Par amour
« Tout comme mes grands-parents, ma mère parlait peu de la guerre. Ou bien seulement avec d’autres Havrais. Je devinais pourtant qu’ils avaient vécu l’enfer. Un jour, j’ai saisi les raisons de ce silence. La ville n’avait pas seulement été occupée par les Allemands. Nos propres alliés, les Anglais, l’avaient bombardée sans relâche, puis détruite, assassinant nombre de ses habitants. Ce n’était pas une chose à dire.
Alors, j’ai voulu comprendre. Il a fallu retrouver des témoins du drame. Exhumer des archives. Ce que j’ai découvert m’a éclairée sur ce qu’est le courage, l’abnégation, et sur l’amour, qui était demeuré leur seul carburant. »
Voici donc l’histoire de deux familles havraises emportées dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. D’un côté, Joffre et Emélie, concierges d’école durs au mal, patriotes, et leurs enfants ; de l’autre, le clan de Muguette, dont l’insouciance sera ternie par la misère et la maladie.
Du Havre à l’Algérie où certains enfants seront évacués, des chemins de l’exode au sanatorium d’Oissel, ce roman choral met en scène des personnages dont les vies secrètes s’entremêlent à la grande Histoire, et nous rappelle qu’on ne sait jamais quelles forces guident les hommes dans l’adversité.
La règle de quatre
Depuis 1499, des savants tentent de décoder un chef-d’œuvre de la Renaissance, Le Songe de Poliphile.
Écrit en cinq langues, orné de gravures érotiques et violentes, ce texte a résisté à tous les assauts, brisé des destins, des amitiés et des vies.
Pourtant, deux étudiants de Princeton osent s’y mesurer et, au fil de messages cachés, découvrent l’histoire d’un prince du Quattrocento et l’existence d’une crypte secrète qui recèle des trésors inouïs. Ils croyaient échapper à la malédiction de cette énigme. Mais pour la défendre, certains sont prêts à mourir, et à tuer…
L’élixir du diable
Et si une plante miraculeuse avait le pouvoir de repousser les frontières entre la vie et la mort ? Mexique, 1741. Un missionnaire jésuite découvre l’existence d’une plante légendaire. D’après les croyances amérindiennes, quiconque s’en emparerait deviendrait l’égal d’un dieu. Entre de mauvaises mains, elle pourrait changer la face du monde. Etats-Unis, de nos jours. Sean Reilly, agent du FBI, reçoit un coup de téléphone d’une ex-petite amie, Michelle Martinez, rencontrée cinq ans auparavant lors d’une mission au Mexique. Attaquée chez elle par un gang, elle appelle Reilly à la rescousse. En Californie, le chemin de ce dernier ne tarde pas à croiser celui de Navarro, un baron de la drogue en quête d’une plante aux vertus mystiques. Surnommé « El Brujo » – le sorcier –, il est bien décidé à ne laisser rien ni personne lui barrer la route.
A ce soir
Au moment de prendre le bain, j’ai enlevé ma montre, une montre offerte par l’homme que j’aime et où l’artiste a inscrit sur le cadran, en demi-cercle, À ce soir. J’ai constaté que le cadran était totalement embué. On dit que la peur crée des sécrétions toxiques. À ce soir était comme effacé. La date, elle, était bien visible. Treize juillet. Dix-sept ans après la mort de Rémi. Le texte qui suit s’est imposé à moi juste après. Il a surgi de la nuit.
Comme un phare dans la tourmente
Au soir de sa vie, Martial, paysan bourru, se remémore le parcours jalonné d’embuches de ses quinze dernières années. Notre vie d’adulte se façonne dans les premières années de notre enfance. Lorsque l’on évoque notre passé, il nous revient le souvenir d’un parent, d’une mamie, que l’on porte dans son cœur, et qui nous a soutenu dans cette étape délicate. Voici l’histoire de Martial et celle de son petit-fils Antoine, qui, au travers des tourments d’une famille qui se consume et se déchire, vont apprendre à se connaître, et à s’aimer. Un récit intime, peuplé d’émotions, de joies et de chagrins, de peurs et d’amours qui parsèment nos mémoires d’enfants.
L’amour ne meurt jamais
Depuis la disparition accidentelle de son mari, Jennifer, journaliste au Chicago Tribune, noie son chagrin dans le travail et se refuse à toute nouvelle implication sentimentale. Quand elle apprend que Samantha – sa grand-mère et confidente de toujours – est tombée dans le coma, Jennifer se précipite à son chevet. Dans la maison de son enfance, la jeune femme découvre les lettres que Samantha lui a écrites pour lui dévoiler le secret qu’elle garde depuis si longtemps. En filigrane, Jennifer devine le message destiné à lui redonner espoir : l’amour ne meurt jamais, il est possible de connaître plusieurs passions au cours d’une même vie. Jennifer saura-t-elle reconnaître et accepter l’amour quand il se présentera à elle, avant qu’il ne soit trop tard ? Avec L’amour ne meurt jamais, James Patterson livre un roman qui mêle secrets, passions et suspense. Une histoire tendre et poignante qui fait tour à tour sourire et pleurer, mais surtout croire en l’amour. Célébré pour ses thrillers – dont Lune de miel, publié aux éditions de l’Archipel-, James Patterson est également l’auteur d’un roman d’amour, Pour toi, Nicolas (Archipoche, 2006), vendu à 3 millions d’exemplaires dans le monde. James Patterson vit entre New York et la Floride, avec sa seconde épouse et leur fils.
