclusivement à l’ignorance et à la peur d’une population nourrie de préjugés et ébranlée par les échos de la guerre. La splendeur de la nature, le silence et la musique apportent un contrepoint sensible à l’intolérance, à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne à la violence aveugle…