La mauvaise vie
Vingt-quatre heures de la vie du personnage inventé par Frédéric Mitterrand et qui lui ressemble singulièrement. À chaque étape de sa journée, il se demande s’il ne fait pas fausse route. S’interroge sur l’abîme séparant la mauvaise vie qu’il mène, d’une autre, qui aurait pu s’accomplir. Pourquoi vouloir à tout prix reconstituer un simulacre de famille? Perdre son temps à faire de la radio alors qu’on est doué pour l’écriture ? Devenir spécialiste des princes et des princesses alors qu’on se passionne pour les peuples opprimés? Et puis il y a les nuits qui, elles aussi, ne devraient pas être celles ce qu’elles sont. Au fil de ces réflexions, le personnage regarde en arrière, et retrouve des moments de son enfance. L’autobiographie la plus juste n’est-elle pas celle de la vie qu’on aurait dû mener? Un homme se penche sur son passé. Le passé ne lui renvoie que les reflets d’une mauvaise vie, bien différente de celle qu’évoque sa notoriété. Autrefois on aurait dit qu’il s’agissait de la divulgation de sa part d’ombre ; aujourd’hui on parlerait de coming out. Il ne se reconnaît pas dans ce genre de définitions. La mauvaise vie dont il évoque le déroulement est la seule qu’il ait connue. Il l’a gardée secrète en croyant pouvoir la maîtriser. Il l’a racontée autrement à travers des histoires ou des films qui masquaient la vérité. Certains ont pu croire qu’il était content de son existence puisqu’il parvenait à évoquer la nostalgie du bonheur. Mais les instants de joie, les succès, les rencontres n’ont été que des tentatives pour conjurer la peine que sa mauvaise vie lui a procurée. Maintenant cet homme est fatigué et il pense qu’il ne doit plus se mentir à lui-même pour tenter d’obtenir que la vie qui lui reste ne soit pas aussi mauvaise. Mais il ne sait pas ce qu’il résultera de cet effort.
Tous les reves du monde
1945. Berlin dévasté est livré aux armées victorieuses. Malgré la présence des Soviétiques, Xénia Féodorovna Ossoline rejoint la capitale allemande, déterminée à retrouver Max von Passau, l’homme de sa vie. Mais le célèbre photographe n’est plus que l’ombre de lui-même. Rescapé d’un camp de concentration, ce résistant de la première heure au nazisme est hanté par les démons de la guerre. Désormais, une nouvelle génération cherche sa voie parmi les ruines d’un monde perdu. Lorsqu’on a été élevé dans l’adulation du Führer, comment admettre que son père est un criminel nazi ? Et que peuvent espérer deux jeunes juifs dont les parents ont été assassinés par les SS ? Si Félix lutte pour récupérer la maison Lindner, le grand magasin berlinois aryanisé par les nazis, sa soeur rebelle ne songe qu’à la vengeance. Quant à Natacha, la fille de l’énigmatique Xénia Ossoline, elle découvre que sa mère lui ment depuis toujours. Liés par le destin enchevêtré de leurs familles, ces adolescents partent en quête de la vérité, au coeur des traîtrises et des égarements de leurs aînés. En cette époque troublée, le bonheur est un défi à relever pour les uns et les autres. C’est pourtant du chaos que viendra la renaissance, et du désordre que naîtra l’espoir.
Agates et calots
Des millions de lecteurs ont été bouleversés par l’aventure de jojo, qui en 1942 échangeait son étoile jaune contre un sac de billes, et quittait Paris avec son frère, fuyant les nazis. Mais Joseph Joffo n’avait pas raconté l’enfance de jojo et Maurice, avant la tempête. Les voici dans ce Montmartre d’avant-guerre, vadrouillant par les rues, vibrant aux chansons de Charles Trenet, rêvant d’Amérique. Du salon de coiffure paternel à la « maison de campagne » de Freinville, des premiers bonheurs du cinéma au premier chagrin d’amour, revit toute une enfance. Est-ce parce qu’on la lui a volée que Joseph Joffo parvient à nous la restituer avec autant d’émotion, de gaieté, de justesse ? Ce texte fait référence à une édition épuisée ou non disponible de ce titre.
Malika
Comme Valérie, l’héroïne du pavillon des enfants fous, Malika et son frère Wielfried sont très jeunes. Elle a dix ans, lui en a quinze. Comme Valérie aussi, aucun parent ne s’occupe d’eux. La mère est morte et le père apparaît de temps en temps pour donner de l’argent. Pourtant ils sont heureux dans cet appartement du boulevard Malesherbes qu’ils ont meublé eux-mêmes car ils s’aiment, d’un amour trop parfait que les adultes saccageront. Malika et Wielfried se racontent tour à tour. Leur langage est enfantin mais bien des adultes envieraient leur clairvoyance, leur autonomie et leur force, Malika ou Un jour comme tous les autres est un hymne à la liberté, à l’amour bien sûr mais aussi à la franchise et à la différence. La sensibilité de Malika, sa lucidité, la droiture de Wielfried, leur étonnante communion et leur appétit de vivre, font de cette histoire d’amour l’une des plus belles de notre temps.