Les sorciers de la ville close
Jamais Garin n’aurait dû mettre les pieds à Conq : derrière les remparts de la ville close, une étrange maladie fait des ravages. Dans la boutique de l’apothicaire, il se passe des choses bizarres. Riwal ment, Nicole ne se contente pas de laver le linge, Hervé fait de drôles de mélanges, le passeur envoie des billets inquiétants tandis que la mort continue à frapper. Et s’il ne s’agissait pas d’une épidémie ordinaire ?
La bicyclette bleue
Août touchait à sa fin. Léa, la deuxième fille de Pierre Delmas, qui venait d’avoir dix-sept ans, les yeux mi-clos, assise sur la pierre encore chaude du petit mur de la terrasse de Montillac, tournée vers la plaine d’où montait certains jours l’odeur marine des pins, balançait ses jambes nues et bronzées, aux pieds chaussés de bazardaises rayées. Le bonheur de Léa semble aussi certain que l’est sa beauté. Emmitouflée dans la chaleur de cet été finissant, dans l’amour des siens et les révérences de ses prétendants, jouissant sans retenue de cette campagne bordelaise et du domaine de Montillac dont son père est le propriétaire, elle mène une vie radieuse qui s’annonce pleine de promesses. Habillée en robe légère, oisive, elle s’enivre de cette nature odorante avec cette langueur que confère l’insouciance, prête à succomber aux jeux de l’amour. Et rien ne semble exister sur cette terre qui puisse faire vaciller cet équilibre parfait. Rien si ce n’est que nous sommes en août 1939, que la France bascule dans le second conflit mondial et que l’harmonie cède bientôt la place au chaos. C’est alors, pour Léa, un plongeon dans une réalité qui va la pousser à choisir : se battre ou mourir. Avec La Bicyclette bleue, mêlant savamment la petite et la grande histoire, Régine Deforges signe le premier volume des aventures de Léa Delmas, une héroïne aussi belle que rebelle se débattant dans les remous de l’histoire. Érotisme et suspens ponctuent ce récit d’une éducation sentimentale en temps de guerre dont le succès n’a jamais été démenti.
J’ai toujours cette musique dans la tête
Yanis et Véra ont la petite quarantaine et tout pour être heureux. Ils s’aiment comme au premier jour et sont les parents de trois magnifiques enfants. Seulement voilà, Yanis, talentueux autodidacte dans le bâtiment, vit de plus en plus mal sa collaboration avec Luc, le frère architecte de Véra, qui est aussi pragmatique et prudent que lui est créatif et entreprenant. La rupture est consommée lorsque Luc refuse LE chantier que Yanis attendait. Poussé par sa femme et financé par Tristan, un client providentiel qui ne jure que par lui, Yanis se lance à son compte, enfin. Mais la vie qui semblait devenir un rêve éveillé va soudain prendre une tournure plus sombre. Yanis saura-t-il échapper à une spirale infernale sans emporter Véra ? Son couple résistera-t-il aux ambitions de leur entourage ?
L'ouvrage retrace près de 1000 ans de l'histoire de la Russie depuis sa christianisation à la fin du Xe siècle jusqu'à l'époque de Pierre le Grand dans le premier quart du XVIIIe siècle. En évoquant l'émergence des « Russes » dans l'histoire latine et byzantine, les rivalités et les luttes d'influences entre Latins, Vikings, Byzantins, Caucasiens et les premières conversions à la fin du Xe siècle, l'ouvrage s'attache à démontrer comment la Russie devient chrétienne et reprend le modèle ecclésiastique de Constantinople. La somptueuse exposition « Sainte Russie » présente plus de quatre cents œuvres provenant principalement de nombreux musées et bibliothèques de Russie, jamais exposées en France, et montre que, bien avant le règne de Pierre le Grand, l'art russe, héritier de Byzance, s'est depuis longtemps inscrit dans l'histoire politique et religieuse de l'Europe.
Les hommes, les femmes, etc.
Merci les féministes ! Même si le débat sur les devoirs et les droits à partager entre les deux sexes est loin d’être terminé… Aujourd’hui, pourtant, les termes de l’affrontement ont changé : il ne s’agit plus d’affirmer que lui et elle sont » pareils » et donc que, dans toutes les circonstances, ils ont les mêmes droits à » faire pareil » ! Car chacun est programmé, depuis les origines, pour un rôle bien précis : Lui, chasseur, Elle, mère au foyer. Avec les aptitudes correspondantes : à Lui, la boussole et les gros muscles ; à Elle, l’intuition et l’imagination. Voici un livre, aussi drôle que passionnant qui démolit les stéréotypes et les préjugés. Il explique comment l’homme et la femme peuvent découvrir, accepter et même s’enrichir de leurs différences !
L’attentat patriote
Une attaque sur un navire de guerre japonais conduit le Japon et la Chine au seuil de la guerre. Pendant ce temps, le colonel Jon Smith de l’unité Covert-One est envoyé en mission pour récupérer un mystérieux matériau dans les décombres du réacteur nucléaire de Fukushima. Mais Smith ne revient pas, et l’agent de la CIA Randi Russel se lance dans une mission non autorisée pour le retrouver. Elle ne tarde pas à découvrir que les échantillons disparus pourraient constituer la preuve que le Japon, emmené par le belliciste chef d’état-major Masao Takahashi, a secrètement développé une nouvelle génération d’arme en prévision d’un conflit avec la Chine. Si l’équipe de Covert-One ne parvient pas à empêcher le Général Takahashi de provoquer une guerre, le monde entier sera entraîné dans une bataille aux dizaines de millions de victimes qui laisserait une partie de la planète inhabitable pour des siècles. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Henri Froment.