Et tu n’es pas revenu
« J’ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l’ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T’écrire m’a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m’enserre le cœur. Je voudrais fuir l’histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »
Les Femmes aux cheveux courts
Je m’appelle Thomas, je suis un chic type, je travaille dans une papeterie, j’ai vingt-sept ans, j’aime les femmes aux cheveux courts. Et il me reste un peu moins de trois ans pour trouver la femme de ma vie. P. L.
Ce jeune homme qui aimait les femmes (aux cheveux courts) enquête dans un Paris de carte postale à la recherche de l’amante idéale. Le premier roman de Patrice Leconte possède le charme et la fantaisie qui ont fait le succès de ses nombreux films, du Mari de la coiffeuse à La Fille sur le pont.
Patrice Leconte a réussi une comédie légère et drôle sur les bizarreries et autres obsessions qui nous tenaillent lorsque nous sommes amoureux.
Belle du Seigneur
1968. Solennels parmi les couples sans amour, ils dansaient, d’eux seuls préoccupés, goûtaient l’un à l’autre, soigneux, profonds, perdus. Béate d’être tenue et guidée, elle ignorait le monde, écoutait le bonheur dans ses veines, parfois s’admirant dans les hautes glaces des murs, élégante, émouvante, exceptionnelle, femme aimée, parfois reculant la tête pour mieux le voir qui lui murmurait des merveilles point toujours comprises, car elle le regardait trop, mais toujours de toute son âme approuvées, qui lui murmurait qu’ils étaient amoureux, et elle avait alors un impalpable rire tremblé, voilà, oui, c’était cela, amoureux, et il lui murmurait qu’il se mourait de baiser et bénir les longs cils recourbés, mais non pas ici, plus tard, lorsqu’ils seraient seuls, et alors elle murmurait qu’ils avaient toute la vie, et soudain elle avait peur de lui avoir déplu, trop sûre d’elle, mais non, ô bonheur, il lui souriait et contre lui la gardait et murmurait que tous les soirs ils se verraient. Ariane devant son seigneur, son maître, son aimé Solal, tous deux entourés d’une foule de comparses : ce roman n’est rien de moins que le chef-d’œuvre de la littérature amoureuse de notre époque.
Sarah et le lieutenant Français
Depuis que son lieutenant français l’a abandonnée, Sarah est montrée du doigt par les villageois puritains de Lyme Regis qui la jugent irrémédiablement déshonorée et menacée de folie. Seul Charles Smithson ose l’approcher, fasciné par son impénétrable mystère. Pour la voir, il brave le scandale, met en péril ses fiançailles, risquant son bonheur et bouleversant tout le village.
Une maison au bord des larmes
Dans le Beyrouth des années 1950, une jeune fille grandit entre ses sœurs, sa mère et son frère, sous la férule d’un père violent. Rebelle et exalté, le frère écrit des vers qui lui valent la fureur du père, ses coups, ses brimades, sa haine. Bientôt chassé du toit familial, le gracieux jeune homme aux rêves immenses s’enfonce dans une déchéance qui le brisera, terrassant chez lui toute volonté, puis toute raison. Spectatrice impuissante de son martyre, la jeune fille, qui deviendra l’auteur de ce livre, y puisera la soif et l’énergie d’écrire. Ce très beau texte autobiographique est pétri d’une fidélité bouleversante à l’égard du frère adoré qui a transmis sa plume. Mais admiration et reconnaissance ne s’expriment pas sans une culpabilité douloureuse, que ce » roman » tente d’adoucir par un hommage déchirant au frère sacrifié.
Ils vont tuer Robert Kennedy
A Vancouver, en Colombie-Britannique, un professeur d’histoire fait sa thèse sur l’assassinat de Robert Kennedy. Il est persuadé que la mort brutale de ses deux parents successivement en 1967 et 1968 est liée à l’assassinat du jeune politicien américain en juin 1968. Son enquête l’amène à découvrir les liens tissés par son père et les services secrets britanniques durant la Résistance.
La preuve par le miel
Avec humour et volupté, une intellectuelle syrienne met en miroir les textes érotiques de la littérature classique arabe, ses souvenirs personnels et les témoignages qu’elle recueille autour d’elle, dans le monde arabe. Le récit né de ces fragments malicieusement ajustés est traversé par la figure d’un amant énigmatique, désigné comme le Penseur, et dont la présence éveille une sensualité sans équivoque, une douce obscénité qui confine au sublime.
Salwa Al Neimi dévoile les désirs et les fantasmes féminins, universels et intemporels, sans honte ni fausse pudeur. Elle incarne une féminité moderne, érudite, qui porte l’héritage millénaire d’une culture arabe conciliant plaisirs du corps et élévation de l’esprit. Son étonnante liberté de ton et d’idées, sa poésie mêlée d’impertinence ont fait de La Preuve par le miel un phénomène sans précédent dans les pays arabes : en tête de liste des best-sellers depuis sa parution en mars 2007, il a créé un véritable choc dans le grand public et la presse.
A crier dans les ruines
Lena et Ivan sont deux adolescents qui s’aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C’est alors qu’un incendie, dans l’usine de leur ville, bouleverse leurs vies. Car l’usine en question, c’est la centrale de Tchernobyl. Et nous sommes en 1986. Les deux amoureux sont séparés. Lena part avec sa famille en France, convaincue qu’Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s’éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Lena, quant à elle, grandit dans un pays qui n’est pas le sien. Elle s’efforce d’oublier. Mais, un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver le pays qu’elle a quitté vingt ans plus tôt. Alexandra Koszelyk est née en 1976. Elle enseigne, en collège, le français, le latin et le grec ancien.
Le premier amour
Journal intime d’un homme de 54 ans, professeur de latin dans une petite ville hongroise, en 1910. Il mène une vie monotone et routinière entre ses cours, ses repas et ses soirées au club. Lors d’une cure dans une station thermale de montagne, il trompe son ennui avec ce journal, qui devient le compte-rendu d’une crise imprévisible.
Justine
En Grèce, sur une île des Cyclades, un homme se souvient de la ville d’Alexandrie. Avec une mémoire d’archiviste, il raconte ce qu’il a vécu là-bas avant la Seconde Guerre mondiale. Narrateur anonyme, Anglo-Irlandais entre deux âges, professeur par nécessité, il classe ses souvenirs, raconte son amour pour Justine, une jeune pianiste séduisante, un peu nymphomane et somnambule ; il évoque sa liaison avec l’émouvante Melissa, sa maîtresse phtisique. D’autres personnages se dessinent. D’abord Nessim, le mari amoureux et complaisant de Justine, Pombal, le Français, Clea, l’artiste-peintre, Balthazar, le médecin philosophe. Mais Justine, d’abord Justine, est au coeur de ce noeud serré, complexe, étrange, d’amours multiples et incertaines. En achevant le premier tome de son fameux Quatuor d’Alexandrie (Balthazar, Mountolive et Clea succéderont à Justine et seront publiés entre 1957 et 1960, Lawrence Durrell 1912-1990 en donna à son ami Henry Miller une définition devenue célèbre : C’est une sorte de poème en prose adressé à l’une des grandes capitales du coeur, la Capitale de la mémoire.
Plonger
Ils l’ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d’un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau. Une provocation. Une invocation. À écrire ce livre, pour toi, mon fils. » Un homme enquête sur la femme qu’il a passionnément aimée. Elle est partie il y a plusieurs mois, pour une destination inconnue, le laissant seul avec leur petit garçon. Quand le roman s’ouvre, on l’appelle pour lui dire qu’on l’a retrouvée morte, sur une plage, près des vagues, vraisemblablement noyée, dans un pays lointain au paysage minéral qui pourrait être l’Arabie. Elle était artiste, elle s’appelait Paz. Elle était solaire, inquiète, incroyablement douée. Elle étouffait en Europe. Pour son fils, à qui il doit la vérité sur sa mère, il remonte le fil de leur amour – leur rencontre, les débuts puis l’ascension de Paz dans le monde de l’art, la naissance de l’enfant – et essaie d’élucider les raisons qui ont précipité sa fin.
Le pont d’argile
Il était une fois la merveilleusement loufoque famille Dunbar…
Chez les Dunbar, on vit un joyeux bordel : sans parents, sans règles et entouré d’animaux.
Cinq frères dont le quotidien n’est que fourberies, défis en tout genre, et coups de coeur.
Mais aujourd’hui, le père qui les a abandonné revient avec une demande étrange :
Lequel de ses garçons acceptera de construire un pont avec lui ?
Tous s’indignent, sauf Clay, le fils du milieu, le plus fragile.
Mais pourquoi accepter cette main tendue d’un père qui est parti ?
Dans la veine de Légendes d’Automne et Au milieu coule une rivière, un grand roman sur le lien qui unit père et fils; et une superbe histoire d’amour qui met à l’honneur le coeur brisé des hommes.