Le danger arctique
Sur une île désolée du Grand Nord canadien, un bombardier se fracasse contre un glacier d’altitude. Certes, cet avion n’est qu’une relique de la guerre froide, mais la menace qu’il représente pour le monde n’en est pas moins réelle : deux tonnes d’anthrax militarisé se trouvent à bord de l’appareil. Le lieutenant-colonel Jon Smith, bras armé du président des Etats-Unis, est chargé, avec son équipe, de prendre le contrôle de l’île, de sécuriser le site et d’éviter une Troisième Guerre mondiale. Privé de toute forme d’assistance dans cet environnement hostile, lui et ses hommes doivent composer avec un officier de liaison russe mandaté par son gouvernement… Smith commence à comprendre que ce vieux bombardier renferme un secret bien plus redoutable que les armes qu’il transporte, un secret qui pourrait bouleverser la compréhension de l’histoire, et que les Russes veulent garder à tout prix.
Armance
Je vous parlerai comme à moi-même, dit Octave avec impétuosité. Il y a des moments où je suis beaucoup plus heureux, car enfin j’ai la certitude que rien au monde ne pourra me séparer de vous ; mais, ajouta-t-il. et il tomba dans un de ces moments de silence sombre qui faisaient le désespoir d’Armance. Mais quoi, cher ami ? Lui dit-elle, dites-moi tout; ce mais affreux va me rendre cent fois malheureuse que tout ce que vous pourriez ajouter. Eh bien! Dit Octave… vous saurez tout. Ai-je besoin de vous jurer que je vous aime uniquement au monde, comme jamais je n’ai aimé, comme jamais je n’aimerai ? Mais j’ai un secret affreux que jamais je n’ai confié à personne, ce secret va vous expliquer mes fatales bizarreries. Stendhal entreprit la rédaction d’Armance, son premier roman, en 1826, à la suite d’une déception amoureuse. Ses héros, Octave et Armance, sont deux êtres d’exception qui se méprennent l’un sur l’autre mais parviennent, en passant par toutes les phases de la « cristallisation » stendhalienne, à l’apogée du véritable amour. A la parution, Armance eut si peu de succès que Stendhal songea à se tuer. A présent, les critiques voient dans ce roman les signes d’un génie naissant.
La galaxie tragique
Happé par l’effroyable Vide de Selestian, le vaisseau cosmique Voyageur émerge de l’autre côté du trou noir pour pénétrer dans un univers inconnu. Or, le commandant du vaisseau Voyageur, c’est VOUS, et sa destinée repose entre vos mains. Serez-vous capable de retrouver le chemin de la Terre en visitant les planètes que vous rencontrerez pour demander de l’aide aux extra-terrestres qui les peuplent. Ou serez-vous condamnés, vous et votre équi page, à errer à jamais dans un espace inexploré ?
La pie saoule
L’auteur de La Billebaude fait revivre l’aventure passionnée d’un des premiers cheminots. Le forgeron bourguignon Lazare Denizot, envoûté par les locomotives, abandonne amours, pays, amis pour participer à la construction du chemin de fer Paris – Dijon – Lyon – Marseille. Une véritable épopée.
Vaincre la pauvreté dans les pays riches
L’auteur s’efforce d’abord de définir statistiquement et psychologiquement la pauvreté ; tâche ardue car souvent la pauvreté « commence quand on prend conscience du niveau de vie des autres ». La croissance et l’économie de consommation accroîtraient plutôt, pour cette raison, le nombre de ceux qui s’estiment pauvres. Aussi faut-il distinguer pauvreté absolue et pauvreté relative. Les aides sociales spécifiques, largement appliquées dans les pays riches n’ont guère résolu le problème de la pauvreté notamment en France. Le système de « l’impôt négatif » préconisé aux Etats-Unis et en Grande- Bretagne (mais non encore appliqué) serait bien préférable à l’arsenal des aides spécifiques. L.S., fervent partisan de cette technique, aurait dû sous-titrer son livre par « l’impôt négatif » car il en fait une présentation complète et claire dans une centaine de pages mais il a la prudence de n’en point évaluer le coût. L’objectif est de verser à tous ménages une somme décroissante en fonction des revenus des ménages pour que le total atteigne un certain seuil mettant tous les ménages hors de portée de la pauvreté.
Un seul amour
En 1899 à Fortune’s Rocks, une station balnéaire huppée de la Nouvelle-Angleterre. Fille unique d’un couple de la bonne société de Boston, Olympia est un esprit vif et curieux, tôt initiée aux idées progressistes par son père. L’été de ses seize ans, sa rencontre avec le Dr John Haskell va modifier pour toujours le cours de son existence. Essayiste de talent, médecin des pauvres, c’est un homme marié, père de quatre enfants et de vingt-six ans son aîné. Entre eux la passion est immédiate, absolue, à l’image du scandale qui les éclabousse quand leur liaison est découverte. Déshonorée, dépossédée de l’enfant qu’elle a porté, et bannie loin de celui qu’elle aime, Olympia va devoir aussi affronter le plus terrible des choix.