Une saga familiale bouleversante de justesse et de poésie.
Madame Hemingway
Chicago, octobre 1920. Dans la ville qui vibre sur les derniers airs de jazz de la Nouvelle Orléans, la douce Hadley Richardson rencontre un garçon de vingt ans, grand et svelte, cheveux noirs et yeux noisette, avec, sur la joue droite, une fossette irrésistible. Il s’appelle Ernest Hemingway et méduse l’assistance avec ses récits sur la Grande guerre dont il est rentré blessé à la jambe pour avoir tenté de sauver des vies en Italie. Hadley qui ignore tout du jazz mais joue Rachmaninov avec passion succombe à l’air bravache et aux regards de braise du jeune homme. Elle a vingt-huit ans.
Mariés en un éclair, follement amoureux, les Hemingway embarquent le 8 décembre 1921 à bord du Leopoldina pour Paris la trépidante où ils se retrouvent vite au coeur d’une « génération perdue » d’écrivains expatriés qui compte déjà Gertrude Stein, Ezra Pound, James Joyce, F. Scott et Zelda Fitzgerald…
Entre l’alcool qui coule à flots, la guerre des ego et la beauté des femmes qui l’entourent, Ernest travaille péniblement à ce qui sera bientôt Le soleil se lève aussi. Son premier roman lui apportera fortune et consécration. Mais à quel prix ? Hadley, qui s’acharne à rester fidèle à ses valeurs, saura-t-elle répondre à ses exigences et rester sa muse, sa complice, son épouse …face à la belle et perfide Pauline Pfeiffer?…
Istanbul était un conte
La vie quotidienne de trois générations de juifs stambouliotes au XXe siècle, à travers des centaines de récits et d’anecdotes. Se dessine alors le portrait d’une villemonde, mais aussi son évolution vers une modernité dont le corollaire est la montée du nationalisme turc.
Le cœur est un chasseur solitaire
Habitants d’une petite ville du fin fond des États-Unis, les personnages du «Coeur est un chasseur solitaire» se sentent profondément seuls, abandonnés avec leurs révoltes. Subsistent cependant certains rêves. Pour Mick l’adolescente complexée, celui d’apprendre à jouer du violon qu’elle s’est confectionné, et qu’elle cache sous son lit. Biff lui, observe ses clients pour échapper à sa vie de couple bien terne. Jake rêve d’un monde plus juste. Le docteur Copeland essaie pour sa part d’oeuvrer concrètement à la réalisation de ce monde car sa couleur de peau l’expose à des brimades quotidiennes. Leur rencontre avec John Singer, sourd-muet dont le calme et la courtoisie inspirent confiance, leur permet d’entrevoir la possibilité d’être compris. De ce roman foisonnant de personnages se détache la figure adolescente de Mick, qui ressemble étrangement à Carson McCullers. Pauvre, passionnée de musique, elle rôde dans les cours des immeubles pour surprendre les accents d’une symphonie qui s’échappent d’un poste de radio. Mick et bien d’autres figures attachantes s’entrecroisent dans ce roman qui emprunte ses décors au sud des États-Unis, où vécut Carson McCullers à la fin des années 1930. Elle avait vingt-deux ans quand elle publia ce premier livre, qui est sans doute son chef-d’œuvre.
Une femme fuyant l’annonce
Vendu sans bandeau – Ora, une femme séparée depuis peu d’Ilan, son mari, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle inéluctable que lui dicte son instinct maternel : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d’envergure » de 28 jours dans une ville palestinienne, nouvelle que lui apporteraient l’officier et les soldats affectés à cette terrible tâche. Mais s’il faut une personne pour délivrer un message, il en faut une pour le recevoir, pense Ora. Tant que les messagers de la mort ne la trouvent pas, son fils sera sauf. Aussi décide-telle, sans aucune logique, pour conjurer le sort, de s’absenter durant ces 28 jours en se coupant de tout moyen de communication qui pourrait lui apporter la terrible nouvelle. Ayant prévu une randonnée à travers le pays avec Ofer, elle part malgré tout.