La rose des vents
En cette année 1936, La rose des vents est undes hôtels les plus en vue de la côte méditerranéenne. Solange Pasquier, la propriétaire des lieux, n’en est pas peu fière. Quand, à la mort prématurée de son mari, elle s’était retrouvée presque ruinée, elle avait décidé, avec l’aide de Mireille la fidèle gouvernante, de transformer la propriété en hôtel. Le charme de la Provence, la vue sur la mer et la cuisine de Mireille avaient permis ce miracle. Un nouvel été s’annonce avec l’arrivée de Marianne, la filleule de Solange, et des vacanciers. Mais les bruits de bottes commencent à résonner dans toute l’Europe et de nouveauxvenus s’installent dans la région. Ces exilés,intellectuels ou artistes, vont goûter un momentaux délices du lieu. Même si la guerre risque àtout moment de les rattraper.
Les 6 messies
1894. Sir Arthur Conan Doyle, célèbre inventeur du personnage de Sherlock Holmes, embarque en compagnie de son jeune frère Innes, à bord du paquebot, « Elbe », pour une tournée de promotion aux Etats-Unis. Pendant la traversée, il se trouve mêlé à une mystérieuse affaire de meurtre et de vol d’un livre précieux, « Le livre de Zohar », que le jeune Lionel Stern a promis de rapporter à son père, le rabbi Jacob Stern.
Ce dernier fait depuis plusieurs mois des rêves étranges où revient constamment le chiffre six… Il faudra toute la fougue de Spark, l’ineffable agent secret de la reine Victoria, pour déjouer ce qui ressemble fort à un complot contre Dieu lui-même.
Les loups et la bergerie
Entre le 24 et le 31 décembre 1994, un mystérieux enlèvement et une vague d’attentats menacent le gouvernement. Dans huit jours, Balladur comme Chirac, Rocard comme Delors, Giscard comme Pasqua, Léotard comme Lang devront abattre leurs cartes et dire s’ils sont ou non candidats à l’élection présidentielle. Terrible semaine en vérité que raconte Patrick Poivre d’Arvor en nous promenant des coursives des ministères aux coulisses des chaînes de télévision. Le journaliste le plus regardé de France brosse un portrait ironique et tendre du monde politico-médiatique et découvre, dans un jeu de miroirs, les arrière-pensées des uns, les ambitions des autres, les petites manies et les étranges rapports qui unissent et opposent ces princes aspirant à devenir roi. Un roman de politique-fiction inattendu, qui révèle un Patrick Poivre d’Arvor spectateur attentif et perspicace, mais amusé et distant, du ballet qu’il montre chaque soir à des millions de téléspectateurs.
Je suis né à vingt ans
Les secrets de famille – on le sait – sont des fardeaux dont on ne guérit jamais. Né en 1945 dans un village de Normandie, Gérard Lenorman est un « fils de Boche ». Il l’ignore. Comment le saurait-il puisque sa mère lui ment ? Pire, elle méprise cet enfant de la honte qui lui rappelle à chaque minute la faute commise. J’étais programmé pour ne pas exister. » Seule la musique – toutes les musiques – diffusée à la radio comble un désert affectif qui a bien failli avoir sa peau. L’année de ses dix ans, son cœur se met à battre et son imagination fertile s’envole : sa mère se marie, il va peut-être enfin goûter aux joies de la famille. Avant de devenir le chanteur populaire que l’on sait, l’adolescent rejoint des petits orchestres, puis des plus grands. Le succès, phénoménal, viendra : La Ballade des gens heureux, Il , Les Matins d’hiver , Michèle , Quelque chose et moi… Pour le bonheur, ce sera une autre histoire. Cet « attardé sentimental », encore hanté par le mensonge et la trahison, tente de rattraper le temps perdu.
Par action et par omission
En vacances sur la côte du Norfolk, l’inspecteur Dalghesh compte bien oublier Scotland Yard pour quelque temps. Il se promène, fait connaissance avec les personnalités de l’endroit, le directeur de la centrale nucléaire voisine, l’écologiste qui depuis sa caravane anime la « résistance », et d’autres encore. Et il n’a aucune envie de se préoccuper de l’Étrangleur qui sévit dans la région. Mais voilà qu’au cours d’une promenade il découvre lui-même un cadavre portant la « signature » de l’Étrangleur une mutilation particulièrement macabre. Or le criminel, on l’apprend presque aussitôt, s’est suicidé avant que ce dernier meurtre n’ait été commis.
L’amour pur
Il vit une femme agenouillée près de sa porte qui s’était endormie. La coiffe noire était tombée sur le sole. Il se pencha et il reconnut Rina. Il en fut exaspéré. Il venait de la voir dans les rêveries qui précédaient le sommeil et c’était ce corps qui dormait qui l’empêchait de dormir. Il hésita à la toucher du doigt pour l’éveiller mais il contourna la forme obscure. Au débouché du couloir, il emprunta la galerie qui surplombait la cour intérieur et qui conduisait au corps principal de l’hôtel.Toutefois il revint en hâte sur ses pas dans la crainte soudaine qu’un autre que lui ne la surprît agenouillée devant la porte de sa chambre. Il la prit aux épaules. Rina releva subitement la tête avec un petit cri. Il lui chuchota qu’il était le Père Guimera. Il lui ordonna de regagner sa chambre.
Contes à offrir
Ces contes se particularisent pour chacun. le lecteur qui offre peut écrire un prénom, de sa main, pour dédier l’un ou l’autre de ces récits.
Un monde englouti
Dans les premières années du XXe siècle, une famille bourgeoise habite dans une maison de campagne aux environs de Paris. Les mœurs, les coutumes, les façons de vivre diffèrent si complètement d’avec celles d’aujourd’hui, que la peinture de cette société semble évoquer une civilisation disparue. Pourtant, elle fut celle où grandit l’auteur qui pourrait dire, comme un de ses personnages : Le monde où je vis n’est pas celui où je suis né.
Ma vie
Alma Mahler appartient au panthéon des égéries célèbres et à la chatoyante mythologie de Vienne 1900. Cette jeune fille qui séduisit Gustav Klimt avant d’épouser Gustav Mahler, était la fille du peintre viennois Emil Schindler. Passionnée de musique, elle composa dès l’âge de neuf ans et mena sa vie en nietzschéenne fervente, à l’instar d’une autre croqueuse de génies : Lou-Andréas Salomé. Dans Ma Vie, bilan d’une existence mouvementée et journal intime d’une musicienne à la vocation tourmentée, Alma Mahler raconte quelle place tinrent dans sa vie des hommes aussi différents que Gustav Mahler, le peintre Oskar Kokoschka, l’architecte Walter Gropius ou l’écrivain Franz Werfel. « J’ai reçu un brin de paille de chaque être d’exception rencontré, écrit-elle, et je me suis construit un nid que j’ai défendu avec des griffes d’acier. » Alma est bien un oiseau de proie qui se bat à coups d’aile pour exister aux yeux du monde. Ma Vie nous plonge dans des rêveries délicieuses : nous nous imaginons dans un café viennois aux côtés de Gustav Klimt, d’Arthur Schnitzler ou d’Hugo von Hofmannsthal… Alma se penche sur elle-même et elle plaide pour que nous reconnaissions son existence, non pas dans l’ombre des génies, mais à leurs côtés. Cette femme hors du commun fut le fil ténu qui relia ces génies que nous vénérons aujourd’hui.
L’irrésolu
Nous sommes en 1884, il n’est pas de bon ton de proclamer dans un estaminet que « Quand on a lu L’Assommoir, on a envie de foutre des bombes partout ». Sur cette simple déclaration, Victor va devoir purger une peine de prison. Un an ferme. L’occasion justement de lire de près Zola et Balzac, que Victor a enfin l’autorisation de se procurer après quatre mois de bonne conduite. En sortant de la prison Saint-Paul à Lyon, Victor a compris quelque chose. On ne doit jamais se résoudre à accepter le sort et la fatalité. D’ailleurs, il n’y a pas de sort, il y a des hommes qui partent à la conquête de leur liberté et qui transforment le monde. Lui qui était indolent, rêveur et docile, devient un frondeur et un homme d’action politique. On accepte de l’embaucher de nouveau à l’usine. Soit, il y retournera. Mais, cette fois-ci, c’est pour se mettre du côté des travailleurs et faire respecter leurs droits. Et si le syndicalisme ne suffit pas pour dire la vérité de la misère sociale, Victor prendra la plume et deviendra journaliste. Patrick Poivre-d’Arvor livre avec L’Irrésolu, prix Interallié 2000, une fiction historique à mi-chemin entre le roman feuilleton et le roman social. À l’encontre des modes plébiscitant le roman du Moi, L’Irrésolu s’affirme comme un roman du retour à l’éveil de la conscience historique et politique. Il est étonnant et plaisant de trouver à travers Poivre-d’Arvor les traces d’Eugène Sue et d’Émile Zola.
Comment parfaire l’amour
Au début on s’adore. Puis on s’habitue. Et l’amour finit par etre dévoré par le démon de la routine. Alors, comment éviter le naufrage ?
Ainsi, Sois flic !
Jean-Pierre Havrin est né le 2 décembre 1947, à Saint-Germain-du-Puch, en Gironde, d’un père œnologue et d’une mère poule. Doté d’un solide poil dans la main, et d’un humour encombrant, victime des affiches en couleurs, il devient marin dans la Royale pendant 1 826 jours. Puis, comme au poker, juste pour voir, il rentre dans la police, et ce métier va lui coller à la peau. Enquêteur, inspecteur, commissaire, aujourd’hui commissaire divisionnaire. Itinéraire d’homme, chemin de flic Suivez-le !
Le Fils
Le onzième jour après ma mort, Papa est allé porter ma couette à la teinturerie. Monter la rue du Couédic, les bras chargés de ma literie, le nez dedans. Il se dit qu’il renifle mon odeur. En fait, ça pue, je ne les avais jamais fait laver ces draps ni cette couette. Ça ne le choque plus. Au contraire : subsiste encore quelque chose de moi dans les replis blancs qu’il porte à la teinturerie comme on porterait le saint sacrement. Papa pleure le nez dans le coton. Il profite. Il sniffe encore un coup la couette, et il pousse enfin la porte du magasin. Papa ne peut plus traîner. Condoléances, etc. Le teinturier – recondoléances, etc. – débarrasse papa de la couette. Papa aurait voulu que ça dure, une file d’attente, une livraison, une tempête, juste que ça dure le temps de respirer encore un peu plus des bribes de mon odeur. Papa se dépouille, il perd, il perd. Michel Rostain nous happe dans le récit d’un deuil impensable. Avec une infinie pudeur et une grande finesse, il nous entraîne dans les méandres d’un amour absolu, celui d’un père pour son fils.