Au-delà du silence
Sud-Ouest africain, début du XXe siècle. Des hommes observent, le sang chauffé par l’alcool et le désir, l’arrivée de bateaux en provenance d’Allemagne. A leur bord, des centaines de femmes engagées aux frais de l’Empire pour fournir aux colons allemands une épouse, et parfois simplement de la chair. Pour Hanna X comme pour beaucoup de ces femmes, c’est un peu le voyage de la dernière chance. Petite fille dans la grisaille d’un orphelinat de Brême, elle rêvait à ce qui se cache au-delà du silence, au pays des palmiers qui voient naître le vent. Fuyant la misère et les mauvais traitements, Hanna pense trouver en Afrique la matérialisation de ses rêves d’enfant. C’est un monde livré à la brutalité coloniale et masculine qu’elle y découvre à ses dépens. Violée, défigurée, Hanna refuse de se soumettre à la loi du plus fort. A la tête d’une armée où autochtones et femmes allemandes font cause commune contre le pouvoir des colons, la jeune femme organise une révolte, un voyage au-delà du silence imposé par la violence et l’oppression. En réunissant les éléments épars de l’identité d’une femme au destin hors du commun, Au-delà du silence donne la parole aux minorités souvent oubliées de l’Histoire. Un roman plein de bruit et de fureur, hanté par les images d’un passé peu glorieux. Un captivant plaidoyer en faveur de la liberté.
Les droits du désir
Une grande maison un peu délabrée dans un quartier résidentiel du Cap, dont l’aspect assoupi n’est que de façade. Un veuf vieillissant, blanc, ex-bibliothécaire, privé de son poste par les orientations du nouveau pouvoir en Afrique du Sud. Surgit, un soir d’orage, Tessa, jeune, belle, tendue, aussi insaisissable que la nouvelle république. Et l’improbable se produit : alors qu’il ne croyait plus avoir de raisons de vivre, Ruben Olivier tombe passionnément amoureux de cette fille qui, pur produit du temps présent, le fait douter de son passé. Avec ce magnifique roman d’amour, qui inscrit en filigrane un bilan sans concession de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, André Brink confirme sa place au premier rang des grands écrivains de la littérature mondiale.
Londres mon amour
Un avion en provenance de Dubaï, dans les Emirats arabes unis, s’approche de l’aéroport de Heathrow. A son bord se trouvent Lamis, une jeune et belle Irakienne qui vient de divorcer, Amira, une prostituée marocaine qui se fait passer pour une princesse du Golfe, Samir, un travesti libanais qui cache un petit singe dans son bagage à main, et Nicholas, un expert en antiquités orientales qui travaille pour Sotheby’s. Dans un roman à la fois drôle, tendre et sensuel, Hanan El-Cheikh nous conte les aventures parallèles ou croisées de ces quatre personnages, avec pour toile de fond le paysage cosmopolite de Londres où se côtoient réfugiés politiques et hommes d’affaires, intellectuels désabusés et travailleurs mal intégrés, idéalistes et imposteurs. Qu’arrive-t-il lorsqu’une fausse princesse rencontre un vrai prince ? Lorsqu’un homosexuel qui rêve de beaux garçons blonds se voit harcelé par sa femme et ses enfants ? Qu’arrive-t-il, surtout, lorsqu’une Orientale obnubilée par l’Occident tombe amoureuse d’un Occidental que fascine l’Orient ?
Le Coffre des secrets
Comme dans les contes à tiroirs des Mille et Une Nuits, un narrateur incrédule cherche à restituer les destins croisés, entre réalité et fiction, entre la guerre civile de 1860 et celle de 1975, entre le Liban et la Colombie, de deux hommes et d’une femme, et de leurs familles respectives.
Trois histoires se croisent ainsi tout au long du roman, celles d’Ibrahim Nassâr, d’Hanna al-Salmân et de Norma ‘Abdel al-Massîh. Ibrahim Nassâr est le dernier rejeton d’une famille qui serait originaire du Hauran, en Syrie, et qui se serait installée par étapes dans un village du sud du Liban avant de se disperser entre Beyrouth et Bogota, en Colombie. Hanna al-Salmân est un cordonnier qui habite le même quartier qu’Ibrahim. Il a été condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis et c’est le jour même où il devait être pendu que la police est parvenue à arrêter l’assassin. Libéré, il ne reprend pas son ancien métier mais devient trafiquant de haschisch. Quant à Norma, dont la mère a travaillé comme domestique chez les Nassâr, on apprend qu’elle a couché aussi bien avec Ibrahim qu’avec Hanna et tenté de convaincre chacun d’eux qu’il l’a déflorée le premier …
J’ai envie de toi
Step est de retour à Rome après deux ans d’exil à New York. Il s’installe chez son frère et retrouve ses anciens amis. Personne ne l’a oublié. Step est une légende vivante : beau gosse au cœur tendre, le coup de poing facile, il est leur idole. Un soir, il rencontre Gin qui essaie maladroitement de lui voler quelques euros. D’abord fou de rage, Step tombe vite sous le charme de Gin la rebelle. Leur relation est à la fois violente et tendre, ils se provoquent sans cesse mais ne peuvent se passer l’un de l’autre. Mais Step est plus vulnérable qu’il ne l’imagine. Quand Babi, la fille qu’il a aimée autrefois, lui parle de son prochain mariage, il tombe dans le piège. Follement romantique, l’histoire de l’amour impossible entre Step et Gin est devenue le roman culte de toute une génération en Italie.