Rançon du succès ? Revers de la médaille ? Autant d’expressions convenues pour justifier la traque des stars, les photos volées, les téléphones écoutés, les enfants suivis, les familles meurtries. Comme d’autres, j’ai longtemps cru que le silence constituait la meilleure expression de mon mépris. J’ai donc laissé aux journaux à scandale l’exclusivité de la version d’événements qui ont fini par faire douter les mieux disposés. Une légende tenace veut en effet qu’il y ait complaisance ou, pire encore, complicité de la part des victimes des paparazzi. En publiant cette Lettre ouverte, j’offre un nouvel os à ronger aux fauves qui, depuis cinq ans, me gâchent la vie et, plus grave, celle de ma famille. La vengeance de ces empires de presse est implacable. Je le sais d’expérience. Mais il était grand temps de dénoncer ce qui est, hélas, devenu un phénomène de société.
Le démon de midi
Qu’un homme entre deux âges s’éprenne d’une jeune femme au point de changer, d’un moment à l’autre, le cap de sa vie : telle est la « passion de mi-vie » que l’on désigne par l’expression de démon de midi, apparue dans le texte biblique. De quelle vérité inconsciente le « démon » est-il porteur ? Que signifie midi aux horloges du désir, du temps et de la mort, pour le masculin et jusqu’en son envers féminin ? Le psychanalyste Paul-Laurent Assoun, avec son érudition passionnée et son souci de la précision conceptuelle.
Dans un mois dans un an
Les Maligrasse, éditeurs parisiens, reçoivent beaucoup à Saint-Germain-des-Prés. Alain, le maître de maison, aime en secret une comédienne en quête de gloire. Bernard, romancier velléitaire, tente en vain de séduire une fille insaisissable. Le jeune Édouard, conquérant provincial et désarmé, perd son amour aussitôt qu’entrevu. Et tous, dans l’ivresse des plaisirs mondains, de poursuivre des rêves illusoires tout en faisant le malheur de leurs proches. L’oeuvre de Françoise Sagan est légère, nonchalante, cruelle. On joue, on ment, on s’ennuie, on souffre. Un jour, dans un mois ou dans un an, ses personnages auront cessé d’aimer. Et ils seront à nouveau seuls. Oubliées l’amertume et la tristesse, ils repartiront à la chasse au bonheur.
J’ai renoncé à vous séduire
Après Du bon usage de la lenteur, Pierre Sansot propose ici un » bon usage de la séduction « . Suite de courtes fictions, qui sont autant de variations sur le thème du renoncement au monde, ce livre renoue avec le ton des moralistes français. Tour à tour drôle, provocant, sarcastique, violent ou tendre, il témoigne d’abord d’un grand amour des femmes et de la vie. Et si l’auteur – qu’on reconnaîtra sous bien des masques – renonce à la séduction, que la haine, l’égoïsme ou la volonté de dominer défigurent, c’est au profit d’une écoute plus attentive des êtres et des choses. Le monde alors ne disparaît pas tout à fait : il » existe avec moins d’arrogance « , et permet à l’auteur d’aborder aux rivages, peu décrits ou parcourus, de la tendresse. » J’ai mis un terme aux jeux souvent insignifiants, parfois cruels de la séduction. J’ai pris le risque d’aimer et de m’exposer. Je me dis que je suis en mesure de souffrir si les circonstances l’exigent et qu’à me réserver, comme je le faisais autrefois, je passais à côté de la vie. Quoi qu’il arrive, ma joie à exister aura été sans commune mesure avec mon ancienne façon élégante, distraite de briller, de conquérir.
L’indésirable
Si les hommes parviennent à transformer le monde, qu’est-ce que l’action d’un homme d’action peut transformer de lui-même ? Il ne suffit pas de faire le tour de la terre pour accomplir sa propre révolution : Frank, parti pour épouser l’Histoire en Amérique, découvre au fil des combats la pesanteur de l’âme européenne. Trop lucide pour croire en l’efficacité de sa « force d’appoint, mais trop actif pour se repaître de ses doutes, il choisira de disparaître pour n’avoir pas à choisir entre le jour et la nuit. Il a pourtant cru les confondre et les saisir ensemble en la personne de Célia. Mais Célia, c’est l’étrangère, l’insaisissable. Cette grande sueur impossible qui atteste que tous les hommes ne sont pas frères mais resteront marqués différemment par le bleu singulier de leur ciel d’enfance. Du moins Frank a-t-il rencontré, dans cette histoire qui n’¢tait pas la sienne, des camarades qui n’en attendaient rien mais qui savaient répondre devant elle de leur parole donnée. En apparence solitaire, son sacrifice n’a d’autre sens que celui de maintenir intacte cette sorte de fidélité. La simple existence et la lutte de ces militants font de ce procès-verbal d’un suicide tout le contraire d’un hymne au désespoir.