Zone érogène
Bon sang, elle a fait, mais tu rêves ou quoi ? Il faudrait que je sois complètement cinglée pour retourner avec un type comme toi. Y a pas de place pour moi dans ta vie, y a de la place pour personne, il y a rien que toi et tes putains de bouquins ! Nina est la plus belle fille qu’il ait jamais eue, et il l’aime encore. Pourtant, ils se sont quittés. Parce qu’il n’est pas facile d’écrire un roman et d’aimer une femme en même temps. Parce que l’écriture est une nana tyrannique qui n’admet pas de rivale. Nous retrouvons avec plaisir le Philippe Djian novateur de 37°2 le matin. Entre deux canettes de bière tiède et quelques jolies filles dont l’une comptera toujours plus que les autres, cet antihéros nous offre un roman à la fois tendre et incisif, une leçon d’humour, d’amour et de lucidité, dans un style et une ambiance d’aujourd’hui.
Dimanches d’août
Pourquoi le narrateur a-t-il fui les bords de la Marne avec Sylvia pour se cacher à Nice ? D’où vient le diamant la Croix du Sud, la seule chose dure et consistante de leur vie et qui, peut-être, leur porte malheur ? De quoi est mort l’acteur populaire Aimos ? Qui sont les Neal, et pourquoi, de leur villa délabrée, s’intéressent-ils de si près à Sylvia, au narrateur, à la Croix du Sud ? Et Sylvia ? A-t-elle été l’épouse de Villecourt ? Et Villecourt ? Que vient-il faire à Nice, lui aussi, à l’heure de sa déchéance ? A travers toutes ces énigmes qui s’entrecroisent, un roman d’amour se dessine, empreint d’un charme qui hante le lecteur pendant longtemps.
Chocolat amer
Dans le Mexique du début du siècle, en pleine tempête révolutionnaire, Tita, éperdument éprise de Pedro, brave les interdits pour vivre une impossible passion. À cette intrigue empruntée à la littérature sentimentale, Laura Esquivel mêle des recettes de cuisine. Car Tita possède d’étranges talents culinaires : ses cailles aux pétales de roses ont un effet aphrodisiaque, ses gâteaux un pouvoir destructeur. L’amour de la vie est exalté dans ces pages d’un style joyeux et tendre, dont le réalisme magique renvoie aux grandes œuvres de la littérature latino-américaine. Chocolat amer, adapté en film sous le titre Les épices de la passion, s’est vendu à plus de quatre millions d’exemplaires dans le monde.
Eloge des femmes mures
Je me méfiais d’Eloge des femmes mûres, ne serait-ce que parce que ce roman est devenu un best-seller mondial. J’avais tort. L’érotisme, c’est cela, le vrai, qui se pratique dans la découverte et le respect de l’autre, qui enrichit la connaissance de soi. Maurice Nadeau, La Quinzaine littéraire. C’est sans doute la plus incroyable aventure éditoriale de ces dernières années. En France, Eloge des femmes mûres tient le haut du pavé depuis maintenant dix-huit mois : il n’a pratiquement jamais quitté les listes des meilleures ventes des livres. Et tout cela sans le secours de la presse : trois articles en tout et pour tout. Un récit amusant, un style sobre mais irréprochable, un propos anticonformiste et profond : il n’en fallait pas davantage. François Busnel, L’Express. C’est un bijou de subtilité, de nuances, sur la découverte de la sexualité. Je n’en suis pas encore revenue. Lisez-le ! Danielle Laurin, Elle.
Tours et détours de la vilaine fille
Que de tours et de malices chez cette « vilaine fille », toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le « bon garçon ». Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante, en pleine adolescence, dans l’un des quartiers les plus huppés de Lima, Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d’une jeunesse dorée qui se passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d’autre souci que les chagrins d’amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu’on appelait à Miraflores « la petite Chilienne » allait devenir, quelques années plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l’épouse d’un diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime aristocrate dans le swinging London. D’une époque, d’un pays à l’autre, Ricardo la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que pour mieux la rechercher.
Efina
T est un acteur de théâtre marginal et fantasque, Efina une de ses admiratrices. Une lettre que T lui avait envoyée et qu’ils avaient tous deux oubliée les pousse à s’écrire et à se revoir. Ils entament alors une liaison faite d’attirance et d’éloignements, de curiosité et d’ennui, qui les obsédera toute une vie. Cruel autant que drôle, ce roman est un magnifique portrait de l’amour en scène.
A moi pour toujours
Sherry Seymour, jeune et fringante quadragénaire, reçoit, le jour de la Saint-Valentin, un billet anonyme sur lequel deux mots très courts sont écrits : « Be mine » (sois à moi, sois mienne). Flattée, perturbée, puis obsédée par cet admirateur secret, elle finit par en découvrir l’identité, le rencontre et se lance dans une liaison torride avec lui. Le mari de Sherry se met alors à jouer un jeu dangereux sur lequel bientôt plus personne n’a de prise.
Danse avec la vie
Une romancière cubaine en panne d’inspiration est poussée par son éditeur à s’essayer à l’écriture d’un roman érotique. Elle trouvera finalement le sujet de son livre en même temps qu’un nouvel amant, l’homme d’affaires Richard Soler : ce sera l’aventure d’un triangle amoureux formé de deux danseurs, Canela et Juan, et d’un photographe, Peter, en pleine déprime. Si la Cubaine Canela et l’Andalou Juan ont d’abord du mal à s’accorder et à surmonter des sensibilités artistiques assez opposées, la danse finira par les unir, mais aussi par mettre en danger de mort Canela, dont le ténébreux mari est jaloux. Heureusement, l’éditeur change d’avis et la romancière doit tout reprendre de zéro… Zoé Valdés entremêle habilement plusieurs histoires, enchâssées les unes dans les autres, et déploie son imagination débridée et sa sensualité dans une trame romanesque des plus originales. La vie de l’écrivain fait ainsi irruption dans l’existence des personnages, et les deux mondes finissent par se mélanger. Cette manière très insolite d’entraîner le lecteur dans son univers haut en couleur constitue une nouvelle preuve de son grand talent.
Cher premier amour
Andrès et Danaé. Danaé et Andrès. Danaé a beau retourner la formule de son couple dans tous les sens, elle n’a plus rien de magique. Érodée par les tâches domestiques, gangrenée par l’ennui et le bitume, sa relation n’a plus rien d’amoureuse, encore moins de passionnée. Alors Danaé s’en va. Sans prévenir, elle prend le train qui la bringuebale très loin jusqu’au pays de ses souvenirs. Elle y redécouvre Andrès, jeune, beau et fringant. Elle y retrouve surtout son premier amour, avant Andrès, avec cette sauvageonne indienne qui éveilla ses sens, l’initia à la beauté de la terre, des algues, des arbres l’occasion pour Zoé Valdés de chanter plus fort que jamais Cuba et sa culture fortement métissée.
Au cœur de ce pays
Au plus noir de la nuit, la maison devrait être silencieuse. Pourtant, l’oreille collée à la cloison, Magda perçoit des halètements presque inhumains. Elle attend le moment propice. Dans une minute, elle se lèvera et se dirigera vers la chambre de son père, un fusil chargé à la main, bien décidée à changer le cours de son existence.
Nos séparations
Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Émilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d’autres prénoms dans d’autres pénombres, mais c’est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au-dessus de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité. Alice et Fritz s’aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons : la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d’enfance, deux Polonais comme toujours, les cheveux et les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr.
Tous les chiens du monde
Anne Gondrexon-Ives Browne, cynologue éminente, et juge de renommée internationale dans les expositions et compétitions canines, a vécu – dès son enfance – en compagnie des chiens. C’est en spécialiste et en amie des chiens, qu’elle a rédigé ce guide à l’usage de l’amateur comme du spécialiste. Du choix d’un chien à son éducation, et de sa nichée à son comportement, ce guide répond à toutes les questions que vous vous posez (à partir de la page 8). Pour approfondir votre connaissance du chien : toutes ses caractéristiques externes, de la forme des oreilles aux types de pelages, sans oublier la dentition et mille autres détails (des pages 28 à 35). Les 341 races, soit tous les chiens du monde, sont décrites en détail et illustrées en couleur.
Couper cabèche
Quand je débarquai à l’aéroport international Mohamadou do Santo de Massomba, je ne doutais pas du succès de ma mission. N’en déplaise aux services spéciaux de Mozart, je ne ferais qu’une bouchée du Likembé, ce petit pays pétrolier rongé par la corruption, le népotisme et les conflits ethniques. J’allais réveiller tout un peuple endormi par les mensonges de ses dirigeants et livré pieds et poings liés à la convoitise des multinationales. J’avais un atout maître dans la manche : l’amitié de Macias Lebango, le grand écrivain likembais, unanimement respecté pour son talent et sa probité. Grâce à nous, on allait voir ce qu’on allait voir, des têtes allaient tomber. Des têtes sont tombées, en effet mais à l’heure où je vous parle, je ne suis pas sûr que la mienne soit encore bien solidement attachée à mes épaules. Il me semble qu’elle flotte, ma tête, entre cauchemar et réalité, dans la touffeur d’une ville dévastée par d’improbables milices aux noms des piranhas et de gremlins et bercée chaque nuit par le chant des grenouilles jaunes. D’ailleurs, « likembé » n’est pas un nom de pays, mais celui d’un instrument de musique, au demeurant peu adapté à l’interprétation de Mozart.