Bijoux de famille
Depuis le temps des crinolines jusqu’à celui des combats de rue, voilà l’histoire de quelques grandes familles roumaines et plus particulièrement de la dynastie des Coziano. Le premier tome conduit le récit jusqu’à l’avant-veille de la grande guerre: la révolte des paysans, en 1907, annonce l’effondrement imminent de ce monde ancien qui nous est montré. Mais le roman commence un soir de 1862 et nul, parmi les invités des Coziano, ne peut prévoir, évidemment, que la jeune fille de la maison fera mourir un ministre, que la position des astres, certain 19 juillet, favorisera des amours coupables mais sera fatale à l’ordre public, que de fabuleux bijoux de famille changeront de mains en de singulières circonstances – ni que tout cela, du reste, n’aura bientôt plus aucune importance.
Chemin de la Lanterne
Le Chemin de ,là Lanterne, c’est celui que reprennent côte à côte Louis Nucera et le vieil oncle qu’il est venu retrouver à Nice, ville natale qui ne cesse d’être la matrice d’éternels retours. Voici donne fleuve du souvenir remonté à deux, avec ses échanges de regards aux effets de miroirs qui se renvoient la balle à l’infini, et ses silences imprévus où la mémoire de l’aïeul, sollicitée sans répit, reprend souffle et poursuit son voyage à contre courant. A quatre-tvingt-huit ans, l’oncle-Antoine reste l’homme d’un seul amour pour la fiancée du temps vert, fauchée en pleine éclosion comme le sont les fleurs dont elle porte le nom : Rose. Amour partagé et fervent, mais resté inaccompli, alors même qu’Antoine, jeune survivant du carnage de la Grande Guerre, allait prendre la main de Rose pour toujours. Plus de soixante printemps vécus sans elle mais dédiés au printemps de son visage, saison unique, ont gardé au vieux solitaire une fraîcheur surprenante et donnent à ses confidences une force émotionnelle vite contagieuse. C’est cet alliage qui, le livre refermé, rend la célébration de cet amour inoubliable.
Oublier Palerme
Babs – diminutif de Barbara est de ces blondes, tout occupées d’efficacité, comme on en rencontre par centaines à New York dans le monde de la presse féminine. Elle a l’air saine et bien lavée elle est rédactrice à Fair, un magazine réputé. Sa carrière comme un galop forcené, sa réussite professionnelle, on dirait qu’elle n’a que cela en tête. Mais est-ce là sa vraie nature? N’est-elle pas plutôt prise au piège de son entourage, un petit monde où l’arrivisme est l’unique loi ? Si, comme l’écrit Céline, « on n’échappe pas au commerce américain », Babs alors est une prisonnière. Société féroce. Du moins aux yeux de Gianna Meri, l’amie de Babs, une jeune Palermitaine rescapée des bombardements de 1944 qui ont laissé la Sicile meurtrie.
Comme beaucoup de ses compatriotes de l’après-guerre, Gianna est venue à New York refaire sa vie. Elle aussi est rédactrice à Fair. Mais, quoiqu’elle fasse, elle demeure étrangère et comme suspecte. New York n’apprécie guère les gens qui vivent dans le souvenir du passé. Et cela agace profondément ce goût qu’elle a, Gianna, de regarder sans cesse en arrière et de revivre en rêve un amour perdu, l’amour d’Antonio.
Et voilà Gianna devant une Amérique qui l’épouvante. La beauté de New York, la rigueur géométrique des buildings, le luxe, les innombrables facilités dont dispose ce monde de nantis parmi lesquels elle évolue désormais, ne parviennent pas à lui faire oublier Palerme, ses ruelles tortueuses et le climat de son île natale baignée de tendresse pour tout ce qui est « humain ».
Sa rencontre avec Carmine Bonnavia ne l’apaisera que brièvement. Comme Babs, ce fils d’émigré sicilien se consacre à sa carrière avec un bol acharnement, Ce qu’il veut ? Conquérir la première place en devenant le leader de son parti politique. Est-ce pour mieux se pousser qu’il épouse Babs ? Est-ce pour mieux réussit qu’il se dit et se croit Américain dans l’âme ? Aussi, en dépit de ses origines, se soucie-t-il fort peu de sa lointaine patrie.
Un souvenir indécent
Quand la domestique se fut retirée, nous tirâmes près du feu les chaises à bras dans lesquelles nous étions assis. Elena portait un corsage boutonné jusqu’au col avec des boutons de nacre sculptée. Ses doigts très courts, très mobiles, sans bagues, n’était une vieille chevalière à sceau, venaient jouer soudain avec les boutons. Elle me dévisagea longuement en silence. Les mèches noires tombaient tour à tour du haut de sa tête tandis que, les bras en l’air, elle ôtait le peigne et réaménageait ses cheveux en chignon. Elle avait un grand visage brun, long, d’un éclat magnifique. Soudain, plantant brusquement dans ses cheveux le peigne d’écaille qui était censé les retenir, elle déclara : Nous ne nous sommes jamais aimés.
L’argent
Quelle nuit cette nuit – En quelle terre élue – Arbre bruissant de vols notre sceptre – Lune auréolée de vent notre couronne – Exil d’une seule nuit – Notre plus long règne. Elle me fit passer un papier sous la table. Je descendis aux toilettes, je lus. C’était écrit au crayon à paupières, sur un demi Kleenex. Cinq cents francs, et je viens vous retrouver. Si OK, sortez vite. Je remontai, mis mon écharpe, saluai l’assistance et sortis. Minuit. On était en novembre. Il faisait un froid vif, agréable. Cinq minutes. La jeune fille sortit à son tour. Elle me vit et se dirigea vers moi. Elle était grande, étroite d’épaules, mais robuste. Sous son bras gauche replié, elle tenait une pochette de vernis noir. Elle venait d’un grand pas souple, balançant l’autre bras, sans se hâter. Cinq cents francs, pensai-je, le prix d’un plein d’essence, on peut acheter cette chose vivante pour cinq cents francs.
Le voyage à l’envers
Quelque part sur la mer Egée, voici un » homme qui flotte. Non que Foulques, surnommé Fou par ses amis, soit cramponné à une épave : en compagnie de Clara, directrice d’un grand journal de mode, et d’un garçon platiné qu’elle a invité pour faire nombre, il passe des vacances luxueuses et sans histoire sur un yacht de location. Mais il n’en est pas moins un naufragé à sa manière, mal dans sa peau de quadragénaire, noyé dans un rêve d’évasion.
Le voyage à Paimpol
Comble de culot : l’auteur n’est pas la fille d’un conseiller d’État ni la nièce d’un producteur de télé qui se serait infiltrée chez les prolos, après, Sciences-Po, le temps de ramener un livre déchirant sur ces pauvres gens qui – en – bavent – croyez – moi. C’est une O.S. en personne qui prend la plume comme une grande et ne laisse pas à d’autres le soin de parler d’elle. Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde
Nicolas Eymerich, inquisiteur
L’épitaphe de l’authentique Nicolas Eymerich, dominicain nommé Inquisiteur Général d’Aragon en 1357, évoque sa personnalité : prédicateur de la vérité, inquisiteur intrépide, docteur de premier ordre. Sous la plume de Valerio Evangelisti, le magister Eymerich, détective d’une redoutable efficacité, doté d’un tempérament implacable, enquête sans faillir sur les phénomènes aberrants. Le premier volet de ses aventures décrit sa fulgurante accession au plus haut des pouvoirs de son temps. Grâce à une conviction aussi manichéenne qu’inébranlable, l’Inquisiteur combat sans vergogne ce qu’il ne comprend pas, car il doit faire face à des apparitions dans le ciel et des naissances monstrueuses qui effraient les villageois. Au XXIIe siècle, un vaisseau envoyé dans le passé à la recherche d’une mystérieuse relique religieuse rate sa cible et se retrouve à proximité du lieu où officie l’Inquisiteur, tandis qu’à notre époque, un jeune homme nommé Frullifer tente, tant bien que mal, de défendre une thèse révolutionnaire sur une science énigmatique : la psytronique.
On n’en meurt pas
Dans cette histoire sans merci,Frédéric Dard montre comment l’orgueil blessé peut devenir aveugle et farouche, féroce et meurtrier.Mais il faudra attendre le dernier coup de gong pour connaître l’issue imprévisible et fatale du dernier combat.
Le manoir des sortilèges
La guerre de Cent Ans est tout juste achevée et l’obscurantisme règne dans des campagnes désœuvrées, ravagées par la famine, la maladie et de sombres histoires d’enlèvements d’enfants. C’est dans ce décor qu’un tournoi de chevaliers va déterminer le destin de Gilles, un jeune écuyer dont le maître est terrassé par Foulques de Braz, mystérieux paladin à l’armure rouillée dont personne n’a jamais vu le visage. Passé au service de cet étrange chevalier, Gilles va partir avec lui vers un manoir perdu dans les forêts du Ponant, à la recherche d’un grimoire de sorcellerie censé conférer des pouvoirs maléfiques à qui sait l’utiliser. Et Foulques de Braz est justement une âme damnée… Pour Gilles, c’est un voyage au bout de la peur qui prend forme, en compagnie d’un terrible monstre. Sans doute le meilleur des romans féodaux du très prolifique Serge Brussolo. Angoisse, épouvante et sorcellerie sont au programme de ce texte captivant, constellé de symboles et qui emprunte autant au mythe de Barbe-Bleue qu’à ce qu’on sait aujourd’hui de cette période troublée. La déchéance des chevaliers, notamment, est particulièrement bien évoquée, tout comme le combat perpétuel entre croyances et superstitions, rationalité et sortilèges. Au cœur du manoir de Niel hanté par le spectre de la sorcière Lilith, Gilles devra déjouer de nombreux pièges pour tenter de résoudre l’énigme… et sauver sa peau. On lit ce livre comme on jouerait à un passionnant jeu de rôles médiéval.
Oliver Sacks décrit dans ce livre les affections les plus bizarres, celles qui atteignent un homme non seulement dans son corps, mais dans sa personnalité la plus intime et dans l’image qu’il a de lui-même.
Il nous fait pénétrer dans un royaume fantastique, peuplé de créatures étranges : un marin qui, ayant perdu le sens de la continuité du temps, vit prisonnier d’un instant perpétuel ; une vieille dame qui caricature dans la rue les expressions des passants, jusqu’à les rendre grotesques et terribles ; un homme qui se prend pour un chien et renifle l’odeur du monde ; deux jumeaux arriérés mentaux, capables de calculs numériques prodigieux, qui vivent dans des paysages de chiffres ; ce musicien qui, ayant perdu la capacité de reconnaître les objets, prend pour un chapeau la tête de sa femme, et bien d’autres. Tentatives aussi pour poser les jalons d’une médecine nouvelle, plus complète, qui, traitant le corps, ne refuserait pas de s’occuper de l’esprit, et même de l’âme.