L’enfant au souffle coupé
Une ville au bord d’un fleuve. La Loire sinueuse et vertigineuse. Daniel Kônig, l’enfant-narrateur, y vit avec trois femmes, veuves de trois frères juifs déportés. Rachel, sa mère, et Fanny tiennent un atelier de couture qui périclite. Rebecca peint. C’est l’été. La chaleur est suffocante. Daniel, victime de l’asthme, son pire ennemi, s’abîme dans l’imaginaire, le culte des souvenirs et des morts, et dans son amour pour la jeune et sensuelle Fanny, qui veut échapper à l’atmosphère morbide de la maison. Elle tombe amoureuse de David, un antiquaire, sous les yeux de l’enfant au souffle coupé. Fou de jalousie et fou d’amour, né de la mort, il sera l’artisan de la mort.
Ne le dis pas à maman
Dès l’âge de 6 ans, Antoinette subit les viols de son père. Elle révèle l’indicible à sa mère, mais cela n’y fait rien, et des années de tortures sexuelles et mentales s’ensuivent. Enceinte de son père à 14 ans, elle dévoile à nouveau son secret. Il est incarcéré, mais Antoinette est rejetée par sa famille, ses professeurs et ses amis. Elle échappe de peu à la mort en tentant d’avorter.
Miséricorde
Pourquoi Merete Lyyngaard croupit-elle dans une cage depuis des années ? Pour quelle raison ses bourreaux s’acharnent-ils sur la jeune femme ? Cinq ans auparavant, la soudaine disparition de celle qui incarnait l’avenir politique du Danemark avait fait couler beaucoup d’encre. Mais, faute d’indices, la police avait classé l’affaire. Jusqu’à l’intervention des improbables Carl Mørck et Hafez el Assad du Département V, un flic sur la touche et son assistant d’origine syrienne. Pour eux, pas de cold case. Couronné par les prix scandinaves les plus prestigieux, de La Clé de Verre aux Golden Laurels des libraires, le thriller de Jussi Adler-Olsen, première enquête de l’inspecteur Mørck, est un véritable phénomène d’édition mondial.
Les Frustrés – 2
Claire Bretécher. Née en 1940, elle enseigne le dessin avant de travailler pour le groupe Bayard au début des années 1960. Elle fait la rencontre de René Goscinny et publie ses premières planches dans L’Os à moelle pour le Facteur Rhésus. Avant de créer sa première » famille « , Baratine et Molgaga, en 1968, elle collabore encore à Tintin, à Spirou, puis à Pilote. A l’origine, en 1972, du nouveau magazine L’Echo des savanes, avec ses amis Gotlib et Mandryka, elle rejoint finalement Le Nouvel Observateur et y tiendra pendant une vingtaine d’années » la page des Frustrés « . En 1988, Claire Bretécher atteint sa consécration auprès du grand public avec l’apparition d’Agrippine. Ses personnages névrotiques, dépressifs, plus vrais que nature, l’ont imposée comme l’une des plus grandes » humoristes-sociologues » du neuvième art.
Les allergies polliniques
L’allergie est un sujet inépuisable, à peu près sans limites, puisqu’il illustre les difficultés de la relation de l’homme avec tout ce qui l’entoure, tout ce qui est extérieur à lui : avec son environnement, de la chambre à l’habitat tout entier, du lieu de vie au lieu de travail en passant par l’école et les loisirs. Quoi qu’il en soit, l’allergie n’est plus ce qu’elle était. L’allergologie est en pleine mutation : le « théâtre », le décor ont changé, l’environnement est différent. Les acteurs également ont changé, l’allergologue, l’allergique et l’allergène (la cause de l’allergie) ne se reconnaissent plus ; ils jouent de nouveaux rôles, ils revêtent de nouveaux costumes. Question de mode ou de modes en question, mode(s) de vie, mode(s) d’alimentation, mode(s) d’emploi. Question de mots, question de maux… La fréquence des patients atteints est en pleine explosion. La population mondiale est-elle la proie de nouveaux allergènes ? Assiste-t-on à une efflorescence de nouveaux allergiques, victimes d’une sollicitation sans cesse plus opiniâtre de leurs systèmes immunologiques ? Comme un « écho » logique à ces inquiétudes, l’allergologue doit se mobiliser et prendre les positions conformes à sa responsabilité, à la responsabilité que lui impose son statut de médecin, envers et contre tous, sur un sujet qui intéresse le plus grand nombre.